Dans son rapport sur les dernières élections législatives, rendu public ce vendredi, la Commission électorale nationale autonome (CENA) a formulé plusieurs recommandations pour améliorer le processus électoral au Sénégal. L’une des principales suggestions de l’organe de supervision concerne la mise en place d’une plateforme numérique sécurisée pour la réception des dossiers de candidatures, une mesure qui viserait à optimiser l’organisation et à renforcer la transparence.
Face aux nombreux défis rencontrés lors des précédentes échéances électorales, la CENA estime que la dématérialisation du dépôt des dossiers de candidatures serait une avancée significative. Selon son rapport, ce système numérique permettrait de rationaliser le travail de la Direction générale des élections (DGE), en facilitant la gestion et la vérification des documents soumis par les candidats.
« La mise en place d’une plateforme sécurisée permettrait d’éviter les engorgements et de garantir un meilleur suivi des candidatures dans le respect des délais légaux », souligne le rapport. L’institution précise que les dossiers physiques devraient ensuite être déposés selon un ordre défini par tirage au sort, suivant un chronogramme bien établi et en multipliant les guichets pour fluidifier le processus.
Lors des précédentes élections, le dépôt des candidatures avait donné lieu à des tensions, des accusations de favoritisme et des contestations liées au rejet de certains dossiers. La CENA semble donc vouloir anticiper ces problématiques en proposant un cadre plus structuré et sécurisé.
Avec une plateforme numérique, les acteurs politiques pourraient soumettre leurs dossiers en ligne, réduisant ainsi les risques de falsification et de rejet tardif. Une telle réforme pourrait également améliorer la transparence et limiter les marges d’erreur administratives qui ont parfois nourri des suspicions.
Si la recommandation de la CENA est bien accueillie par certains acteurs du processus électoral, sa mise en œuvre pourrait se heurter à plusieurs défis. La création d’une plateforme sécurisée nécessiterait des ressources techniques et financières conséquentes. Il faudrait également garantir un accès équitable à cet outil pour toutes les formations politiques, y compris celles ayant moins de moyens numériques.
Par ailleurs, des questions de cybersécurité se posent : comment assurer la protection des données des candidats et éviter toute tentative de manipulation du système ? La DGE devra ainsi travailler en étroite collaboration avec des experts en technologies de l’information pour garantir la fiabilité de la plateforme.
Cette recommandation de la CENA s’inscrit dans un contexte plus large de modernisation du système électoral sénégalais. D’autres propositions pourraient émerger dans les mois à venir pour améliorer la gestion des scrutins et renforcer la confiance des électeurs et des candidats.