Mahmadane Sarr, figure emblématique de la location de voitures de luxe au Sénégal, se retrouve au cœur d’un scandale financier sans précédent. L’homme d’affaires, connu pour son parc impressionnant de véhicules prestigieux, a été placé sous mandat de dépôt par le Parquet du Pool judiciaire financier (PJF). En cause : une facture astronomique de 14 milliards de FCFA pour la location de véhicules à l’État sénégalais entre 2020 et 2023.
Selon les révélations de L’Observateur, Mahmadane Sarr aurait facturé à l’État une moyenne de 2 milliards de FCFA par an pour des voitures haut de gamme – Toyota, Mercedes, BMW et Nissan Patrol – utilisées notamment lors des déplacements officiels et des campagnes électorales sous le régime de Macky Sall.
Malgré les justificatifs fournis aux enquêteurs, ses explications n’ont pas convaincu les juges d’instruction. Les suspicions portent sur des contrats jugés opaques et des factures potentiellement gonflées. Certaines descriptions des véhicules loués ne correspondraient pas à la réalité, ce qui alimente davantage les doutes sur l’intégrité des transactions.
Juste avant la fin du mandat de l’ancien président Macky Sall, Mahmadane Sarr aurait perçu un virement colossal de plusieurs milliards de FCFA, effectué par l’ex-ministre des Finances. Ce transfert, au timing suspect, suscite de nombreuses interrogations sur les procédures suivies et l’opportunité d’un tel règlement.
Les autorités actuelles, sous la présidence de Diomaye Faye, considèrent cette affaire comme emblématique des dérives financières du régime précédent. Les enquêteurs du PJF, en collaboration avec la Division des investigations criminelles (DIC), cherchent désormais à déterminer si des complicités internes ont permis la validation de ces transactions.
L’affaire prend une dimension politique : les véhicules loués par Mahmadane Sarr auraient été largement utilisés par les cadres de l’ancien régime pour les campagnes électorales. Ce détail renforce les accusations de favoritisme et d’abus de fonds publics, alimentant le mécontentement d’une population déjà échaudée par des scandales de mauvaise gouvernance.
Pour les Sénégalais, cette affaire illustre les défis persistants en matière de transparence et de gestion des ressources publiques. Elle met en lumière les pratiques de favoritisme et les dysfonctionnements dans la passation des marchés publics, sous un régime souvent critiqué pour sa gestion financière.
Le Parquet du Pool judiciaire financier a promis de mener une enquête approfondie pour faire toute la lumière sur cette affaire. Quant à Mahmadane Sarr, son avenir semble incertain. Ce dossier pourrait bien devenir un tournant dans la lutte contre la corruption au Sénégal, un sujet crucial pour le gouvernement de Diomaye Faye, qui s’est engagé à rétablir la confiance des citoyens envers l’État.
Alors que Mahmadane Sarr était l’incarnation de la réussite et de l’opulence dans le secteur de la location de voitures de luxe, ce scandale marque un brusque coup d’arrêt à son ascension. Comme l’écrit L’Observateur, « les roues de la fortune de Mahmadane Sarr se sont soudainement arrêtées, mais l’enquête, elle, continue de rouler à plein régime. »