Un an après l’alternance : l’éducation sénégalaise au cœur des préoccupations de la COSYDEP

Le mercredi 2 avril 2025 a marqué le premier anniversaire du nouveau régime politique au Sénégal. À cette occasion, la Coalition des Organisations en Synergie pour la Défense de l’Éducation Publique (COSYDEP) a dressé un bilan du secteur éducatif, soulignant à la fois les avancées notables et les défis persistants.

Parmi les acquis, la COSYDEP salue la hausse significative du taux d’alphabétisation, passé de 42,4 % en 2013 à 62,9 % en 2023. Le taux brut de scolarisation au primaire atteint désormais 81 %, traduisant un effort conséquent en matière d’accès à l’éducation. L’initiative phare du gouvernement, la Nouvelle Initiative pour la Transformation Humaniste de l’Éducation (NITHÉ), a été perçue comme un pas important vers la refondation du système éducatif, en plaçant l’école au cœur du développement économique et social.

Autre signe d’ouverture : la mise en place d’un partenariat structuré entre le ministère de l’Éducation et ses partenaires, dont la COSYDEP. Ce dialogue renouvelé permet une meilleure concertation sur les orientations éducatives. L’approche de la « Société éducative », visant à impliquer familles, collectivités et secteur privé, est également saluée pour son caractère innovant.

Malgré ces avancées, plusieurs faiblesses majeures continuent de freiner l’atteinte d’une éducation inclusive et équitable. La COSYDEP tire la sonnette d’alarme sur les inégalités géographiques : dans les zones rurales, seulement 72,7 % des enfants sont inscrits à l’école primaire, contre des chiffres bien plus élevés en milieu urbain. Le phénomène du décrochage scolaire reste préoccupant, avec 20,9 % des enfants âgés de 6 à 16 ans n’ayant jamais été scolarisés.

Le déficit criant d’enseignants représente également un frein au bon fonctionnement du système. Bien que l’État ait recruté 2 000 nouveaux enseignants via le concours de recrutement des maîtres (CREM), il reste encore 4 527 postes vacants, selon les estimations. La COSYDEP appelle ainsi à une planification plus rigoureuse, avec un objectif ambitieux de 35 000 enseignants à atteindre dans les prochaines années.

La question des infrastructures reste un chantier de taille. Le gouvernement a promis d’éliminer les abris provisoires d’ici 2029, alors que 7 145 structures précaires sont encore en usage. La COSYDEP insiste sur la nécessité de coupler la construction de nouvelles salles de classe avec la réhabilitation des bâtiments existants et une meilleure rationalisation de la carte scolaire.

Enfin, la digitalisation intégrale du système éducatif, bien que annoncée comme une réforme stratégique, tarde à se matérialiser sur le terrain. Pour la COSYDEP, cette lenteur compromet les ambitions de modernisation de l’école sénégalaise à l’ère du numérique.

Au terme de cette première année, le nouveau régime a posé les jalons d’une réforme éducative en profondeur. Cependant, la COSYDEP invite à aller plus loin, en concentrant les efforts sur les zones rurales, la formation professionnelle, l’inclusion sociale et la gestion rigoureuse des ressources humaines et infrastructurelles. L’éducation reste, plus que jamais, un levier essentiel pour bâtir un Sénégal équitable, prospère et résilient.

Rencontre entre le ministre de l’éducation et les inspecteurs de l’éducation : Un engagement renforcé pour l’éducation Sénégalaise

Le Ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Guirassy, a présidé une réunion fructueuse avec les Inspecteurs de l’Éducation pour discuter des défis et des opportunités dans le secteur éducatif. L’événement, qui s’est déroulé sur une période de plus de trois heures, a été l’occasion pour les Inspecteurs d’Académie et les Inspecteurs de l’Enseignement fondamental (IEF) de partager leurs préoccupations et leurs suggestions pour améliorer le système éducatif du pays.

Les discussions ont mis en lumière plusieurs défis logistiques et infrastructurels auxquels sont confrontés les établissements scolaires, en particulier dans les zones frontalières telles que Kolda, Kédougou et Kaffrine. Les Inspecteurs ont souligné la nécessité de rendre les écoles sénégalaises plus attrayantes pour les parents d’élèves, afin de dissuader ces derniers d’inscrire leurs enfants dans des écoles étrangères. Ils ont également exprimé le besoin de davantage de ressources humaines et logistiques pour gérer efficacement les écoles situées dans des zones sensibles, telles que la région de Kédougou.

Le Ministre Guirassy a salué l’engagement et le courage des Inspecteurs, malgré les difficultés auxquelles ils sont confrontés, pour assurer le bon fonctionnement des écoles et des établissements scolaires. Il a souligné l’importance de leur mission dans la formation des jeunes citoyens sénégalais et s’est engagé à soutenir leurs efforts pour relever les défis éducatifs du pays.

De plus, le Ministre a partagé la vision du Président de la République pour la transformation du système éducatif sénégalais. Il a souligné une série d’axes stratégiques visant à améliorer la qualité de l’éducation, notamment la valorisation de la profession enseignante, l’amélioration de l’environnement d’apprentissage, la promotion de l’équité et de l’inclusion sociale, ainsi que l’accélération des réformes curriculaires et la modernisation de la gouvernance du système éducatif.

En conclusion, le Ministre Guirassy a exprimé sa détermination à relever les défis éducatifs du Sénégal et à former une nouvelle génération de citoyens bien préparés pour l’avenir. Cette réunion a marqué un engagement renforcé entre le Ministère de l’Éducation et les acteurs de terrain pour promouvoir une éducation de qualité et contribuer au développement durable du pays.

Mobilisation des anciens élèves pour la réhabilitation du lycée Waldiodio Ndiaye, un bastion de l’éducation sénégalaise menacé de ruine

Le lycée Waldiodio Ndiaye, véritable institution de l’enseignement sénégalais, est confronté à une crise majeure due à son état de délabrement avancé. Anciennement fréquenté par des personnalités influentes, dont l’ancien Président Macky Sall, cet établissement historique est aujourd’hui menacé par la ruine, mettant en péril son rôle crucial dans la formation des générations futures.

Pour faire face à cette menace imminente, le comité de pilotage des anciens élèves s’est réuni lors d’un forum organisé par l’école samedi dernier. L’urgence de la situation a été soulignée, ainsi que l’impact dévastateur de la détérioration des infrastructures sur la qualité de l’enseignement dispensé.

Conscients de l’importance de sauvegarder cet héritage éducatif, les anciens élèves ont pris l’initiative de mobiliser des ressources matérielles, financières et humaines pour la réhabilitation du lycée. Leur engagement témoigne de leur attachement profond à leur alma mater et de leur volonté de préserver son héritage pour les générations futures.

En parallèle, les anciens élèves ont lancé un appel pressant aux autorités supérieures du pays et aux directions académiques pour accélérer les travaux de rénovation. Ils ont souligné que la survie même du système éducatif dépend de la préservation des infrastructures scolaires et ont insisté sur l’importance de prendre des mesures immédiates pour éviter une détérioration plus grave.

La mobilisation des anciens élèves du lycée Waldiodio Ndiaye témoigne de la force de la communauté éducative et de son engagement envers l’excellence académique et la préservation du patrimoine éducatif sénégalais. Leur action collective représente un espoir pour l’avenir de l’éducation au Sénégal et illustre la puissance de la solidarité dans la lutte pour la sauvegarde de nos institutions éducatives.

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