Réforme sociale, économique, lutte contre la migration irrégulière : Mme Dia Awa Cheikh Mbengue de Bunt-Bi et ses alliés tirent des conclusions et prônent la fin de la migration irrégulière.

Dans le cadre de la campagne électorale en vue des élections législatives du 17 novembre 2024, les candidats de la liste UNION CITOYENNE BUNT-BI ont parcouru toutes les régions du Sénégal pour recueillir les préoccupations, attentes et exigences des populations concernant la 15ᵉ législature et les politiques publiques. En tant que députés élus du peuple, leur mission principale est de représenter les citoyens à l’Assemblée nationale. Mme Awa Cheikh Mbengue et ses collègues ont présenté ci-dessous les axes fondamentaux de leur programme législatif, tirés des conclusions de l’écoute active des populations. Selon elle, les jeunes et les femmes sont une priorité pour la liste Bunt-Bi, notamment pour freiner la migration irrégulière qui tue notre jeunesse.

En entamant son discours, Mme Dia Awa Cheikh Mbengue a exprimé son engagement, ainsi que celui de la coalition, en faveur d’élections pacifiques et sereines. Elle a appelé à un climat politique apaisé, essentiel pour garantir la transparence et la crédibilité du processus électoral. « Je suis allée dans d’autres pays que le Sénégal, mais ce que je vois ici, dans un pays de démocratie et de dialogue comme le Sénégal, c’est désolant de vivre certaines situations à l’approche des élections. Je le dénonce avec la dernière énergie. Je me demande s’il n’y a pas d’autre privilège que d’être un(e) représentant(e) de la population sénégalaise à l’Assemblée nationale… », a-t-elle déclaré.

Propositions :

  1. Réforme de la décentralisation :
    • L’abrogation de l’Acte III de la décentralisation et son remplacement par un Acte Unique de la décentralisation et de la déconcentration. Mme Mbengue propose une réforme profonde avec la création de cinq méga-régions autonomes (Grand Ouest, Grand Est, Grand Centre, Grand Nord, Grand Sud). Ces régions seraient dotées de ressources financières propres et d’institutions administratives autonomes pour mieux répondre aux besoins locaux. L’objectif est d’éviter que les citoyens des régions éloignées, comme Tambacounda, soient obligés de se rendre à Dakar pour des soins de santé ou d’autres services essentiels.
  2. Représentation authentique du peuple :
    • Une représentativité réelle garantissant que l’Assemblée nationale reflète la diversité des opinions et des besoins de la population, avec des députés à l’écoute des citoyens.
  3. Indépendance vis-à-vis de l’Exécutif :
    • Une législature forte, composée de députés non affiliés aux partis politiques dominants, pour éviter que les décisions soient dictées par l’exécutif, assurant ainsi un meilleur contrôle démocratique.
  4. Propositions de lois innovantes :
    • La liste Citoyenne Bunt-Bi propose des lois pour lutter contre l’émigration irrégulière, en s’appuyant sur une compréhension approfondie des enjeux. Ces mesures incluent des solutions concrètes pour répondre aux préoccupations des jeunes et des communautés vulnérables.
    • Réformer le code de la famille, jugé obsolète, pour mieux répondre aux réalités actuelles, y compris un rééquilibrage des prestations familiales.
  5. Économie et industrialisation :
    • Légiférer sur le portefeuille de l’État pour permettre à ce dernier de jouer un rôle moteur dans l’économie nationale. L’industrialisation est vue comme un levier crucial pour stimuler l’économie, notamment en attirant de grandes entreprises industrielles dans les régions, créant ainsi des emplois et des opportunités économiques.
  6. Promotion de la migration circulaire :
    • Mme Awa Cheikh Mbengue prône la mise en place d’un système de migration circulaire, permettant aux jeunes d’obtenir un contrat de travail sécurisé à l’étranger avant de quitter le Sénégal. Cette mesure vise à garantir des conditions de travail décentes et à éviter les drames liés aux migrations clandestines.
  7. Renforcement du dialogue social :
    • Une assemblée représentative favorise le dialogue avec toutes les parties prenantes, y compris les organisations de la société civile, permettant de co-construire des solutions aux défis migratoires.

En conclusion, Mme Dia Awa Cheikh Mbengue a exprimé sa profonde tristesse suite au décès de l’ancien ministre des Finances, Mouhamadou Moustapha Ba : « C’était un homme d’État exceptionnel, généreux, affable, et d’une dimension unique. Que Dieu l’accueille dans son paradis éternel ! » a-t-elle conclu.

Macky Sall réplique à Ousmane Sonko : « J’ai laissé un Sénégal avec des indicateurs au vert »

L’ancien président sénégalais, Macky Sall, a vigoureusement contesté les conclusions d’un audit réalisé par le gouvernement d’Ousmane Sonko, selon lesquelles son administration aurait sous-estimé la dette publique et le déficit budgétaire du Sénégal. Ce désaccord a été au cœur de l’entretien de l’ancien chef de l’État avec Jennifer Zabasajja, de Bloomberg, ce mardi 15 octobre 2024 à Londres.

Macky Sall a exprimé ses regrets face aux déclarations de son successeur à la primature, affirmant que « les propos du Premier ministre (Ousmane Sonko) sont totalement faux et ont conduit à une dégradation de la note de crédit du Sénégal ». En effet, le Premier ministre avait précédemment affirmé que l’administration Sall avait caché l’ampleur de la dette du pays, ce qui aurait contribué à la détérioration de la situation économique.

Macky Sall a tenu à clarifier sa position sur la gestion de la dette publique, soulignant que l’endettement est un levier incontournable pour financer le développement d’un pays. « Il ne faut pas se mettre dans la tête que l’on peut se développer sans dette, ce n’est pas possible », a-t-il déclaré. Selon lui, emprunter pour investir dans des projets structurants et développer les infrastructures est une pratique nécessaire et légitime. « Il ne faut pas confondre emprunter pour financer le développement et parler de surendettement », a-t-il ajouté.

L’ex-président a affirmé avoir laissé un Sénégal en bonne santé économique, affirmant : « J’ai quitté un pays où les indicateurs étaient au vert ». Il a également fait valoir que les résultats des investissements réalisés sous son mandat étaient visibles à travers les nombreuses infrastructures et projets de développement initiés. « Les résultats des investissements de mon administration sont tellement visibles qu’il ne devrait même pas y avoir de débat », a lancé Macky Sall en réponse aux critiques de son adversaire, Ousmane Sonko, devenu Premier ministre depuis mars 2024.

Le désaccord entre les deux hommes repose sur les conclusions d’une étude menée par le nouveau régime. Selon Ousmane Sonko, le ratio de la dette publique par rapport au produit intérieur brut (PIB) s’élevait à une moyenne de 76,3 % sur les cinq dernières années de la présidence de Macky Sall, bien au-delà des 65,9 % officiellement annoncés. Le déficit budgétaire, lui aussi, serait beaucoup plus élevé que prévu, atteignant plus de 10 % du PIB à la fin de l’année 2023, soit presque le double des chiffres annoncés par l’ancienne administration.

Ce différend sur les chiffres économiques marque un nouveau chapitre dans l’affrontement politique entre Macky Sall et Ousmane Sonko, qui se sont affrontés lors des élections présidentielles et continuent d’opposer leurs visions sur la gestion de l’économie du pays.

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