Le projet budget du ministère des Finances et du Budget a été adopté aujourd’hui par l’Assemblée nationale en séance plénière. Pour le financement du budget, le Sénégal compte d’abord sur ses propres ressources, selon le ministre Mouhamadou Moustapha Ba. Le ministre a précisé que l’endettement est autorisé par le Parlement avec le vote de la Loi de Finances. Le taux d’endettement (Dette/PIB) est de 68,2% en 2022 et de 69,4% en 2023. Ce qui est inférieur au seuil de 70% préconisé au sein de l’UEMOA. Pour ce qui est du taux de 72,2% sorti de la conférence de presse conjointe entre le Fonds monétaire international et le ministère des Finances et du Budget, il a informé qu’il est dû à une anticipation sur le besoin de financement des quatre (4) premiers mois de l’année électorale 2024, hors ressources internes, qui est de 604,8 milliards.
Répondant aux députés qui parlent souvent d’endettement ou de surendettement, il indique que le terme n’est pas péjoratif. « Pour couvrir le besoin en financement, le Sénégal va recourir à l’endettement. Notre profil de risque de surendettement modéré prédispose le Sénégal à couvrir ce besoin de financement avec des charges financières moins onéreuses. Tous les pays du monde s’endettent et le surendettement est une classification au niveau mondial. En Afrique, sur 55 pays 15 pays sont modérément endettés dont le Sénégal », a dit le ministre
Le Sénégal a opté pour lever ces fonds maintenant afin de pallier les difficultés de lever de fonds sur le marché international des capitaux et sur le marché sous régional en début d’année électorale. Ainsi, à partir du mois de janvier, ce taux devrait connaître une baisse. S’y ajoute qu’une analyse de viabilité de la dette (AVD) a été faite en avril et mai 2023. Le seuil de la valeur actuelle nette de la dette extérieure rapportée au PIB est à 55% et le Sénégal était à 46% en 2022 et 45% en 2023. Pour la valeur actualisée de la dette extérieure par rapport aux exportations, le Sénégal est à 187% en 2022 et 191% en 2023 alors que le seuil est de 240%. A noter que le je taux de liquidité de la dette, c’est le service de la dette sur l’année rapporté aux recettes. Ce taux ne doit pas dépasser 23%. Le Sénégal était à 9,8% en 2022 et à 16% en 2023.
Relation avec le FMI
Le Sénégal ne compte pas rompre ses relations avec le FMI. Le ministre des Finances et du Budget a été interpellé sur la question par la représentation nationale. En effet, Mouhamadou Moustapha Ba dira « qu’il n’en a jamais été question ». En effet, après l’Instrument de soutien à la politique économique (ISPE), le Sénégal a bénéficié de l’instrument de coordination des politiques économiques (ICPE) qui s’est terminé en décembre 2022. Le nouveau Programme économique est financier avec le Fonds monétaire international, pour un montant de 1156 milliards de FCFA. Ce programme est structuré autour de quatre axes, correspondant chacun à ceux du PSE, à savoir le renforcement des finances publiques, l’amélioration de la gouvernance ; la construction d’une économie résiliente et inclusive, la consolidation de la résilience aux changements climatiques. « Le FMI a félicité le Sénégal en relevant en point de presse qu’en dix (10) ans, pour la première fois en Afrique, un pays fait un budget vert ». Par ailleurs, « le programme conçu à partir du PSE a été présenté au FMI qui a marqué son accord et s’est engagé à le financer de juin 2023 à juin 2025. Lorsque le dossier est passé au Conseil d’administration, le 26 juin 2023, un décaissement de l’ordre de 129 milliards de FCFA a été opéré ». Le ministre ajoute que la revue du programme qui a été concluante en octobre dernier, permettra un décaissement de 166 milliards de FCFA à partir du 14 décembre après le passage du dossier du Sénégal au Conseil d’administration du FMI, soit au total 295 milliards FCFA décaissés au titre du Programme correspondant à 26,1% de l’enveloppe. A noter que « la prochaine revue est prévue en mai 2024, bien après l’élection présidentielle. Une autre revue en décembre 2024 et le dernier en mai 2025 afin de décaisser 861 milliards FCFA, soit 73,9% l’enveloppe ».
La masse Salariale
La masse Salariale de 2023 tournait autour de 1273 milliards FCFA. Celle de 2024, dans le cadre de sa projection, une estimation des mises en solde est faite. Une incidence du recrutement de 1158 agents de la Fonction publique est prise en compte. Le ministre a aussi parlé des impacts de la mise en solde de 8500 professeurs contractuels et maîtres contractuels en respect au protocole d’avril 2018, en plus des rappels estimés à 50 milliards FCFA par an. Il a informé de la disponibilité d’une fiche exhaustive contenant notamment les prestations sociales. Ce qui donne exactement les 1442,465 milliards FCFA, d’où l’augmentation de la masse salariale de 169,5 milliards FCFA de 2023 à 2024.Les dépenses sociales sont constituées des budgets de l’Education, de la Santé, de l’Action sociale, de la Justice, de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement. Ces budgets additionnés font plus de 40% du budget national. Cependant le ministre explique « qu’un pays comme le Sénégal devrait être au moins à 35%, le ratio retenu. À la faveur de la relative performance du pays, l’indicateur a été relevé par le Sénégal à 40% ». Par rapport à la Délégation générale à la Promotion des Pôles urbisins de Diamniadio et du Lac Rose (DGPU), il dira prendre bonne note avec la DGID afin de répercuter l’information. Le ministre est revenu sur la répartition du budget de 17 milliards du programme Pilotage, Gestion et Coordination Administrative. Ainsi, un montant de 1,2 milliard FCFA est dédié au fonctionnement de la Cellule nationale de Traitement des Informations financières (CENTIF) Quant à la Société de Gestion des Infrastructures publiques dans les Pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose (SOGIP SA), un montant de 3,450 milliards FCFA lui est alloué. Elle assure, notamment la gestion du stade maître Abdoulaye WADE. La SRMT est dotée d’un budget de 1,700 milliard FCFA. Le détail de cette répartition est globalisé dans le DPPD du ministère, a-t-il rappelé.