Le nouveau gouvernement sénégalais, dirigé par Ousmane Sonko, a lancé une enquête approfondie sur un contrat de 120 millions d’euros, soit plus de 78 milliards de francs CFA, signé durant la présidence de Macky Sall. Ce contrat, qui portait sur la modernisation et l’équipement de la gendarmerie nationale, est au cœur d’une controverse grandissante, soulevant des interrogations sur son opacité.
L’affaire a été révélée par le site d’investigation Africa Intelligence et relayée par plusieurs médias locaux, dont Senego. Selon ces sources, les détails du contrat demeurent largement confidentiels, ce qui a alimenté les soupçons au sein de la nouvelle administration. Les autorités actuelles ont exprimé leur préoccupation quant à l’attribution du marché et à l’usage des fonds publics impliqués. Des irrégularités financières potentielles sont désormais scrutées, dans un contexte où la transparence dans la gestion des ressources de l’État est devenue un sujet prioritaire.
Ce scandale n’est pas sans rappeler une autre affaire controversée datant de début 2022, où l’État sénégalais avait signé un contrat d’armement de 77 millions de dollars avec une entreprise dirigée par l’homme d’affaires nigérien Petit Boubé. Ce marché avait été justifié sous couvert du secret Défense, mais il avait rapidement soulevé des doutes sur la régularité de son attribution. Selon un rapport du Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), ce contrat visait à fournir des armes et des munitions au ministère de l’Environnement, une situation jugée anormale par plusieurs experts.
La nouvelle administration, portée par Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, semble résolue à examiner de près les contrats signés sous le régime de Macky Sall, en particulier ceux impliquant des montants d’argent public considérables. Cette enquête s’inscrit dans une volonté plus large de réévaluer les décisions passées et d’instaurer des normes plus strictes en matière de gestion des finances publiques.
À travers cette démarche, le gouvernement affiche sa détermination à renforcer la transparence et à restaurer la confiance des citoyens dans l’administration publique. Ce chantier pourrait marquer un tournant dans la lutte contre la corruption au Sénégal, où les soupçons entourant les contrats de l’État ont souvent nourri le débat politique.
En attendant les résultats de cette enquête, l’attention publique reste focalisée sur les conclusions qui pourraient remettre en cause plusieurs initiatives de l’ère Macky Sall.