Diéguy Diop : Libérée sous caution, elle revient sur ses conditions de détention

Après avoir été poursuivie pour détournement de deniers publics, Diéguy Diop, ex-directrice de la promotion de l’économie sociale et solidaire, est désormais libre. Pour bénéficier de cette liberté provisoire, la responsable politique de l’Alliance pour la République (APR) a consigné la somme de 28 millions de francs CFA. Dans un entretien exclusif accordé au journal L’Observateur, Diéguy Diop a évoqué son expérience marquante de détention au Tribunal de grande instance de Dakar.

« Je ne souhaite à personne un passage à la cave »

Décrivant sa détention comme une épreuve à la fois éprouvante et humiliant, Diéguy Diop confie ne pas vouloir revivre une telle expérience, pas même pour ses adversaires. « Je ne souhaite à personne, pas même à mon pire ennemi, un passage à la cave du Tribunal de grande instance de Dakar », affirme-t-elle avec émotion. Pour Diéguy Diop, cette forme de restriction de liberté, en particulier pour une femme ou une mère, est « dégradante ».

Elle souligne l’impact psychologique que cette détention a eu sur elle, faisant référence à la situation d’autres détenus qui l’ont particulièrement marquée. Parmi eux, un vieil homme de 80 ans, fournisseur de métier, qui peinait à supporter les conditions de détention à cause de son âge avancé, et un jeune adolescent de 15 ans. « J’ai immédiatement pensé à ma fille qui a le même âge, et cela m’a fait craquer », raconte-t-elle.

Une détention teintée de fierté et de colère

Malgré l’épreuve qu’elle a traversée, Diéguy Diop dit avoir ressenti des émotions contradictoires durant son incarcération. « Paradoxalement, j’ai ressenti à la fois de la fierté et de la colère. De la fierté parce que je me suis dit que c’était à cause de mes opinions politiques que je me retrouvais là », explique-t-elle. Cependant, elle a également exprimé sa profonde indignation devant ce qu’elle considère comme une instrumentalisation de l’appareil judiciaire à des fins politiques. « Il n’est jamais normal que des Sénégalais ayant accédé à un certain niveau de magistrature utilisent l’État contre un adversaire politique », déplore-t-elle, ajoutant que son ministre de tutelle aurait juré de la faire emprisonner.

Pour l’ancienne directrice, cette affaire met en lumière les dérives du système judiciaire et l’impact que cela peut avoir sur les individus. Elle conclut en affirmant que cette expérience a renforcé sa détermination politique, tout en soulignant le besoin d’une réforme pour garantir une justice plus équitable au Sénégal.

Ainsi, en attendant que le jugement final soit rendu, Diéguy Diop reste libre sous caution, mais cette expérience derrière les grilles de la cave laisse en elle des cicatrices indélébiles.

Diéguy Diop exprime sa gratitude et clame son innocence après sa libération

Diéguy Diop, ancienne directrice de la Promotion de l’économie sociale et solidaire, récemment libérée après son inculpation, a adressé un message de remerciements à ses soutiens. Dans une déclaration publique, elle a également demandé pardon à l’ensemble des Sénégalais qui se sont mobilisés lors de son arrestation.

Accompagnée de son avocat, Me El Hadji Diouf, Diéguy Diop a réaffirmé son innocence, insistant sur le fait qu’elle n’a détourné aucun fonds publics. « La loi me permet de déposer une caution pour recouvrer la liberté. Mais je n’ai remboursé aucun centime parce que je n’ai pas détourné de l’argent », a-t-elle souligné.

Pour éviter d’être placée sous mandat de dépôt, Diéguy Diop a déposé une somme de 28 millions de francs CFA à la Caisse des dépôts et de consignation. Cette somme, selon un juriste contacté par Seneweb, lui sera restituée si elle est acquittée par la justice. En revanche, si elle est reconnue coupable, les fonds seront versés dans les caisses du Trésor Public.

Diéguy Diop demeure sous contrôle judiciaire en attendant l’issue de l’affaire.

Diéguy Diop dénonce un « acharnement sauvage » du Régime Faye

La militante de l’Alliance pour la République (APR), Diéguy Diop, est de retour sous les feux des projecteurs. Deux jours après son audition, l’ex-directrice de la Promotion de l’Économie Sociale et Solidaire (Dpess) a fait face à la presse ce mercredi 7 août pour dénoncer un « acharnement sauvage » dont elle se dit victime de la part du régime du président de la République, Bassirou Diomaye Faye.

Tout a commencé après son invitation à l’émission RFM Matin pour discuter des «100 jours» du gouvernement, le 24 juin 2024. Selon Diéguy Diop Fall, dès le lendemain, elle a reçu une lettre de mise en demeure marquée du sceau confidentiel. Deux jours plus tard, elle a été « retirée du groupe de travail composé des directeurs du ministère, du ministre et de son cabinet ».

Mme Fall affirme avoir déposé le procès-verbal de passation signé avec accusé de réception ainsi que les clés de sa voiture, de son bureau, et les cartes de carburant et de péage dès le 25 juillet 2024, réfutant ainsi toute accusation de « refus de procéder à une passation de service ».

La militante de l’APR se dit victime de « persécutions, de harcèlements, de dénigrements mensongers et d’un acharnement politico-administratif » sous un régime qu’elle qualifie de « dictatorial émergent ». Selon elle, ces actions visent à « l’humilier et la briser dans sa dimension d’opposante et dans sa dimension humaine ».

Pour rappel, Diéguy Diop a procédé à la passation de service avec son successeur sous la supervision d’André Amath Diouf, inspecteur des affaires administratives et financières du ministère de la Microfinance et de l’Économie Sociale et Solidaire, après son audition à la brigade de gendarmerie de Keur Massar.

La situation de Diéguy Diop illustre les tensions politiques croissantes au sein du gouvernement, soulevant des questions sur les méthodes employées pour gérer les oppositions internes.

Diéguy Diop cède la direction de la PESS après des accusations de procédure irrégulière

L’ancienne directrice de la Promotion de l’économie sociale et solidaire (PESS), Diéguy Diop, a accepté de transmettre les documents et responsabilités à son successeur pour éviter une arrestation imminente. Cette décision survient après son audition par les enquêteurs de la brigade de recherches de Keur Massar, où elle a révélé avoir été écartée de ses fonctions pendant trois mois.

La cérémonie officielle de passation de service aura lieu ce mardi dans les locaux de la PESS. Lors de son audition, Diéguy Diop a accusé le ministère de la Microfinance de ne pas avoir respecté les procédures établies, ce qui aurait conduit à son éviction temporaire. Selon les déclarations consignées dans le procès-verbal, c’est cette non-conformité qui l’a empêchée de remettre les rênes de la PESS à son successeur dans les délais prévus.

En outre, Diéguy Diop a accusé le ministère de la Microfinance d’avoir violé la confidentialité de ses données personnelles. Ces accusations ont renforcé les tensions entre elle et son ministère de tutelle.

Le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Dakar avait ordonné aux enquêteurs de placer Diéguy Diop en garde à vue si elle refusait de se présenter à la cérémonie de passation de service prévue ce mardi. Face à cette menace, elle a finalement choisi de coopérer pour éviter une possible arrestation.

Cette passation de service marque la fin d’une période tumultueuse pour la PESS, alors que l’attention se tourne désormais vers la manière dont son successeur gérera la transition et les défis à venir dans la promotion de l’économie sociale et solidaire au Sénégal.

Dieguy Diop répond à la convocation de la Gendarmerie de Keur Massar : Entre intimidation et défense de son honneur

Ce lundi 5 août 2024, Dieguy Diop, ancienne Directrice de la Promotion et de l’Éducation pour la Santé et la Solidarité (DPESS), a répondu à la convocation de la brigade de recherches de la Gendarmerie de Keur Massar. Après plusieurs heures d’audition, elle a finalement été libérée. Selon Buurnews, Dieguy Diop a assuré aux enquêteurs qu’elle n’avait jamais refusé de procéder à la passation de service. Pour elle, cette convocation visait uniquement à l’intimider.

Cette déclaration a surpris de nombreux Sénégalais, qui ont exprimé leur étonnement sur les réseaux sociaux. Lors de sa dernière intervention publique, Dieguy Diop avait informé de sa convocation par la gendarmerie, attribuant celle-ci à une campagne de discrédit menée par un adversaire politique en réponse à sa récente démission.

Elle avait alors fermement rejeté toute tentative d’intimidation, se déclarant prête à affronter cette épreuve avec détermination. « Suite à ma démission du poste de DPESS, une campagne tentant à jeter le discrédit sur ma personne a été engagée par l’adversaire politique. Perdu dans les procédures administratives qu’il semble royalement ignorer, le nain politique de Bambey m’a fait servir une convocation à la Brigade de recherche de Keur Massar pour le lundi 11 h. Toute tentative d’intimidation restera vaine », avait-elle annoncé.

Les événements de ce jour marquent une nouvelle étape dans cette affaire, laissant de nombreux observateurs dans l’attente de la suite des développements. La réaction de Dieguy Diop et la mobilisation de ses soutiens montrent une fois de plus les tensions politiques qui peuvent surgir lors des transitions de pouvoir et des démissions à des postes de responsabilité.

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