Retour incertain de Macky Sall : que cache sa décision de rester à l’étranger ?

Alors que son retour au Sénégal était attendu pour jeudi prochain, Macky Sall vient d’annoncer qu’il n’est pas encore prêt à rentrer au pays. Dans une interview accordée à RFI Fulbe, l’ancien président sénégalais a expliqué que “le retour au Sénégal n’est pas à l’ordre du jour pour le moment”, un message qui risque de décevoir ses nombreux partisans impatients de le revoir sur le terrain.

Macky Sall a justifié sa décision en évoquant une forme de tradition dans la transition politique. Selon lui, “quand un président est méprisé au pouvoir, il doit se retirer pour laisser le soin à ses successeurs de bien dérouler”. Son choix de rester en retrait s’inscrit donc dans cette logique de respect pour le processus de succession politique.

Une pression de ses alliés pour revenir en politique

Si Macky Sall reste à distance, il n’ignore pas pour autant la situation politique au Sénégal. Ses alliés l’ont exhorté à revenir pour diriger la liste de la coalition Takku Wallu lors des prochaines élections. Dans son interview, il a exprimé une certaine inquiétude quant à la gestion du nouveau régime, qui, selon lui, n’aurait pas apporté de réels changements sept mois après son arrivée au pouvoir : “Nous avons peur que si rien n’est fait, cela devienne difficile pour les Sénégalais”, a-t-il affirmé, laissant entendre qu’il pourrait éventuellement reprendre un rôle actif pour aider à redresser la situation du pays.

Face à la transhumance politique, une réaction mesurée

Macky Sall a aussi abordé la transhumance de certains cadres de son parti, l’Alliance pour la République (APR), vers le Pastef d’Ousmane Sonko, un phénomène qui fait couler beaucoup d’encre au Sénégal. Sans se montrer alarmé, il a affirmé ne pas être surpris par ces défections, tout en minimisant leur impact : “Cela pourrait peut-être créer une situation de découragement, mais je ne pense pas que cela puisse affecter nos activités politiques”, a-t-il déclaré. En restant confiant, Macky Sall a insisté sur le fait que le choix final appartient aux électeurs sénégalais.

Une campagne à distance pour Macky Sall, contrairement à Ousmane Sonko

Bien que tête de liste de la coalition Takku Wallu, Macky Sall a opté pour une approche de campagne éloignée, en contraste avec celle d’Ousmane Sonko, qui parcourt activement les régions du Sénégal pour mobiliser les électeurs. Depuis le Maroc, où il est actuellement établi, Macky Sall privilégie les réseaux sociaux et les appels téléphoniques pour mener campagne.

Ce choix stratégique lui permet de garder une certaine distance tout en demeurant influent dans le débat politique sénégalais. Reste à voir si cette méthode, moins conventionnelle, réussira à mobiliser suffisamment de soutiens pour la coalition Takku Wallu et influencer les résultats de l’élection à venir.

1er jour campagne électorale : Mouhamadou Madana Kane, de la coalition Dundu, appelle les Sénégalais à une « Assemblée nationale de rupture »

À l’occasion du lancement de sa campagne pour les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024, Mouhamadou Madana Kane, tête de liste nationale de la coalition Dundu, a exprimé des préoccupations profondes quant à l’état actuel du Sénégal. Dans un discours passionné, il a plaidé pour une transformation radicale du système politique, soulignant que le pays est à un tournant décisif qui nécessite l’engagement des citoyens pour une gouvernance responsable et équitable.

Kane a dressé un constat alarmant de la situation socio-économique du pays, affirmant que les Sénégalais continuent de vivre dans des conditions difficiles malgré les promesses d’un changement radical suite aux dernières élections présidentielles. « Le Sénégal est à la croisée des chemins, et tous les pans de la société montrent des signes de déliquescence. Sept mois après l’arrivée d’un nouveau gouvernement, nous devons reconnaître que les conditions de vie des Sénégalais n’ont pas réellement changé, » a-t-il déclaré.
Les défis demeurent nombreux : des inondations récurrentes aux hausses des prix des biens de première nécessité, en passant par l’accès limité aux soins de santé et au financement. Kane a particulièrement insisté sur le sort des jeunes, qui continuent de prendre des risques insensés pour fuir le pays dans l’espoir d’une vie meilleure. « Les jeunes prennent encore les pirogues pour fuir les difficultés, les femmes peinent à accéder aux financements, et les personnes âgées rencontrent des problèmes pour se soigner, » a-t-il déploré.
Pour Kane, il est impératif de rompre avec les anciennes pratiques qui ont conduit à la situation actuelle. Il a dénoncé les alliances contre nature au sein des coalitions politiques, où des adversaires d’hier se retrouvent à défendre des intérêts communs au détriment des préoccupations des Sénégalais. « Nous devons être conscients que ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui étaient dans l’opposition hier et ont promis beaucoup de choses. Mais où sont ces promesses? » s’est-il interrogé.
En tant que leader de la coalition Dundu, Kane se présente comme un acteur du changement et appelle à la vigilance des électeurs. « Il est urgent que les Sénégalais prennent conscience de leur pouvoir et de leur responsabilité dans le choix de leurs représentants, » a-t-il souligné. Il appelle à une Assemblée nationale qui ne soit pas simplement une extension du pouvoir exécutif, mais un véritable contre-pouvoir capable de défendre les intérêts du peuple.
L’idée centrale de Kane est celle d’une « Assemblée nationale de rupture ». Selon lui, une telle assemblée doit être composée de représentants qui comprennent les réalités du pays et qui sont prêts à travailler pour le bien-être des Sénégalais. « Nous avons besoin de députés intègres, compétents et engagés à défendre les intérêts de leurs concitoyens. Notre mission sera de voter des lois qui répondent aux besoins des Sénégalais et non aux intérêts personnels de certains, » a-t-il affirmé.
Kane a insisté sur le fait que l’avenir du pays dépend d’un renouvellement des visages et des idées à l’Assemblée nationale. « Ceux qui étaient au pouvoir pendant les douze dernières années ne peuvent pas être les mêmes personnes à qui nous confions l’avenir du pays. Nous devons voter pour des personnes qui ont fait leurs preuves et qui sont prêtes à relever les défis actuels, » a-t-il ajouté.
À l’approche des élections, Kane lance un appel vibrant à tous les Sénégalais pour qu’ils s’engagent pleinement dans ce processus électoral. « Les élections législatives ne doivent pas être vues comme un simple exercice démocratique, mais comme une opportunité historique de changer notre trajectoire, » a-t-il déclaré. Il exhorte chaque citoyen à réfléchir à l’importance de son vote et à l’impact qu’il peut avoir sur le destin du pays.
« Nous avons la chance de créer une belle surprise le 17 novembre, en élisant une Assemblée nationale qui sera réellement à l’écoute des préoccupations des Sénégalais. Je vous demande de nous soutenir, de croire en nous et de faire entendre votre voix, » a-t-il conclu.
En somme, le discours de Mouhamadou Madana Kane est un appel à la mobilisation et à la prise de conscience collective. Il rappelle que le changement ne viendra pas de la seule volonté des politiciens, mais de l’engagement actif des citoyens à choisir des représentants qui auront à cœur de défendre leurs intérêts. À l’aube des élections, les Sénégalais sont invités à se poser la question : quel avenir souhaitent-ils pour leur pays ? Le choix qu’ils feront le 17 novembre pourrait bien être déterminant pour la construction d’un Sénégal plus juste et équitable.


M. Coly DIAGNE

Thierno Bocoum défend Barthélémy Dias face aux rumeurs d’invalidation de sa candidature

Des rumeurs persistantes sur l’invalidation de la candidature de Barthélémy Dias, tête de liste nationale de la coalition Sàmm Sa Kàddu, ont suscité des réactions au sein de l’opinion publique et des instances politiques ce matin. En effet, bien que des informations aient circulé sur une possible irrecevabilité de sa candidature, le Conseil Constitutionnel n’a pas encore statué sur le recours déposé contre celle-ci. Thierno Bocoum, chargé de communication de la coalition, a tenu à clarifier la situation.

Dans une déclaration, Bocoum a souligné que « nous tenons à préciser qu’aucune décision n’a été prise par le Conseil constitutionnel dans ce sens. Nous disposons d’un délai de 48 heures à compter de la notification du recours en contestation de candidature pour déposer nos mémoires de réponse, conformément aux dispositions de l’article 14 alinéa 3 de la loi organique n° 2016-23 du 14 juillet 2016 sur le Conseil constitutionnel ».

Cette déclaration vise à rassurer les partisans de Barthélémy Dias et à mettre fin à la désinformation qui peut nuire à l’image de la coalition. Thierno Bocoum a également profité de l’occasion pour alerter sur la nécessité d’une presse responsable, en appelant à « plus de vigilance dans le traitement de l’information en ces périodes de manipulation et de tentatives de déstabilisation d’adversaires politiques ».

Selon lui, les rumeurs qui circulent peuvent être interprétées comme une stratégie pour déstabiliser le camp adverse à l’approche des élections législatives. Dans un contexte politique déjà tendu, la diffusion d’informations non vérifiées ne fait qu’aggraver la situation, selon Bocoum.

Cette situation met en lumière les défis auxquels les partis politiques font face lors des périodes électorales, où la désinformation peut avoir des répercussions significatives sur la perception du public. En outre, cette affaire souligne l’importance de la transparence et de l’intégrité dans le processus électoral, des valeurs que la coalition Sàmm Sa Kàddu défend ardemment.

Dans l’attente de la décision du Conseil constitutionnel, les membres de la coalition et leurs sympathisants sont appelés à rester mobilisés et à faire preuve de solidarité face aux rumeurs et à la désinformation.

Ayib Daffé : « Ousmane Sonko est bel et bien électeur et éligible »

La coalition Takku Wallu Sénégal, dirigée par Macky Sall et Karim Wade, a lancé une nouvelle offensive contre Ousmane Sonko en déposant, le lundi 7 octobre, un recours auprès du Conseil constitutionnel pour contester l’éligibilité du leader de Pastef. Ce recours s’appuie sur une condamnation passée de Sonko à six mois de prison avec sursis et à une amende de 200 000 F CFA, en plus d’un état de contumace présumé.

Réagissant à ces accusations, Ayib Daffé, ancien président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi et membre influent de Pastef, a tenu une conférence de presse ce mardi 8 octobre pour défendre la légitimité de la candidature de Sonko aux élections législatives. « Ousmane Sonko est bel et bien électeur et éligible. Il a voté lors de la dernière élection présidentielle du 24 mars 2024, ce qui prouve qu’il remplit toutes les conditions requises pour être candidat », a martelé Ayib Daffé, en réponse aux accusations portées par l’opposition.

Daffé n’a pas manqué de pointer du doigt ce qu’il considère comme des manœuvres politiques de la part de l’opposition, accusant ses adversaires de chercher à écarter Sonko de la course par des moyens détournés. « Ils savent qu’ils ne peuvent pas battre Ousmane Sonko sur le terrain politique, alors ils essaient de le faire tomber par des recours fallacieux. Ce recours contre sa candidature est la preuve qu’ils sont dans la manipulation et la peur d’affronter notre leader aux urnes », a-t-il ajouté.

L’un des points soulevés par Ayib Daffé concerne la loi d’amnistie récemment votée par l’Assemblée nationale. Il rappelle que, lors des débats autour de cette loi, il avait été explicitement mentionné que l’affaire Ousmane Sonko était effacée, ce qui, selon lui, rend caduque toute tentative de contestation de son éligibilité. « Ceux qui avaient autrefois accusé les juges constitutionnels de corruption, comme Macky Sall et Karim Wade, reviennent aujourd’hui pour déposer une requête devant ces mêmes juges. C’est de l’hypocrisie pure », a-t-il lancé.

Au cours de la conférence de presse, Ayib Daffé a également évoqué le processus d’investiture des candidats au sein de Pastef. Il a reconnu que ce processus n’a pas été simple, en raison des critères stricts mis en place pour sélectionner les candidats les plus compétents. « Nous avons des critères de sélection rigoureux car nous voulons une Assemblée nationale qui représente réellement les intérêts des Sénégalais. Nous ne voulons plus de députés qui ne servent qu’à faire de la figuration, comme ceux que l’on trouve actuellement », a souligné Daffé.

En réponse aux critiques de l’opposition sur la parité sur certaines listes du Pastef, Daffé a affirmé que tout a été fait dans le respect des lois électorales. « Contrairement à ce qu’ils disent, nous avons respecté la parité. C’est leur propre désorganisation qui les pousse à déposer des recours sans fondement », a-t-il précisé.

Pour conclure, Ayib Daffé a annoncé que le programme politique de Pastef sera officiellement dévoilé le 14 octobre prochain par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye. Ce programme, appelé « Le Projet », sera axé sur le développement économique, la justice sociale et la transparence dans la gestion des affaires publiques. Selon Daffé, ce plan ambitieux constituera une réponse directe aux attentes des Sénégalais et marquera un tournant dans l’histoire politique du pays.

Ayib Daffé conclut en exhortant les sympathisants de Pastef et les Sénégalais à ne pas se laisser distraire par les manœuvres de l’opposition. « Ils savent que la victoire de Sonko est inévitable, c’est pour cela qu’ils s’agitent. Mais nous sommes prêts et déterminés à mener cette campagne et à remporter ces élections », a-t-il assuré, en invitant l’opposition à concentrer ses efforts sur un véritable programme politique, plutôt que sur des attaques infondées.

Élections législatives : Les listes nationales dévoilées pour le scrutin du 17 novembre

La Direction générale des élections (DGE) a publié les listes nationales des principaux partis et coalitions en lice pour les législatives du 17 novembre 2024. Parmi elles, figurent la liste du parti Pastef d’Ousmane Sonko, la coalition « Jamm ak Njariñ » menée par Amadou Ba, la coalition « Samm Kassy Yi » dirigée par Barthélémy Dias, ainsi que celle de l’ex-chef de l’État Macky Sall, qui est la tête de liste de sa formation.

Ces coalitions se disputeront les 53 sièges du scrutin proportionnel, tandis que les 112 autres sièges seront attribués au niveau départemental dans le cadre du scrutin majoritaire. Les listes comptent des candidats issus de divers horizons politiques, reflétant la diversité et l’intensité des enjeux pour cette élection législative.

Les électeurs sont invités à consulter les noms des titulaires dans leurs circonscriptions respectives pour découvrir les candidats en lice et leur programme pour ces élections déterminantes.

Abdou Mbow dénonce une « dérive autoritaire » à l’approche des élections

Abdou Mbow, porte-parole adjoint de l’Alliance Pour la République (APR), a sévèrement critiqué le régime actuel ce dimanche lors d’une interview sur I Radio. Il accuse le gouvernement d’adopter des pratiques autoritaires à l’approche des élections, en manipulant le processus électoral pour éviter une défaite.

Dans ses déclarations, Mbow a particulièrement pointé du doigt des violations concernant le décret de convocation du corps électoral, le qualifiant d’illégal. « Ils ont violé la loi avec le décret convoquant le corps électoral. Il s’agit d’une violation flagrante », a-t-il affirmé, tout en soulignant que ces irrégularités pourraient compliquer la tenue des élections à la date prévue.

Selon lui, cette situation met en péril la démocratie sénégalaise. Abdou Mbow avertit que si le gouvernement parvient à obtenir une majorité parlementaire, cela pourrait instaurer un régime autoritaire. « Ces gens ne sont pas des légalistes, et leur donner une majorité revient à installer la dictature dans ce pays », a-t-il mis en garde.

Face à ce qu’il qualifie de « dérive autoritaire », Abdou Mbow appelle à une mobilisation massive du peuple pour contrer ce qu’il perçoit comme une menace pour la démocratie. Il exhorte également l’opposition à se rassembler autour d’une large coalition capable de faire face au gouvernement actuel. Pour lui, la cohabitation à l’Assemblée nationale est essentielle pour rétablir un équilibre démocratique et freiner les excès du pouvoir en place.

Législatives 2024 : Rejet de la requête du Comité de facilitation – L’appel de Alioune Tine et ses collègues

Les membres du Comité ad-hoc de facilitation, composé de figures telles qu’Alioune Tine, Pr. Babacar Guèye, Ababacar Fall, Abdoulaye Fofana Seck et Alain Ayadokoun, ont été informés du rejet de leur requête par le ministère de l’Intérieur. Leur proposition visait à instaurer un consensus pour un prolongement des délais de dépôt des candidatures pour les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024.

Dans un communiqué, le ministre de l’Intérieur, Jean Baptiste Tine, a confirmé le rejet du prolongement des délais, malgré les efforts déployés par le Comité et la société civile pour apaiser les tensions entre les différents acteurs politiques. Ce rejet a été décidé par les autorités supérieures, maintenant ainsi les délais de dépôt des candidatures fixés du 28 au 29 septembre 2024, conformément au décret n° 2024-1981 du 13 septembre 2024.

Les préoccupations du Comité

Le Comité ad-hoc a exprimé sa préoccupation face à cette décision, rappelant que le consensus à minima obtenu devait contribuer à la tenue d’élections apaisées et transparentes. Ils saluent cependant les avancées obtenues durant les concertations, qui visaient à rétablir la confiance entre les acteurs politiques et à éviter une rupture du dialogue dans un climat déjà tendu.

Alioune Tine et ses collègues appellent toutes les parties prenantes à continuer le processus électoral dans un esprit serein, constructif et républicain, et insistent sur l’importance d’une démocratie apaisée.

Le Comité avait saisi le ministre de l’Intérieur et les partis politiques pour tenter de reprendre les négociations après une rupture du dialogue entre les acteurs électoraux. Une nouvelle rencontre, organisée le 28 septembre au ministère de l’Intérieur, avait permis de réunir les différents acteurs dans un climat démocratique et constructif. Ces concertations ont abouti à un consensus à minima, notamment sur le prolongement des délais de dépôt des candidatures de 72 heures à une semaine, et sur la question du casier judiciaire des candidats.

Cependant, malgré ces délibérations et l’engagement initial du Général Jean Baptiste Tine de rendre compte aux autorités supérieures, la décision finale est tombée : les délais de dépôt resteront inchangés, maintenant une pression sur les partis et coalitions pour finaliser leurs dossiers dans les temps impartis.

Malgré cette déception, le Comité ad-hoc continue de plaider pour une participation électorale dans des conditions apaisées, exhortant tous les acteurs à persévérer dans un esprit de démocratie mature et respectueuse des principes républicains.

Processus électoral : L’ATEL quitte les discussions et exige l’annulation des décrets

Un incident majeur a marqué la rencontre organisée par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Jean-Baptiste Tine, avec les partis politiques sénégalais, ce vendredi. Alors que l’objectif de la réunion était de discuter du processus électoral en vue des élections législatives anticipées, l’Alliance pour la transparence des élections (ATEL), par la voix de son porte-parole Oumar Sarr, a quitté la table des négociations.

L’ATEL a exprimé son désaccord dès le début de la rencontre, reprochant au gouvernement d’avoir pris des décrets pour organiser les élections sans concertation avec les acteurs politiques. « Vous avez pris des décrets pour organiser les élections sans concertation », a lancé Oumar Sarr, ajoutant qu’il s’agit d’une première dans le processus électoral sénégalais. Selon lui, les discussions ont toujours précédé la prise de décisions majeures dans l’organisation des élections, et non l’inverse.

Sarr a ainsi exigé l’annulation des décrets avant toute discussion approfondie, soulignant que certaines « questions préjudicielles » devaient être abordées au préalable. « Nous voulons savoir si la discussion que nous comptons mener avec vous nous amènera à reporter les décrets déjà pris pour élargir les échanges et trouver ensemble des consensus », a-t-il insisté.

Face à cette demande, le ministre de l’Intérieur, Jean-Baptiste Tine, a réaffirmé l’importance du dialogue. « M. Sarr, ce qui nous amène ici, c’est la discussion que nous voulons mener avec les acteurs sur tout le processus », a-t-il expliqué, tout en promettant que les préoccupations de l’ATEL seraient prises en compte.

Cependant, cette réponse n’a pas satisfait les membres de l’ATEL, qui ont décidé de quitter la salle, abandonnant ainsi le processus de discussion. Selon l’ATEL, la tenue de cette rencontre sans annulation des décrets aurait entaché la légitimité du dialogue et du processus électoral à venir.

Malgré ce départ, la réunion s’est poursuivie avec les autres partis et coalitions politiques. Jean-Baptiste Tine a assuré que les échanges se poursuivraient afin de parvenir à des conclusions qui seront transmises au président de la République. Toutefois, l’absence de l’ATEL, une coalition importante dans le processus, pourrait compliquer les efforts pour un dialogue inclusif et un consensus autour des modalités des prochaines élections.

Cet incident survient dans un climat politique tendu, marqué par des divergences profondes entre les principaux acteurs sur la manière de conduire les élections législatives anticipées. Les décrets évoqués par l’ATEL, pris sans consultation préalable, semblent avoir ravivé les craintes de certains partis politiques quant à la transparence et l’équité du processus électoral.

L’exigence de l’ATEL pour l’annulation des décrets pose ainsi la question de l’ouverture réelle du dialogue et de la capacité du gouvernement à créer un climat de confiance avec l’ensemble des parties prenantes avant ces élections cruciales.

Le départ de l’ATEL pourrait être un obstacle majeur à la réussite des discussions, d’autant plus que cette coalition représente une voix importante dans le paysage politique sénégalais. La question reste maintenant de savoir si le gouvernement acceptera de revenir sur les décrets déjà pris, ou si le processus électoral continuera malgré l’absence d’un consensus avec certains acteurs clés.

La situation reste donc incertaine, et l’issue des prochaines étapes de dialogue dépendra largement de la volonté des parties de renouer les discussions dans un cadre transparent et inclusif. Le risque de blocage n’est pas à exclure, à moins qu’un compromis ne soit trouvé dans les jours à venir.

Une nouvelle alliance politique pour la transparence des élections législatives au Sénégal

Jeudi dernier, plusieurs figures politiques de premier plan se sont réunies pour annoncer la formation d’une alliance dédiée à la transparence des élections législatives au Sénégal. Parmi ces leaders figurent Khalifa Ababacar Sall, Pape Djibril Fall, Anta Babacar Ngom, Abdou Mbow, Abdoulaye Seydou Sow, et d’autres acteurs influents de la scène politique sénégalaise. Leur objectif est clair : garantir la crédibilité du processus électoral et assurer des élections législatives transparentes.

Dans une déclaration commune, Khalifa Sall, au nom de ses camarades de l’opposition, a insisté sur la nécessité d’une concertation inclusive impliquant l’ensemble des parties prenantes du processus électoral. Ils ont exprimé leurs inquiétudes face à l’absence de dialogue depuis les dernières élections présidentielles, pointant du doigt un manque de concertation qui pourrait affecter l’intégrité des futures échéances électorales.

Les membres de l’alliance ont également souligné que l’organisation des élections ne saurait être l’apanage du seul pouvoir en place. Ils ont insisté sur l’importance d’un processus collectif, associant à la fois les partis politiques, la société civile et l’ensemble des acteurs concernés par le bon déroulement du scrutin.

L’alliance a ainsi lancé un appel au président de la République, l’invitant à convoquer une réunion d’urgence avec toutes les parties prenantes afin de discuter des défis à relever avant les élections législatives. Ce dialogue, selon eux, est essentiel pour garantir un processus électoral équitable et transparent.

Dans un élan de mobilisation citoyenne, les leaders politiques ont encouragé le peuple sénégalais à s’engager activement et à défendre leurs droits démocratiques. Ils ont réitéré leur engagement en faveur d’élections justes et transparentes, affirmant leur détermination à œuvrer pour la protection des acquis démocratiques du Sénégal.

Cette initiative marque une nouvelle étape dans le débat politique autour des élections législatives, avec une volonté affichée de l’opposition de jouer un rôle actif dans la préservation des standards démocratiques du pays.

Élections législatives anticipées : Pastef mobilise ses troupes

Le parti Pastef/Les Patriotes se prépare activement pour les élections législatives anticipées, fixées au 17 novembre prochain. Selon des informations de Source A, une réunion cruciale est programmée pour ce samedi, réunissant les principales coordinations du parti. Cette rencontre stratégique vise à galvaniser les responsables locaux et régionaux avant la présentation officielle du directoire de campagne, qui aura lieu le 27 septembre au Grand-Théâtre.

Présidée par le Premier ministre Ousmane Sonko, cette cérémonie marquera le lancement de la campagne électorale de Pastef. Elle intervient dans un contexte de mobilisation intense, alors que le parti entend jouer un rôle déterminant dans ces élections anticipées.

Par ailleurs, Source A révèle également la suppression des groupes WhatsApp de la coalition « Diomaye Président », une décision qui pourrait signaler des réajustements stratégiques au sein de la communication du parti. Ces changements pourraient avoir pour but de recentrer l’effort de campagne sur des canaux plus structurés et mieux encadrés.

Les prochains jours s’annoncent décisifs pour Pastef, qui devra capitaliser sur cette dynamique pour affronter les enjeux des législatives anticipées.

Quitter la version mobile