Controverse autour de la DPG : Madiambal Diagne accuse Ousmane Sonko de préparer un Coup d’État

Le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé que sa déclaration de politique générale (DPG) se tiendra le 15 juillet prochain. Cette date a été communiquée dans une lettre réponse adressée au député Guy Marius Sagna, qui l’avait questionné sur le sujet.

Cependant, Sonko a ajouté une note controversée : en cas de persistance des « carences » dans le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, il se présentera devant « une assemblée constituée du peuple sénégalais souverain, de partenaires du Sénégal et d’un jury composé d’universitaires, d’intellectuels et d’acteurs citoyens apolitiques ».

Cette décision a provoqué une réaction virulente de Madiambal Diagne, administrateur du Groupe Avenir Communication. Sur la plateforme X, Diagne a exprimé son indignation, accusant Sonko de préparer un « coup d’État ».

« Ousmane Sonko annonce son coup d’État pour le 15 juillet 2024. Il a osé écrire : ‘En cas de carence de l’Assemblée, d’ici le 15 juillet 2024, je tiendrai ma Déclaration de Politique générale devant une assemblée constituée du peuple sénégalais souverain, de partenaires du Sénégal et d’un jury composé d’universitaires, d’intellectuels et d’acteurs citoyens apolitiques. Ce sera l’occasion d’un débat libre, ouvert et, à coup sûr, de qualité largement supérieure’ », a publié Diagne.

Cette initiative de Sonko, perçue comme une tentative de contourner les procédures parlementaires traditionnelles, a déclenché un débat intense sur sa légitimité et sa constitutionnalité. Les critiques craignent que cette approche ne fragilise davantage les institutions démocratiques du pays.

En attendant le 15 juillet, les discussions autour de cette DPG ne cessent de s’intensifier. Les partisans de Sonko voient en cette initiative une manière innovante de promouvoir un débat plus inclusif et transparent, tandis que ses détracteurs y voient une menace pour l’ordre constitutionnel.

Le 15 juillet promet d’être une journée décisive pour la politique sénégalaise, avec des enjeux majeurs pour l’avenir du gouvernement et de l’Assemblée nationale.

Guinée: le porte-parole du gouvernement assure qu’une tentative de coup d’État «a été tuée dans l’œuf»

En Guinée, le porte-parole du gouvernement assure ce 4 janvier 2024 qu’une tentative de coup d’État a bel et bien « été tuée dans l’œuf ». Ousmane Gaoual Diallo répond aux accusations concernant la véracité de ce putsch qui aurait avorté il y a déjà plusieurs mois, comme celles portées par Cellou Dalein Diallo. Le président d’une des principales forces d’opposition a déploré un retour aux pratiques du régime de Sékou Touré, père de l’indépendance guinéenne, et adepte des complots fictifs.

En Guinée, l’annonce d’une tentative de coup d’État continue de faire réagir. Le 2 janvier 2024, la télévision nationale a présenté les auteurs d’un putsch qui aurait été avorté il y a déjà plusieurs mois. Mais ce reportage de 15 minutes qui détaille l’opération manquée a laissé beaucoup de téléspectateurs dubitatifs, notamment sur sa crédibilité, voire sur la véracité même des faits présentés.

Le porte-parole du gouvernement Ousmane Gaoual Diallo a insisté au micro de Sidy Yansané sur le fait que cette tentative de putsch a bel et bien eu lieu : « C’est une opération qui a été tuée dans l’œuf. Cela ne fait l’objet d’aucun doute. Maintenant, qu’il y ait des questionnements, c’est une société qui a été nourrie depuis son indépendance par des vrais et des faux coups d’État qui ont emporté souvent certains de nos compatriotes. Donc, quand on parle de coups d’État, fondamentalement, il y a une frange de notre population qui peut se poser des questions. »

Il poursuit : « Avec le temps, on pourra aussi comprendre ce qui s’est passé parce que les auteurs sont là. Et puis, les informations peut-être plus structurées pourront être mises à disposition des populations, et ça permettra de dissiper les doutes des uns et des autres. Ce sont des doutes qui sont légitimes dans une société qui n’a connu que des règlements très durs de ce type d’action. »

Du côté de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), principale force d’opposition et actuellement en exil, avait déploré un retour aux pratiques du régime de Sékou Touré, le père de l’indépendance guinéenne, et adepte des complots fictifs.

« En 1970, 1971, 1972, moi, j’étais encore à l’université, raconte-t-il au micro de Sidy Yansané. J’ai vu ces jeunes femmes, ces dames, ces militaires, reconnaître avoir comploté, sollicité l’indulgence du président, le remercier pour sa clémence. Ça m’a rappelé, il ne manquait plus que l’ardoise sur laquelle était inscrit leur nom ».

Il accuse : « Je pense qu’on est en train d’assassiner la liberté de la presse. Je vois ce qui se passe, on a coupé internet, on a coupé les principales radios. J’ai des doutes, personnellement, je ne sens aucune volonté politique de rétrocéder le pouvoir au civil, parce qu’aujourd’hui, on n’a pas de fichier électoral. On n’a pas de code électoral, on n’a pas d’opérateur technique, on n’a pas de découpage. Tout ce qui concourt à l’organisation des élections, rien n’a été fait encore. »

Pour rappel, le 5 septembre 2021, le colonel Mamadi Doumbouya avait conduit un coup d’État qui avait renversé le président Alpha Condé, au pouvoir depuis plus de 10 ans. Après ce putsch, le colonel Doumbouya s’était fait investir président et s’était engagé à remettre le pouvoir à des civils élus fin 2024.

Coup d’État en Guinée Bissau : L’armée expose des armes saisies

Ce mercredi, l’armée bissau-guinéenne a captivé l’attention en présentant un arsenal imposant, comprenant des fusils automatiques, des lance-roquettes et des munitions. Ces armes sont prétendument issues d’une saisie effectuée lors d’une tentative de coup d’État qui aurait eu lieu entre le 30 novembre et le 1er décembre.

Le général Biague Na Ntam, chef d’état-major, a présenté ces armes lors d’une conférence de presse au siège de l’état-major à Bissau. Ces armements auraient été principalement saisis sur des membres de la Garde nationale lors des affrontements de la semaine dernière et des opérations de ratissage qui ont suivi.

Au moins deux décès en Guinée-Bissau

Les affrontements entre la Garde nationale et l’armée ont entraîné au moins deux décès dans la capitale, et le président Umaro Sissoco Embalo a qualifié la situation de tentative de coup d’État. En réaction, il a annoncé la dissolution du Parlement, accentuant la crise politique dans ce petit pays, déjà confronté à une instabilité chronique. Le président a également déclaré l’organisation de nouvelles élections à une date non précisée.

Cependant, l’opposition en Guinée Bissau, dirigée par Domingos Simoes Pereira du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), a vivement contesté cette dissolution. Pereira a souligné que, malgré la tentative de coup d’État, la Constitution stipule que le Parlement ne peut être dissous dans les douze mois suivant son élection. Il a dénoncé un « coup d’État constitutionnel », signalant le déploiement de forces de sécurité à l’Assemblée nationale.

Simultanément à la dissolution du Parlement, le président Embalo a maintenu le Premier ministre en fonction tout en reprenant les portefeuilles de l’Intérieur et de la Défense. Le chef de l’armée a annoncé que la Garde nationale serait désormais sous le contrôle des militaires, accentuant davantage les tensions au sein du gouvernement et de la société bissau-guinéenne. La situation reste volatile, avec des inquiétudes croissantes quant à l’avenir politique et à la stabilité du pays.

Senenews

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