Intégration de 600 Daaras dans le Système Éducatif : L’académie de Kaolack au cœur de l’initiative du ministère de l’Éducation

Le 2 août 2024, l’Académie de Kaolack a accueilli une rencontre significative organisée par le ministère de l’Éducation nationale, dans le cadre du Projet d’Amélioration des Performances du Système Éducatif (PAPSE). Ce projet ambitieux vise à intégrer 600 écoles coraniques (daaras) dans le système éducatif sénégalais, afin d’assurer une prise en charge adéquate et moderne de l’enseignement arabo-islamique traditionnel. Cette initiative marque un tournant dans l’harmonisation de l’éducation coranique avec le curriculum national, répondant ainsi à une demande croissante de modernisation et d’inclusion des daaras.

La rencontre de Kaolack a réuni divers acteurs clés du secteur éducatif, notamment des représentants des associations de maîtres coraniques, des marraines des écoles coraniques, des imams, des élus territoriaux, ainsi que des inspecteurs de l’Éducation et de la Formation de toute l’Académie de Kaolack. Moussa Niang, Coordonnateur de la Direction des Daaras, a ouvert la séance en détaillant le processus de sélection des 600 daaras qui seront intégrés au projet PAPSE.

Moussa Niang a expliqué que l’objectif principal de cette journée était de partager les détails du PAPSE avec les différents acteurs concernés, et de leur fournir une vue d’ensemble du processus de sélection des écoles coraniques. Il a précisé que, après le dépôt des candidatures, une phase de vérification sur le terrain sera organisée pour s’assurer que les informations fournies par les daaras sont conformes à la réalité. Cette vérification sera effectuée avec l’aide d’un cabinet d’études externe, garantissant ainsi la transparence et l’équité du processus.

Le Chef de la Division Enseignement, Apprentissage et Formation du ministère a détaillé les étapes du processus de sélection. Après la collecte des candidatures, des visites de terrain seront organisées pour vérifier la conformité des daaras avec les critères établis. Pour assurer la transparence totale, un cabinet d’études spécialisé a été engagé. Les daaras présélectionnés seront ensuite départagés par tirage au sort, en présence de tous les acteurs concernés, afin de garantir l’objectivité du choix.

Le quota alloué à chaque Inspection de l’Éducation et de la Formation (IEF) sera défini à l’avance, et la sélection finale sera basée sur des critères rigoureux. Le PAPSE vise non seulement à moderniser les écoles coraniques, mais aussi à intégrer l’enseignement du français, des mathématiques et des sciences dans les programmes des daaras. Ce projet couvrira l’ensemble des 14 régions du Sénégal et des 16 académies du pays.

Mouhamed Lamine Fall, Président du bureau régional de la Fédération nationale des Associations des Maîtres coraniques du Sénégal, a exprimé son soutien enthousiaste pour le projet. Il a souligné que, bien que le quota de 600 daaras puisse sembler modeste par rapport à la demande, l’intégration des écoles coraniques dans le système éducatif représente un progrès majeur. Selon lui, cette initiative est une reconnaissance de l’importance des daaras dans le système éducatif sénégalais et reflète une volonté politique de les intégrer pleinement dans le cadre national.

Il a également noté que, par le passé, le système éducatif sénégalais n’avait pas suffisamment pris en compte les écoles coraniques. Cependant, les récentes initiatives politiques ont reconnu que le développement du système éducatif ne peut pas se faire sans inclure les daaras. L’intégration des daaras dans le système éducatif est donc perçue comme un moyen de renforcer le système éducatif global du pays et d’atteindre les objectifs fixés pour l’éducation nationale.

Le projet PAPSE représente une étape importante dans la modernisation de l’éducation coranique au Sénégal. Il reflète un engagement à améliorer la qualité de l’enseignement dans les daaras tout en respectant les traditions et les valeurs arabo-islamiques. La réussite de ce projet pourrait servir de modèle pour d’autres initiatives similaires dans le futur et contribuer à une meilleure cohésion entre l’éducation traditionnelle et moderne au Sénégal.

En conclusion, l’initiative d’intégrer 600 daaras dans le système éducatif sénégalais, pilotée par le PAPSE, constitue une avancée majeure pour le pays. Elle vise à moderniser les écoles coraniques, à améliorer la qualité de l’enseignement, et à renforcer l’inclusivité du système éducatif national. Avec l’appui des différents acteurs du secteur, ce projet pourrait marquer un tournant décisif dans l’évolution du système éducatif sénégalais.

Mariama MASSALY
Correspondante à Kaolack

Khalifa Sall propose une intégration de l’enseignement professionnel dans les Daaras pour favoriser l’emploi des jeunes

Dans le cadre de sa campagne présidentielle pour l’élection de 2024, Khalifa Abacar Sall, leader de Taxawu Sénégal, a récemment fait une annonce capitale lors de sa visite à Ndiambour, une région reconnue pour sa contribution significative à la diaspora sénégalaise et son engagement envers le progrès.

L’accent a été mis sur la contribution économique essentielle de la diaspora sénégalaise, qui envoie annuellement environ 1,600 milliards de francs CFA en transferts vers le pays. Khalifa Sall a souligné que ces ressources financières doivent être canalisées de manière stratégique vers des secteurs clés tels que l’agriculture, l’élevage et la pêche, afin de stimuler le développement économique et de créer des opportunités d’emploi durables pour les citoyens sénégalais.

Cependant, au-delà de cet aspect économique, Khalifa Sall a également mis en lumière le rôle crucial des daaras dans la société sénégalaise. Ces écoles coraniques traditionnelles sont depuis longtemps des institutions importantes dans la vie éducative et culturelle du pays. En reconnaissant cette importance, Khalifa Sall a proposé une idée innovante et ambitieuse : intégrer l’enseignement professionnel dans les daaras.

Cette initiative vise à moderniser ces institutions en leur offrant une dimension éducative supplémentaire axée sur la formation professionnelle. L’objectif est de donner aux jeunes apprenants les compétences pratiques nécessaires pour réussir sur le marché du travail, tout en respectant les valeurs traditionnelles et religieuses transmises dans les daaras.

L’intégration de l’enseignement professionnel dans les daaras ouvrirait de nouvelles perspectives pour les jeunes sénégalais, en leur offrant une voie vers des carrières lucratives et durables dans divers secteurs tels que l’artisanat, la construction, l’agriculture et bien d’autres encore. Cela contribuerait non seulement à réduire le chômage des jeunes, mais aussi à renforcer l’économie du pays en tirant parti du potentiel de sa jeunesse dynamique et talentueuse.

Cette proposition reflète l’engagement de Khalifa Sall envers une éducation inclusive et adaptée aux besoins du marché du travail. En investissant dans l’avenir des jeunes à travers l’intégration de l’enseignement professionnel dans les daaras, il aspire à créer un Sénégal où chaque individu a la possibilité de réaliser son plein potentiel et de contribuer de manière significative au développement national.

Alors que la campagne présidentielle continue de s’intensifier, les électeurs sénégalais sont invités à considérer cette proposition avec sérieux. L’intégration de l’enseignement professionnel dans les daaras offre une perspective prometteuse pour l’avenir de l’éducation et de l’emploi au Sénégal, et Khalifa Sall se positionne comme un leader visionnaire prêt à transformer les aspirations en actions concrètes pour le bien-être de tous.

Pour la modernisation et le fonctionnement des daaras : le président de la république annonce un investissement de 25 milliards f Cfa depuis 2012

Le président de la république, Macky Sall a présidé, ce samedi, la deuxième édition de la journée nationale des daaras, qui selon lui est un moment solennel de retrouvailles, de partage, de réflexion, de dialogue et de communion, rassemblant l’ensemble des parties prenantes, venues de toutes les régions du Sénégal, sous les prières ferventes et la bienveillante orientation de nos éminents guides religieux. «En tant que cadre d’éducation et de formation, le Daara est un repère, qui véhicule des valeurs et codes de conduite de référence, ancrés dans les enseignements du Saint Coran et de la Sunna du Prophète Muhammad (PSL)», a-t-il dit. Selon lui, à travers la création du Bureau d’Assistance aux Daaras et aux diplômés de l’Enseignement Arabe (BADEA), l’institutionnalisation de la Journée nationale des Daara et l’instauration du Grand Prix international pour le Récital du Saint Coran, j’ai voulu renforcé, de façon qualitative et significative, les actions de l’État visant à améliorer les conditions de vie dans les Daara.

C’est ainsi que le chef de l’Etat a listé les réalisations qu’il a consenties depuis 2012 pour moderniser les daaras. «Depuis 2012, l’État du Sénégal, avec le concours de nos partenaires au développement, a mis en place des projets et programmes d’envergure nationale, représentant un investissement global de plus de 25 milliards F Cfa. Sous ce rapport, il me plaît d’informer que la mise en œuvre des mesures prises l’année dernière a engendré des résultats fort appréciables. En effet, les efforts consentis, ont abouti à la construction de 78 daara modernes dans plusieurs régions et la réhabilitation de 99 autres daara qui étaient déjà fonctionnels», a fait savoir le président de la république. Parallèlement, ajoute-t-il, l’accompagnement de 603 daara, y compris des daara préscolaires, a permis de relever sensiblement le niveau de vie scolaire de 33 880 bénéficiaires directs en accès et en qualité. Toujours dans le souci d’améliorer l’offre d’éducation dans les daara, ajoute-t-il, le ministère de l’Education nationale pilote l’opérationnalisation d’un curriculum des daara modernes en fournissant divers supports et manuels pédagogiques et des exemplaires du Saint Coran.

Le président de la république a annoncé que la problématique de la gestion des Daara a connu des avancées significatives avec la signature d’un accord-cadre pour la promotion des daara, soutenu par un projet de loi portant statut du daara au Sénégal (en instance). «Dans une perspective prometteuse, la direction nationale des Daara, issue des avancées de la première édition de cette journée, a déjà entamé l’élaboration d’un document d’orientation pour moderniser les Daara. Ce document servira de modèle à notre offre éducative et sera accompagné d’un système national de suivi-évaluation, ainsi que d’une cartographie nationale des Daara, qui sera actualisée en permanence, facilitant ainsi la modernisation de cette offre d’éducation», a-t-il dit. A l’en croire, depuis 2022, le Gouvernement s’est fortement engagé dans cette mobilisation nationale pour les Daara, prévoyant le recrutement final de 650 maîtres coraniques dans la fonction publique d’ici la fin de l’année 2023, avec plus des 2/3 déjà bénéficiaires de salaires.

En outre, poursuit le chef de l’Etat, une subvention évolutive annuelle de six (6) milliards d F Cfa a été accordée, dont un milliard est spécifiquement dédié à une dotation en riz afin de contribuer à la prise en charge alimentaire ‘’Ndongo Daara’’ et de leurs maîtres pour limiter les effets néfastes de la mendicité. «L’opérationnalisation du ‘’Waqf CMU-Daara’’ à partir du mois d’août 2023 a permis d’enrôler sur la base de critères de vulnérabilité 59 506 bénéficiaires, dont 53 010 ‘’Ndongo Daara’’, 1743 maitres coraniques, 2911 enfants de maîtres coraniques, 1554 conjoints et 288 ‘’Ndeyou Daara’’. Cette couverture a impacté, à la date du 8 décembre 2023, 1541 Daara répartis dans 38 départements sur les 46 que compte le Sénégal. Les ressources du capital du Waqf public monétaire ont été constituées en 2023 par trois catégories de contributeurs, à savoir l’Etat (1 milliard, dont 500 millions libérés), la Haute Autorité du Waqf (revenus de placement) : 117 500 000 F Cfa, et des Donateurs individuels : 7 721 887 F Cfa», conclut-il.

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