L’électrification rurale reste un défi majeur au Sénégal, avec seulement 7 273 localités électrifiées sur les 23 000 que compte le pays. Lors d’un séminaire de renforcement des capacités des députés membres de la commission de l’Énergie et des Ressources minérales, Jean-Michel Sène, directeur général de l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (ASER), a dressé un état des lieux du secteur et présenté les actions en cours pour combler le retard d’électrification dans les zones rurales.
À ce jour, 65,67 % des zones rurales bénéficient d’une électrification avec un niveau d’accès estimé à 86 %. Malgré ces avancées, 8 457 localités restent privées d’électricité, et 5 663 autres sont en cours d’électrification.
Ce déséquilibre met en lumière l’urgence d’accélérer les projets pour assurer un accès équitable à l’énergie sur l’ensemble du territoire. Selon Jean-Michel Sène, des facteurs bloquants exogènes ralentissent certains projets, d’où la nécessité d’une collaboration étroite entre les différents acteurs impliqués dans le processus d’électrification.
Face aux défis financiers, l’ASER mise sur des partenariats stratégiques avec des institutions nationales comme le Fonds souverain d’investissements stratégiques (FONSIS) et la Banque nationale de développement économique (BNDE) pour mobiliser des fonds et assurer une meilleure couverture énergétique.
Par ailleurs, Jean-Michel Sène a insisté sur la nécessité d’une industrialisation locale des équipements électriques. « Nous devons produire localement tout ce dont nous avons besoin pour l’électrification rurale, notamment les accessoires de ligne et les transformateurs », a-t-il souligné.
L’ASER collabore déjà avec le secteur privé pour encourager la fabrication nationale d’infrastructures essentielles, ce qui devrait permettre de réduire les coûts et d’améliorer la disponibilité des équipements.
L’accès à l’électricité en milieu rural ne se limite pas à un simple besoin domestique ; il représente un levier stratégique pour le développement économique et social. Il favorise l’essor des activités agricoles, artisanales et industrielles, tout en améliorant l’accès aux services de santé et d’éducation.