Suspension de médias au Sénégal : le juge des référés déclare irrecevable la première requête du CDEPS, mais la bataille continue

Le juge des référés s’est prononcé ce jeudi sur l’arrêté controversé du ministre de la Communication ordonnant la cessation de parution et de diffusion des médias jugés « non conformes » au Code de la presse. La première requête en annulation introduite par le pool d’avocats dirigé par Me El Hadj Amadou Sall a été jugée irrecevable, relançant ainsi le bras de fer entre l’État et le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de la Presse au Sénégal (CDEPS).

Le CDEPS, qui mène la contestation contre ce qu’il considère comme une dérive autoritaire du ministère de la Communication, a réagi sans tarder : « Ce n’est que partie remise », a déclaré l’organisation patronale de la presse. Elle annonce l’introduction prochaine d’une nouvelle requête, cette fois sur le fond, pour contester l’illégalité de l’arrêté ministériel.

Le CDEPS fustige un acte « inique » et sans fondement légal, qui a entraîné la fermeture brutale de plusieurs entreprises de presse et mis au chômage des milliers de professionnels – journalistes, techniciens, personnels administratifs – à la veille de la fête de la Tabaski.

Selon le CDEPS, cette décision a aussi gravement porté atteinte à la réputation des organes de presse auprès de l’opinion publique, des annonceurs et des partenaires financiers. « L’État devra répondre de ces préjudices », a averti le patronat, qui compte réclamer des dommages et intérêts pour les pertes subies.

Fait notable lors de l’audience : Me Amadou Sall a révélé que l’Avocat général et l’Agent judiciaire de l’État auraient eux-mêmes reconnu l’incompétence du ministre de la Communication à décréter l’arrêt de la parution ou de la diffusion de médias. Une prise de position qui pourrait peser lourd dans les prochaines procédures judiciaires.

Alors que la décision écrite du juge n’a pas encore été communiquée officiellement aux parties, le CDEPS entend poursuivre son combat jusqu’à l’annulation complète de l’arrêté. Pour les acteurs du secteur, il s’agit d’un enjeu de survie, mais aussi d’un combat pour la liberté de la presse dans un contexte où les tensions entre le pouvoir exécutif et les médias semblent se raviver.

Barthélémy Dias radié du Parlement : le Conseil constitutionnel se déclare incompétent

Barthélémy Dias, maire de Dakar et figure de proue de l’opposition sénégalaise, a officiellement perdu son siège à l’Assemblée nationale, une décision confirmée le 6 décembre 2024 par le président de l’institution, El Hadj Malick Ndiaye. Cette radiation découle d’une condamnation judiciaire définitive liée à une affaire remontant aux tensions électorales de 2011. Alors qu’il contestait cette révocation devant le Conseil constitutionnel, ce dernier s’est récemment déclaré incompétent pour traiter le recours déposé par l’élu, laissant peu de perspectives juridiques pour un réexamen de sa situation.

La radiation de Barthélémy Dias a été décidée lors d’une réunion du bureau de l’Assemblée nationale tenue le 5 décembre 2024. Selon le président de l’Assemblée, cette décision s’appuie sur l’article 61 de la Constitution sénégalaise ainsi que sur l’article 51 du règlement intérieur du Parlement. Ces dispositions stipulent qu’un député condamné par une décision judiciaire définitive peut être révoqué. Le ministère de la Justice a donc formellement saisi l’Assemblée pour appliquer cette disposition, ce qui a conduit à la perte du mandat parlementaire de Dias.

La radiation de Barthélémy Dias suscite une vive polémique dans les milieux politiques sénégalais. Pour ses partisans, cette révocation est une manœuvre politique destinée à affaiblir l’un des leaders les plus influents de l’opposition. Selon eux, elle s’inscrit dans une stratégie plus large de marginalisation des figures critiques au sein des institutions.

Pour ses détracteurs, la décision est simplement l’application des textes légaux et ne saurait être interprétée comme une injustice ou une persécution politique. « Nul n’est au-dessus des lois, quelles que soient ses fonctions ou son influence », a déclaré un député de la majorité.

Dans l’espoir de contester cette décision, Barthélémy Dias avait saisi le Conseil constitutionnel pour examiner la légalité de sa radiation. Mais ce dernier a récemment déclaré qu’il n’était pas compétent pour traiter le dossier. Cette position, bien que conforme aux prérogatives de l’institution, limite considérablement les recours possibles pour le maire de Dakar.

Barthélémy Dias, connu pour son franc-parler et son engagement dans la lutte pour une gouvernance plus transparente, n’a pas tardé à réagir. Dans une déclaration publique, il a dénoncé ce qu’il qualifie de « mascarade judiciaire » et a appelé ses partisans à rester mobilisés face à ce qu’il perçoit comme une dérive autoritaire.

La radiation de Barthélémy Dias du Parlement représente un coup dur pour son parcours politique, mais elle ne met pas nécessairement fin à sa carrière. Toujours en poste comme maire de Dakar, Dias pourrait capitaliser sur son rôle au niveau local pour maintenir son influence et mobiliser ses partisans.

À HLM 86, les graphistes déclarent la guerre au franc CFA

Au Sénégal, le combat pour la sortie du franc CFA est devenu une réalité tangible. En témoignent les murs des HLM 86, ornés d’un énorme graffiti qui ne passe pas inaperçu. Juste au-dessus de l’œuvre, on peut lire clairement : « Sortie du FCFA ». Un message qui souligne que, sans sa propre monnaie, l’Afrique ne pourra jamais atteindre une véritable souveraineté financière. Les passants peuvent ainsi contempler ce slogan tout au long de la journée.

Cette œuvre dénonce non seulement le franc CFA, perçu comme une monnaie coloniale et impérialiste, mais ouvre également la voie à une réflexion sur la création d’une monnaie commune, symbole de souveraineté et d’indépendance pour la Confédération des États du Sahel (AES). L’AES entend démontrer que l’Afrique est prête à imposer sa propre politique économique et monétaire face aux anciens impérialistes.

Donald Trump déclare une « victoire politique jamais vue » après le scrutin de West Palm Beach

L’ancien président des États-Unis, Donald Trump, a proclamé sa victoire après un scrutin déterminant à West Palm Beach, en Floride. Lors d’une prise de parole passionnée devant ses partisans, Trump a décrit cet événement comme une « victoire politique jamais vue », marquant ce moment comme historique dans la politique américaine.

La chaîne conservatrice Fox News, première et seule jusqu’à présent à annoncer les résultats finaux de cette élection, a confirmé la victoire de Trump. Ce soutien médiatique, qui s’inscrit dans une relation historique entre l’ex-président et la chaîne, a renforcé l’enthousiasme des partisans rassemblés. « Nous avons écrit l’Histoire », a clamé Trump avec conviction, sous des acclamations bruyantes.

L’ancien président, souvent connu pour ses discours polarisants, a surpris en mettant l’accent sur un message de réconciliation. « Nous allons aider ce pays à guérir », a-t-il promis, affirmant que son retour sur le devant de la scène politique serait bénéfique à la nation tout entière. Il a appelé à l’unité dans un moment où les tensions sociales et politiques demeurent élevées.

Cette annonce a déjà suscité des réactions mitigées, tant au sein des électeurs républicains que parmi les démocrates. Si certains voient en ce retour une opportunité de renouveau pour le camp conservateur, d’autres craignent que cela ne ravive des divisions profondes au sein du paysage politique américain. La reconnaissance de cette victoire par une seule chaîne et l’absence de confirmation par d’autres médias nationaux soulèvent également des questions sur la validité et les implications de ces résultats.

La prise de parole de Trump et sa promesse d’œuvrer pour l’unité du pays marquent potentiellement un tournant stratégique dans sa carrière politique. Reste à savoir si cette victoire, revendiquée comme historique, sera entérinée par d’autres acteurs et comment elle influencera le futur des États-Unis.

La Cour constitutionnelle du Mali se déclare « incompétente » face à la plainte contre la suspension des activités politiques par la junte

La situation politique au Mali connaît une nouvelle tension alors que la Cour constitutionnelle du pays a rendu deux décisions importantes concernant les actions de la junte militaire au pouvoir. Dans un arrêt consulté par l’AFP, la Cour a déclaré qu’elle était « incompétente » pour examiner une plainte visant à contester la décision de la junte de suspendre les activités des partis politiques. Cette décision intervient alors que les militaires au pouvoir ont récemment pris des mesures restrictives, dont la suspension des activités des partis politiques et des associations.

Cette décision de la Cour constitutionnelle a été rendue jeudi et est intervenue en réponse à une plainte déposée par une formation membre d’une coalition d’opposition, la Convention pour la République (CRe). La Cour a estimé que le décret présidentiel attaqué relevait de la compétence de la Cour suprême, qui est chargée du contentieux des actes réglementaires tels que les décrets.

Parallèlement, la Cour constitutionnelle a également jugé « irrecevable » une requête distincte émanant d’organisations de magistrats et de procureurs demandant à constater un « vide institutionnel » au Mali et à mettre en place une nouvelle transition suivie d’élections. Cette requête a été rejetée car elle n’avait pas été soumise par les institutions habilitées à le faire, notamment le Président du Conseil national de Transition et le Premier ministre.

Ces décisions de la Cour constitutionnelle surviennent dans un contexte de tensions croissantes au Mali, où les militaires au pouvoir ont récemment pris des mesures restrictives et ont prolongé leur maintien au pouvoir au-delà de la date à laquelle ils s’étaient engagés à céder le pouvoir à des civils élus. De plus, aucune élection présidentielle n’a été organisée comme prévu, ce qui a accru les tensions politiques dans le pays.

La situation politique au Mali reste donc tendue, avec des préoccupations croissantes concernant les libertés politiques et les droits de l’homme sous le régime de la junte militaire.

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