L’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Corneille Nangaa, a officiellement annoncé ce vendredi 15 décembre le lancement d’une nouvelle coalition dénommée « Alliance Fleuve Congo ». Depuis Nairobi, au Kenya, Nangaa a animé une conférence de presse au cours de laquelle il a dévoilé les détails de cette alliance anti-Félix Tshisekedi, regroupant diverses entités, dont le M23 et d’autres groupes armés, ainsi que des regroupements politiques. Qu’est-ce qu’on sait de cette nouvelle alliance et quel est son objectif ?
Selon Corneille Nangaa, l’objectif principal de son initiative est la refondation de l’État. « Si pour y parvenir, il faut prendre le pouvoir à Kinshasa, nous le prendrons », a-t-il déclaré à RFI. L’ancien président de la Céni a souligné que c’est une lutte politique, sociale et éventuellement armée, si cela s’avère nécessaire et justifié.
Selon lui, les groupes armés affiliés à son alliance sont disséminés dans l’ex-province orientale et dans l’espace Katanga, en passant par les deux Kivu et l’Ituri. Parmi ces groupes, on retrouve le M23, dont le président de la branche politique était présent à ses côtés à Nairobi.
Ce groupe soutenu par Kigali, dont Bernard Maheshe Byamungu, identifié comme commandant adjoint des opérations et du renseignement du M23, vient d’être sanctionné par l’ONU.
Interrogé par RFI sur le fait d’avoir formé une alliance avec un mouvement sanctionné par les Nations unies, Nangaa a répondu de manière catégorique : « Je ne représente pas les Nations unies. Je travaille pour le Congo. Mon objectif est de résoudre définitivement le problème de l’est du pays ».
Parmi les membres de l’Alliance Fleuve Congo figure également Twirwaneho, au Sud-Kivu, dont le commandant, Michel Rukunda, vient d’être sanctionné par les États-Unis.
Ce mouvement est critiqué par les États-Unis pour ses attaques contre des civils, y compris dans un camp de déplacés.
Corneille Nangaa a toutefois affirmé qu’il n’est pas en contact avec John Numbi, l’ancien inspecteur général de la Police nationale congolaise, aujourd’hui en exil, qui s’était également illustré par une vidéo menaçant directement Félix Tshisekedi.