Affaire de fausses nouvelles sur le décès de Badio Camara : Abdou Nguer et son « fan » face à la justice

Poursuivis pour diffusion de fausses nouvelles, le chroniqueur Abdou Nguer et Pape Amadou Ndiaye Diaw, présenté comme son admirateur, ont été déférés au parquet mercredi. L’affaire, qui a fait grand bruit sur les réseaux sociaux, a été confiée au juge du troisième cabinet, avec un réquisitoire du ministère public demandant leur placement sous mandat de dépôt.

Auditionné par les gendarmes, Abdou Nguer a reconnu être propriétaire de deux comptes TikTok : « Abdou Nguer Officiel » et « Awa Nguer ». Il a toutefois nié être l’auteur du message polémique publié sur un autre compte intitulé « Abdou Nguer seul », dans lequel on pouvait lire : « Le peuple réclame une autopsie du défunt Badio Camara ».

L’intéressé s’est défendu en affirmant qu’il ne sait pas écrire en français au point de produire un tel message. Il a également soutenu que son propos sur le fait que « le pays n’est plus sûr » faisait référence à l’actualité du moment, notamment l’affaire Moustapha Ba, présumé tué selon certaines déclarations officielles, le décès du directeur du Budget, ou encore le cambriolage au Trésor.

Quant à Pape Amadou Ndiaye Diaw, il a reconnu être le propriétaire du compte « Abdou Nguer seul ». Il a déclaré n’avoir aucun lien personnel avec Abdou Nguer, mais se considère comme un fan, qui partageait régulièrement ses vidéos sur TikTok.

Interrogé sur le commentaire incriminé, Diaw a indiqué avoir simplement capturé une réaction d’un autre abonné, sans en mesurer la portée. Une défense jugée insuffisante par le parquet, qui a transmis le dossier au juge d’instruction avec demande de mise en détention provisoire.

Abdou Nguer et Pape Amadou Diaw seront fixés sur leur sort ce jeudi, à l’issue de leur passage devant le juge d’instruction. Cette affaire relance le débat sur la responsabilité numérique, notamment autour des propos tenus sur les réseaux sociaux à propos de figures publiques, en particulier dans un contexte sensible comme le décès de Badio Camara, ancien président du Conseil constitutionnel.

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