La Situation Délicate de Naby Keita au Werder Brême : Un Avenir Incertain

La carrière de Naby Keita au Werder Brême a récemment pris un tournant dramatique suite à son refus de participer au match contre Leverkusen, déclenchant des sanctions sévères de la part du club. Malgré son engagement à l’exemplarité et au professionnalisme, le joueur guinéen se retrouve maintenant écarté, soumis à une suspension et à une amende infligées par ses dirigeants. Cette rébellion a contraint le club allemand à durcir sa position, ajoutant un nouveau chapitre tumultueux à cette affaire médiatisée.

Après une série de blessures récurrentes, Keita peine à retrouver la forme qui l’a autrefois propulsé au rang de star montante du football. Avec seulement cinq apparitions sur le terrain cette saison, son bilan est loin de refléter ses exploits passés, notamment lors de son passage remarqué à Liverpool où il a contribué à remporter la Ligue des champions en 2019. Cette suspension vient s’ajouter à une saison déjà difficile, voire cauchemardesque, pour le joueur.

Le Werder Brême a pris une mesure radicale en reléguant Naby Keita à un entraînement isolé du groupe professionnel, signalant ainsi une rupture dans la relation entre le club et le joueur. Alors que son contrat court jusqu’en 2026, l’avenir de Keita au Werder Brême semble incertain. Des discussions sont prévues à la fin de la saison, laissant entrevoir la possibilité d’un départ, bien que rien ne soit encore officiellement annoncé. Il semble probable que le milieu de terrain doive chercher à relancer sa carrière qui stagne après un retour en Bundesliga qui ne répond pas aux attentes suscitées par ses performances passées.

Dans ce contexte délicat, l’avenir de Naby Keita reste en suspens, alors que les spéculations et les interrogations entourent son prochain chapitre dans le monde du football professionnel.

Tunnels de Gaza : la délicate guerre souterraine d’Israël contre le Hamas

Depuis près de quatre mois, l’armée israélienne et le Hamas s’affrontent dans la bande de Gaza. Des combats à la surface, mais également dans les tunnels de l’enclave, surnommés le « métro de Gaza ». Ce véritable dédale souterrain ne cesse de révéler ses surprises. 

« C’est une guerre à deux dimensions : à la surface contre la guérillaet sous la surface. Et pour se battre au-dessus, il faut contrôler ce qui se passe en-dessous », explique le major Ido, officier des opérations en génie de combat au sein de l’armée israélienne. Près de quatre mois après le début de la guerre entre le Hamas et Israël, une autre bataille se joue à l’abri des regards, dans les tunnels de la bande de Gaza.

Selon les informations diffusées par l’armée israélienne, seule à avoir un accès direct, le Hamas a créé une vaste forteresse de plus de 1 400 tunnels qui s’étendrait sur plus de 500 kilomètres. « Il y a des tunnels tactiques près de la frontière qui ont notamment permis d’attaquer par surprise les kibboutzim, des tunnels logistiques et les pièges, c’est-à-dire tout ce qui permet de créer des dommages à nos soldats en surface, détaille le major Ido. Tous les tunnels sont reliés au métro qui permet de faire passer des voitures, des munitions et des otages ».

Du tunnel de contrebande au tunnel tactique 

Construits afin de permettre la contrebande depuis l’Égypte lors de la première Intifada –soulèvement des Palestiniens dans les Territoires occupés entre 1987 et 1993 –, les tunnels se sont largement modernisés ces quinze dernières années. « Le réseau des tunnels du Hamas est l’un des plus grands et des plus sophistiqués qu’on ait jamais vus dans l’histoire de la guerre », explique sur l’antenne de France 24 Daphné Richemond-Barak, professeure à l’université Reichman et autrice d' »Underground Warfare » (Oxford University Press, 2018). « Cette infrastructure comprend tout ce dont le Hamas a besoin pour son effort militaire. C’est un peu comme son oxygène. Que ce soient des dépôts d’armes ou des centres de commande, des centres logistiques et évidemment tous les vivres dont le Hamas a besoin pour vivre sous terre ».

Parfois renforcés avec du béton, ces tunnels sont pourvus de canalisations, d’électricité, d’une ventilation, de systèmes de communication… Le tout parfois à une profondeur considérable. « Les tunnels les plus profonds que nous avons trouvés descendent à environ 40 mètres, confirme le major Ido. Des recherches sont en cours, mais nous pouvons d’ores et déjà dire qu’il y en a des plus profonds. » 

Le 18 décembre, l’armée israélienne a annoncé avoir découvert « le plus grand tunnel » connu. « Ce réseau massif de tunnels, qui se divise en plusieurs branches, s’étend sur plus de quatre kilomètres et n’arrive qu’à 400 mètres du point de passage d’Erez », entre Israël et le nord de la bande de Gaza, ont alors indiqué les forces armées israéliennes. Lors des attaques du 7 octobre, les commandos du Hamas ont utilisé une grenade propulsée par fusée pour franchir la partie du mur et pénétrer sur le checkpoint, selon l’agence américaine Associated Press.

Une guerre souterraine toujours plus meurtrière

« L’ampleur même des réseaux clandestins du Hamas pourrait, une fois entièrement découverte, dépasser tout ce à quoi une armée moderne a jamais été confrontée, écrit John Spencer, responsable des études sur la guerre urbaine au Modern War Institute de l’Académie militaire de West Point et fondateur Groupe de travail international sur la guerre souterraine. L’un des derniers conflits impliquant un grand nombre de complexes de tunnels a été la guerre du Vietnam. Les forces américaines et d’autres ont fait face à des complexes de tunnels qui s’étendaient jusqu’à 40 miles [plus de 60 kilomètres, NDLR] de long et l’un des endroits les plus concentrés de tunnels, près de Saïgon à Cu Chi, contenait 130 miles [près de 210 kilomètres, NDLR] de passages ». 

Première Guerre mondiale, Afghanistan, Irak ou encore l’Ukraine avec Marioupol, Bakhmout et Soledar… L’utilisation des tunnels n’est pas nouvelle. Cette forme de guerre, parmi les plus meurtrières et les plus complexes, repose avant tout sur un élément de surprise. Les commandos peuvent s’y dissimuler, mener des embuscades et piéger tout ou partie des conduits. « En 2011 au Mali, les troupes françaises ont eu énormément de mal à se battre contre Al-Qaïda au Maghreb islamique qui se protégeait et se cachait dans des tunnels et des caves dans les montagnes, raconte Daphné Richemond-Barak. […] Quand [à Gaza, NDLR] on combine la guerre urbaine à la guerre souterraine, on se trouve devant une difficulté pratiquement insurmontable. D’une part, iI est impossible de connaître toutes les ramifications des tunnels. D’autre part, il faut protéger les otages israéliens qui s’y trouvent ainsi que les civils de Gaza. Le challenge est immense. »

Une analyse partagée par l’armée israélienne. « Ce type de guerre réclame du temps. C’est comme une opération chirurgicale, estime le major Ido. Nous devons trouver exactement chaque puits, comprendre comment il se connecte à tel tunnel, et tel tunnel à telle ligne de ‘métro’ [l’armée israélienne surnomme le réseau « le métro de Gaza », NDLR]. C’est le seul moyen de gagner cette guerre. Lentement, mais en toute confiance ». 

2014, un tournant pour l’armée israélienne 

En 2014, l’opération « Bordure protectrice » [nom de l’opération militaire israélienne dans la bande de Gaza, NDLR] a été un révélateur de l’enjeu stratégique des tunnels. C’est à ce moment-là que l’armée israélienne a découvert l’ampleur du réseau souterrain et les dangers sécuritaires qu’il représentait. Les puits – points d’entrée des tunnels – ont commencé à être débusqués. Souvent autour de bâtiments civils. Le 22 novembre, l’armée israélienne a ainsi dévoilé des vidéos d’un tunnel en béton situé près de l’hôpital Al-Chifa, dans la ville de Gaza. Israël a toujours accusé le Hamas d’installer ses tunnels, ses sites de lancement de roquettes dans les zones densément peuplées afin de se servir des civils comme boucliers humains.

« C’est une certitude que ces tunnels s’étendent sous les maisons des civils, parfois même avec des ouvertures dans les cuisines, sous des mosquées, sous des écoles qui appartiennent aux Nations unies, affirme Daphné Richemond-Barak. La stratégie du Hamas cherche à immuniser des cibles militaires en les plaçant au milieu des populations civiles, ce qui est un crime de guerre. » Des accusations que le mouvement palestinien, classé comme organisation terroriste par l’Union européenne et notamment la France, dément. 

Au terme de 51 jours de combats de « Bordure protectrice », 34 tunnels ont été détruits. Une infime portion du « métro de Gaza ». Israël décide alors de renforcer ses défenses près de l’enclave palestinienne en construisant une barrière de sécurité renforcée baptisée le « mur de fer ». Le tout équipé de capteurs dans le sol, de radars et de salles de contrôle. Trois ans de travaux et un investissement d’environ 1 milliard de dollars (922 millions d’euros) qui n’ont pourtant pas pu empêcher les attaques du Hamas le 7 octobre. 

Des unités de soldats ont été dédiées à l’exploration et à la destruction des tunnels, à l’instar de « Yahalom » (« diamant », en français), une unité d’élite du Corps du génie militaire. Surentraînés, les soldats disposent d’un équipement high-tech à la hauteur des défis posés par ce réseau tentaculaire.

Les tunnels, une stratégie politico-militaire du Hamas

Au fil des années, ces tunnels sont devenus la pierre angulaire de la stratégie politico-militaire du Hamas. À partir de 2005, lorsque les Israéliens ont quitté Gaza, le Hamas a commencé à investir massivement dans le réseau. Un mouvement qui s’est accéléré deux ans plus tard, après l’exclusion de l’Autorité palestinienne et la prise totale du pouvoir par le Hamas dans l’enclave. Avec, à la clé, une facture qui donne le vertige. « Selon nos estimations, le coût s’élève à environ 14 milliards de dollars », affirme le major Ido.

« Le Hamas se repose sur une stratégie de la guerre souterraine depuis plus de vingt ans, confirme Daphné Richemond-Barak. Le groupe terroriste s’est rendu compte qu’il pouvait en bénéficier pour la contrebande, mais aussi pour les kidnappings d’Israéliens, qu’ils soient soldats ou civils, pour infiltrer le territoire israélien et planifier des opérations loin des yeux des forces israéliennes. » Grâce aux tunnels, les combattants du Hamas peuvent parer à la supériorité technologique de l’armée israélienne. « C’est un terrain qui leur permet de neutraliser une asymétrie inhérente à un conflit entre un groupe terroriste d’une part, et un État pourvu d’une armée sophistiquée et équipée d’autre part. La technologie, les moyens utilisés pour rassembler des renseignements, connaître l’étendue de leur arsenal militaire, ne fonctionnent pas dans ces tunnels souterrains, dans lesquels la plupart des équipements qui émettent des signaux ne captent pas. Suivre l’activité du Hamas est extrêmement compliqué. D’où probablement la surprise du 7 octobre. »

Les tunnels du Hamas sont sans doute le plus gros challenge de l’armée israélienne. Embuscades à la surface, dans les souterrains, engins explosifs improvisés (IED) disséminés dans les souterrains… Une guérilla d’autant plus longue et difficile que les 136 otages israéliens sont retenus dans le « métro de Gaza ». Inonder [comme le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi l’a fait en 2014] ou détruire les tunnels, c’est donc prendre le risque d’accroître encore le nombre de victimes.

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