Kahone : Absence des commissions domaniale et des marchés, la population s’inquiète

Les habitants de la commune de Kahone, dans le département de Kaolack, ont exprimé leur mécontentement ce vendredi 15 novembre, face à la gestion du maire Fatou Sène. Cette dernière n’a toujours pas mis en place les commissions domaniale et des marchés, contrairement aux pratiques habituelles de la politique locale. Selon les habitants, la mairie dispose traditionnellement de ces commissions, chargées de la gestion des biens fonciers et des marchés, pour assurer une gestion plus transparente et collective. Toutefois, cette fois-ci, le maire a choisi de conserver la gestion de ces secteurs sensibles, sans déléguer de responsabilités spécifiques, ce qui suscite de vives critiques et des inquiétudes concernant la transparence de l’administration municipale.

Les habitants soulignent qu’il s’agit d’une première dans l’histoire politique de Kahone et dénoncent un manque de transparence flagrant de la part du maire Fatou Sène. Cette situation, perçue comme un refus d’impliquer d’autres élus ou de partager la gestion des affaires publiques, est vécue comme une rupture avec la tradition démocratique locale et un recul en matière de gouvernance participative.

Face à cette situation, la population de Kahone interpelle directement le président de la République, demandant son intervention pour que des mesures soient prises et que des commissions soient créées afin de garantir une gestion équitable et transparente. Les habitants estiment que le maire devrait s’appuyer sur ses adjoints et autres conseillers municipaux pour assurer une administration ouverte et en adéquation avec les attentes de la population.

Ils demandent également que le chef de l’État encourage le maire de Kahone à instaurer ces commissions, afin de préserver la confiance des citoyens et de garantir une gestion claire et équitable des affaires publiques dans la commune. De plus, ils réclament un audit exhaustif du foncier, un secteur qui attire l’appétit vorace des spéculateurs, au détriment des populations autochtones et des riverains du bras de mer, en particulier le Saloum.

Pour conclure, les protestataires s’interrogent sur l’état de vétusté du parc automobile de la mairie. Ils se demandent comment une institution aussi prestigieuse peut être privée de véhicule de fonction depuis des mois, obligeant les employés à emprunter des motos Jakarta, avec tous les risques que cela comporte.

Sanctions de la commission bancaire de l’UMOA : Trois banques épinglées, dont deux au Sénégal

Lors de sa session du 22 mars dernier, le Collège de supervision de la commission bancaire de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) a pris des mesures disciplinaires à l’encontre de trois banques opérant dans la zone. Deux de ces institutions sont basées au Sénégal, tandis que la troisième est établie au Togo.

Cependant, les noms des banques sanctionnées n’ont pas été divulgués, conformément à la tradition de l’organe disciplinaire monétaire de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Les fautes reprochées ainsi que la nature des sanctions infligées ont toutefois été rendues publiques après que les dirigeants concernés ont été entendus.

Selon les informations rapportées par L’Observateur dans son édition de ce lundi, la première banque établie au Sénégal sanctionnée a été blâmée pour « des manquements et des infractions aux textes légaux et règlementaires applicables aux établissements de crédit ». Ces infractions portent notamment sur des faiblesses en matière de gouvernance, de gestion des risques, de situation financière et prudentielle, ainsi que sur le dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. En plus du blâme, cette banque devra s’acquitter d’une amende de 300 millions de francs CFA.

La deuxième banque sénégalaise rappelée à l’ordre devra également payer une amende de 151 millions de francs CFA, en plus du blâme reçu. Les infractions qui lui sont reprochées concernent principalement des manquements dans le dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

Quant à la troisième institution de crédit épinglée, basée au Togo, elle a été blâmée et condamnée à payer une amende de 300 millions de francs CFA pour non-respect des exigences des autorités monétaires et de contrôle visant le renforcement des fonds propres. Ces mesures visent à mettre l’établissement en conformité avec les normes prudentielles à fin juin 2022.

La Succession à la Commission de l’Union Africaine : Raila Odinga face à une Compétition Régionale Intense

La course à la succession de Moussa Faki Mahamat à la tête de la Commission de l’Union Africaine est désormais ouverte, et parmi les prétendants se trouve le célèbre chef de l’opposition kényane, Raila Odinga. Cependant, la compétition s’annonce rude pour l’ancien Premier ministre kényan, notamment en raison de la forte concurrence régionale en Afrique de l’Est.

Raila Odinga a annoncé sa candidature en février dernier, se positionnant comme un successeur potentiel après avoir occupé le poste de haut représentant de l’UA pour le développement des infrastructures en Afrique entre 2018 et 2023. Cependant, il se retrouve maintenant en compétition avec deux autres personnalités de la même région géographique : Fawzia Yusuf Adam, ministre des Affaires étrangères de la Somalie, et Mahmoud Ali Youssouf, ministre des Affaires étrangères de Djibouti.

Cette concentration de candidats de l’Afrique de l’Est pourrait diviser les votes lors de l’élection pour la succession de Moussa Faki Mahamat. De plus, la Somalie et Djibouti étant membres de l’Autorité Intergouvernementale pour le développement, une organisation régionale créée en 1986, cela pourrait également influencer les alliances politiques et les dynamiques de vote dans la région.

L’émiettement des voix en Afrique de l’Est pourrait représenter un défi majeur pour la candidature de Raila Odinga. En effet, la fragmentation des soutiens régionaux risque de diminuer ses chances de succès lors du vote pour la tête de la Commission de l’Union Africaine.

Pour l’ancien Premier ministre kényan, il s’agit donc de mobiliser un large soutien à travers le continent et de mettre en avant des arguments solides pour espérer remporter cette élection cruciale. La compétition s’annonce serrée, et seule l’avenir dira qui dirigera l’Union Africaine dans les années à venir.

L’APR ajuste sa position sur la Commission d’Enquête Parlementaire dans l’Affaire Karim Wade

Au cœur d’une affaire politiquement sensible, l’Alliance Pour la République (APR) a récemment révisé sa position initiale concernant la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur l’exclusion controversée de Karim Wade de la présidentielle. Ce revirement de situation, clairement exprimé dans un communiqué récent de l’APR, met en évidence une évolution notable dans la perspective du parti au pouvoir.

Dans son communiqué, l’APR souligne son attachement à la séparation des pouvoirs et au respect des institutions républicaines, marquant ainsi une nette distinction par rapport à sa position antérieure. Alors que, dans un premier temps, le parti avait encouragé le groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar à examiner la question de la commission d’enquête, le dernier communiqué suggère une reconsidération de cette approche.

L’accent mis sur la stabilité politique et le respect du modèle républicain reflète un changement de ton significatif au sein de l’APR. La déclaration insiste sur l’importance de préserver les principes fondamentaux, tels que la séparation des pouvoirs, et réaffirme le soutien indéfectible de l’APR au président Macky Sall.

La prochaine séance plénière du Parlement, convoquée pour mercredi à 10 heures, devrait être le point focal de cette évolution de position. L’ordre du jour principal de cette séance sera la ratification de la commission d’enquête parlementaire sur l’Affaire Karim Wade. Cette séance revêt une importance cruciale, car elle déterminera l’orientation future de l’enquête et clarifiera la position finale de l’APR sur cette question brûlante.

Ce réexamen de la position de l’APR peut être interprété comme une tentative de trouver un équilibre délicat entre la stabilité politique et la nécessité de mener une enquête approfondie. L’issue de cette séance parlementaire sera scrutée de près, car elle façonnera le cours de cette affaire controversée et suscitera des interrogations sur les motivations qui sous-tendent ce changement de cap au sein de l’APR.

Commission d’enquête sur les sages : Les ombres de 93 planent, risques de paralysie institutionnelle

La configuration de cette commission d’enquête suit les procédures parlementaires habituelles, mais la complexité de l’affaire réside dans les implications juridiques liées aux membres du Conseil Constitutionnel. Selon l’article 93 de la Constitution, toute poursuite à leur encontre nécessite l’autorisation du Conseil et est soumise à des conditions spécifiques, ajoutant une couche de complexité aux travaux de la commission.

Même si la commission parvient à des conclusions éclairantes, son impact direct sur les membres du Conseil Constitutionnel reste incertain. L’article 23 de la loi organique offre une perspective sur la continuité du fonctionnement du Conseil, même en cas de démission de certains de ses membres. Cependant, cette situation soulève des questions cruciales quant à la légitimité du Conseil Constitutionnel.

Les événements de 1993, marqués par l’assassinat de Maitre Babacar Sèye, vice-président du Conseil Constitutionnel, ressurgissent dans la mémoire collective, rappelant les conséquences potentiellement déstabilisatrices de crises institutionnelles. La nécessité de traiter ces questions avec prudence et de respecter les principes de justice et d’équité est cruciale pour éviter toute déstabilisation majeure.

L’accusation de corruption contre le magistrat Cheikh Tidiane Coulibaly, qui avait joué un rôle dans la procédure judiciaire liée à l’assassinat de Maitre Babacar Sèye en 1993, suscite des interrogations sur l’intégrité du magistrat. Des témoignages, dont celui du colonel Abdou Aziz Ndao, mettent en lumière l’intégrité du magistrat, soulignant l’injustice de l’accusation actuelle.

Alors que la commission d’enquête entreprend ses travaux dans les semaines à venir, l’importance de maintenir la stabilité politique tout en préservant l’intégrité des institutions devient une priorité cruciale. L’équilibre entre la quête de vérité et le respect des principes juridiques essentiels sera essentiel pour éviter une crise institutionnelle majeure.

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