Transport routier : Le Mali accorde une dérogation exceptionnelle aux camions hors normes jusqu’au 13 mai

Bonne nouvelle pour les transporteurs sénégalais. À la suite de démarches diplomatiques engagées par les autorités sénégalaises, le Mali a accordé une dérogation temporaire autorisant la circulation des camions gros porteurs hors normes et hors gabarit sur son territoire, et ce, jusqu’au 13 mai 2025.

Cette mesure survient après l’application stricte, depuis le 1er avril 2025, du règlement 14 de l’UEMOA par les autorités maliennes. Celui-ci interdit la circulation de véhicules dépassant les normes de poids et de dimensions fixées. En conséquence, plusieurs camions sénégalais ont été bloqués à la frontière ou à l’intérieur du Mali, paralysant une partie des échanges entre les deux pays.

L’annonce de cette dérogation a été faite par le ministère sénégalais des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, qui précise que l’accord a été obtenu grâce à une intervention diplomatique, menée sur instruction du président de la République, Bassirou Diomaye Faye. Le document d’instruction interministérielle malienne fixant la période de tolérance date du 28 avril 2025.

Pendant cette période, les camions hors gabarit seront autorisés à circuler sous escorte douanière. Le ministère sénégalais appelle tous les opérateurs à profiter de ce sursis pour régulariser leurs véhicules.

Passé le 13 mai, le Mali appliquera à nouveau sans exception les dispositions du règlement 14. Tout véhicule non conforme sera interdit de circulation sur le territoire malien. Le ministère sénégalais rappelle à l’ensemble des acteurs du transport routier l’importance de respecter les règles communautaires en vigueur dans l’espace UEMOA.

Le FMI face au Sénégal : une dérogation ou un remboursement de la dette cachée ?

Le Fonds Monétaire International (FMI) pourrait adopter deux options face à la situation financière actuelle du Sénégal : accorder une dérogation ou exiger un remboursement. C’est ce qu’a révélé Edward Gemayel, chef de la mission du FMI pour le Sénégal, lors d’une interview accordée à Radio France Internationale (RFI) ce mardi 25 mars 2025.

Les discussions entre Dakar et le FMI sont suspendues depuis que l’institution financière a mis en lumière l’existence d’une dette cachée de 7 milliards de dollars (environ 4000 milliards de FCFA), accumulée entre 2019 et 2024 sous la présidence de Macky Sall. Cette découverte a conduit à la suspension du programme d’aide financière accordée au Sénégal.

La situation est jugée préoccupante car le FMI ne peut plus avancer dans les discussions sur un nouveau programme d’appui tant que les données économiques transmises par le précédent gouvernement ne sont pas rectifiées.

Les conclusions du rapport de la Cour des comptes sénégalaise confirment ces irrégularités. Selon ce document, la dette publique a été sous-estimée et certaines obligations financières du pays n’ont pas été déclarées de manière transparente. Ce manque de rigueur budgétaire a contribué à la dégradation des finances publiques et à l’incertitude actuelle.

Pour le FMI, il est impératif de rétablir la crédibilité des chiffres économiques du Sénégal avant de discuter d’un quelconque nouvel accord. Cette exigence de transparence s’inscrit dans une volonté de garantir une gestion plus rigoureuse des finances publiques.

Selon Edward Gemayel, deux options sont sur la table :

  1. L’octroi d’une dérogation : le FMI pourrait décider de passer outre cette irrégularité en accordant une dérogation exceptionnelle au Sénégal. Cela permettrait de maintenir le partenariat financier entre l’institution et le pays, en évitant une rupture brutale des financements internationaux.
  2. L’exigence d’un remboursement : dans ce cas, le FMI pourrait demander au Sénégal de rembourser une partie des fonds déjà débloqués, en guise de compensation pour la fausse déclaration des finances publiques. Cette option compliquerait encore davantage la situation économique du pays, qui fait déjà face à des tensions budgétaires.

Cette incertitude économique place le gouvernement du président Bassirou Diomaye Faye dans une position délicate. L’administration actuelle, qui a promis plus de transparence et une gestion rigoureuse des finances publiques, doit maintenant gérer l’héritage économique du régime précédent.

Le Premier ministre Ousmane Sonko avait déjà dénoncé ces données falsifiées et annoncé un audit général des finances publiques pour identifier les responsabilités. Mais cela suffira-t-il à convaincre le FMI de ne pas exiger un remboursement immédiat ?

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