Crise dans l’enseignement supérieur : le SAES décrète une grève de 72 heures

Le Bureau national (BN) du Syndicat Autonome de l’Enseignement Supérieur (SAES) a tiré la sonnette d’alarme après avoir examiné les comptes-rendus des assemblées générales tenues le mercredi 19 février 2025 sur les différents campus. Le syndicat dénonce un non-respect des engagements pris par le gouvernement, notamment en ce qui concerne les droits des familles des enseignants-chercheurs et chercheurs décédés.

Parmi les engagements pris figure celui du Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), qui, le 22 octobre 2024, s’était engagé, en accord avec le gouvernement, à « réintroduire le Décret, objet de la revendication, dans le circuit d’adoption des textes administratifs ». Cependant, à ce jour, cet engagement demeure lettre morte.

De plus, le SAES rappelle l’existence d’une « clause de confiance » conclue le 16 décembre 2024 entre le syndicat et le gouvernement, représenté par le Ministre Secrétaire général du Gouvernement, agissant sur mandat du Premier Ministre. Cette clause prévoyait une signature immédiate du projet de Décret dès le 18 décembre 2024. Or, cette formalité n’a toujours pas été réalisée.

Le SAES dénonce un « dilatoire manifeste du gouvernement », accusant particulièrement le MESRI et la Primature de se renvoyer la responsabilité quant à la non-signature du Décret et à l’inapplication du protocole du 6 janvier 2023. Face à cette situation qu’il juge inacceptable, le syndicat a décidé de passer à l’action.

En réponse à ces manquements, le SAES a annoncé un mouvement de grève de 72 heures, qui débutera le lundi 24 février et prendra fin le mercredi 26 février 2025. Durant cette période, les enseignants suspendront toutes leurs activités pédagogiques, y compris les cours, les soutenances et les délibérations. Le syndicat appelle également à un arrêt total de la participation aux activités administratives, réunions et formations payantes.

Le SAES met en garde contre les répercussions de cette crise sur les années académiques 2023-2024 et 2024-2025. Il « dégage toutes ses responsabilités » face aux conséquences qui découleront du non-respect des protocoles d’accord et de la violation des lois et règlements par le gouvernement.

Ce nouvel épisode de tension dans le secteur de l’enseignement supérieur risque d’aggraver la situation des universités publiques, déjà confrontées à divers défis. Le gouvernement réagira-t-il à ces revendications avant que la crise ne s’enlise davantage ?

Crise dans le secteur de la santé : Le SAMES décrète une nouvelle grève de 48 heures

Le Syndicat Autonome des Médecins, Pharmaciens et Chirurgiens-Dentistes du Sénégal (SAMES) maintient la pression sur le gouvernement. Ce jeudi, son Bureau Exécutif National (BEN) a tenu une réunion d’évaluation de la grève en cours, en présence des secrétaires généraux de zones et de sections. L’objectif était d’analyser l’impact de leur mouvement et d’échanger sur les perspectives de leur plan d’action.

Le BEN a salué la mobilisation exemplaire de ses membres, soulignant le respect total du mot d’ordre de grève en cours. Toutefois, l’impasse persiste dans les négociations avec les autorités. Lors d’une rencontre tenue le mardi 18 février 2025 avec une délégation du Ministère de la Fonction Publique et de la Transformation du Secteur Public, le syndicat espérait des avancées significatives. Mais selon un communiqué du SAMES, « aucune proposition concrète n’a été formulée concernant les questions soulevées dans leur plateforme revendicative ».

Pire encore, les représentants du gouvernement auraient une fois de plus renvoyé les syndicalistes vers le Premier Ministre, prolongeant ainsi le statu quo. Une attitude que le SAMES qualifie d’« inertie du gouvernement face aux revendications légitimes des professionnels de santé ».

Face à ce manque de volonté politique perçu, le SAMES a décidé de renforcer son plan d’action. Ainsi, le BEN a décrété une nouvelle grève générale de 48 heures les mercredi 26 et jeudi 27 février 2025. Toutefois, le syndicat a précisé que les services d’urgence resteront fonctionnels afin d’assurer la prise en charge des cas critiques.

Cette nouvelle phase du mouvement social risque de perturber davantage le système de santé sénégalais, déjà sous tension. Pour l’instant, le gouvernement n’a pas encore réagi officiellement à cette annonce. Reste à voir si les autorités prendront des mesures concrètes pour désamorcer la crise ou si le bras de fer entre les médecins et l’État se durcira encore davantage.

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