Crise au sein du Bambouck Football Club : Les joueurs réclament respect et primes

Le Bambouck Football Club traverse une période de turbulences alors que les joueurs expriment ouvertement leur mécontentement envers les dirigeants du club. Au cœur de la discorde se trouvent des revendications concernant le respect et le paiement des primes, soulevant des préoccupations quant à la gestion et à la situation financière de l’équipe.

Les joueurs ont pris la parole pour dénoncer le manque de considération dont ils estiment être victimes de la part des dirigeants. Moustapha Seck, membre du BFC, a souligné que les conditions ne sont pas propices pour progresser en tant qu’équipe et pour jouer au football. Leur principale revendication concerne le paiement des primes, que les dirigeants ont conditionné à la performance de l’équipe en finale.

Petit Ndoye, défenseur du club, a exprimé la fatigue et le désespoir des joueurs face à cette situation. Il a lancé un appel aux autorités et aux bienfaiteurs pour leur venir en aide, mettant en lumière les problèmes de gouvernance au sein du club.

Le capitaine de l’équipe, Wassa, a également partagé son point de vue, soulignant que les tensions ont atteint un point critique après un match contre l’ASC Diokko. Malgré une victoire écrasante de 6-1, les joueurs n’ont pas reçu de primes ni de motivations de la part des dirigeants. De plus, ces derniers ont proposé un contrat de 50 000 FCFA à condition de remporter la finale, ce qui a été considéré comme inacceptable par les joueurs.

Face à cette impasse, les joueurs appellent à l’intervention des bonnes volontés pour sauver l’équipe de cette crise financière et de gouvernance. Cependant, les dirigeants du Bambouck Football Club n’ont pas encore répondu aux demandes de commentaires.

Cette crise souligne les défis auxquels sont confrontés de nombreux clubs de football, en particulier ceux qui évoluent dans des contextes financiers précaires. Elle met également en évidence l’importance d’une gestion transparente et responsable pour assurer la stabilité et le succès à long terme des équipes sportives.

Contribution sur le football local Sénégalais : « Quels objectifs pour le club sénégalais ? » Par Mamadou Kassé

Partout dans le monde, le football est devenu une activité lucrative qui génère beaucoup de ressources. Les clubs ont deux options stratégiques : former et vendre ou acheter les meilleurs et gagner des trophées. En Afrique comme partout ailleurs, les clubs travaillent à optimiser leurs stratégies en vendant des joueurs au plus offrant ou en gagnant des coupes ou des championnats. Le Sénégal n’échappe pas à cette règle avec les clubs traditionnels, les clubs d’entreprise et les académies.

Depuis l’instauration du foot professionnel avec la Ligue, en 2009, les tendances qui se dégagent se présentent comme suit : les académies forment de jeunes footballeurs dans ce qu’on peut appeler des incubateurs car en dehors du régime sport, études, entraînements, il n’y a aucune compétition régulière (championnat) pour ces petites catégories. Les jeunes qui sont dans ces académies sont certes bien formés mais ils n’ont pas un calendrier de compétitions régulières pour les rendre compétitifs. La dernière Coupe du monde des U17 a prouvé que les jeunes académiciens sont très bons mais ils manquent d’expérience de la compétition et surtout de la haute compétition.

Arrivés à 18 et 21 ans, ils sont aptes pour jouer le championnat mais sont encore trop jeunes pour les dures compétitions africaines. Rares sont les académies capables de passer le 1er tour en Afrique après avoir remporté le championnat national. La deuxième raison s’explique par le fait que certains ou la plupart de ces jeunes joueurs sont vendus aux clubs étrangers. Ce qui est une bonne chose pour la comptabilité de ces académies et pour leurs familles. Le deuxième cas de figure est celui des équipes traditionnelles issues, pour certaines, de la Réforme Lamine Diack en 1969. Ces clubs n’ont pas vocation à former de jeunes footballeurs mais plutôt à les recruter pour les préparer à la compétition. Dans le passé, les joueurs étaient issus de l’UASSU ou des Navétanes.

L’âge de ces joueurs pouvait aller au-delà des 21 ans et leur carrière était inscrite dans la durée. Ils arrivaient donc à rivaliser avec les meilleurs du continent du fait de leur maturité et de leur capacité à résister aux dures réalités du football africain. D’autant que les joueurs n’étaient pas systématiquement vendus durant l’intersaison et pouvaient donc rester pour les compétitions africaines. Cette option des équipes traditionnelles est toutefois en train d’évoluer vers la stratégie hybride consistant à garder l’ossature et à vendre ceux qui sont sollicités à l’étranger. 

Mais au vu de l’évolution des choses, il y a fort à penser que ces clubs finiront par vendre les meilleurs au risque de se retrouver sans véritable groupe de performance. Le troisième cas de figure est illustré par les clubs d’entreprise qui ont des stratégies similaires aux clubs traditionnels avec un penchant à la conservation des effectifs. Mais difficile de garder un groupe de performance quand les offres extérieures sont plus alléchantes pour le joueur, sa famille et le club. Voilà la dure réalité du football sénégalais qui évolue dans un monde où le footballeur est devenu la denrée la plus prisée. Comment faire face au dilemme du football local ? Quelle alternative au départ des footballeurs vers des cieux plus cléments ? Comment rendre attractives les compétitions nationales pour placer le football dans la perspective de remporter les compétitions africaines ? Telles sont les trois questions qui interpellent les Sénégalais et qui suscitent un débat sur le profil, la mission, les objectifs des clubs sénégalais. Le reste est un débat de cuisine interne à vite dépasser pour envisager des solutions définitives. 

Saliou

Quitter la version mobile