Déminage en Casamance : Un défi humanitaire et financier requérant 13 Milliards de Francs CFA

La Casamance, région sénégalaise au sud du pays, est confrontée à un défi de taille : le déminage de ses terres, une entreprise estimée à un coût de 13 milliards de francs CFA, selon les propos du gouverneur de Ziguinchor, Mor Talla Tine.

L’ampleur de la tâche est claire : « Nous avons un million et demi de mètres carrés de terres à déminer », précise le gouverneur Tine, soulignant la nécessité pressante d’agir pour sécuriser la région et faciliter le retour des populations qui ont fui le conflit en Casamance.

Cette déclaration a été faite lors de l’ouverture d’un Comité régional de développement (CRD) axé sur l’intensification des efforts de déminage et le rapatriement des populations déplacées. Un enjeu crucial pour la stabilité et le développement de la région, qui a été affectée par des décennies de conflit.

Pour réunir les fonds nécessaires, le gouverneur de Ziguinchor lance un appel aux pays amis du Sénégal, les invitant à soutenir cet effort humanitaire en mettant à disposition des ressources supplémentaires. Un appel à la solidarité internationale pour faire face à un défi qui dépasse les capacités financières du pays.

Le déminage en Casamance ne représente pas seulement un enjeu de sécurité, mais aussi un impératif humanitaire pour permettre aux populations de retourner chez elles en toute sécurité et de reconstruire leur vie après des années de conflit.

Face à cette situation, la communauté internationale est appelée à se mobiliser pour soutenir les efforts du Sénégal dans cette entreprise cruciale de déminage, contribuant ainsi à la consolidation de la paix et à la reconstruction de la Casamance.

Déminage et Réinsertion en Casamance : Vers des solutions durables

Du 17 au 18 avril 2024, sous la supervision du gouverneur régional Mor Talla Tine, un atelier de partage et d’échange a eu lieu pour examiner les problèmes liés au déminage et à la réinsertion des populations déplacées en raison du conflit en Casamance.

Le directeur général de l’Agence Nationale pour la Réinsertion Sociale et Économique de la Casamance (ANRAC), Ansou Sané, a exposé les besoins financiers nécessaires pour ces opérations. Selon lui, le déminage requiert 11 885 991 195 FCFA, tandis que la réinsertion/réintégration nécessite 1 018 045 000 FCFA.

Pour répondre à l’urgence de soulager la souffrance des populations déplacées cette année, l’ANRAC a fixé des priorités, notamment l’accompagnement au retour, la réinsertion économique à travers la réalisation de fermes intégrées, et la mise en place de puits équipés.

Le gouverneur de Ziguinchor, Mor Talla Tine, a exprimé sa satisfaction quant à la mise en place d’un cadre régional de suivi pour répondre aux préoccupations des acteurs. Il a souligné l’importance de renforcer la mobilisation de tous les acteurs pour assurer une mise en œuvre efficace des actions prévues, telles que le déminage, la construction d’infrastructures socio-communautaires, les activités génératrices de revenus, le dialogue communautaire et l’enregistrement des naissances.

Mor Talla Tine a assuré que l’ANRAC travaillera activement pour garantir le bon fonctionnement de ce cadre et contribuera à la mise en œuvre des recommandations établies dans son plan d’actions.


 AS – Le Dakarois Ziguinchor

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