Commande publique : Le nouveau DG de l’Arcop s’attaque aux marchés secret-défense

Moustapha Djitté, le nouveau directeur général de l’Autorité de régulation de la commande publique (Arcop), a placé sous les projecteurs les marchés publics classés secret-défense, qui échappaient jusque-là à un contrôle rigoureux. Lors de la passation de service avec son prédécesseur, Saër Niang, Djitté a dévoilé une feuille de route visant à renforcer la transparence des dépenses publiques, y compris dans le domaine sensible de la défense.

Djitté a souligné la nécessité de trouver un équilibre entre la confidentialité exigée pour des questions de sécurité nationale et l’obligation de veiller à l’utilisation efficace des ressources publiques. En effet, les marchés secret-défense, bien que cruciaux pour la défense et la protection des intérêts de l’État, sont régulièrement critiqués pour leur opacité, les détracteurs y voyant un terreau favorable à la corruption et à l’enrichissement illicite. Ces marchés, souvent exclus du contrôle de l’Arcop en raison de leur caractère sensible, portent pourtant sur des montants significatifs.

Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a récemment révélé que plus de 2 500 milliards de francs CFA auraient été alloués à ces marchés secrets au cours des quatre dernières années. Ce chiffre, impressionnant, illustre l’importance de garantir une gestion rigoureuse de ces fonds publics.

Face à ce défi, Moustapha Djitté semble déterminé à établir des contrôles renforcés sans compromettre les impératifs de défense nationale. Il ambitionne ainsi d’instaurer une régulation qui assure une utilisation rationnelle des ressources, tout en protégeant les informations sensibles. Ce nouveau cap reflète une volonté d’améliorer la gouvernance dans un secteur souvent opaque, dans un souci de renforcer la confiance du public et d’assurer une gestion plus transparente des finances de l’État.

Blocage à l’AIBD : Idrissa Diabira, ancien DG de l’Adepme, empêché de quitter le Sénégal

L’ancien directeur général de l’Agence pour le développement et l’encadrement des petites et moyennes entreprises (Adepme), Idrissa Diabira, a récemment été empêché de quitter le Sénégal. Alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour un vol à destination de Nairobi, il a été bloqué par les autorités à l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD). L’information, rapportée par le journal L’Observateur, est restée floue quant à la date exacte de l’incident, mais confirme que l’homme de 51 ans n’a pas pu embarquer.

Joint par le journal pour recueillir ses impressions, Diabira n’a pas souhaité s’étendre sur l’affaire, se contentant de déclarer : « Je n’ai pas de commentaire à faire à ce stade ».

Diabira a été à la tête de l’Adepme pendant sept ans, de 2017 à 2024. Ingénieur d’études et figure respectée du paysage économique sénégalais, il a marqué son passage par la gestion des petites et moyennes entreprises. Il avait également joué un rôle clé dans la rédaction du programme Yoonu Yokkuté, projet politique porté par Macky Sall lors de son accession au pouvoir en 2012. Après avoir occupé le poste de conseiller spécial auprès de l’ex-Première ministre Aminata Touré, Diabira a transité par le Fongip avant de rejoindre l’Adepme.

Son interdiction de voyage n’est pas un cas isolé. Avant lui, plusieurs hauts responsables de l’ancien régime, notamment les anciens ministres Lat Diop (Sports), Abdoulaye Sow (Urbanisme) et l’ex-directeur des Domaines, Mamadou Guèye, ont été confrontés à la même mesure. Les autorités actuelles semblent déterminées à garder ces anciens cadres sous leur contrôle pour garantir leur disponibilité lors des éventuelles enquêtes liées à la reddition des comptes, une priorité affichée du gouvernement en place.

Cette situation alimente un climat politique tendu, dans lequel la question de la reddition des comptes devient un levier de pression sur les membres de l’ancien régime. L’opinion publique suit de près ces événements, dans l’attente de voir si la justice convoquera bientôt Diabira et les autres anciens responsables pour s’expliquer sur leur gestion passée.

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