PROLONGATION DE L’INTERDICTION DES OPÉRATIONS FONCIÈRES : Diaraf Alassane Ndao signale plus de 8 000 salariés en arrêt de travail

La récente prolongation pour 45 jours supplémentaires de l’interdiction des opérations foncières sur le littoral sénégalais plonge le secteur du BTP dans une crise profonde. Cette mesure prise par les nouvelles autorités n’est pas sans conséquences : elle met en péril l’emploi de milliers de travailleurs et freine l’activité économique dans un secteur crucial pour le développement du pays. Diaraf Alassane Ndao, secrétaire général du syndicat des travailleurs du BTP, a récemment tiré la sonnette d’alarme, qualifiant cette décision de « véritable désastre » pour le secteur.

La suspension des projets de construction a eu un effet immédiat et massif sur les travailleurs. En seulement quelques jours, plus de 8 000 employés du secteur formel se sont retrouvés en arrêt, et de nombreux autres dans le secteur informel subissent également les effets de cette interruption des activités. Diaraf Alassane Ndao explique la situation en des termes sans équivoque : « Le secteur du BTP traverse des moments très difficiles. Nous interpellons les autorités pour qu’elles examinent de près ce qui se passe sur les chantiers. Aujourd’hui, plusieurs grandes entreprises n’ont eu d’autre choix que de réduire leur effectif. »
Le secteur informel, qui joue un rôle considérable en absorbant une main-d’œuvre nombreuse, est lui aussi durement touché. Ce blocage des projets de construction met en péril l’économie de milliers de familles dépendantes des activités liées au BTP, allant des ouvriers de chantier aux fournisseurs de matériaux.
Au-delà de la suspension des projets fonciers, Diaraf Alassane Ndao a également abordé le problème persistant de la dette intérieure. Pour lui, cette dette affecte gravement la viabilité économique du secteur. « L’apurement de la dette intérieure reste un problème constant », déclare-t-il. « Ce n’est pas là où on attendait le gouvernement. On l’attendait pour la création d’emplois, pas pour mettre le secteur du BTP sens dessus dessous. »
Les entreprises du secteur peinent depuis des années à obtenir des paiements pour les services rendus et les projets achevés, créant ainsi une situation de tension financière pour les employeurs. Cette impasse compromet la solvabilité des entreprises et limite leur capacité à maintenir ou créer de nouveaux emplois. En réponse, le syndicat des travailleurs appelle les autorités à trouver des solutions pour assainir le secteur, en commençant par honorer les engagements financiers de l’État.
La crise actuelle dans le secteur du BTP est d’autant plus inquiétante qu’elle se répercute sur l’ensemble de l’économie nationale. En tant que moteur de croissance, le BTP contribue de manière significative au produit intérieur brut (PIB) du Sénégal. De plus, il joue un rôle stratégique dans la mise en œuvre de grands projets d’infrastructure, d’habitat, de transport, et d’équipements publics, tous essentiels pour le développement du pays.
Diaraf Alassane Ndao déplore cette situation en soulignant l’ampleur des dégâts économiques. « C’est dramatique et inquiétant pour l’avenir du pays. Rien n’avance car tout est bloqué, uniquement en raison des récentes décisions des nouvelles autorités », s’alarme-t-il. Selon lui, cette crise pourrait ralentir l’essor économique du Sénégal, avec des effets en cascade sur d’autres secteurs tels que le commerce, l’immobilier et l’artisanat.
Dans un contexte économique où les attentes étaient élevées pour la création d’emplois et la relance des investissements, la suspension prolongée des projets fonciers sur le littoral représente un coup dur pour les travailleurs et les entreprises du secteur. Les entreprises de BTP, déjà sous pression en raison de l’incertitude économique, espéraient un soutien des nouvelles autorités pour stimuler leur activité et stabiliser l’emploi.
Face à cette situation, les travailleurs du BTP lancent un appel urgent aux nouvelles autorités pour trouver des solutions pérennes. Ils demandent la reprise des opérations foncières afin de garantir la pérennité des emplois et des activités économiques dans le secteur. Diaraf Alassane Ndao appelle également à la mise en œuvre de politiques de soutien, notamment un allègement fiscal pour les entreprises du BTP et un accompagnement financier pour surmonter les impacts de la crise.
Depuis plusieurs années, le Sénégal s’est engagé dans une politique ambitieuse de développement des infrastructures, avec des projets comme le Train Express Régional (TER), l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD), et le Plan Sénégal Émergent (PSE), qui mettent le secteur du BTP en avant comme un pilier de la croissance économique. Ce secteur est également porteur de potentialités importantes pour l’emploi des jeunes et des femmes, contribuant ainsi à la lutte contre le chômage.
Toutefois, cette crise révèle les fragilités structurelles du secteur, qui dépend fortement des décisions étatiques et du soutien public. Diaraf Alassane Ndao insiste sur la nécessité d’une réforme en profondeur pour rendre le secteur moins vulnérable aux interruptions des financements et aux décisions politiques. Pour lui, la solution passe par un partenariat renforcé entre le secteur privé et l’État, afin de garantir la stabilité et la croissance du secteur à long terme.
La prolongation de l’interdiction des opérations foncières et le retard dans le règlement de la dette intérieure mettent en lumière les défis auxquels le secteur du BTP est confronté. Alors que le pays se prépare pour de nouvelles élections, les travailleurs du secteur espèrent que la situation changera, avec une priorité accordée à la relance de l’économie et à la création d’emplois.
Les autorités doivent maintenant écouter le cri d’alarme lancé par les travailleurs et les syndicats, pour éviter un effondrement du secteur du BTP. Le Sénégal, en pleine mutation, a besoin d’infrastructures pour soutenir sa croissance et assurer le bien-être de ses citoyens. Le secteur du BTP, en tant qu’acteur clé de cette transformation, ne peut être négligé sans conséquences pour l’avenir économique du pays.
Le secteur du BTP est aujourd’hui à un tournant décisif. La reprise des opérations foncières et l’apurement de la dette intérieure sont essentiels pour garantir la viabilité et la stabilité du secteur. Si les autorités répondent favorablement aux attentes des travailleurs et des entreprises, le BTP pourrait retrouver son dynamisme et continuer de jouer un rôle majeur dans le développement du Sénégal.

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