El Hadj Ibrahima Sall : « Je suis pour des amnisties qui concernent la chose jugée »

L’adoption récente d’un projet de loi d’amnistie lors du conseil des ministres a suscité un vif débat au Sénégal. Cette initiative, présentée comme un moyen de favoriser la réconciliation nationale et d’apaiser les tensions sociales, soulève cependant des questions fondamentales concernant l’équilibre entre réconciliation et justice. Dans ce contexte, l’ancien ministre El Hadj Ibrahima Sall a exprimé ses réserves quant à cette mesure, soulignant les défis qu’elle pose pour le système judiciaire et l’État de droit.

Depuis les événements survenus entre 2021 et 2024, marqués par des manifestations et des troubles sociaux, le gouvernement a cherché des moyens de restaurer la stabilité et de promouvoir l’unité nationale. L’une des propositions avancées était l’adoption d’une loi d’amnistie pour les personnes impliquées dans ces événements, dans le but de tourner la page et de favoriser la réconciliation.

Cependant, El Hadj Ibrahima Sall a soulevé des préoccupations importantes quant à cette initiative. Pour lui, il est problématique d’interrompre l’action judiciaire en cours et d’amnistier des personnes avant que la justice n’ait eu l’occasion d’établir leur responsabilité. Selon lui, cela remet en question les principes fondamentaux de l’État de droit et pourrait compromettre l’indépendance du système judiciaire.

Le débat sur l’amnistie met en lumière la tension entre la nécessité de favoriser la réconciliation nationale et celle de garantir la justice pour les victimes de violences et d’abus. Alors que certains soutiennent que l’amnistie est essentielle pour tourner la page et reconstruire le tissu social, d’autres insistent sur l’importance de poursuivre les responsables d’actes répréhensibles et de les traduire en justice.

Au-delà du débat actuel, la question de l’amnistie soulève des questions plus larges sur la gouvernance et la démocratie au Sénégal. Comment concilier le besoin de réconciliation avec l’impératif de justice ? Comment garantir que les droits des victimes sont respectés tout en favorisant la stabilité et l’unité nationale ? Ces questions restent au cœur du débat politique et sociétal au Sénégal et appellent à une réflexion approfondie sur les valeurs et les principes qui sous-tendent la société sénégalaise.

Le débat sur l’amnistie au Sénégal met en lumière les défis complexes auxquels est confrontée la nation alors qu’elle cherche à surmonter les divisions et à construire un avenir meilleur. Il souligne l’importance de trouver un équilibre délicat entre réconciliation et justice, tout en respectant les principes fondamentaux de l’État de droit et de la démocratie.

El Hadj Ibrahima Sall : Pour un renouveau démocratique et la lutte contre la Corruption

Dans un contexte marqué par les récentes décisions du Conseil constitutionnel concernant les candidatures à l’élection présidentielle, El Hadj Ibrahima Sall, figure politique émérite du Sénégal, a émergé comme une voix de raison et de défense des valeurs démocratiques. Ancien ministre du Plan sous le régime socialiste, Sall incarne une vision de l’État de droit et de la transparence, mettant en lumière les défis et les lacunes du système électoral sénégalais tout en prônant des réformes profondes.

Dans un discours empreint de solennité, El Hadj Ibrahima Sall a souligné l’importance du respect des décisions du Conseil constitutionnel, pierre angulaire de la démocratie sénégalaise. Malgré son propre rejet en tant que candidat, Sall a appelé à considérer les décisions du Conseil comme irrévocables et sacrées, soulignant ainsi la primauté de l’État de droit et de la justice dans la société sénégalaise.

Fidèle à ses principes, Sall a rappelé son éducation dans un État où le respect des décisions de justice était inébranlable, soulignant que la justice devait être respectée par tous, indépendamment des intérêts personnels ou politiques.

Tout en prônant le respect des institutions, El Hadj Ibrahima Sall n’a pas hésité à mettre en lumière les lacunes et les irrégularités observées lors du processus électoral. Il a critiqué la non-disponibilité du fichier électoral, soulignant le besoin urgent de transparence et d’intégrité dans la gestion des élections.

Sall a également dénoncé le processus de parrainage, qu’il a qualifié de marché de corruption, où certains partis politiques ont tenté de restreindre l’accès au parrainage pour favoriser certains candidats au détriment de la démocratie.

En outre, il a souligné l’absurdité du tirage au sort effectué pour déterminer l’ordre des candidats sur les bulletins de vote, appelant à une réforme du Code électoral pour garantir l’équité et la transparence dans le processus électoral.

El Hadj Ibrahima Sall a également plaidé en faveur d’une lutte renforcée contre la corruption et les conflits d’intérêts dans la vie politique sénégalaise. Il a souligné la nécessité pour les candidats de déclarer leur patrimoine avant de se présenter à une élection présidentielle, afin de garantir l’intégrité et la responsabilité des dirigeants.

Sall a également critiqué les cas de membres de l’Administration aspirant à diriger le pays tout en maintenant leurs fonctions, appelant à une démission préalable pour éviter tout conflit d’intérêts et assurer la probité de la gouvernance.

El Hadj Ibrahima Sall a appelé à une réforme en profondeur du système électoral sénégalais, afin de garantir la transparence, l’équité et la démocratie dans le processus électoral. Avec sa voix calme mais déterminée, Sall incarne l’espoir d’un renouveau démocratique au Sénégal, où les principes de justice, d’intégrité et de responsabilité sont placés au cœur de la gouvernance politique.

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