La Guinée-Bissau refuse de coopérer avec la Cour pénale spéciale dans l’affaire Bozizé

Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, a annoncé le 1er mai 2024 que son pays ne coopérerait pas avec la Cour pénale spéciale (CPS) dans l’affaire impliquant l’ancien président centrafricain François Bozizé. Cette décision est motivée par l’absence de loi d’extradition dans le pays.

François Bozizé, ancien chef d’État de la République centrafricaine, est actuellement en exil en Guinée-Bissau. Il est recherché pour des crimes présumés commis pendant son mandat, notamment des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité survenus entre 2009 et 2013.

Le président Embaló a souligné que Bozizé était arrivé en Guinée-Bissau sur invitation, en réponse à une demande de l’Union africaine et des dirigeants d’Afrique centrale. Depuis son arrivée, Bozizé n’a posé aucun problème, et son accueil a été motivé par des considérations humanitaires, selon le président.

Pendant ce temps, la Cour pénale spéciale maintient ses accusations contre Bozizé. Malgré le refus de coopération de la Guinée-Bissau, la CPS poursuit son enquête sur les allégations de crimes commis pendant la période de gouvernance de Bozizé en République centrafricaine.

Cette affaire soulève des questions sur la coopération régionale en matière de justice pénale internationale et met en lumière les défis auxquels sont confrontés les pays africains en matière de poursuite des crimes graves commis par des anciens chefs d’État.

Des lacunes dans la promotion de l’égalité des genres dans l’éducation : le rapport alarmant de la Cour des comptes

Un récent rapport de la Cour des comptes a mis en lumière des lacunes significatives dans la gestion des fonds alloués à la promotion de l’égalité des genres dans le secteur de l’éducation. Entre 2012 et 2018, le Programme d’Amélioration, de la Qualité, de l’Équité et de la Transparence dans l’éducation et la formation (PAQUET/EF) a bénéficié de financements considérables, mais l’allocation spécifique des ressources pour la stratégie genre reste floue, selon le rapport.

L’éducation est un pilier fondamental du développement social et économique, et la promotion de l’égalité des genres dans ce domaine est cruciale pour assurer un avenir inclusif et équitable. Cependant, malgré les efforts déployés et les financements importants alloués au secteur de l’éducation, le rapport révèle que les ressources spécifiquement destinées à la stratégie genre ne sont pas clairement identifiées ni tracées.

Ce manque de transparence compromet la capacité à évaluer l’efficacité des initiatives visant à promouvoir l’égalité des genres dans l’éducation. De plus, la distribution des ressources ne prend pas systématiquement en compte les stratégies pour le genre, ce qui remet en question l’engagement réel des autorités à faire progresser cette cause.

Une autre préoccupation soulevée par le rapport est la dépendance excessive aux financements étrangers pour soutenir des initiatives spécifiques en faveur du genre. Bien que les partenariats internationaux puissent jouer un rôle important, ils ne doivent pas remplacer l’engagement financier et politique du gouvernement dans la promotion de l’égalité des genres.

Il est donc impératif que des mesures soient prises pour remédier à ces lacunes. Cela pourrait inclure une meilleure identification et traçabilité des fonds alloués à la stratégie genre, ainsi que le renforcement des mécanismes de coordination entre les acteurs impliqués. De plus, des programmes de sensibilisation et de formation doivent être mis en place pour promouvoir une culture organisationnelle axée sur l’égalité des genres dans tous les aspects de l’éducation et de la formation.

Le rapport de la Cour des comptes met en évidence la nécessité urgente d’une action concertée pour garantir une gestion transparente et efficace des ressources allouées à la promotion de l’égalité des genres dans l’éducation. L’avenir de nos sociétés dépend de la réalisation de progrès tangibles dans ce domaine crucial.

La Cour constitutionnelle du Mali se déclare “incompétente” face à la plainte contre la suspension des activités politiques par la junte

La situation politique au Mali connaît une nouvelle tension alors que la Cour constitutionnelle du pays a rendu deux décisions importantes concernant les actions de la junte militaire au pouvoir. Dans un arrêt consulté par l’AFP, la Cour a déclaré qu’elle était “incompétente” pour examiner une plainte visant à contester la décision de la junte de suspendre les activités des partis politiques. Cette décision intervient alors que les militaires au pouvoir ont récemment pris des mesures restrictives, dont la suspension des activités des partis politiques et des associations.

Cette décision de la Cour constitutionnelle a été rendue jeudi et est intervenue en réponse à une plainte déposée par une formation membre d’une coalition d’opposition, la Convention pour la République (CRe). La Cour a estimé que le décret présidentiel attaqué relevait de la compétence de la Cour suprême, qui est chargée du contentieux des actes réglementaires tels que les décrets.

Parallèlement, la Cour constitutionnelle a également jugé “irrecevable” une requête distincte émanant d’organisations de magistrats et de procureurs demandant à constater un “vide institutionnel” au Mali et à mettre en place une nouvelle transition suivie d’élections. Cette requête a été rejetée car elle n’avait pas été soumise par les institutions habilitées à le faire, notamment le Président du Conseil national de Transition et le Premier ministre.

Ces décisions de la Cour constitutionnelle surviennent dans un contexte de tensions croissantes au Mali, où les militaires au pouvoir ont récemment pris des mesures restrictives et ont prolongé leur maintien au pouvoir au-delà de la date à laquelle ils s’étaient engagés à céder le pouvoir à des civils élus. De plus, aucune élection présidentielle n’a été organisée comme prévu, ce qui a accru les tensions politiques dans le pays.

La situation politique au Mali reste donc tendue, avec des préoccupations croissantes concernant les libertés politiques et les droits de l’homme sous le régime de la junte militaire.

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