L’ancien commissaire Cheikhouna Keïta raconte sa détention : entre résilience et solidarité

Libéré ce vendredi après une période de détention difficile, l’ancien commissaire de police Cheikhouna Keïta a pris la parole pour partager son expérience. Au cœur de son témoignage, des moments marqués par la souffrance, la perte de contrôle de soi et la résilience face aux défis quotidiens de la vie carcérale.

« La victimisation ne fait pas partie de mes habitudes », a-t-il déclaré d’entrée, refusant de s’apitoyer sur son sort malgré la dure réalité de l’emprisonnement. Pour Keïta, le poids de la privation de liberté se mesure autant par l’impact sur sa personne que par les effets sur ses proches. « J’ai pensé à ma famille, à mes collègues politiciens. Ma famille a été profondément affectée par cette épreuve. »

Durant sa détention, Cheikhouna Keïta a croisé le chemin de nombreux détenus partageant des histoires tout aussi éprouvantes. Parmi eux, un cadre de haut niveau, emprisonné depuis des années et profondément marqué par cette épreuve. Cependant, ces rencontres ont apporté un certain réconfort à l’ancien commissaire. « Ils ont été très sensibles à mon égard et m’ont accompagné durant toute cette épreuve. Cela a rendu mon séjour un peu plus supportable », raconte-t-il, illustrant la solidarité qui peut exister même dans un environnement aussi difficile.

L’ancien commissaire n’a pas hésité à décrire la perte de dignité subie en prison. « C’est un lieu où tu te vois privé même de ta capacité à gérer ton comportement. […] Même le délinquant a une dignité. Malheureusement, la prison est un lieu où ta dignité est bafouée, piétinée », a-t-il souligné avec gravité. Ces propos mettent en lumière l’aspect déshumanisant des conditions de détention, même pour des personnes accusées d’infractions graves.

Au-delà des interactions humaines, c’est le quotidien carcéral lui-même que Cheikhouna Keïta a décrit comme particulièrement éprouvant. Les contraintes, la rudesse des lieux, et l’absence de confort se font ressentir à chaque instant. « Le reste, c’est l’environnement carcéral avec ses conditions très incommodes. Il y a eu trop de contraintes, mais je ne me plains pas », a-t-il ajouté avec une résilience caractéristique.

Ce témoignage poignant de Cheikhouna Keïta résonne comme un appel à la réflexion sur la condition des détenus et sur les limites imposées à la dignité humaine. C’est aussi un rappel que, malgré les épreuves, la solidarité et l’engagement envers soi et les autres peuvent offrir un peu de lumière dans l’obscurité des cellules.

Libération provisoire de l’ancien commissaire de police Cheikhouna Keïta : vers un retour en campagne

L’ancien commissaire de police Cheikhouna Keïta a été libéré provisoirement aujourd’hui, après plus de six semaines de détention. Cette libération, confirmée par l’une de ses filles présente lors de sa sortie, marque un tournant dans cette affaire très médiatisée au Sénégal. Keïta pourra désormais reprendre ses activités et rejoindre la scène politique aux côtés de sa coalition Force DOLEL ASKAN WI, un mouvement citoyen dont il est l’un des membres influents.

Retour sur l’arrestation
Le 12 septembre dernier, Cheikhouna Keïta a été placé sous mandat de dépôt par le juge du 10e cabinet d’instruction de Dakar. L’arrestation, ordonnée par le procureur, a été exécutée par la Division des investigations criminelles (DIC) et a suivi une déclaration controversée de Keïta. Celui-ci avait évoqué une prétendue bagarre au sein de la présidence de la République, impliquant le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, et le chef du gouvernement, Ousmane Sonko. Ces propos, jugés fallacieux, ont mené à sa mise en examen pour « diffusion de fausses informations ».

Implications politiques
La libération provisoire de Cheikhouna Keïta arrive à un moment clé pour sa coalition Force DOLEL ASKAN WI, qui avait perdu l’une de ses figures en pleine campagne. Keïta pourra ainsi rallier ses soutiens et intensifier les efforts de mobilisation en faveur de son mouvement citoyen, connu pour son engagement envers les droits civiques et la justice sociale au Sénégal. Ce retour pourrait influencer les débats et renforcer le soutien de sa coalition.

La remise en liberté provisoire de Cheikhouna Keïta suscite des réactions diverses dans le pays. Certains estiment que cette décision pourrait encourager davantage d’ouverture dans la sphère politique, tandis que d’autres y voient une simple étape dans une affaire judiciaire qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Les partisans de Keïta, quant à eux, espèrent que cette liberté lui permettra de mieux défendre ses idées et de renforcer l’influence de Force DOLEL ASKAN WI.

La suite des événements déterminera l’impact de ce revirement sur la scène politique sénégalaise, en particulier dans un contexte où les mouvements citoyens et les figures politiques indépendantes prennent de plus en plus d’importance.

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