Amnesty International a dévoilé aujourd’hui son rapport annuel sur la situation des droits humains à travers le monde, mettant en lumière les défis persistants rencontrés par plusieurs pays, dont le Sénégal. Depuis 2021, le Sénégal est sous le feu des critiques dans les rapports d’Amnesty International, en raison des pratiques problématiques du régime précédent.
En plus des problèmes persistants tels que la mendicité des enfants et la situation précaire des enfants des rues, le rapport souligne les atteintes répétées aux libertés fondamentales, notamment la liberté d’expression et de manifestation. Les défenseurs des droits humains pointent du doigt les nombreuses restrictions observées avant les élections présidentielles de mars 2024.
Le rapport met en lumière le nombre alarmant de décès enregistrés sans que les autorités sortantes ne montrent une volonté réelle d’enquêter sur leurs causes. Malgré les engagements pris par le gouvernement de l’ancien président Macky Sall de mener des enquêtes, peu de progrès ont été réalisés jusqu’à son départ du pouvoir. L’adoption d’une loi d’amnistie par l’Assemblée nationale en mars 2024 a suscité des inquiétudes, éliminant ainsi tout espoir de justice pour les victimes de ces décès, souvent dus à l’usage de balles réelles, au nom de la réconciliation nationale.
Les arrestations massives, justifiées par des troubles à l’ordre public, des menaces à la sécurité nationale ou encore du terrorisme, ont souvent abouti à des libérations sans procès, dans le cadre de la volonté affichée de pacification de l’espace public.
L’utilisation de milices privées a également été dénoncée par les associations de défense des droits humains. Amnesty International condamne fermement cette pratique devenue trop répandue et contre laquelle la section sénégalaise de l’organisation s’est toujours mobilisée. Les violences politiques ont également entraîné des restrictions sur l’utilisation d’internet et des coupures de signal de télévision, suscitant des critiques.
Le problème de la surpopulation carcérale demeure une préoccupation majeure pour Amnesty International, qui appelle régulièrement à des alternatives à la détention. Après la publication de ce rapport, il incombe désormais au nouveau régime dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye de garantir le respect des droits humains et des libertés des citoyens, afin de rompre avec les pratiques critiquées sous l’ancienne administration.