Lutte contre la désinformation et les discours haineux : la société civile et le CNRA s’engagent

Dans le cadre de la préservation de la stabilité du pays et du renforcement de la démocratie, des organisations telles que le Gradec, l’ONG 3D et le Cosce, en collaboration avec l’État et les acteurs de la presse sénégalaise, ont tenu un atelier de deux jours à la résidence Mamoune à partir de ce jeudi 13 février. L’objectif de cette rencontre était de lutter contre la désinformation et les discours haineux, sous le thème : “Création d’un cadre d’échanges sur la prévention de la désinformation et des propos haineux”.

M. Babacar Fall a souligné que la désinformation, à l’ère moderne, est devenue une véritable industrie, voire une entreprise criminelle qui menace le fondement du vote et, par extension, la stabilité des sociétés. Pour remédier à cette problématique, Moundiaye Cissé a annoncé que 46 représentants seront déployés dans tous les départements afin de relayer les informations liées à ce projet et d’accompagner les initiatives de lutte contre la désinformation.

Le président du CNRA, Mamadou Oumar Ndiaye, a, quant à lui, reconnu la difficulté de réguler la presse en ligne. Il a affirmé que le CNRA ne dispose pas encore des prérogatives nécessaires pour encadrer les contenus numériques, mais qu’une loi sera bientôt mise à jour pour remédier à cette situation.

“Aujourd’hui, la désinformation s’accompagne de propos extrêmement dangereux pour la stabilité de nos sociétés et de nos communautés. C’est pourquoi nous proposons la création d’un cadre pour la prévention de la désinformation et des discours haineux. Ce cadre regroupera les acteurs des médias, les autorités politiques, la presse écrite et en ligne, ainsi que les utilisateurs des réseaux sociaux”, a déclaré M. Babacar Fall, président du Gradec.

Il a également rappelé que la question de la désinformation est désormais au cœur des problématiques de gouvernance dans un monde marqué par les luttes d’accès au pouvoir, aux ressources et au contrôle des données. Chaque jour, des manipulations d’informations sont orchestrées dans le but d’influencer l’opinion publique et de servir des intérêts privés.

Renforcement du rôle des journalistes et coopération avec les plateformes numériques

M. Fall a insisté sur la nécessité de responsabiliser davantage les journalistes, qui jouent un rôle crucial en tant que relais et régulateurs de l’opinion publique. Il estime que cet atelier, au-delà de la création d’un cadre d’échanges, devra structurer des réunions régulières et être un véritable outil de lutte contre la désinformation, facilitant la collaboration entre les journalistes, la société civile et l’État.

Le président du CNRA a également évoqué un dialogue engagé à l’échelle africaine pour mieux gérer les réseaux sociaux. Il a précisé qu’un travail de coordination entre les régulateurs africains et les grandes plateformes numériques a été entamé.

“Nous avons déjà tenu une réunion à Abidjan dans le cadre de la déclaration d’Abidjan. Cette initiative vise à établir un dialogue entre les plateformes numériques et les régulateurs africains pour mieux encadrer les contenus diffusés sur les réseaux sociaux. Cependant, cela reste un processus de long terme”, a-t-il expliqué.

Un programme national pour la prévention des conflits et la promotion de la paix

Moundiaye Cissé, coordinateur du Cosce et vice-président du comité de pilotage, a annoncé le lancement d’un programme national de prévention. Ce dispositif, qui sera mis en place sous l’égide de l’ONG 3D, mobilisera plusieurs acteurs issus du monde sportif, culturel et politique.

“Au niveau national, nous allons travailler sur des études et des actions concrètes pour prévenir la désinformation et promouvoir la paix. Ce programme mobilisera 46 représentants, un par département, et inclura des initiatives locales pour sensibiliser les autorités et les citoyens”, a-t-il précisé.

Le programme prévoit également une collaboration avec les universités, qui sont souvent des lieux de fortes tensions et de violences. Il s’agira ainsi d’impliquer les jeunes et les institutions académiques dans cette dynamique de prévention et de sensibilisation.

À travers cet atelier et les initiatives qui en découleront, la société civile et le CNRA souhaitent instaurer un cadre durable de lutte contre la désinformation et les discours haineux, en impliquant tous les acteurs concernés : journalistes, autorités politiques, plateformes numériques et citoyens. La réussite de ce projet dépendra de l’engagement collectif et de la mise en place de mécanismes concrets pour contrer la manipulation de l’information et préserver la stabilité du pays.

Réaction du Ministère des Finances : Clarifications sur le rapport d’audit et réponse aux tentatives de désinformation

Le Ministère des Finances et du Budget (MFB) a réagi ce vendredi aux récentes publications médiatiques concernant le rapport d’audit sur la gestion budgétaire sous le précédent gouvernement. Ces articles ont laissé entendre que Cheikh Diba, l’actuel ministre des Finances, aurait été impliqué dans les irrégularités financières en raison de son ancien poste de Directeur de la Programmation Budgétaire. Face à ces allégations, le ministère a publié un communiqué pour apporter des clarifications et dissiper toute confusion.

Le MFB a rappelé que le rôle de Directeur de la Programmation Budgétaire est purement technique. Encadré par le décret 2019-120 du 16 janvier 2019, ce poste est limité à la coordination de la préparation de la loi de finances votée par l’Assemblée nationale. Il n’implique en aucun cas une responsabilité directe dans l’exécution du budget, qui intervient après le vote des députés. Cette distinction est essentielle pour comprendre les processus budgétaires et éviter les amalgames entre programmation et exécution.

Le communiqué a également souligné que Cheikh Diba a toujours respecté les règles et les normes professionnelles qui encadrent ses fonctions, que ce soit en tant que Directeur de la Programmation ou actuellement en tant que ministre. Le rapport d’audit, qui a été réalisé sous sa supervision par l’Inspection générale des Finances, a été validé en toute transparence avant d’être transmis à la Cour des Comptes pour une évaluation indépendante.

Le rapport d’audit en question a mis en lumière certaines pratiques financières nécessitant des ajustements, et le ministre Diba s’est engagé à apporter les réformes requises pour améliorer la gestion des finances publiques. Ces mesures visent à renforcer la transparence et la gouvernance, dans la lignée des priorités des nouvelles autorités sénégalaises.

Le ministère a par ailleurs averti contre toute tentative de désinformation susceptible de détourner l’attention des véritables enjeux soulevés par cet audit. Il a réaffirmé que l’objectif de ce rapport est d’améliorer les pratiques financières du pays et de renforcer la confiance des citoyens dans la gestion des ressources publiques.

Enfin, le Ministère des Finances a insisté sur l’engagement du ministre Cheikh Diba à garantir une gestion exemplaire des finances publiques et à œuvrer pour une meilleure gouvernance financière, en phase avec les attentes du peuple sénégalais et des partenaires internationaux.

UTILISATION DES MÉDIAS « FANTÔMES » : Désinformation, mésinformation ou malinformation ?

Le Dakarois Quotidien a remarqué les agissements d’un médium prétendument existant, sous les noms « Confidentielle Dakar », ConfidentialDakar » ou encore « ConfidentielDakar », repris par un certain site d’information malgré son inexistence vérifiable en ligne. Ceci soulève des préoccupations sur la crédibilité journalistique et nécessite une enquête pour prévenir la propagation de fausses informations qui peut s’avérer désastreuse.

Récemment, Le Dakarois Quotidien a remarqué une tendance troublante dans le paysage médiatique sénégalais : l’émergence d’un prétendu organe de presse sous plusieurs dénominations différentes telles que « Confidentielle Dakar », « ConfidentialDakar », ou encore « ConfidentielDakar ». Ce média, pourtant, demeure inexistant sur la toile. Malgré cela, un site d’information en ligne est tout le temps le premier à citer cette source douteuse, conduisant à une chaîne de diffusion qui touche plusieurs autres médias sans vérification préalable de l’authenticité de la source.

Le Dakarois Quotidien a identifié pas moins de quatre articles attribués à cette mystérieuse « revue » – identification donnée par le site en ligne qui le cite comme source -. Des titres surprenants comme « Liquidité au Sénégal : Dakar suspendu à un décaissement du FMI », « Ousmane Sonko veut éviter que ces entreprises tombent entre les mains des étrangers », « Retrait des bases françaises à Dakar: Ce que les militaires Sénégalais ont conseillé à Ousmane Sonko » et « Pape Alé Niang chez Amadou Ba: Les dessous d’une médiation du DG de la RTS » ont attiré l’attention tandis que la véritable origine de ces informations reste mystérieuse et non vérifiable.

Cette pratique mérite une réflexion poussée. Quelles sont les intentions derrière cette utilisation de médias « fantômes » ? Est-ce de la désinformation, de la malinformation, ou simplement une mésinformation innocente due à une mauvaise vérification des sources ? Ce qui est sûr, en tout état de cause, est que cette situation est d’autant plus préoccupante que ces articles peuvent influencer l’opinion publique et même orienter les décisions politiques et socio-économiques.

La montée en puissance de la cyberguerre de l’information rend ce phénomène encore plus grave. Les acteurs malveillants exploitent la vitesse et l’accessibilité des plateformes numériques pour propager des informations non vérifiées, sapant, dès lors, les fondements de l’information juste, vraie et vérifiable.

Dans un paysage médiatique déjà fragilisé par la prolifération des « fake news », cette affaire met en jeu la crédibilité de la presse et peut avoir des conséquences fâcheuses. Le génocide rwandais déclenché par un cas de désinformation est l’exemple le plus probant. C’est la raison pour laquelle la responsabilité des médias de vérifier rigoureusement leurs sources est plus qu’importante pour maintenir la confiance du public, préserver l’intégrité journalistique et la paix sociale.

Face à cette réalité inquiétante, il est impératif que les autorités compétentes mènent une enquête afin d’identifier les auteurs et leurs modi operandi obscurs.

Plus que jamais, la protection de l’intégrité journalistique et la préservation de la confiance du public doivent être des priorités absolues dans cette ère du numérique où la véracité des faits est de plus en plus difficile à discerner des mensonges délibérés.

La Dakaroise

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°227 – du 19/07/2024

🔴 UTILISATION DE MÉDIAS « FANTÔMES » PAR DES GROUPES DE PRESSE : DÉSINFORMATION, MÉSINFORMATION OU MALINFORMATION ?

🔴 19e AU CLASSEMENT FIFA : LE SÉNÉGAL PERD UNE PLACE

Le Fact-Checking : Un remède contre la désinformation en Afrique

Le fact-checking, ou vérification des faits, se présente comme un antidote essentiel dans la lutte contre la désinformation qui sévit sur le continent africain. Cet outil journalistique, dont l’importance a été soulignée lors d’un séminaire à Rabat, au Maroc, par Tolida Apollinaire Agba, rédacteur en chef de l’Agence d’information du Burkina Faso (AIB), offre une opportunité précieuse pour restaurer la confiance entre les médias traditionnels et les citoyens.

Face à la propagation rapide des fausses informations sur les plateformes en ligne, le fact-checking permet aux journalistes de revenir à l’essence même de leur métier : vérifier la véracité des informations et fournir des rapports précis et fiables à leur public. Cette pratique offre ainsi un contrepoids indispensable à la diffusion de fausses nouvelles qui alimentent souvent la méfiance du public envers les médias traditionnels.

L’intégration du fact-checking dans le journalisme africain n’est pas seulement une réponse à la crise de confiance actuelle, mais aussi une occasion de renforcer la crédibilité des médias traditionnels et de les positionner comme des gardiens de l’information authentique et vérifiée. En outre, cette pratique peut contribuer à responsabiliser les acteurs politiques et à décourager la propagation de discours démagogiques et exagérés.

Cependant, le fact-checking ne vient pas sans ses propres défis. La viralité rapide des fausses informations en ligne rend parfois difficile pour les fact-checkeurs de contrer leur propagation. Malgré cela, l’adoption de techniques de fact-checking peut aider à rétablir la confiance du public dans les médias traditionnels et à promouvoir une culture de transparence et de vérité dans le paysage médiatique africain.

Le séminaire, qui a rassemblé des journalistes d’agences de presse africaines venus de différents pays, a également été l’occasion de plaider en faveur de la création de plateformes spécialisées dans la vérification des informations et des contenus multimédia. De telles initiatives pourraient renforcer les capacités des journalistes africains dans le domaine du fact-checking et les doter des outils nécessaires pour lutter efficacement contre la désinformation.

En conclusion, le fact-checking émerge comme un instrument précieux pour les journalistes africains dans leur quête de vérité et d’intégrité journalistique. En renforçant leurs compétences dans ce domaine et en adoptant des pratiques de vérification rigoureuses, les médias africains peuvent jouer un rôle crucial dans la préservation de la démocratie et de la liberté d’expression sur le continent.

Sénégal – Présidentielle 2024 : Appel aux journalistes à collaborer avec les autorités pour prévenir la désinformation

Dans un contexte électoral, où la circulation d’informations précises et vérifiées revêt une importance capitale, le gouverneur a souligné le rôle crucial des médias dans la transmission d’une information fiable. Il a encouragé les journalistes à établir des liens avec les autorités compétentes, notamment les services de l’administration territoriale, pour obtenir des informations officielles et précises concernant le déroulement de l’élection présidentielle.

L’appel du gouverneur met en lumière l’importance de la collaboration entre les médias et les autorités pour garantir une couverture électorale transparente et équilibrée. En se rapprochant des services compétents, les journalistes peuvent contribuer à la diffusion d’une information de qualité et à la lutte contre la désinformation, un enjeu majeur dans le contexte médiatique actuel.

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