Ismaila Madior Fall plaide pour une réforme du calendrier électoral et du régime politique sénégalais

L’ancien ministre de la Justice et constitutionnaliste, Pr. Ismaila Madior Fall, a tiré trois grandes leçons des élections législatives anticipées au Sénégal. Dans une analyse approfondie, il a proposé des réformes visant à renforcer la démocratie et la stabilité politique du pays, tout en appelant à une meilleure harmonisation des échéances électorales et à une révision du régime politique sénégalais.

Pr. Ismaila Madior Fall suggère une harmonisation des durées des mandats présidentiels et législatifs, accompagnée d’une organisation simultanée de ces élections. Selon lui, cette mesure, qui rappelle les pratiques des années 60 et 80 au Sénégal, permettrait de garantir une plus grande cohérence dans les choix des électeurs et de réduire les tensions électorales.
« Le réflexe conservateur du peuple sénégalais, qui tend à donner une majorité parlementaire au président élu, devrait être institutionnalisé par un réaménagement du calendrier républicain », a-t-il affirmé. Cela permettrait également d’économiser sept mois d’incertitudes et de polarisation politique.

Abordant les résultats de la coalition Pastef d’Ousmane Sonko, Ismaila Madior Fall s’interroge sur l’architecture du régime présidentiel sénégalais. Il qualifie d’« incongruité » le fait que la personnalité ayant la faveur des électeurs ne puisse accéder à la magistrature suprême en raison du mode actuel de gouvernance.
Pour y remédier, il préconise une révision constitutionnelle afin de mieux aligner les attentes des citoyens avec la structure de l’exécutif. Cette réforme viserait à favoriser l’harmonie entre les institutions et à consolider la stabilité politique.

Enfin, Pr. Fall propose que les affaires judiciaires impliquant des candidats favoris à une élection soient suspendues jusqu’après le scrutin. Il s’appuie notamment sur la jurisprudence récente de la Cour suprême des États-Unis, qui a suspendu des poursuites contre des candidats en période électorale.
Cette proposition intervient dans un contexte marqué par la disqualification judiciaire d’Ousmane Sonko, candidat phare des dernières élections. Pour le professeur, cette situation a fortement impacté le paysage politique et soulève des interrogations sur les conditions d’éligibilité au Sénégal. Il appelle ainsi les acteurs politiques et la société civile à trouver un consensus sur cette question sensible.

Ces réflexions traduisent une volonté de renforcer la démocratie sénégalaise en tenant compte des réalités politiques actuelles. Ismaila Madior Fall invite à conjuguer expertise constitutionnelle et art de gouverner pour faire évoluer le système politique en faveur de la stabilité et de l’efficacité.

Alors que les débats autour de la réforme des institutions se multiplient, ces propositions pourraient alimenter les discussions sur l’avenir politique du Sénégal, un pays souvent présenté comme un modèle de démocratie en Afrique.

Thierno Bocoum, candidat de Samm Sa Kaddu, déplore une faible participation électorale et appelle les citoyens à voter massivement

Thierno Bocoum, leader du mouvement AGIR et candidat de la coalition Samm Sa Kaddu, a exprimé ses inquiétudes concernant la faible participation électorale lors des élections législatives de ce dimanche. Il s’est rendu au centre de vote HLM Grand Médine, situé aux Parcelles Assainies, où il a voté sans rencontrer les longues files d’attente habituelles, un signe, selon lui, d’une mobilisation insuffisante des électeurs.

Dans sa déclaration après avoir voté, Thierno Bocoum a fait part de son inquiétude : « C’est la première fois que je viens dans ce centre sans faire la queue. Je suis venu et j’ai voté tranquillement. Cela veut dire que les Sénégalais ne sont pas sortis pour le moment. » Cette observation soulève des questions sur le niveau de participation à ces élections pourtant cruciales pour le renouvellement de l’Assemblée nationale.

Conscient de l’importance de cette journée pour la démocratie sénégalaise, Thierno Bocoum a exhorté les électeurs à exercer leur devoir civique. « Ces élections sont importantes pour la démocratie, ils devront choisir leurs représentants. On appelle tout le monde à sortir massivement dans la paix et la sérénité pour accomplir leur devoir citoyen. Nous demandons à tout le monde de sortir et de choisir leurs députés », a-t-il déclaré avec insistance.

Le candidat n’a pas manqué d’évoquer les préoccupations concernant la transparence du scrutin, faisant allusion à des déclarations et rumeurs qui pourraient entacher le processus électoral. « Il y a un des candidats qui a dit qu’il peut donner des injonctions au ministre de la Justice. Il y a des rumeurs qui circulent sur des arrestations de certains candidats. Nous demandons à l’administration des élections libres et transparentes », a martelé Thierno Bocoum.

Ces élections législatives interviennent dans un contexte politique tendu, où la transparence et l’équité du processus sont au centre des préoccupations. Les appels à une mobilisation massive et pacifique des citoyens, comme celui de Thierno Bocoum, visent à renforcer la légitimité du vote et à éviter toute contestation ultérieure des résultats.

En attendant les premiers chiffres officiels de la participation, les acteurs politiques multiplient les appels à la mobilisation. La journée s’annonce décisive pour déterminer l’avenir de la représentation parlementaire au Sénégal.

Kaolack : L’Association Handicap FormÉduc sensibilise les personnes handicapées sur le processus électoral pour les législatives du 17 novembre 2024

Après un atelier interrégional réunissant les régions de Kaolack, Ziguinchor, Dakar, Saint-Louis et Thiès dans le cadre du programme Nietti Élections, financé par le National Democratic Institute (NDI), une composante spécifique dédiée aux personnes handicapées a été mise en œuvre par l’Association Handicap FormÉduc. Dans ce cadre, six forums sont organisés dans la région de Kaolack, avec pour objectif de renforcer la participation politique et civique des personnes handicapées en vue des élections législatives anticipées du 17 novembre 2024.

« Nous avons organisé des forums dans les trois départements de la région de Kaolack : Paoskoto, Keur Baka, Koutal, Nganick, ainsi que dans la commune de Kaolack. À chaque étape, nous avons constaté une forte participation, incluant les personnes handicapées », a expliqué Mamadou Kébé, chargé de projet à Handicap FormÉduc, lors du forum tenu ce jeudi dans la commune de Kaolack.

Le projet Nietti Élections vise à sensibiliser les personnes handicapées sur l’éducation civique et électorale en amont des élections législatives anticipées. « Les bilans sont satisfaisants, car dans chaque commune visitée, les associations de personnes handicapées et la population ont salué l’initiative. Les participants ont bien compris les explications données sur le processus électoral, notamment en ce qui concerne l’inscription des personnes handicapées sur les listes électorales et leurs droits lors du vote, conformément au Code électoral de 2021 », a ajouté M. Kébé.

L’article L-38 permet aux personnes handicapées de signaler leur handicap lors de l’inscription sur les listes électorales, et l’article L-39 leur garantit une priorité le jour du scrutin, leur permettant d’éviter la file d’attente. « Un autre avantage est prévu par l’article L-80, qui permet aux personnes handicapées d’être assistées dans les bureaux de vote, soit par le président du bureau de vote, un membre du bureau, ou une personne de leur choix, » a précisé M. Kébé.

« Nous espérons que les autorités respecteront les droits des personnes handicapées le jour du scrutin, et qu’elles éviteront toute forme de violence susceptible de mettre en danger cette population vulnérable, » a conclu Mamadou Kébé, chargé de projet à l’association FormÉduc.

Appel à la modération face aux tensions électorales

Alioune Tine plaide pour une rencontre des candidats afin d’apaiser le climat politique à Dakar et appelle à une campagne législative marquée par la sagesse et non par la violence.

Appel à la modération et à la sagesse

Les propos tenus à ce moment précis de la campagne électorale des législatives par Ousmane Sonko et Barthélemy Dias sont très graves et très préoccupants et dénotent d’un caractère élevé des enjeux politiques des législatives et des tensions exacerbées de la bataille de la Capitale.

Le ministère de l’intérieur  ne doit plus se contenter de faire des communiqués de presse, il doit organiser une rencontre entre les protagonistes et anticiper les mesures appropriées pour apaiser et sécuriser la fin de cette campagne. La surenchère verbale a atteint un seuil critique, car on a l’impression d’aller en guerre.

Les élections c’est la fête de la démocratie, il faut entrer à Dakar en musique pas avec des armes. Les adversaires politiques sont dans une rivalité saine, ce ne sont pas des ennemis en guerre. De la modération et de la sagesse, s’il vous plaît.

— Alioune Tine (@aliounetine16) Novembre 12, 2024

Un homme tué lors des élections présidentielles au Tchad : la violence entache le processus électoral

La journée des élections présidentielles au Tchad a été assombrie par un acte de violence tragique, avec le meurtre par balle d’un homme lors d’un incident survenu dans le sud du pays. Selon les rapports de la commission électorale, l’incident s’est produit lorsque des individus, incapables de présenter leur carte d’électeur, ont déclenché une altercation dans un bureau de vote à Moundou.

Ousmane Houzibé, chef de mission de l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE) dans le sud, a expliqué que l’agresseur, faisant partie d’un groupe mécontent, a ouvert le feu de manière indiscriminée. Malheureusement, sa balle a mortellement touché un homme de 65 ans qui venait de voter et sortait du bureau de vote. Les circonstances de cet événement tragique ont été confirmées par le maire de Moundou, Bienvenu Guelmbaye.

Bien que l’incident soit considéré comme isolé par les autorités et que le calme soit revenu dans la région, les agresseurs responsables sont toujours en fuite. Néanmoins, plusieurs individus suspects ont été appréhendés et sont actuellement interrogés par les autorités judiciaires locales.

Cet acte violent survient dans le contexte des élections visant à mettre fin à trois ans de pouvoir militaire au Tchad. Cette présidentielle historique voit s’affronter le chef de la junte, le général Mahamat Idriss Déby Itno, et son Premier ministre Succès Masra, ancien opposant rallié au régime.

L’incident met en lumière les préoccupations concernant la stabilité et la sécurité pendant le processus électoral au Tchad. Il souligne également l’importance de prendre des mesures pour garantir la sécurité des électeurs et assurer le bon déroulement du scrutin. Les autorités compétentes sont appelées à traduire en justice les responsables de cet acte violent, tout en prenant des mesures pour éviter de tels incidents à

La Céni en RDC réclame des moyens supplémentaires pour le déploiement du matériel électoral en vue des élections du 20 décembre 2023

La Commission électorale nationale indépendante (Céni) en République démocratique du Congo (RDC) a confirmé la tenue des élections au 20 décembre 2023. Cependant, elle fait face à des difficultés, notamment le déploiement du matériel électoral. Pour assurer le bon déroulement du scrutin, la Céni a demandé au président de la République l’octroi de quatre avions Antonov et de dix hélicoptères pour acheminer le matériel électoral dans toutes les localités du pays.

La Céni justifie cette demande en soulignant que les quelques avions disponibles dans le pays sont utilisés par les différents candidats pendant la période de campagne électorale, et qu’il existe une pénurie de carburant. Denis Kadima, président de la Céni, a expliqué que, dans des conditions normales, les moyens de transport ordinaires tels que les bateaux ne sont pas suffisants, et que les importations doivent se faire par avion, entraînant des coûts importants.

Bien que la Céni soit à plus de 90% prête en termes de déploiement, avec la plupart du matériel devant arriver au plus tard le 10 décembre, la course contre la montre pour acheminer ces équipements à l’intérieur du pays est une préoccupation. Denis Kadima reste optimiste quant à la tenue des élections à la date prévue, soulignant que la situation actuelle n’est pas inédite et que les élections se font généralement en grande vitesse.

La Lucha (Lutte pour le changement), principal mouvement citoyen en RDC, a lancé une campagne appelant au « vote utile », incitant les citoyens à sanctionner les autorités et députés qui ont échoué dans leur mission. La campagne, intitulée « Il a dit, il n’a pas fait », s’étend sur tout le territoire congolais, appelant les citoyens à voter de manière responsable pour promouvoir une culture de sanction envers les responsables politiques défaillants.

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