Le Dakarois Quotidien N°310 – du 30/10/2024
Étiquette : Émigration clandestine
Émigration clandestine : 70 morts en deux semaines, une tragédie nationale et des familles brisées
Le Sénégal est une nouvelle fois frappé par une série de tragédies liées à l’émigration clandestine, qui a coûté la vie à 70 personnes en l’espace de deux semaines. Le dimanche 8 septembre 2024 restera gravé dans les mémoires comme un jour noir. Ce jour-là, la marine nationale a rapporté le naufrage d’une pirogue au large de Mbour, entraînant la mort de 40 personnes. Cet événement tragique n’est que la première d’une série de pertes humaines qui ont secoué la nation et attiré l’attention sur l’ampleur de ce phénomène.
La pirogue, surchargée de jeunes hommes désespérés en quête d’un avenir meilleur, a sombré au large de Mbour, une ville portuaire souvent utilisée comme point de départ pour les routes migratoires illégales vers l’Europe. Ces hommes, fuyant le chômage, la pauvreté et le manque de perspectives, avaient placé leurs espoirs dans une traversée périlleuse, avec l’objectif de rejoindre l’Europe par des chemins maritimes hautement risqués.
Les secours n’ont pu que constater les dégâts : 40 corps repêchés, des familles plongées dans le deuil et une communauté entière sous le choc. Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, s’est immédiatement rendu sur les lieux pour s’informer et réconforter les familles touchées. Lors d’une déclaration solennelle, il a annoncé une intensification de la lutte contre les réseaux de trafiquants d’êtres humains. « Je voudrais dire que la traque sans répit contre ces vendeurs d’illusion, ces vendeurs de la mort va s’intensifier dès à présent », a-t-il déclaré, avant de rappeler que les forces de sécurité sont déjà à pied d’œuvre avec l’opération « Djokko », qui a permis de déjouer un projet migratoire impliquant 690 jeunes il y a quelques jours.
Le président Faye a également appelé à une mobilisation nationale pour dénoncer les filières clandestines, ajoutant que « la population doit être active dans cette lutte en informant les autorités de toute activité suspecte liée à l’émigration clandestine ». Cette déclaration vise à sensibiliser les Sénégalais sur l’importance d’une action collective pour endiguer ce fléau qui décime la jeunesse.
À peine le pays commençait-il à absorber le choc du naufrage de Mbour qu’une nouvelle tragédie a frappé. Ce lundi 23 septembre, la marine nationale a découvert une pirogue à la dérive, avec à son bord 30 corps en état de décomposition avancée. Le communiqué du ministère des Forces armées précise que l’état des corps rend les opérations de récupération, d’identification et de transfert extrêmement délicates. Ces 30 personnes avaient sans doute tenté de traverser la mer en direction de l’Espagne, mais la mer a eu raison de leurs espoirs.
Le Sénégal est confronté à une répétition de ces drames, et chaque nouvelle découverte plonge le pays dans un deuil renouvelé. Les tragédies de l’émigration clandestine sont devenues trop fréquentes. Malgré les efforts du gouvernement pour sensibiliser et endiguer le phénomène, des milliers de jeunes continuent de risquer leur vie chaque année, persuadés que l’Europe leur offrira les opportunités qu’ils ne trouvent pas chez eux.
Derrière chaque naufrage se cachent des histoires humaines poignantes : des jeunes hommes, parfois très jeunes, prêts à tout sacrifier pour offrir un avenir à leurs familles. Ils empruntent des routes maritimes périlleuses, souvent à bord de pirogues non équipées pour de longues traversées. Ces pirogues sont organisées par des réseaux de passeurs sans scrupules, qui exploitent le désespoir des populations vulnérables.
Pour beaucoup de ces jeunes, l’émigration clandestine apparaît comme une solution ultime face à la précarité et aux conditions de vie difficiles dans leur pays. Le chômage endémique, le manque d’opportunités professionnelles, et le mirage d’une vie meilleure en Europe alimentent cette dynamique mortelle. Pourtant, peu d’entre eux réalisent les dangers auxquels ils s’exposent avant d’embarquer. Ceux qui survivent aux naufrages sont souvent confrontés à des conditions déplorables dans les camps de détention en Libye, ou sont interceptés par les garde-côtes européens, et renvoyés dans des centres de rétention avant d’être rapatriés.
Face à ces tragédies, l’État sénégalais s’efforce d’intensifier ses efforts pour contrer l’émigration clandestine. L’opération « Djokko », menée conjointement par la gendarmerie, la police et l’armée, en est un exemple récent. Selon les autorités, cette opération, qui s’est déroulée sur plus d’un mois, a permis d’arrêter des trafiquants et d’empêcher plusieurs tentatives de départs clandestins. Mais malgré ces succès ponctuels, la situation reste critique.
Le président Bassirou Diomaye Faye a promis de renforcer les mesures de répression contre les passeurs et d’intensifier les patrouilles maritimes pour empêcher les départs des pirogues. Cependant, il a également souligné l’importance d’agir en amont, en offrant des alternatives économiques aux jeunes qui se tournent vers l’émigration clandestine. « Nous devons nous attaquer aux racines du problème, et cela passe par la création d’opportunités pour notre jeunesse, ici même au Sénégal », a-t-il déclaré. Des projets de développement local, des initiatives pour encourager l’entrepreneuriat chez les jeunes, et des programmes de formation professionnelle sont en cours, mais leur impact reste limité pour le moment.
Le défi de l’émigration clandestine ne peut être relevé par le Sénégal seul. C’est une problématique régionale qui concerne plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, ainsi que l’Europe, destination finale de nombreux migrants. Les partenaires internationaux du Sénégal, notamment l’Union européenne, jouent un rôle crucial en soutenant les efforts pour lutter contre les trafics et offrir des alternatives aux candidats à l’émigration.
Cependant, les experts en migration rappellent que la solution passe aussi par une meilleure régulation des flux migratoires légaux. Pour beaucoup de jeunes Africains, la fermeture des voies d’immigration régulières pousse à tenter le tout pour le tout, même au prix de leur vie. Le renforcement des échanges et des collaborations entre les pays d’origine et de destination est essentiel pour trouver une issue à ce problème complexe.
Alors que le Sénégal pleure ses enfants perdus en mer, l’heure est à la réflexion sur les moyens d’empêcher que ces tragédies ne se reproduisent. La solution ne réside pas uniquement dans la répression des passeurs ou dans les campagnes de sensibilisation, mais aussi dans un changement profond des perspectives offertes à la jeunesse. Il est nécessaire de créer un environnement où chaque jeune peut espérer trouver un avenir sans avoir à risquer sa vie pour traverser les océans.
Ces morts successives doivent servir d’électrochoc pour que toute la société sénégalaise prenne conscience de l’ampleur de la situation. Des initiatives concrètes, à l’échelle nationale comme internationale, sont indispensables pour freiner cette hémorragie humaine. En attendant, les familles des victimes continuent de pleurer leurs proches, tandis que la mer, silencieuse et implacable, garde les secrets de ceux qui n’ont pas survécu.
Tivaouane : Serigne Babacar Sy Mansour exprime sa profonde préoccupation face au drame de l’immigration clandestine
Face au drame de l’immigration clandestine, qui a récemment coûté la vie à 39 personnes lors du chavirement d’une pirogue à Sally (Mbour), Serigne Babacar Sy Mansour, Khalife général des Tidianes, a exprimé sa vive inquiétude. Le phénomène « Barça wala Barzak » (Barcelone ou le tombeau) continue de prendre de l’ampleur, avec de nombreux jeunes Sénégalais tentant la traversée périlleuse de l’océan pour rejoindre l’Espagne.
Lors de la cérémonie officielle de la 122e édition du Mawlid, célébrant la naissance du prophète Mohamed (PSL), Jean-Baptiste Tine, ministre de l’Intérieur, a relayé un message du président Bassirou Diomaye Faye. Il a demandé au Khalife de prier pour le pays et pour sa jeunesse, considérée comme une force essentielle dans le développement du Sénégal.
Serigne Pape Mokhtar Kébé, dans son message au nom du Khalife, a souligné l’importance pour les autorités de faire de la jeunesse une priorité, face à sa désorientation croissante. Le Khalife a également appelé les autres chefs religieux, les autorités coutumières, les parents et les imams à se réunir pour trouver des solutions à cette crise qui touche la jeunesse.
Serigne Babacar Sy Mansour a exhorté les jeunes Sénégalais à la patience et à ne pas succomber au rêve illusoire de l’Eldorado européen. Il les encourage à rester et à contribuer à la construction d’un Sénégal prospère, rappelant que « Rome ne s’est pas faite en un jour ».
Opération « Djoko » : 453 migrants interpellés dans la lutte contre l’émigration clandestine
L’opération « Djoko », lancée par l’armée et la gendarmerie sénégalaises depuis le 15 août, se poursuit avec succès sur plusieurs sites du territoire national. Cette initiative vise à contrer l’émigration clandestine en menant des patrouilles mixtes sur les côtes du pays, connues pour être des points de départ pour de nombreux migrants.
À ce jour, l’opération a permis d’interpeller 453 individus, parmi lesquels des candidats à l’émigration clandestine et des membres de réseaux de passeurs. Parmi eux, 239 sont des citoyens sénégalais, tandis que les autres proviennent de divers pays de la sous-région, dont 145 Guinéens, 32 Gambiens, 17 Maliens, 7 Bissau-Guinéens, 6 Ivoiriens, 3 Nigériens, 2 Comoriens, 1 Mauritanien, et 1 Congolais.
Cette opération est un signe fort de l’engagement des autorités sénégalaises à lutter contre ce phénomène qui coûte chaque année la vie à de nombreux jeunes Africains tentant de rejoindre l’Europe par des voies illégales. Les forces de sécurité restent mobilisées pour prévenir les départs clandestins et démanteler les réseaux de passeurs qui mettent en danger la vie de ces migrants.
En parallèle, des actions de sensibilisation et d’information sont également menées pour dissuader les jeunes de s’engager dans ces voyages périlleux. Les autorités rappellent l’importance de la coopération régionale pour endiguer ce fléau et soulignent leur détermination à protéger les vies humaines tout en sécurisant les frontières du pays.
Opération décisive contre l’Émigration Clandestine : 61 Arrestations réalisées
Dans une réponse ferme aux activités d’émigration clandestine qui continuent de préoccuper le Sénégal et la région, la gendarmerie nationale du Sénégal a mené une série d’opérations réussies, aboutissant à l’arrestation de 61 individus impliqués dans ces réseaux. Ces interventions se sont déroulées durant la nuit du 20 au 21 avril, touchant plusieurs localités clés dont Dakar, Mbour, et Fatick.
Sous les directives du Haut Commandant, le général Moussa Fall, et coordonnées par le lieutenant-colonel Ibrahima Ndiaye, chef de la Division de communication, ces opérations ont mobilisé les brigades territoriales de Ouakam, Yenne, et Fimela. Elles ont permis de mettre la main sur trois convoyeurs, un recruteur international, et une diversité de candidats à l’émigration, dont 26 Ghanéens, huit Guinéens, deux Maliens, et un Burkinabé.
Les gendarmes ont également saisi du matériel crucial pour l’émigration clandestine, incluant un moteur hors-bord de 40 CV, 1 820 litres de carburant et deux pirogues. Ces saisies représentent un coup significatif porté aux opérations logistiques des réseaux d’émigration clandestine, qui utilisent ces équipements pour organiser des traversées périlleuses vers d’autres continents.
Cette opération est le résultat de la stratégie renforcée de surveillance et de renseignement mise en œuvre par les forces de sécurité sénégalaises. Elle souligne l’engagement du gouvernement à combattre ce phénomène qui non seulement menace la sécurité nationale mais expose également les individus impliqués à des risques majeurs. L’émigration clandestine est souvent orchestrée par des réseaux criminels qui exploitent la vulnérabilité des personnes en quête de meilleures conditions de vie.
La réussite de cette opération a également été saluée par des communautés locales et des organisations internationales qui soutiennent les efforts du Sénégal dans la lutte contre l’émigration illégale. En outre, elle met en lumière l’importance de la coopération internationale dans la lutte contre les migrations irrégulières, soulignant le besoin d’actions coordonnées entre les différents pays affectés par ce défi.
Les individus arrêtés sont actuellement sous enquête, ce qui pourrait mener à d’autres développements dans la lutte contre les réseaux d’émigration clandestine. Les autorités sénégalaises continuent de travailler sans relâche pour assurer que la loi soit respectée et que les personnes impliquées dans de telles activités soient traduites en justice.
Cette série d’arrestations est une victoire notable pour le Sénégal et ses efforts de sécurisation des frontières. Elle envoie un message clair aux organisateurs et participants de l’émigration clandestine que leurs activités illégales auront des conséquences sérieuses.
La Gendarmerie Nationale intensifie sa lutte contre l’Émigration Clandestine : interpellation de 23 individus à Mballing
La Gendarmerie nationale du Sénégal a lancé une offensive majeure contre l’émigration clandestine, en réponse à un fléau qui touche de nombreux jeunes désireux de rejoindre clandestinement d’autres pays. Sous les directives de son Haut Commandant, l’institution a déployé des dispositifs de surveillance renforcés le long du littoral, dans le but de prévenir les départs illégaux et de dissuader les réseaux de passeurs opérant dans la région.
Cette initiative a récemment porté ses fruits à Mballing, où les éléments de la brigade de proximité de Nianing ont mené une opération couronnée de succès. Au total, 23 individus ont été interpellés, parmi lesquels figuraient 22 ressortissants gambiens et un sénégalais. Parmi ces personnes, un convoyeur et un organisateur ont été identifiés, impliqués dans l’organisation de voyages clandestins et percevant entre 400 000 et 500 000 francs CFA par client.
Cette interpellation soulève des questions cruciales sur les rouages complexes de l’émigration clandestine et met en lumière les risques considérables auxquels sont exposés ceux qui tentent de franchir les frontières de manière irrégulière. En outre, elle révèle l’ampleur des réseaux de passeurs opérant dans la région et la nécessité d’une coopération internationale renforcée pour lutter efficacement contre ce phénomène.
Le lieutenant-colonel Ibrahima Ndiaye, porte-parole de la Gendarmerie nationale, a salué l’engagement et la coopération des populations locales dans cette lutte contre l’émigration clandestine. Il a souligné l’importance de la collaboration entre les forces de sécurité et la communauté pour prévenir les départs illégaux et protéger les citoyens contre les dangers associés à ce phénomène.
En conclusion, cette opération réussie témoigne de la détermination de la Gendarmerie nationale à faire face au défi de l’émigration clandestine et à protéger la sécurité et l’intégrité des citoyens sénégalais. Elle souligne également l’importance de la vigilance continue et de la coopération entre les autorités et la société civile pour prévenir ce fléau et assurer la stabilité de la région.
L’Affaire Nicaragua : Le défi de l’Émigration Clandestine pour le nouveau Régime
Depuis plusieurs mois, des milliers de Sénégalais se lancent dans une quête effrénée vers les États-Unis, dans ce que l’on appelle l’affaire Nicaragua ». Ce phénomène prend une ampleur alarmante, nécessitant une attention urgente de la part des autorités nouvellement installées au Sénégal.
Selon un article d’Africa Intelligence, les autorités américaines ont récemment organisé plusieurs rapatriements vers Dakar, avec jusqu’à cinq vols de Boeing transportant entre 50 et 150 ressortissants sénégalais. Ces individus ne possèdent pas les autorisations légales nécessaires pour résider aux États-Unis. De plus, ces rapatriements privilégient des itinéraires avec des escales dans d’autres pays africains également touchés par ce phénomène, tels que la Mauritanie, la Guinée et l’Angola.
En septembre 2023, un premier vol de « relocalisation » avait suscité des critiques à l’égard du gouvernement précédent, accusé de ne pas apporter une assistance suffisante à ses ressortissants. Plus de 20 000 arrestations de Sénégalais avaient été enregistrées en seulement six mois.
Face à cette situation préoccupante, quelles sont les mesures envisagées par le nouveau régime sénégalais ? Le président actuel a exprimé sa volonté de réduire l’émigration clandestine en offrant de meilleures perspectives économiques à la population. Les autorités américaines observent de près l’évolution de la situation, attendant une réaction des nouvelles autorités sénégalaises.
Dans ce contexte, des rebondissements sont à prévoir, alors que le gouvernement sénégalais cherche à faire face à ce défi croissant de l’émigration clandestine vers les États-Unis.
Émigration clandestine : 53 candidats interpellés entre Mboro et Nianing
La lutte contre l’émigration clandestine prend une nouvelle dimension avec l’interpellation de 53 candidats à l’émigration irrégulière, par la légion de gendarmerie de Thiès, sous le commandement du lieutenant-colonel Alioune Diop. Parmi eux, on compte 12 ressortissants gambiens, deux guinéens et un malien.
Ce coup de filet, réalisé entre Mboro et Nianing, s’inscrit dans le cadre d’une offensive contre le trafic de migrants. Le lieutenant-colonel Ibrahima Ndiaye, chef de la Divcom, souligne l’importance de cette opération dans la prévention de ce fléau qui impacte particulièrement la jeunesse.
Face à cette situation, la gendarmerie nationale lance un appel à la vigilance et à la collaboration de tous, notamment en cette période électorale. Une mobilisation accrue est nécessaire pour contrer efficacement les réseaux de trafiquants qui exploitent les rêves d’une vie meilleure pour de nombreux jeunes.