La grève des enseignants au Sénégal continue de susciter des tensions entre le gouvernement et les syndicats, alors que le ministère de l’Éducation nationale rappelle aux enseignants les règles encadrant l’exercice du droit de grève.
Dans un communiqué daté du 13 février 2024, le ministre de l’Éducation nationale souligne que le droit de grève est protégé par la constitution, mais qu’il doit être exercé dans le respect des lois en vigueur. Il met en garde contre toute violation des dispositions réglementaires et annonce que des sanctions disciplinaires pourraient être appliquées aux enseignants qui cessent le travail de manière non conforme aux règles établies.
Cette déclaration est interprétée comme une menace par le Syndicat Autonome des Enseignants du Moyen Secondaire (SAEMS), qui exprime sa surprise face à la position du ministre. Pour le secrétaire général du SAEMS, Barnabé Diémé, cette menace ne fait que renforcer la détermination du syndicat à défendre ses droits, affirmant que leur action est légitime et ne viole aucune loi.
Le SAEMS souligne que la stabilité du pays est indispensable pour assurer le bon fonctionnement de l’école, mais que la violation de la constitution par le gouvernement crée une instabilité préjudiciable à l’éducation. Il affirme que leur action vise à protéger la constitution et les droits des citoyens, et non à servir des intérêts politiques ou influents.
En revanche, l’Union des Enseignants du Sénégal (UES) déclare qu’elle exécutera les mots d’ordre nationaux, quelles que soient les circonstances. Mamadou Diaite, de l’UES, affirme que les directives nationales doivent être suivies scrupuleusement.
Abdoulaye Diallo du Syndicat des Enseignants Libres du Sénégal (SELS) souligne que leur organisation est apolitique mais qu’ils ont déposé un préavis de grève centré sur des revendications professionnelles. Il précise que le SELS ne cherche pas à paralyser le système éducatif, mais à défendre les droits des enseignants.
La situation reste tendue alors que les syndicats et le gouvernement continuent de s’affronter sur les questions liées aux conditions de travail et aux droits des enseignants.