Lourd endettement des entreprises parapubliques au Sénégal : un enjeu économique majeur

Le secteur parapublic sénégalais est confronté à un défi financier considérable. Selon les dernières données de la Direction de la dette publique, la dette des entreprises parapubliques atteignait 1 389,6 milliards de FCFA à la fin septembre 2023. Ce chiffre, combiné à la dette de l’Administration centrale, porte la dette publique totale du pays à 15 184,7 milliards de FCFA, comparé aux 13 772,9 milliards de FCFA sans l’inclusion des entreprises parapubliques.

La Société nationale de gestion et d’exploitation du patrimoine bâti de l’État (Sogepa) suit avec une dette de 315,2 milliards de FCFA. Cette dette peut s’expliquer par les investissements dans les sphères ministérielles de Diamniadio, des infrastructures construites par des entreprises privées pour le compte de l’État.

Parmi les entités parapubliques les plus endettées, Petrosen occupe la première place avec une dette colossale de 590,4 milliards de FCFA. Cette situation est principalement due aux investissements nécessaires pour l’acquisition de participations et le financement des projets d’exploitation de pétrole et de gaz.

Senelec, la société nationale d’électricité, se place en troisième position avec une dette de 147,4 milliards de FCFA. Elle est suivie par Air Sénégal, dont la dette s’élève à 104,1 milliards de FCFA.

En dessous de la barre des 100 milliards de FCFA, on trouve le Port autonome de Dakar (PAD) avec 50 milliards de FCFA, la Société africaine de raffinage (SAR) avec 45,7 milliards de FCFA, et la Caisse des dépôts et consignations (CDC) avec 40,9 milliards de FCFA. Le Fonds d’entretien routier autonome (FERA) affiche une dette de 25,4 milliards de FCFA, tandis que l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) et le Fonds pour l’habitat social (FHS) ont des dettes respectives de 17,4 milliards de FCFA et 11 milliards de FCFA.

Certaines entreprises, bien que toujours endettées, affichent des montants inférieurs à 10 milliards de FCFA. C’est le cas de la Société nationale des eaux du Sénégal (SONES) avec 8,8 milliards de FCFA, le Fonds souverain d’investissements stratégiques (FONSIS) avec 8,1 milliards de FCFA, et la Société de gestion des infrastructures publiques (SOGIP) avec 5,4 milliards de FCFA. Les sociétés de construction, Sicap et SN-HLM, ont respectivement des dettes de 4,2 milliards de FCFA et 2,6 milliards de FCFA, tandis que la Sonacos affiche une dette de 3,5 milliards de FCFA.

La gestion de cette dette colossale pose un défi majeur pour le gouvernement sénégalais. La nécessité de réformer et de mieux gérer les finances des entreprises parapubliques devient urgente pour éviter que cette situation n’entrave davantage la croissance économique du pays. La transparence dans la gestion des fonds et une politique rigoureuse de réduction de la dette seront cruciales pour assurer la stabilité financière du Sénégal à long terme.

La situation actuelle appelle à une réflexion profonde et à des mesures audacieuses pour redresser la barre et garantir une gestion plus saine et durable des finances publiques et parapubliques.

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