Sénégal : Conférence internationale sur l’expansion de la protection sociale dans l’économie informelle

Le Sénégal accueille cette semaine une conférence internationale dédiée à l’expansion de la protection sociale dans l’économie informelle, en partenariat avec le Bureau international du Travail (BIT). Cet événement réunit des représentants de sept pays africains ainsi que deux organisations internationales, dont la Conférence Interafricaine de la Prévoyance Sociale (CIPRES). L’objectif : discuter des moyens concrets pour améliorer la couverture sociale des travailleurs de l’économie informelle, un enjeu crucial pour le développement économique et social des pays africains.

Dans son discours d’ouverture, le ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les Institutions, M. Yankhoba Dieme, a insisté sur l’importance de cette rencontre pour l’avenir du Sénégal. Ce dernier s’inscrit dans les priorités fixées par le président de la République, qui ambitionne de bâtir un Sénégal « juste, souverain et prospère ». Cette ambition ne peut être réalisée, selon M. Dieme, qu’en s’assurant que la justice sociale accompagne les efforts de justice judiciaire.

Le défi est de taille. Au Sénégal, comme dans de nombreux autres pays du continent, plus de 97 % de la population active évolue dans l’économie informelle, un secteur où la protection sociale reste largement insuffisante. Cette conférence représente donc une occasion cruciale pour discuter des avancées récentes et des initiatives en cours. Parmi elles, la création de la mutuelle sociale nationale des artisans, lancée cette année, qui compte déjà plus de 10 000 membres.

Les représentants des pays participants, dont la Côte d’Ivoire, le Rwanda et le Maroc, vont travailler main dans la main avec des experts internationaux pour échanger des expériences et élaborer des outils d’aide à la décision. Cette collaboration vise à établir une feuille de route ambitieuse pour garantir une prise en charge équitable et durable des travailleurs de l’économie informelle.

La rencontre s’inscrit dans un contexte où la protection sociale des travailleurs informels devient un enjeu central pour de nombreux gouvernements africains, déterminés à assurer un avenir plus stable et plus juste à leurs citoyens. La conférence offre ainsi une plateforme essentielle pour explorer des solutions innovantes, adaptées aux réalités locales, en vue de renforcer les systèmes de sécurité sociale à travers le continent.

Le FMI encourage les réformes structurelles pour redresser l’économie nationale

Le Fonds Monétaire International (FMI), suite à son état des lieux sur l’économie nationale, a émis plusieurs recommandations destinées à renforcer les réformes entreprises par les nouvelles autorités. Le FMI met en avant la nécessité d’un retour rapide à l’objectif de déficit budgétaire et de la réduction de la dette publique à travers des mesures décisives.

Dans son rapport, le FMI appelle à la rationalisation des exonérations fiscales et à la suppression progressive des subventions énergétiques non ciblées, qu’il juge coûteuses. Ces mesures sont vues comme essentielles pour redresser les finances publiques et maîtriser la dette. Le FMI insiste également sur l’importance de traiter l’accumulation des impayés envers les entreprises, notamment dans les secteurs de la construction et de l’énergie. Pour ce faire, un inventaire des passifs devrait être établi, et un plan d’apurement avec un calendrier crédible et transparent doit être mis en place pour une résolution rapide de cette situation.

Le FMI a également recommandé des réformes structurelles dans le secteur de l’énergie, notamment la révision de la formule de tarification des produits pétroliers et l’évaluation des coûts de production de l’électricité. Il est impératif, selon l’institution, de garantir la viabilité financière de la société nationale d’électricité, SENELEC, via une nouvelle structure tarifaire qui intégrerait un tarif social destiné aux ménages vulnérables.

Saluant les progrès réalisés dans la mise en œuvre des mesures recommandées par le Groupe d’action financière (GAFI), le FMI estime que ces efforts faciliteront la sortie du pays de la “liste grise”, ce qui renforcerait le climat des affaires et la confiance des investisseurs. Le renforcement du cadre réglementaire et la transparence dans la gestion des finances publiques sont ainsi perçus comme des leviers essentiels pour la relance économique.

Les autorités locales ont réaffirmé leur engagement en faveur des réformes soutenues par le FMI, renouvelant ainsi leur détermination à assurer la transparence, la bonne gouvernance et la responsabilité publique. Un audit général sur les finances publiques est en cours de finalisation, et les résultats attendus devraient permettre de renforcer davantage les réformes.

Les discussions entre le FMI et les autorités nationales se poursuivront lors des deuxième et troisième revues combinées, prévues pour fin octobre 2024.

Le FMI a tenu des discussions constructives avec plusieurs hauts responsables du gouvernement, y compris le Premier Ministre Ousmane Sonko, le Ministre de l’Économie, M. Abdourahmane Sarr, et le Ministre des Finances, M. Cheikh Diba. Les échanges ont également inclus des représentants du secteur privé et des partenaires au développement, soulignant ainsi une dynamique de coopération renforcée pour accompagner les réformes économiques nécessaires.

En conclusion, les recommandations du FMI visent à remettre l’économie nationale sur une trajectoire de croissance durable, tout en protégeant les couches les plus vulnérables de la population. La mise en œuvre de ces réformes devrait contribuer à améliorer le climat des affaires et à renforcer la confiance des investisseurs, ouvrant ainsi la voie à une reprise économique plus forte et plus résiliente.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°263 – du 04/09/2024

🔴 PUBLICATION AU JOURNAL OFFICIEL DE LA LOI PORTANT MODIFICATION DU RÈGLEMENT INTÉRIEUR DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE : LA DPG, INÉLUCTABLE !
🔴 PLUS DE 194 MILLIARDS F CFA INVESTIS DANS L’ÉCONOMIE : LA SOCIÉTÉ CIVILE RÉCLAME SA PLACE DANS L’ÉLABORATION DES POLITIQUES PUBLIQUES

🔴 AZIZ NDIAYE SE PRONONCE SUR LA PRÉSIDENCE DU CNG : “LE POSTE DOIT ÊTRE ÉLECTIF ET NON NOMINATIF “
🔴 DIOMANSY KAMARA SUR SON “PROTÉGÉ” : “NICOLAS JACKSON DEVIENDRA UN DES PLUS GRANDS BUTEURS AFRICAINS (…)”

ANALYSE CONJONCTURELLE DU MOIS DE JUIN : Dégradation du climat des affaires au Sénégal

La Direction de la Prévision et des Études  Économiques (DPEE) a publié son analyse pour le mois de juin 2024, montrant une dégradation du climat des affaires de 0,9 point par rapport à mai 2024.

La Direction de la Prévision et des Etudes Economiques (DPEE) fait à la fin de chaque mois une analyse basée sur un diagnostic conjoncturel des principaux indicateurs de l’activité économique. Au mois de juin, il a été noté une dégradation du climat des affaires.

A fin juin 2024, l’emploi salarié du secteur moderne s’est replié de 3,9%, en variation mensuelle, sous l’effet de la baisse des effectifs dans le secondaire (-6,2%) et le tertiaire (-1,0%). En détail, l’emploi a diminué dans les industries (-6,7%), les BTP (-3,1%), les services (-1,0%) et le commerce (-0,9%). 

Sur une base annuelle, les effectifs du secteur moderne ont légèrement augmenté de 0,7%, au mois de juin 2024, en raison des gains nets d’emplois dans le secondaire (+0,5%) et le tertiaire (+1,0%), particulièrement dans les industries (+1,4%) et le commerce (+7,8%). Par contre, l’emploi a baissé dans les BTP (-4,3%) et les services (-0,7%).

AVIS DU PATRONAT DES SECTEURS SECONDAIRE ET TERTIAIRE

L’indicateur synthétique, calculé sur la base des soldes d’opinion des chefs d’entreprise, a fléchi de 0,9 point par rapport à mai 2024.

Dans le sous-secteur de l’industrie, les contraintes liées à l’activité soulevées par les interrogés sont la concurrence jugée déloyale (42%), le recouvrement difficile des créances (36%), la demande (36%), l’approvisionnement difficile en matières premières (28%) et la fiscalité (14%). En variation mensuelle, le climat des affaires du sous-secteur s’est légèrement amélioré de 0,5 point en liaison avec l’orientation positive des opinions des industriels sur les stocks de produits finis et les perspectives des carnets de commandes.

S’agissant du sous-secteur des bâtiments et travaux publics, les difficultés relevées sont le recouvrement des créances (86%), la fiscalité (71%), la concurrence supposée déloyale (43%), l’insuffisance de la demande (43%), l’accès difficile au foncier (29%), la « corruption et fraude » (29%) et le coût des intrants (29%). Par ailleurs, l’indicateur du climat des affaires a gagné 1,1 point, en relation avec l’optimisme des entrepreneurs par rapport aux commandes attendues.

Au titre des services, les prestataires ont majoritairement cité la concurrence (50%), le recouvrement des créances (40%), la demande (40%), la fiscalité (30%), la corruption et fraude (10%) et l’accès au crédit (10%) comme principales entraves à l’activité. En rythme mensuel, l’indicateur de ce sous-secteur s’est détérioré de 2,3 points, suite au pessimisme des prestataires relativement aux tarifs appliqués, aux commandes et au chiffre d’affaires.

Concernant le commerce, les contraintes observées par les interviewés sont la demande (71%), la concurrence jugée déloyale (57%), le recouvrement des créances (57%), les difficultés d’approvisionnement de marchandises (43%), la fiscalité (29%) et l’accès aux crédit (29%). En variation mensuelle, le climat des affaires du sous-secteur s’est renforcé de 0,7 point, reflétant l’opinion favorable des commerçants sur le chiffre d’affaires (réalisé et prévu) et les commandes.

La Dakaroise

Kaolack / Économie : Le Service Régional du Commerce avertit les commerçants sur le respect des prix fixés par l’État

Le conseil régional de la consommation pour la région de Kaolack s’est réuni ce vendredi à la gouvernance de Kaolack pour annoncer les nouveaux prix de certains produits alimentaires. Cette réunion s’est tenue sous la présidence du gouverneur de région, Ousmane Kane.

“Nous sommes réunis en conseil régional de la consommation pour la région de Kaolack afin de déterminer les prix plafonds de certains produits alimentaires, entre autres. Il s’agit de l’application de nouvelles mesures de baisse concernant le riz ordinaire, l’huile raffinée, le sucre cristallisé, la farine, le pain, et également le ciment,” a expliqué Adama Mouhamed Mbaye, commissaire aux enquêtes économiques et chef du service régional du commerce de Kaolack.


Les travaux préparatoires ont été menés avec divers acteurs, notamment des associations de consommateurs et des associations de commerçants, pour structurer les prix en tenant compte des différentes chaînes de transport entre Dakar et Kaolack. Les prix annoncés sont les suivants :


Huile raffinée : 19 140 FCFA pour le bidon et 1 000 FCFA par litre au détail.
Riz brisé ordinaire : 19 600 FCFA pour le sac de 50 kg et 420 FCFA par kg.
Sucre cristallisé : 29 200 FCFA pour le sac et 610 FCFA par kg.
Farine type 55 : 15 530 FCFA pour le sac.
Farine améliorée : 16 030 FCFA pour le sac.
Pain : La baguette de 180 g sera vendue à 150 FCFA (contre 190 g à 150 FCFA à Dakar).


Adama Mouhamed Mbaye a précisé que des campagnes de distribution et d’affichage de ces prix seront menées durant le week-end. “Dès lundi, ces prix seront appliqués dans la région de Kaolack,” a-t-il annoncé. L’administration du commerce agit sur deux leviers : l’accompagnement, l’encadrement et le conseil d’une part, et la répression d’autre part.

“Certains commerçants ne respectent pas les interdictions et persistent dans le non-respect des prix fixés. Face à cette situation, nous avons l’obligation d’appliquer la réglementation économique en vigueur,” a-t-il souligné. Dans le cadre du contrôle, les volontaires de la consommation, les forces de défense et de sécurité, ainsi que la population, seront mobilisés pour accompagner les efforts de répression et veiller au respect des prix fixés.

Le commissaire Mbaye a également invité la population à signaler toute infraction. “Nous les invitons à la dénonciation,” a-t-il conclu lors de cette réunion tenue ce vendredi à la gouvernance de Kaolack.


Mariama Massaly
Correspondante à Kaolack

Le service régional du commerce de Kaolack a averti les commerçants qui ne respecteraient pas les prix fixés par l’État.

Le conseil régional de la consommation de la région de Kaolack s’est réuni ce vendredi à la gouvernance de Kaolack pour dévoiler les prix de certains produits alimentaires en présence du gouverneur de région, Ousmane Kane. “Nous nous sommes réunis en conseil régional de la consommation pour la région de Kaolack afin de déterminer les prix plafonds de certains produits alimentaires, notamment le riz ordinaire, l’huile raffinée, le sucre cristallisé, la farine, le pain et le ciment. Nous avons mené des travaux préparatoires avec les différents acteurs, notamment les associations de consommateurs et les associations de commerçants, pour structurer les prix en intégrant les différentes chaînes de transport entre Dakar et Kaolack”, a expliqué Adama Mouhamed Mbaye, commissaire aux enquêtes économiques et chef du service régional du commerce de Kaolack.

“Cette rencontre avec les acteurs nous a permis de fixer les prix que nous avons présentés aujourd’hui. Ainsi, l’huile raffinée en bidon sera vendue à 19 140 FCFA et à 1000 FCFA le litre au détail. Pour le riz brisé ordinaire, le sac de 50 kg sera vendu à 19 600 FCFA et à 420 FCFA le kilogramme. Concernant le sucre, le sac sera vendu à 29 200 FCFA et à 610 FCFA le kilogramme. Pour la farine de type 55, le sac sera vendu à 15 530 FCFA et pour la farine améliorée à 16 030 FCFA. Pour le pain, nous avons ajusté la baguette de 190 g qui était vendue à 175 FCFA en l’augmentant à 180 g pour 150 FCFA”, a-t-il détaillé. “Il est à noter qu’à Dakar, la baguette de 190 g est vendue à 150 FCFA tandis qu’à Kaolack, celle de 180 g est fixée au même prix. Concernant le ciment, nous avons retiré une taxe de 2000 FCFA pour fixer les prix applicables dans les régions. Nous mettons l’accent sur le département de Kaolack et Guinguinéo. Pour le département de Nioro du Rip, une légère majoration sera appliquée en raison de la distance, incluant les coûts de transport supplémentaires”, a rappelé M. Mbaye.

“À l’issue de cette réunion, nous lancerons une campagne d’affichage de ces prix ce week-end. Dès lundi, si Dieu le veut, ces prix seront appliqués dans la région de Kaolack”, a annoncé le chef du service régional du commerce de Kaolack. “L’administration du commerce agit sur deux fronts : l’accompagnement, l’encadrement et le conseil d’une part, et la répression contre les commerçants qui ne respectent pas les prix fixés d’autre part. Face à cette situation, nous sommes tenus d’appliquer la réglementation économique en vigueur. Dans le cadre du contrôle, les volontaires de la consommation soutiennent naturellement notre service, en coordination avec les forces de défense et de sécurité qui sont à nos côtés sur demande, ainsi que les populations qui sont les premiers consommateurs. Nous les encourageons donc à signaler tout non-respect des prix fixés”, a invité Adama Mouhamed Mbaye, commissaire aux enquêtes économiques et chef du service régional du commerce de Kaolack, à l’issue de cette réunion tenue ce vendredi à la gouvernance de Kaolack.

Analyse de la Situation Économique du Sénégal en Juin 2024 : Perspective de la Banque Mondiale

La Banque Mondiale a récemment publié un diagnostic approfondi sur l’économie du Sénégal en juin 2024, mettant en lumière plusieurs défis critiques ainsi que des recommandations stratégiques pour le gouvernement sénégalais.

Défis Économiques Actuels

  1. Tensions Politiques et Inflation Persistante: Le Sénégal fait face à des tensions politiques et une inflation persistante, amplifiées par des facteurs à la fois internes et externes. Ces éléments ont exacerbé les difficultés économiques du pays.
  2. Besoin d’Assainissement Budgétaire: Pour atteindre les critères de convergence de l’UEMOA, la Banque Mondiale estime nécessaire un ajustement budgétaire correspondant à 3,6 points de pourcentage du PIB pour les années 2024-2025. Cela implique des efforts significatifs pour stabiliser les finances publiques.
  3. Recettes Domestiques et Développement: L’amélioration de la mobilisation des recettes domestiques est cruciale pour soutenir les ambitions de développement du Sénégal. Cela nécessite des réformes fiscales efficaces et une meilleure gestion des finances publiques.
  4. Surendettement Public: Le Sénégal présente un risque modéré de surendettement public, avec des marges limitées pour absorber d’éventuels chocs économiques futurs. Cela souligne l’importance de politiques de gestion de la dette prudentes et durables.
  5. Pauvreté et Inclusion Sociale: Bien que l’incidence de la pauvreté ait stagné, le nombre absolu de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté a augmenté, indiquant des défis persistants en matière d’inclusion sociale et économique.

Perspectives de Croissance et Réformes Structurelles

Pour surmonter ces défis, la Banque Mondiale recommande la mise en œuvre de réformes structurelles majeures. Celles-ci devraient être centrées sur :

  • Stabilité Macroéconomique : Rétablir la stabilité macroéconomique à travers des politiques prudentes de gestion budgétaire et monétaire.
  • Viabilité de la Dette : Améliorer la viabilité de la dette en adoptant une politique fiscale axée sur l’augmentation des recettes et la rationalisation des dépenses publiques.
  • Développement Axé sur l’Inclusion : Promouvoir un agenda de développement qui exploite les opportunités économiques tout en favorisant l’inclusion sociale pour réduire la pauvreté et les inégalités.

En conclusion, la situation économique actuelle du Sénégal requiert des actions décisives et coordonnées pour relever les défis complexes tout en capitalisant sur les opportunités de croissance. Le gouvernement sénégalais est appelé à engager des réformes audacieuses pour garantir une croissance économique durable et inclusive dans les années à venir.

Répartition des Revenus du Projet Pétrolier Sangomar : Comment Seront-ils Alloués ?

Le Sénégal se prépare à entrer dans la phase de production de pétrole avec le projet Sangomar, et la répartition des revenus issus de cette exploitation est un sujet crucial en cours de clarification. Selon les récents rapports de l’Observateur, voici comment ces revenus seront divisés dans la première phase d’exploitation :

Clé de Répartition Initiale

Dans le cadre du Contrat de recherche et de partage de production (Crpp) signé avec l’opérateur Woodside Energy, la répartition des revenus de Sangomar se divise principalement en deux composantes :

  • Cost Oil (Coûts Pétroliers) : 75%
  • Profit Oil (Profit Pétrolier) : 25%

Cela signifie que 75% des recettes sont destinés à couvrir les coûts liés à l’exploitation, y compris les dépenses opérationnelles et en capital préalables à la décision finale d’investissement. Les 25% restants représentent le profit net après déduction des coûts.

Répartition des Profits selon la Capacité de Production

La part du Sénégal dans le profit pétrolier varie en fonction de la capacité de production du champ de pétrole de Sangomar :

  • Pour une production allant de 0 à 50 000 barils par jour, l’État reçoit 15% du profit.
  • Entre 50 000 et 100 000 barils par jour, la part de l’État augmente à 20%.
  • Pour une production de 100 000 à 150 000 barils par jour, l’État reçoit 25% du profit.
  • Une capacité de production de 180 000 à 200 000 barils par jour accorde à l’État 30% du profit.
  • Au-delà de 200 000 barils par jour, la part de l’État atteint jusqu’à 40% du profit pétrolier.

Mécanisme Fiscal et Autres Prélèvements

En plus de la répartition directe des revenus, le contrat inclut des dispositions fiscales importantes. Woodside Energy et Petrosen, la société pétrolière nationale, doivent payer un impôt sur le revenu des entreprises de 33%, ainsi qu’un impôt sur le revenu de succursale de 10% sur le revenu après impôt. De plus, des prélèvements mineurs sont également applicables.

Perspectives Futures

À mesure que le projet évolue et que la production de pétrole augmente, la part revenant à l’État du Sénégal dans les revenus pourrait varier considérablement. Cela dépendra de la performance opérationnelle du champ et des négociations continues au sein du Comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz (Cos-Petrogaz).

En résumé, la répartition des revenus du projet pétrolier Sangomar reflète un équilibre complexe entre les besoins de couverture des coûts et les bénéfices nets, tout en intégrant des mécanismes fiscaux visant à assurer une participation équitable de l’État du Sénégal dans cette ressource stratégique.

Déclaration de Mansour Faye sur la baisse des prix des denrées alimentaires : “Insuffisante pour répondre aux attentes populaires”

À l’approche de la fête de Tabaski, Mansour Faye, maire de Saint-Louis, a exprimé des réserves significatives concernant les récentes annonces de baisse des prix des denrées de première nécessité par le gouvernement sénégalais. Alors qu’il supervisait la distribution de 30 millions de francs CFA à 1 500 ménages vulnérables, Faye a qualifié ces initiatives de “symboliques”, soulignant les difficultés économiques que rencontrent les populations locales.

Dans une critique directe à l’égard de l’approche gouvernementale, Faye a déclaré que “les baisses de prix sont très insignifiantes” et ne répondent pas aux attentes des citoyens. Il a pointé du doigt la manière dont l’annonce a été faite par le Secrétaire Général du gouvernement, remettant en question l’autorité du Premier ministre dans cette démarche.

“La manière dont l’annonce a été faite pose problème. Il y a une manière peu orthodoxe de procéder par rapport à l’annonce faite par le secrétaire général du gouvernement, qui n’est pas membre du gouvernement. Pourquoi le Premier ministre n’a-t-il pas pris ses responsabilités pour faire cette annonce ? Ce n’est pas au Secrétaire Général du gouvernement de faire cette annonce,” a insisté Faye.

Cette déclaration intervient alors que le Sénégal se prépare pour une période critique économiquement, avec des ménages vulnérables espérant des mesures plus substantielles pour alléger leur fardeau financier pendant les festivités à venir.

Titre: “Les Subventions sur l’Électricité et le Carburant au Sénégal : Une Décision Cruciale Sous Pression du FMI”

Dans un rapport récent, le Fonds Monétaire International (FMI) a recommandé au gouvernement sénégalais de mettre fin progressivement aux subventions sur l’électricité et le carburant. Cette recommandation, basée sur le principe de la vérité des prix, vise à aligner les coûts de production et de distribution avec les prix des biens et services.

Cependant, cette mesure arrive à un moment délicat, alors que les subventions représentent une part significative du budget de l’État sénégalais. La mise en œuvre de cette recommandation entraînera inévitablement une augmentation des prix de l’électricité, du carburant et des denrées de grande consommation, impactant directement les ménages.

Cette décision contraste avec les promesses antérieures des autorités de maintenir des prix stables pour les biens essentiels. Sous l’ancien président Macky Sall, le Sénégal avait alloué près de 800 milliards de francs CFA à des subventions dans le secteur de l’énergie, dans le but d’atténuer les coûts pour les consommateurs.

L’annonce de cette recommandation a été qualifiée de “pilule amère” par le journal Walf Quotidien, soulignant les défis économiques et sociaux que pourrait entraîner la suppression des subventions d’ici 2025.

Cette décision représente un dilemme pour le gouvernement sénégalais, qui doit trouver un équilibre entre les exigences du FMI et les besoins économiques et sociaux de sa population. Les prochaines étapes seront cruciales pour déterminer comment le Sénégal naviguera à travers ces défis économiques complexes.

Début d’extraction historique du pétrole au champ de Sangomar : le Sénégal remboursera 70% des investissements avant le partage de la production

Aujourd’hui marque une étape décisive pour le Sénégal avec le lancement de l’extraction pétrolière dans le champ de Sangomar, un projet pionnier avec une capacité de 100 000 barils par jour. Cette réalisation est le fruit d’une collaboration entre PETROSEN, l’État sénégalais et des acteurs internationaux majeurs.

Woodside, entreprise australienne, annonce fièrement le début de cette extraction offshore, ouvrant ainsi la voie à une production significative de barils. Cependant, la fluctuation des prix du pétrole sur le marché mondial pose des défis quant à la fixation des prix.

Moussa Oumar, chercheur dans le secteur pétrolier, souligne l’importance de maximiser la production quotidienne de barils, soulignant la difficulté de pratiquer l’économie du pétrole au niveau des gisements. La capacité de production estimée du champ de Sangomar est de 100 000 barils par jour, marquant un pas crucial dans son exploitation.

Le contrat de partage de production entre le Sénégal et la compagnie pétrolière repose sur la production quotidienne de barils, déterminant ainsi les parts de chaque partie. Avant cela, il est essentiel de rembourser les investissements des opérateurs, comme le stipule l’article 34 du code pétrolier, avec un taux de remboursement d’environ 70%.

Après près de dix ans de recherche et de développement, l’heure est venue pour le Sénégal de rembourser les coûts engagés dans ce projet ambitieux. Une fois ce remboursement effectué, le partage de la production débutera, avec 40% pour l’État et 60% pour la compagnie pétrolière. Ce remboursement se fera progressivement selon des barèmes établis.

En conclusion, cette avancée dans le domaine pétrolier ouvre de nouvelles perspectives pour le Sénégal, tout en soulignant l’importance de gérer efficacement les revenus issus de cette ressource précieuse pour le développement économique du pays.

Le Directeur Général de l’Apix Sénégal promeut un partenariat “gagnant-gagnant” lors du forum économique Sino-Sénégalais

Dans le cadre d’un forum économique Sino-Sénégalais qui s’est tenu à Dakar ce mardi matin, le nouveau Directeur Général de l’Agence de Promotion des Investissements et des Grands Travaux (APIX SA), Bakary Séga Bathily, a adressé un message fort aux investisseurs étrangers intéressés par des partenariats avec l’État du Sénégal.

Bathily a affirmé l’engagement de l’Apix à établir des relations économiques bénéfiques pour toutes les parties impliquées. “Nous souhaitons établir un partenariat économique gagnant-gagnant avec nos partenaires internationaux”, a-t-il déclaré. Cette déclaration reflète la volonté de l’Apix de favoriser des accords où toutes les parties tirent profit et bénéficient mutuellement des opportunités d’investissement.

Dans le but de renforcer la compétitivité des entreprises sénégalaises, Bathily a annoncé des mesures visant à faciliter l’accès au foncier et aux financements. Cette initiative vise à soutenir les entreprises locales et à les positionner avantageusement sur le marché, tout en favorisant un environnement propice à l’investissement étranger.

Cette vision d’un partenariat équilibré et bénéfique souligne l’engagement de l’Apix à promouvoir le développement économique durable au Sénégal, en encourageant des collaborations stratégiques et mutuellement avantageuses.

Paiement des impôts : L’appel de Serigne Bassirou Abdou Khadr

Lors de l’inauguration du centre commercial Lekku-fi Ndiouga Kébé à Touba, le porte-parole du khalife général des mourides, Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadr, a lancé un appel pressant aux citoyens pour s’acquitter de leurs impôts. S’exprimant devant le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, il a souligné l’importance cruciale du paiement des impôts pour le fonctionnement normal de l’État.

“Les responsables des camions benne m’ont rendu visite vendredi dernier pour se plaindre de la cherté des taxes municipales. Mais ils se sont engagés à s’acquitter du paiement pour exécuter la recommandation du khalife. Je leur ai expliqué la différence entre l’impôt et le hadya”, a déclaré Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadr.

Il a insisté sur le fait que le paiement des impôts est une obligation pour tout citoyen, soulignant que sans cela, l’État ne peut pas fonctionner normalement. Il a également rappelé l’importance pour les habitants de Touba de payer leurs taxes municipales pour contribuer au développement de leur nation.

La présence notable du gouverneur de Diourbel, Ibrahima Fall, du préfet de Mbacké et d’autres autorités lors de cet événement témoigne de l’importance accordée à cet appel.

Dans un discours prononcé lors de la même cérémonie, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, a annoncé l’implantation de huit zones industrielles au Sénégal. Il a également révélé que le gouvernement mettra en place un fonds pour l’industrie et un fonds pour le commerce, tout en promettant une attention particulière aux huiliers de Touba. Il a souligné que toutes les usines fermées dans le pays seront rouvertes, commençant par les huiliers de Touba, qui jouent un rôle crucial dans la transformation de l’arachide et la production d’aliments pour le bétail.

Attention, trop d’impôts sur les entreprises peut tuer l’économie

Dans un contexte mondial marqué par des récessions économiques significatives, des augmentations de déficits budgétaires sans cesse et des baisses récurrentes du pouvoir d’achat des populations, les pays cherchent à optimiser leurs recettes fiscales. La politique fiscale, notamment l’impôt sur les entreprises, est l’un des leviers souvent utilisés à cet effet. Certains pays accentuent les redressements fiscaux et diminuent les exonérations pour les entreprises. Cependant, bien que l’impôt sur les entreprises soit un outil important pour les finances publiques, son utilisation excessive peut avoir des effets néfastes sur l’économie.

Effets économiques positifs de l’impôt sur les entreprises

John Maynard Keynes, figure majeure du Keynésianisme dans les années 30, considérait les impôts comme un levier essentiel pour la gestion macroéconomique. Selon lui, les impôts constituent un moyen de financer les dépenses publiques, stabiliser l’économie, influencer la demande globale et promouvoir une distribution plus équitable des revenus. Ainsi, les impôts sur les entreprises, bien conçus et appliqués de manière intelligente, peuvent significativement contribuer à la croissance et au développement économique en facilitant la mise en œuvre des programmes et actions publics. Ils permettent par exemple de :

Financer des infrastructures

Les recettes fiscales provenant des entreprises peuvent être utilisées pour financer des infrastructures publiques telles que les routes, les ponts, les réseaux de communication et les services publics, etc. Des infrastructures robustes sont essentielles pour une économie prospère et peuvent améliorer la productivité des entreprises.

Investir dans le capital humain

Les impôts sur les entreprises peuvent financer des programmes sanitaires et de formation professionnelle, améliorant ainsi la qualité et la qualification de la main-d’œuvre. Une main-d’œuvre mieux formée est plus productive et peut attirer des entreprises à forte valeur ajoutée.

Réduire les inégalités

Une partie des recettes fiscales des entreprises peut être redistribuée à travers des programmes sociaux et des services publics, contribuant à réduire les inégalités de revenu et de richesse entre les populations. Cela peut stimuler la demande intérieure, car les populations à faible revenu ont tendance à dépenser une plus grande partie de leur revenu.

Soutenir l’innovation et la recherche scientifique

Les recettes fiscales peuvent être utilisées pour financer des subventions et des incitations à la recherche et au développement (R&D), encourageant l’innovation et le développement de nouvelles technologies et renforçant ainsi la compétitivité de l’économie.

Stabiliser les fluctuations macroéconomiques

Des recettes fiscales stables permettent de gérer l’économie de manière plus efficace, en maintenant la stabilité macroéconomique, y compris la gestion de la dette publique, la stabilisation des prix et la mise en œuvre de politiques économiques contre-cycliques.

Toutefois, pour que ces effets positifs se produisent efficacement, il est essentiel de trouver un équilibre entre la nécessité de générer des recettes publiques et la préservation d’un environnement propice à la croissance économique, d’où l’importance d’une politique fiscale à la fois flexible, modérée et adaptée à l’architecture économique.

La pression fiscale sur les entreprises peut constituer un frein à l’économie

Comme l’a théorisé en 1980 l’économiste américain Arthur Laffer « trop d’impôt tue l’impôt » dans la mesure où, à partir d’un certain seuil d’imposition, les contribuables cherchent à réduire leurs activités économiques. Une pression fiscale trop élevée peut donc limiter les capacités d’emploi des entreprises, décourager les investissements, anéantir la dynamique entrepreneuriale, réduire la compétitivité des entreprises et entraîner des délocalisations vers des juridictions plus favorables. Autrement dit, elle menace l’économie dans son ensemble en engendrant des conséquences économiques négatives telles que :

Une productivité économique affaiblie

Les impôts élevés sur les entreprises réduisent le capital disponible pour investir et construire des structures économiques plus larges et plus productives. De récentes études soulignent l’impact négatif que l’impôt sur les entreprises peut avoir sur la productivité économique. Evaluant en 2010 l’impact de cent quatre modifications fiscales aux Etats-Unis depuis la seconde guerre mondiale,  Christina et David Romer montrent qu’une augmentation de 1 % de l’impôt fédéral entraîne une baisse de 3 % de la production après deux ans. Un résultat concordant avec les conclusions de l’étude réalisée par le FMI cette même année sur l’effet de 170 consolidations fiscales dans plus de trente pays. L’étude indique qu’une hausse fiscale de 1 % réduit le PIB de 1,3 % au bout de deux ans.

Un risque de délocalisation accru ou un niveau d’emplois réduit

Des impôts trop élevés peuvent pousser les entreprises à déplacer leurs opérations vers des pays où la fiscalité est plus avantageuse. Cette délocalisation peut non seulement réduire la base fiscale du pays d’origine, aggravant les déficits budgétaires, mais elle peut aussi entraîner des pertes d’emplois. De plus, les entreprises soumises à une forte pression fiscale, si elles ne peuvent pas se délocaliser, deviennent contraintes de réduire leurs charges notamment salariales, ce qui peut inclure des réductions de personnel. Moins d’emplois disponibles peut entraîner une augmentation du chômage et une baisse du pouvoir d’achat des populations.

Une attractivité pour les investissements directs étrangers réduite

Outre ces premières distorsions qu’elle peut entraîner, une pression fiscale trop élevée sur les entreprises peut également réduire leur attrait pour les investissements directs étrangers. En effet, cette pression fiscale accrue tend à diminuer les marges bénéficiaires, ce qui peut dissuader les investisseurs étrangers. Des études, telles que celles de Vartia et ses co-auteurs en 2006, soulignent que plus l’écart entre les rendements des investissements avant et après impôt est important, moins il y a d’incitation à réaliser des investissements directs étrangers dans le pays concerné.

En somme, bien que l’impôt sur les entreprises soit un outil crucial pour les finances publiques, son utilisation excessive peut nuire à l’économie. Une approche équilibrée, prenant en compte à la fois les capacités financières des entreprises et les impératifs budgétaires des Etats, est indispensable pour garantir une croissance économique saine et durable. Les effets cumulés d’une imposition excessive sur les entreprises peuvent mener à une stagnation économique, voire à une récession.

Au lieu de continuer à exercer une pression constante sur les entreprises pour qu’elles paiement leurs impôts sans ajustement, il serait plus efficace de mettre en œuvre des mécanismes permettant d’élargir l’assiette fiscale et d’alléger la charge fiscale des entreprises, notamment celles évoluant au moins dans les secteurs moins rentables tels que la presse. Par exemple, une simplification des procédures fiscales, des incitations à l’investissement et à l’innovation, ainsi que des programmes sensibilisation et d’accompagnement pour ces entreprises peuvent être bénéfiques.

Balla KHOUMA
Statisticien Economiste de la Santé
Docteur en Sciences Economiques

“Révélations choquantes : Les Industries Chimiques du Sénégal doivent 200 milliards à l’État”

Dans un déballage sans précédent, Abdoul Aziz Ndiaye, ancien employé des Industries Chimiques du Sénégal (ICS), a mis en lumière la gestion opaque et préjudiciable de cette entreprise sous contrôle du groupe Indorama. Depuis 2014, les ICS sont aux mains de ce groupe indien, qui détient une participation majoritaire de 78%. Cependant, malgré cette mainmise, les retombées pour le Sénégal sont quasi inexistantes.

Sur le plan financier, les révélations sont alarmantes : les ICS échappent totalement à leur devoir fiscal en ne payant ni impôts sur le revenu, ni TVA, ni droits de douane, ni redevance minière. Cette situation a conduit l’entreprise à accumuler une dette colossale de 200 milliards envers l’État sénégalais, une somme qui met en péril les finances publiques.

En outre, l’activité agricole, pour laquelle les ICS devraient pourtant être un pilier, est grandement négligée. L’usine de Mbao, avec sa capacité de production de 250 000 tonnes par an, est loin de répondre aux besoins nationaux, alors que le Sénégal nécessite annuellement 150 000 tonnes d’acide phosphorique, un produit clé pour l’agriculture.

Les révélations d’Abdoul Aziz Ndiaye mettent en lumière un dysfonctionnement majeur dans la gestion des ICS, soulignant l’urgence pour les autorités sénégalaises d’agir afin de rectifier cette situation préjudiciable à l’économie nationale et au développement agricole.

Les enjeux de la levée de fonds du Sénégal sur le marché des eurobonds : analyses et perspectives

L’État sénégalais a récemment réalisé une émission d’eurobonds d’une valeur de 750 millions de dollars, soit près de 450 milliards de francs CFA, sur le marché des euro-obligations. Cette démarche, qui intervient 15 ans après la dernière émission en 2009, a suscité diverses interprétations et critiques quant à l’impact potentiel sur la dette nationale.

Les eurobonds, des obligations émises sur le marché international, offrent aux pays la possibilité de lever des fonds tout en évitant la spéculation de leur dette sur les marchés financiers. Après la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Kenya, le Sénégal devient le quatrième pays d’Afrique subsaharienne à recourir à cette stratégie en 2024, signalant ainsi un retour de confiance des marchés financiers après des années de troubles politiques.

L’évolution du taux d’intérêt des eurobonds, qui s’établit à 7,75%, suscite des analyses diverses. Certains économistes soulignent une légère hausse par rapport à l’année précédente, attribuée aux récents événements politiques ayant impacté l’économie sénégalaise. Cependant, d’autres estiment que ce taux reste favorable compte tenu du contexte régional, comparé aux taux plus élevés observés dans d’autres pays ayant récemment levé des fonds sur le marché.

Les économistes mettent en garde contre le risque d’utiliser les fonds levés pour des dépenses courantes plutôt que pour des investissements productifs. Ils soulignent la nécessité d’une gestion prudente de la dette et d’une utilisation judicieuse des ressources pour stimuler le développement économique et infrastructural. L’exploitation future des ressources pétrolières et gazières est également évoquée comme un moyen de réduire les risques liés à l’endettement.

Cependant, le choix de JP Morgan Londres en tant que structure intermédiaire soulève des préoccupations quant à la transparence et à l’éthique des pratiques financières. Des scandales passés ont mis en lumière des problèmes de conformité et ont conduit à des amendes importantes, suscitant des interrogations sur la fiabilité de cette institution.

Malgré ces défis, les spécialistes soulignent l’importance de mobiliser des ressources pour financer les secteurs prioritaires et soutenir la croissance économique. Ils appellent à une évaluation rigoureuse de la stratégie de mobilisation des ressources domestiques et expriment leur confiance dans les nouvelles autorités pour une gestion prudente et efficace de la dette nationale.

Dans ce contexte, le Sénégal doit relever le défi de transformer les fonds levés en investissements durables et productifs, tout en assurant une gestion transparente et responsable de sa dette publique.

Financement de Secteurs Prioritaires : Soutiens Économiques pour le Sénégal

Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a accueilli ce jeudi deux importantes institutions financières, toutes deux prêtes à soutenir le Sénégal dans des secteurs clés de son développement.

La Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique (BADEA) a exprimé son engagement à accompagner le Sénégal dans ses projets économiques. Le Dr Sidy Ould Tah, président de la BADEA, a souligné la volonté de sa banque de soutenir le gouvernement sénégalais dans ses politiques économiques, en mettant l’accent sur les secteurs propices à la croissance.

Également, le président de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), Serge Ékué, a salué la vision de développement du président sénégalais et a félicité le peuple sénégalais pour sa maturité. Il a ensuite évoqué les domaines prioritaires de financement pour le Sénégal, notamment l’énergie, les infrastructures, l’agriculture, l’habitat social et l’amélioration du cadre de vie.

Ces rencontres témoignent de la confiance des institutions financières régionales dans le potentiel de croissance du Sénégal et de leur volonté d’accompagner le pays dans sa quête de développement économique et social.

Scandale dans le secteur de la pêche au Sénégal : Licences octroyées illégalement à des navires fantômes

Le président de la Confédération Nationale des Employeurs du Sénégal, Adama Lam, a récemment soulevé une vive indignation lorsqu’il a dénoncé la distribution anarchique de licences de pêche à des navires dont l’activité demeure obscure. Membre éminent du Groupement des Armateurs et Industriels de la Pêche au Sénégal (GAIPES), Lam a accusé les autorités d’avoir violé les lois et le code de la pêche en octroyant ces licences sans discernement.

Lors d’un atelier consacré à la reddition de comptes dans le secteur halieutique, organisé conjointement par le Forum Civil et le GAIPES, Adama Lam a souligné que les licences ont été accordées de manière peu transparente, contournant ainsi les lois et décrets régissant le secteur. Cette pratique, selon lui, a conduit à un gaspillage inconsidéré des ressources marines, mettant en péril l’équilibre écologique et économique de la nation.

Le thème de cet atelier, axé sur “les enjeux de la publication de la liste des navires de pêche opérant au Sénégal”, a été motivé par la récente publication par la ministre de la Pêche d’une liste des navires battant pavillon au Sénégal. Cette initiative a mis en lumière l’ampleur du problème et suscité un débat urgent sur la transparence et la légalité des pratiques dans le secteur de la pêche.

Adama Lam a souligné les conséquences désastreuses de ces pratiques illicites sur l’économie nationale, en particulier sur le secteur de la pêche industrielle, qui constitue un pilier essentiel de l’économie sénégalaise. La surpêche résultant de l’octroi irresponsable de licences a entraîné une paupérisation des pêcheurs, des mareyeurs et des métiers connexes, alimentant ainsi l’émigration clandestine.

Face à cette situation alarmante, Adama Lam appelle à une action urgente pour réguler le secteur de la pêche et préserver les ressources marines du pays. Il met en garde contre les conséquences désastreuses pour l’économie nationale si des mesures concrètes ne sont pas prises rapidement pour remédier à cette crise.

Défi de la baisse des prix des denrées alimentaires : Un challenge pour Diomaye Faye et Sonko

Le nouveau gouvernement dirigé par Bassirou Diomaye Faye se trouve confronté à un défi majeur : la promesse de baisser les prix des denrées alimentaires de première nécessité. Cependant, la dépendance du Sénégal à l’importation de produits alimentaires limite sa capacité à contrôler les prix, notamment en raison des fluctuations des tarifs du fret maritime.

Depuis leur prise de fonction, le successeur de Macky Sall et son Premier ministre, Ousmane Sonko, sont engagés dans la recherche de solutions pour relever ce défi complexe. Cependant, la récente augmentation des tarifs du fret maritime vers l’Afrique complique davantage la situation, avec des coûts presque triplés, se rapprochant des niveaux observés pendant la pandémie de Covid-19.

L’article complet développe les défis et les stratégies envisagées par le gouvernement pour répondre à cette préoccupation majeure des citoyens sénégalais.

Lamine Diack Diouf plaide pour une économie aurifère stable au Sénégal

Lamine Diack Diouf, expert minier et président du Mouvement citoyen universel, estime que le Sénégal devrait privilégier l’économie de l’or plutôt que celle du pétrole. Il base sa recommandation sur la maîtrise plus avancée de l’exploitation aurifère par le pays par rapport à celle du pétrole, qu’il qualifie de ressource “instable”.

Lors d’une rencontre avec la presse saint-louisienne ce week-end, M. Diouf a souligné que l’or est une “valeur refuge” stable, contrairement au pétrole, qui est sujet à des fluctuations de prix importantes. Selon lui, la consolidation des réserves en or permettrait au Sénégal de se protéger de la volatilité des monnaies et de l’influence du dollar américain.

M. Diouf rappelle que le Sénégal a d’abord été un pays minier avant de se tourner vers le pétrole. Il soutient que c’est en valorisant les ressources minières du pays que l’on pourra développer efficacement l’industrie pétrolière à l’avenir.

Il estime que le développement rapide du Sénégal passe par une valorisation judicieuse de ses réserves d’or, qui sont déjà maîtrisées par le pays. M. Diouf insiste sur le fait qu’il faudra du temps pour que le Sénégal maîtrise la filière pétrole et gaz, qui en est encore à ses débuts.

Face aux fortes attentes suscitées par le potentiel hydrocarbure du Sénégal, Lamine Diack Diouf met en avant les avantages d’une économie aurifère, plus stable et déjà maîtrisée par le pays. Il appelle ainsi à une réflexion stratégique sur l’orientation des ressources du pays pour un développement durable et sécurisé de son économie.

Réunification historique au Sénégal des ministères des finances et de l’économie

Une décision majeure vient de marquer le paysage politique et administratif du Sénégal : la fusion des ministères des Finances et de l’Économie. Hier, mardi, lors d’une cérémonie symbolique, Doudou Ka, ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, a transmis le flambeau à Mamadou Moustapha Ba, qui dirigera désormais un département unifié.

Cette unification, saluée par le Président Macky Sall, vise à créer une synergie renforcée entre les domaines de l’économie et des finances, dans le but d’optimiser la gestion des politiques économiques et financières du pays. Elle met fin à une séparation de moins de cinq ans, dans un contexte où l’efficacité et la coordination au sein du gouvernement sont des enjeux majeurs.

Mamadou Moustapha Ba, fort d’une expérience de plus de trente ans au sein du ministère, a souligné les avantages de cette réunification, malgré les succès antérieurs obtenus par les deux entités distinctes. “Les gens comme moi… savent tout ce que cela induit”, a-t-il déclaré lors de la cérémonie, mettant en avant la collaboration étroite et solidaire des deux départements durant la période de fragmentation administrative.

De son côté, le ministre sortant, Doudou Ka, a mis en lumière les progrès significatifs réalisés pendant son mandat. Il a notamment souligné la conclusion de “30 accords” pour un montant de “1 348 milliards de F CFA” au cours des cinq derniers mois. De plus, il a exprimé sa conviction que le Sénégal serait bientôt retiré de la liste des pays les moins avancés, grâce à un dossier complet récemment présenté.

Cette réunification des ministères des Finances et de l’Économie ouvre une nouvelle ère dans la gouvernance économique du Sénégal. Elle témoigne de la volonté du gouvernement de renforcer la cohérence et l’efficacité de ses politiques économiques et financières, dans le but ultime de favoriser le développement durable et inclusif du pays.

Hausse significative des recouvrements fiscaux en 2023, la DGID vise 2.700 milliards en 2024

La Direction générale des impôts et des domaines (DGID) du Sénégal a enregistré des résultats positifs en 2023, avec des recouvrements de 2.300 milliards de francs CFA, soit 85 % de l’objectif fixé pour l’année fiscale. Cette performance marque une progression de 161 milliards de francs CFA par rapport à l’année précédente, soulignant la dynamique de performance de la DGID au cours des dix dernières années, selon le directeur général, Abdoulaye Diagne.

S’exprimant lors de la rentrée fiscale de la DGID, M. Diagne a indiqué que l’objectif pour 2024 est de collecter 2.700 milliards de francs CFA, en alignement avec les prévisions économiques du pays pour cette année. Pour atteindre cet objectif, la DGID prévoit la mise en place d’un dispositif légal et technique de facturation électronique, permettant un suivi en temps réel des flux financiers.

La démarche de “départementalisation progressive” est également envisagée pour rapprocher la DGID de ses usagers, améliorant ainsi le cadre législatif et la qualité des services fiscaux. Le cadastre, considéré comme le fer de lance de l’élargissement de l’assiette fiscale, sera au centre des préoccupations, avec des initiatives telles que la dématérialisation du livre foncier.

La DGID prévoit également d’améliorer le ciblage du contrôle fiscal en se concentrant sur des acteurs stratégiques tels que les professions libérales, les revenus fonciers et les personnes physiques à haut revenu. Ces mesures visent à renforcer la gestion fiscale et à optimiser les recettes pour soutenir le développement économique du pays.

Un prêt de plus 48 milliards FCFA de la BAD au Sénégal pour soutenir son tissu industriel

La Banque africaine de développement (BAD) a annoncé, vendredi, avoir accordé un prêt de plus de 74,5 millions d’euros (48 421 067 500 de francs CFA) au Sénégal pour appuyer la mise en œuvre de la première phase du Programme d’appui à la mobilisation des ressources et au développement industriel (PAMRDI-I).

« Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement a accordé, le 1er décembre 2023 à Abidjan, un prêt de 74,5 millions d’euros (48 421 067 500 de francs CFA)  au Sénégal pour appuyer la mise en œuvre de la première phase du Programme d’appui à la mobilisation des ressources et au développement industriel (PAMRDI-I) », indique un communiqué reçu à l’APS.

L’institution bancaire panafricaine précise que « le programme cible plusieurs objectifs : élargir l’assiette fiscale, améliorer l’efficience dans le contrôle et le recouvrement des impôts et taxes, rendre le pays plus attractif aux investissements privés, promouvoir le secteur privé et sa formalisation, et renforcer la compétitivité industrielle ».

Le PAMRDI-I ‘’permettra également de mettre en œuvre la stratégie de développement du secteur privé, la Politique et la stratégie industrielle du pays, ainsi que la Stratégie nationale intégrée de formalisation de l’économie informelle’’, peut-on lire dans le texte.

« Le nombre d’opérateurs économiques du secteur informel ayant le statut d’entreprenant devrait s’accroître pour passer de 0 en 2022 à 30 000 en 2024, dont 30 % de femmes.  De même, la part du secteur manufacturier dans le produit intérieur brut du pays devrait passer de 15,6 % en 2021 à 17,6 % en 2024 », indique-t-on dans le communiqué.

« Ce nouveau programme (…) vise à améliorer le cadre macroéconomique et financier du Sénégal à travers l’amélioration de la mobilisation des ressources domestiques », souligne Mohamed Chérif, responsable du bureau-pays de la BAD au Sénégal, cité dans le texte.

Son objectif, a-t-il fait savoir, est de « permettre au gouvernement de disposer davantage de ressources pour financer les projets et programmes structurants du Plan Sénégal émergent et améliorer ainsi les conditions de vie des populations ».

Le Sénégal dispose de potentialités qui offrent d’importantes perspectives de développement industriel à travers notamment les Zones économiques spéciales et les agropoles.

« Le 31 octobre 2023, le Groupe de la Banque africaine de développement disposait d’un portefeuille actif de 35 projets dans le pays, pour des engagements de 2,1 milliards d’euros », rappelle l’institution financière.

aps

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