Mardi dernier, Mousbila Sankara, ancien diplomate et oncle de Thomas Sankara, figure emblématique de la révolution burkinabè, a été enlevé à son domicile à Ouagadougou. Des individus se réclamant des services de renseignement sont responsables de cet acte, selon un proche de la victime qui a préféré rester anonyme. Âgé de 74 ans, Mousbila Sankara a été arrêté alors qu’il revenait de la prière matinale, et depuis lors, sa famille est sans nouvelles de lui, dénonçant fermement cet enlèvement.
Ce kidnapping survient dans un contexte de tensions politiques au Burkina Faso, où le régime militaire dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré est accusé par certains d’entraver les droits fondamentaux et la liberté d’expression. Mousbila Sankara lui-même avait exprimé des inquiétudes quant à la conduite du régime dans une lettre ouverte publiée mi-mai, appelant à préserver les acquis des travailleurs et à garantir l’espace public pour l’expression citoyenne.
Ce n’est malheureusement pas un cas isolé, plusieurs personnalités considérées comme opposantes au régime ont été victimes d’enlèvements ces derniers mois à Ouagadougou. Parmi eux, l’avocat et leader de la société civile, Guy Hervé Kam, arrêté en janvier pour « complot contre la sûreté de l’Etat », a été libéré avant d’être à nouveau enlevé et incarcéré à la prison militaire. De même, l’ex-chef de corps militaire, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, a été enlevé peu après sa remise en liberté provisoire.
Ces événements soulèvent de vives préoccupations quant à la situation des droits de l’homme et de la démocratie au Burkina Faso, et appellent à une action urgente pour garantir la sécurité et la liberté de tous les citoyens, ainsi que le respect de l’État de droit.