Entretien téléphonique entre Bassirou Diomaye Faye et Recep Tayyip Erdogan : vers un renforcement des relations sénégalo-turques

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont eu un échange téléphonique ce samedi. Selon un communiqué de la Direction de la communication de la présidence turque, relayé par l’Agence de presse Anadolu, cette discussion a porté sur le renforcement des relations bilatérales entre les deux nations.

Au cours de l’entretien, le président Erdogan a réaffirmé l’engagement de la Turquie à consolider la coopération avec le Sénégal dans divers secteurs stratégiques. Il a souligné que des efforts sont en cours pour approfondir les liens économiques, politiques et diplomatiques entre les deux pays.

Cette volonté de renforcement de la coopération s’inscrit dans une dynamique déjà amorcée ces dernières années, avec plusieurs accords signés entre Dakar et Ankara, notamment dans les domaines des infrastructures, de l’éducation, de la défense et du commerce. La Turquie est aujourd’hui un partenaire clé du Sénégal, avec une présence économique marquée par d’importants investissements, notamment dans les projets de construction et de modernisation des infrastructures.

En marge des discussions diplomatiques, le président Erdogan a également adressé ses vœux de l’Aïd à son homologue sénégalais, à l’occasion de la fin du mois de Ramadan, témoignant ainsi de l’importance des relations fraternelles entre les deux pays.

Cet échange téléphonique entre les deux chefs d’État traduit la volonté commune de renforcer le partenariat sénégalo-turc, dans un contexte international où les alliances stratégiques jouent un rôle clé dans le développement économique et la stabilité régionale.

[Entretien] Hamidou Anne : “Pourquoi je rejoins l’APR…”

L’intellectuel et écrivain, Hamidou Anne, rejoint l’Alliance Pour La République (APR). En exclusivité pour Seneweb, l’auteur de “Panser l’Afrique qui vient” explique les raisons de ce choix.

Hamidou Anne, après avoir annoncé l’arrêt de votre chronique Traverses qui paraissait dans Le Quotidien, vous avez décidé de vous lancer en politique et d’intégrer l’Alliance Pour la République (APR). Pourquoi ?

Pendant quatre années, j’ai écrit, chaque semaine, sur le “politique”, en maniant divers sujets de notre époque sans concession. J’ai toujours aimé la politique dans sa dimension accoucheuse d’idées et de théories tout en ayant une forme de méfiance pour les manœuvres d’appareils et les querelles de chapelles.

En quatre ans, j’ai vu le monde connaître des bouleversements sans précédent ; la pandémie de covid-19, la résurgence des putschs dans le Sahel, le retour de la guerre en Europe, l’attaque du 7 octobre et les massacres à Gaza, la réélection de Trump et l’amputation de la CEDEAO. J’ai vu à quel point sur un temps relativement court des chocs pouvaient surgir et reconfigurer le monde pour le pire. 

“Le Pastef est un parti d’émanation fascisante dont le projet est l’abaissement du Sénégal. Écrire ne suffit plus. Je m’engage parce que dans les grandes batailles à venir, je ne peux pas me dérober, je ne peux pas rester à l’écart ; je dois être au front, par les idées et sur le terrain.”

Au Sénégal, j’ai été choqué par les événements de mars 2021 qui, sur la base de l’irresponsabilité d’un homme, ont embrasé notre pays et causé la mort d’enfants. J’ai vu des universitaires multiplier les pétitions pour soutenir un homme malgré ses mensonges, ses appels à l’insurrection et ses outrances antirépublicaines et ne pas oser écrire la moindre ligne sur l’incendie de l’université, espace de fécondation de la pensée et accessoirement leur lieu de travail. J’ai été pris d’effroi en observant notre pays de l’intérieur, parcourant les médias et les rues le soir pour regarder l’ampleur de l’effondrement moral. J’ai écrit des livres, des centaines de textes, donné des conférences, avec toujours un seul moteur, qui est le souci de l’homme intégral.

 Je vois notre pays s’embourber dans une période de crise au sens gramscien, où tous les repères sont brouillés. Le Pastef est arrivé au pouvoir dans la foulée d’une insurrection qu’une élection est venue enrober de sa légalité mais le parti n’a rien perdu de son essence violente et autoritaire, de son ordre réactionnaire, misogyne et rétrograde. J’ai toujours eu une conscience politique, mais je n’ai jamais sauté le pas, car malgré les divergences que je pouvais avoir avec les régimes successifs, j’avais confiance en eux, parce qu’ils demeuraient, au-delà des différences, dans le cadre républicain. Or le Pastef est un parti d’émanation fascisante dont le projet est l’abaissement du Sénégal. Écrire ne suffit plus. Je m’engage parce que dans les grandes batailles à venir, je ne peux pas me dérober, je ne peux pas rester à l’écart ; je dois être au front, par les idées et sur le terrain.

Quel sera votre rôle dans le parti ?

Je tiens d’abord à préciser que le Président Macky Sall n’est pas venu vers moi, nos volontés se sont rencontrées. Dans la démarche visant à inscrire mon action au sein d’un collectif pour plus d’efficacité, il m’a ouvert un chemin vers nos convergences républicaines. J’adhère à l’APR pour y poursuivre mon engagement pour la république, car le rôle d’intellectuel vigie ne suffit plus face à la nature et à l’ampleur des fractures nationales et des dangers qui guettent notre commun vouloir de vie commune. J’ai décidé d’aller en politique avec une ambition et une volonté qui jamais ne se départissent de l’humilité de celui qui vient contribuer au débat public pour défendre des principes de démocratie, de justice, de liberté. Le degré le plus élevé dans un parti est celui de militant, qui sait s’oublier au nom du collectif, et pour quelque chose qui le dépasse et le surpasse. Je l’appelle la patrie républicaine. Je ne revendique rien d’autre que le droit de servir, dans une alliance entre la pensée et la pratique militante. Mon ambition est d’être en surplomb et au cœur de la mêlée.

“J’ai rencontré le Président Sall la première fois en 2010 ; nous nous sommes revus douze ans plus tard et avons eu une longue conversation empreinte de sincérité et de fraternité. J’affectionne l’homme et estime l’homme d’État, c’est donc avec fierté que je marche désormais à ses côtés au service de notre pays qu’il a servi et pour lequel il a encore tant à donner”

Vous revendiquez votre appartenance à la gauche. L’APR, qui n’a pas de boussole idéologique, est-elle le meilleur cadre pour mettre en pratique vos idées ? 

C’est une question à laquelle je m’attendais car elle est légitime. Je n’ai jamais fait mystère de mon appartenance à la gauche républicaine. L’adjectif républicain est ici très important, car sans la res publica, notre maison commune, il est impossible de penser et d’agir pour les nôtres, celles et ceux qui sont en droit d’attendre que la politique change leur vie. La gauche ne m’a pas choisi, j’ai fait le choix d’aller vers elle car elle est l’estuaire de toutes mes aspirations pour une société libre, juste et équitable. L’APR, comme le rappelle si souvent mon ami Seydou Gueye, qui vient lui-même de la social-démocratie, est un parti-creuset, une alliance avec des personnalités issues de tous les horizons du champ républicain pour, en 2008, faire face. Je côtoierai dans le parti des Sénégalais dont l’ambition est de préserver notre modèle républicain, démocratique, laïque et social. Sur un plan plus personnel, j’ai reçu de nombreux appels à rejoindre l’APR alors que le parti était au pouvoir, j’ai toujours refusé d’y donner suite car ma place était alors dans le champ des idées et non dans la confrontation politique partisane. 

Enfin, au moment où les gens pensent que tout doit s’étaler sur la place publique, je refuse de céder à la tentation de la mise en scène. La politique, c’est une profonde aspiration à la dignité de soi-même et des autres. J’ai rencontré le Président Sall la première fois en 2010 ; nous nous sommes revus douze ans plus tard et avons eu une longue conversation empreinte de sincérité et de fraternité. J’affectionne l’homme et estime l’homme d’État, c’est donc avec fierté que je marche désormais à ses côtés au service de notre pays qu’il a servi et pour lequel il a encore tant à donner. 

“L’APR,malgré les critiques que j’ai eu à formuler à son endroit, a été le vaisseau-amiral de la coalition ayant sorti notre pays du cercle des pays les moins avancés. Le parti n’a non plus jamais fait alliance avec le Pastef, et ceci est un critère fondamental”

Aurez-vous toute votre place au sein de cette formation ? 

Je n’attends pas à ce qu’on me fasse une place, je suis venu acheter une carte comme tout le monde, en militant simple, exigeant mais discipliné. C’est à moi de convaincre par ma hardiesse militante que le parti, ses militants et ses instances peuvent compter sur moi. Il y a des gens qui après avoir occupé de grandes responsabilités dans le parti et dans l’État, ont choisi le déshonneur de la transhumance ou le confort du silence, c’est leur choix. Je pense que l’APR, malgré les critiques que j’ai eu à formuler à son endroit, a été le vaisseau-amiral de la coalition ayant sorti notre pays du cercle des pays les moins avancés. Le parti n’a non plus jamais fait alliance avec le Pastef, et ceci est un critère fondamental, car pour moi un républicain qui s’allie à des fascistes se déshonore et souille le drapeau de la république. En politique, je continuerai naturellement à écrire, mais j’irai partout pour porter la parole d’une contre-insurrection républicaine et citoyenne, afin de faire du régime Pastef une parenthèse hideuse au Sénégal. Quand la confusion et le bruit règnent, les lignes se brouillent et la raison se terre un temps. Mais il y a toujours une fêlure dans l’édifice pour, à partir de fragments, mener une bataille culturelle dont l’issue est la restauration de la patrie républicaine et l’avènement du progrès économique et social. 

“L’accusation grotesque de maquillage des comptes publics  met en danger la souveraineté nationale et entame le crédit de notre administration saluée partout pour sa compétence et sa rigueur”

Après avoir perdu le pouvoir, le PS et le PDS ont eu du mal à revenir. L’APR également est mal partie, avec les défections de nombreux leaders. Par ailleurs l’image de l’APR est très écornée avec les scandales qui éclaboussent certains de ses membres et les accusations de maquillage des comptes.   La cause n’est-elle pas perdue d’avance ?

Après chaque alternance, certains font le choix de migrer vers des prairies plus fleuries. On ne peut pas empêcher un homme de faire le choix du déshonneur. Le temps fera son œuvre. Je rejoins l’APR avec un regard lucide et un devoir d’inventaire. Je ne saurais avoir la prétention d’assumer un bilan dont je ne suis pas comptable. Mais le parti n’a pas à raser les murs eu égard à son action transformatrice en termes d’économie, d’inclusion sociale et de positionnement du Sénégal sur la scène diplomatique internationale. Une cause n’est jamais perdue d’avance, car seules sont perdues d’avance les batailles qu’on ne livre pas.

Je m’arrête un instant sur cette accusation grotesque de maquillage des comptes publics, qui met en danger la souveraineté nationale et entame le crédit de notre administration saluée partout pour sa compétence et sa rigueur. De plus, les performances économiques et sociales du Sénégal sont régulièrement attestées par les institutions internationales. L’auteur de ces propos n’a ni amour-propre, ni amour de son pays. Car même des dirigeants de pays au bord de l’affaissement n’ont jamais posé un acte aussi grave et irresponsable. Mais que voulez-vous, le propre des ignorants c’est d’être audacieux. 

Vous l’avez évoqué tantôt, Macky Sall est le leader historique de ce parti.  IL en est encore le Président, mais est actuellement hors du Sénégal, et n’est pas revenu depuis la fin de son mandat. Est-il encore d’après vous l’homme providentiel pour votre parti ?

Macky Sall a sacrifié à une tradition républicaine sénégalaise, qui est celle de prendre du champ pour ne pas gêner son successeur. La république, au-delà des textes, ce sont des coutumes d’élégance qui doivent être préservées ; elles sont aussi à l’origine de l’exception sénégalaise. Il est le Président du parti et sa figure morale consensuelle. Il est un homme politique si par politique l’on entend un attachement viscéral à son pays et son continent. Nos discussions depuis qu’il a quitté le pouvoir se limitent essentiellement à des questions économiques et internationales, qui sont pour lui deux passions. 

“En moins d’un an, le bilan de PASTEF c’est une moins-value de 839 milliards sur les recettes et une hausse des dépenses de prestige. Pour des gens qui se disaient architectes de l’orthodoxie, en 10 mois, le déficit budgétaire a explosé, passant de 840,2 milliards de FCFA à 2 362,2 milliards de FCFA.”

Vous avez été très critique contre PASTEF du temps où ce parti était dans l’opposition et avez mené avec constance le combat contre leur idéologie. Comment jugez-vous leurs premiers mois au pouvoir ?

Le Pastef est fidèle à son ADN de parti fascisant, qui promeut la violence verbale et physique et refuse le débat démocratique. Les arrestations arbitraires, les menaces contre les médias, l’interdiction systématique des marches, les reniements à la parole et la culture de la vulgarité sont érigés en norme de gouvernance. Depuis le 2 avril, deux événements me semblent utiles à pointer pour montrer la nature du régime et sa dangerosité. Il y a d’abord, cette confusion des rôles au sommet de l’État, qui fait désormais que mêmes les enfants savent en dépit des textes où se situent le centre d’impulsion du pouvoir. Le refus de sacrifier à la DPG en violation de la Constitution, les attaques de responsables publics sur des décrets de nomination, les péripéties ayant conduit à la dissolution sont à mettre dans ce cadre. 

Au plan économique, le pays est dans un état de tension extrême lié à une confiance rompue avec les partenaires depuis l’annonce du maquillage supposé des comptes, un matraquage fiscal sans précédent, des atermoiements sur le franc CFA et une suspicion constante sur les entrepreneurs, notamment du BTP, freinant ainsi l’investissement privé. En moins d’un an, leur bilan c’est une moins-value de 839 milliards sur les recettes et une hausse des dépenses de prestige. Pour des gens qui se disaient architectes de l’orthodoxie, en 10 mois, le déficit budgétaire a explosé, passant de 840,2 milliards de FCFA à 2 362,2 milliards de FCFA. 

Enfin, vous savez combien la question internationale compte pour moi. Et même sur ce sujet où le Sénégal a toujours rayonné, les postures diplomatiques très douteuses et l’incompétence au plus haut niveau nous isolent. Le Sénégal s’efface progressivement sur la scène diplomatique africaine et internationale.

“Nous avons à bâtir une opposition solide, mais de mon point de vue celle-ci ne doit pas se structurer autour des vieilles logiques électoralistes. Nous le devons aux 46% de Sénégalais qui ont refusé de voter pour la majorité actuelle et aux abstentionnistes à aller chercher”

L’opposition a du mal à exister encore face à ce parti. Comment expliquez-vous cela et avez-vous des pistes pour inverser cette tendance ? 

Il est encore trop tôt pour bâtir une force de l’opposition puissante et capable de mobiliser les masses autour d’une alternative. Les appareils vaincus doivent se compter, laisser les transhumants partir et les pressés se lasser afin de se réorganiser. Le gouvernement n’a pas encore bouclé une année d’exercice même s’il se comporte déjà comme un régime usé et fatigué et incapable d’impulser de la nouveauté du fait de son incompétence technique et de son immaturité politique. Ils sont une bande de stagiaires sans maître de stage, donc n’apprendront rien et multiplieront les excès et bévues en les mâtinant des slogans vaseux comme « rupture » et « transformation systémique ». 

Nous avons à bâtir une opposition solide, mais de mon point de vue celle-ci ne doit pas se structurer autour des vieilles logiques électoralistes. Nous le devons aux 46% de Sénégalais qui ont refusé de voter pour la majorité actuelle et aux abstentionnistes à aller chercher. Il faut un socle minimum commun constitué d’abord d’une volonté de travailler ensemble pour, dans un premier temps, faire face à l’hydre populiste et annihiler ses visées autoritaires et ensuite proposer une alternative porteuse d’espérance pour les jeunes, les femmes et celles et ceux qui vivent dans la précarité et qui sont en droit d’attendre un quotidien digne. 

“Je ne suis pas venu en politique pour des portefeuilles ou pour une richesse matérielle. J’arrive à l’APR après que ce parti a perdu le pouvoir alors que j’ai eu douze ans pour y adhérer. Je suis venu en politique pour bâtir un horizon émancipateur avec des hommes et des femmes dotés du sens de l’intérêt général et soucieux de la place du Sénégal dans l’histoire.”

Pour finir, allez-vous briguer des mandats électifs durant les prochaines années ? 

Macky Sall m’a prodigué de nombreux conseils. J’ai particulièrement retenu celui-ci : quand on fait le choix de servir son pays, on ne le fait pas par intermittence. Tout, dans ma formation comme dans mon passé récent dans l’exercice de l’État, me rappelle ce que l’expression servir son pays signifie et quelle peut être sa sacralité. Je ne suis pas venu en politique pour des portefeuilles ou pour une richesse matérielle. J’arrive à l’APR après que ce parti a perdu le pouvoir alors que j’ai eu douze ans pour y adhérer. 

Je suis venu en politique pour bâtir un horizon émancipateur avec des hommes et des femmes dotés du sens de l’intérêt général et soucieux de la place du Sénégal dans l’histoire. Je ne serai pas un intermittent du spectacle de la politique, j’y suis pour de longues années ; et durant cette belle aventure qui commence, pour le Sénégal, j’irai partout où m’appellera le devoir. 

Entretien réalisé par Adama Ndiaye

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°330 – du 23 ET 24/11/2024

🔴 DIPLOMATIE – « ENTRETIEN TRÈS RICHE ET CORDIAL AVEC POUTINE » : DIOMAYE PARLE RUSSE !
🔴 SCANDALE PRÉSUMÉ DE L’« ASER-GATE » : JEAN MICHEL SENE LIVRE SA PART DE VERITE

🔴 DÉCÈS DE L’ANCIEN CAPITAINE DU SÉNÉGAL : LA CAF SALUE LA MÉMOIRE DE LOUIS CAMARA
🔴 ÉLIMINATOIRES AFROBASKET 2025 – VICTOIRE CONTRE LE RWANDA : LE SÉNÉGAL DÉMARRE FORT !

« Entretien entre le Président Bassirou Diomaye Faye et Vladimir Poutine : renforcement du partenariat et engagement pour la paix »

J’ai eu, ce matin, un entretien très riche et très cordial avec le Président Vladimir POUTINE de la Fédération de Russie.

Nous avons fait un tour d’horizon de la longue et traditionnelle coopération d’amitié entre nos deux pays.

Nous sommes convenus d’œuvrer ensemble pour le renforcement du partenariat bilatéral, de la paix et de la stabilité au Sahel, y compris la préservation de l’espace CEDEAO, et de joindre nos efforts à ceux de la communauté internationale pour faire face aux défis mondiaux.

President Bassirou Diomaye Faye

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°300 – du 18/10/2024

🔴 ENTRETIEN – LÉGISLATIVES 2024 : KÉBA KANTÉ TIRE À BOUT PORTANT
🔴 EXPLOITATION MINIÈRE ARTISANALE : UNE ENTREPRISE CANADIENNE OFFRE UNE USINE DE TRAITEMENT D’OR AU SÉNÉGAL

🔴 SUPPOSÉE NOMINATION DE MALICK NGOM À LA TÊTE DU CNG : LE MINISTÈRE DES SPORTS DÉMENT L’INFORMATION
🔴 2e MEILLEUR DRIBBLEUR DES CHAMPIONNATS EUROPÉENS : ILIMAN NDIAYE SÉDUIT LA « PREMIER LEAGUE »

Entretien : Kéba Kanté mayoul dara wa PDS « ay guénou beuy laniou » – Fatou Sow ak Saliou Dieng…

ENTRETIEN EXCLUSIF AVEC MOUSSA KANTÉ : « Mon objectif est de représenter mon pays à la CAN et au Mondial »

En vacances actuellement, l’international sénégalais Moussa Kanté, footballeur à l’Olympique Lyonnais, a accordé une interview au Dakarois Quotidien au cours de laquelle il a abordé la question de son adaptation lors de sa première saison en France, de ses objectifs de progression vers l’équipe première de Lyon, ainsi que de ses aspirations à jouer dans des championnats renommés comme ceux d’Espagne et d’Angleterre.

Vous êtes en vacances, comment se déroulent vos journées ? 

Les vacances se passent bien, je profite de la famille et des amis, car une fois la saison commencée, je n’aurai pas beaucoup de temps pour les voir. Il faut rester en forme pour la prochaine saison.

Vous êtes aussi passionné d’élevage et d’ailleurs vous éleviez des lapins à Dakar Sacré-Cœur, votre ancien centre de formation

J’aime beaucoup les lapins, je peux dire. Quand j’étais au DSC, depuis la classe de CE1, il y avait un moment où je ne voulais plus vivre au centre. Tous mes amis étaient sortis de l’internat sauf moi. Comme j’habitais tout près, je pensais que je rentrerais chez moi et que je reviendrais au centre pour les entraînements. Quand les dirigeants m’ont demandé ce que je voulais faire, je leur ai répondu que j’élevais des lapins chez moi et que je désirais m’occuper d’eux. Ils m’ont proposé de les amener au centre. Au début, c’était juste une excuse pour sortir, mais finalement, ils ont accepté que je les ramène au centre. Je n’avais plus d’excuses et j’étais obligé de m’en occuper.

Qu’est-ce qui vous a le plus affecté dans votre carrière ?

Je dirais que c’était lorsque nous sommes allés à Linguère et que nous avons perdu 5-0. Cette défaite a été difficile à encaisser, surtout après un long trajet pour y arriver, suivi d’une panne sur la route de retour à Dakar.

Bilan de la saison 2023 / 2024 ?

C’était ma première saison en France et j’ai beaucoup appris. L’intégration s’est bien passée, Alhamdoulilah. Malgré quelques hauts et bas, la saison était satisfaisante dans l’ensemble.

Vos objectifs collectif et individuel pour la saison prochaine ?

Individuellement, mon objectif est de jouer avec l’équipe première de Lyon en Ligue 1. J’ai été titulaire indiscutable avec l’équipe réserve, mais maintenant, je vise à performer au plus haut niveau. Collectivement, Lyon vise certainement des succès après une saison avec des défis.

Comment s’est passée votre intégration dans l’équipe lyonnaise ?

L’intégration a été un peu difficile. En France, c’est différent du Sénégal où l’accueil est plus chaleureux. Il faut être patient, car les joueurs voient souvent les nouveaux comme des concurrents. Mais avec le temps, les relations s’améliorent.

Peu après la Chan, s’en est suivie la coupe d’Afrique des moins de 20 ans et vous n’étiez pas sélectionné ? Y avait-il des échanges avec Malick Daff ?

Non. Nous n’avons jamais parlé de ça. Il fait ses choix et je les respecte.

En tant que footballeur, est-ce que vous avez rencontré des difficultés depuis le début de votre carrière ? Genre des disputes avec des coéquipiers ou un entraîneur ?

Je ne crois pas que j’ai une fois eu des problèmes avec qui que ce soit. Le football, c’est ma passion. Même si j’y rencontre des difficultés, je me dis que c’est ma passion. C’est moi qui le veux et c’est moi qui veut réussir dans ce métier.

Très talentueux, mais souvent remplaçant en sélection, comment gérez-vous la concurrence dans l’équipe nationale ?

Il n’y a pas vraiment de concurrence, le coach me place souvent sur les côtés alors que je me sens plus à l’aise au milieu. C’est une question de rôle tactique.

Quelle est votre relation avec l’entraîneur de Lyon ? Avez-vous discuté d’une possible promotion en équipe première ?

Nous avons une relation professionnelle. Nous discutons souvent du travail et il me donne des conseils précieux pour m’améliorer. Nous avons évoqué la possibilité de jouer avec l’équipe première à l’avenir.

Votre contrat incluait-il spécifiquement de jouer avec l’équipe réserve ?

Je ne savais pas exactement à quoi m’attendre, mais j’ai joué des matchs amicaux avec l’équipe première pendant la saison. Cela m’a beaucoup aidé à gagner en confiance et à progresser.

Prévoyez-vous de rester à Lyon longtemps ou envisagez-vous de relever de nouveaux défis ?

Pour l’instant, je me concentre sur la saison prochaine. Après cela, je verrai quelles opportunités se présentent. J’aimerais relever de nouveaux défis dans des championnats comme l’Espagne ou l’Angleterre.

En tant que joueur polyvalent, quels aspects de votre jeu personnel cherchez-vous à améliorer ?

Je dois travailler sur ma patience et mes capacités de récupération de balles. Ce sont des aspects que je souhaite renforcer pour être plus efficace sur le terrain.

Quels sont vos objectifs pour le reste de votre carrière ?

Mon objectif est de jouer la Ligue des Champions, de représenter mon pays à la CAN et à la Coupe du Monde. Ce sont des défis qui me motivent et que je souhaite réaliser dans ma carrière.

Quel est votre passe-temps quand vous n’êtes pas sur le terrain ?

Quand il n’y a pas de match, mes occupations principales sont de jouer à la playstation et de passer du temps avec mes amis.

🛑 DIRECT Suivez votre Émission Sport Challenge avec Moussa Kanté international Sénégalais

Ndèye CAMARA

LES 100 JOURS DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, DIOMAYE : « L’heure n’est pas au bilan, nous sommes élus pour cinq ans (…) »

Papa Ibrahima Senghor, membre du Secrétariat exécutif de la coalition Diomaye Président, a accordé une interview au Dakarois Quotidien. Il a précisé que malgré les critiques, il est trop tôt pour faire un bilan des cent (100) premiers jours de la présidence Diomaye, affirmant que leur mandat est de cinq ans. Il a, mar ailleurs, mis en avant plusieurs réalisations : la réforme de la justice, la transparence financière, les mesures agricoles et la réduction des prix des denrées de première nécessité. Il a également abordé les défis économiques hérités de l’ancien régime et les efforts pour promouvoir la bonne gouvernance malgré les ressources limitées.

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Quel est aujourd’hui le bilan de la coalition Diomaye Président après trois mois à la tête du Sénégal ?

L’heure n’est pas au bilan car nous sommes élus pour cinq ans et nous venons à peine de franchir le cap des trois mois. Cependant, nous avons déjà accompli plusieurs avancements significatifs, particulièrement en matière de bonne gouvernance. Le président Diomaye a d’abord initié les assises de la justice, répondant ainsi aux fortes critiques sur son fonctionnement. Cela inclut une réorganisation complète de tous les secteurs judiciaires : administration pénitentiaire, parquet, et magistrature.

Nous avons également rendu publics les rapports des organes de contrôle, mettant en lumière la gestion antérieure des ressources du pays. Des mesures cruciales ont été prises pour réguler le secteur foncier, et dans l’agriculture, nous avons apporté des améliorations notables telles que l’apurement des dettes des opérateurs et une distribution équitable des engrais en collaboration avec les forces de défense et de sécurité. Nous avons aussi travaillé à réduire les prix des denrées essentielles, et explorons actuellement des solutions pour abaisser les coûts de la connexion internet. Tout ceci n’est que le commencement, notre gouvernement se concentre sur une bonne gouvernance inclusive.

Nous sommes maintenant en hivernage et certains estiment que la qualité des semences reste insatisfaisante et que la réduction des prix des denrées n’est qu’une façade. Qu’en pensez-vous ?

Il est important de se rappeler que nous avons hérité d’une situation économique extrêmement précaire. Notre déficit budgétaire s’élève à 840 milliards par trimestre. Les marges de manœuvre sont minces : nos revenus douaniers et fiscaux tournent autour de 60 à 80 milliards par mois, alors que nous devons assumer des dettes mensuelles de près de 140 milliards ainsi que des dépenses salariales de 150 milliards. La situation est complexe et nos options sont limitées. Nous continuons à dialoguer avec tous les acteurs pour explorer des moyens d’alléger cette charge. L’État a déjà consenti à une perte de 54 milliards pour baisser les prix.

Concernant la Déclaration de la Politique Générale (DPG), pourquoi cela tarde-t-il encore ?

Rien n’oblige le Premier ministre à se présenter à l’Assemblée nationale. En 2022, Guy Marius Sagna a conseillé au Premier Amadou Ba de ne pas comparaître, comme il l’avait fait avec Ousmane Sonko. Ce dernier n’a pas refusé de se rendre à l’Assemblée, mais a simplement demandé une correction du règlement intérieur. Une fois cette formalité accomplie, sa DPG pourra être achevée et présentée aux députés.

Les députés de BBY ont proposé une loi pour empêcher au Président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale. Quelle est votre opinion sur cette initiative ?

À partir de juillet, le Président aura la prérogative constitutionnelle de dissoudre l’Assemblée. BBY détient une majorité relative, mais je doute qu’ils puissent réunir les 99 députés nécessaires pour adopter cette loi, car il y a parmi eux des patriotes qui ne soutiendront pas cette démarche.

Comment percevez-vous l’opposition actuelle ?

Chaque démocratie a besoin d’une opposition. Nous avons besoin d’une opposition républicaine au Sénégal, qui engage des débats constructifs et propose des solutions. Cependant, notre opposition actuelle ne semble pas s’engager dans cette voie constructive.

Beaucoup affirment qu’il y a un manque de coordination au sein du gouvernement. Comment répondez-vous à ces critiques ?

Il y a une bonne coordination au sein du gouvernement. L’arrêté du Ministre de l’Intérieur n’était pas destiné aux maires, mais aux gouverneurs et préfets. Les maires qui en ont profité pour agir de leur propre initiative ont simplement cherché à saboter nos efforts. Pour régler ces situations, nous devons soutenir activement les jeunes en leur offrant des financements et un encadrement adéquat.

Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Je remercie Le Dakarois Quotidien pour cette opportunité. J’appelle tous les Sénégalais à soutenir le gouvernement dans sa quête de changement et de rupture, tout en faisant preuve de patience. Les transformations nécessaires ne peuvent se réaliser du jour au lendemain.

 Le Dakarois

ENTRETIEN AVEC MOMO MBAYE DU CADIZ FC : Une trajectoire entre passion et détermination

Passé par le centre de formation dirigé par Cheikh Fall puis par Linguère en petite catégorie, ensuite à Dakar Sacré Cœur, Mamadou Mbaye, dénommé affectueusement Momo Mbaye, évoluant au Càdiz FC, en Espagne, a accordé un entretien au Dakarois Quotidien.

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Mamadou Mbaye, vous avez eu un parcours intéressant, passant par plusieurs clubs et pays avant de vous établir en Espagne avec Càdiz FC. Parlez-nous de vos débuts dans le football.

Mon aventure dans le football a commencé dès mon enfance à Linguère, où j’ai découvert ma passion pour ce sport en jouant avec mes amis. J’ai ensuite rejoint Dakar Sacré Cœur (DSC) pour affiner mes compétences et c’est là que j’ai commencé à envisager le football comme une carrière sérieuse.

Votre famille a-t-elle joué un rôle dans votre choix de devenir footballeur professionnel ?

Oui, absolument. Bien que personne dans ma famille n’ait été footballeur professionnel, le soutien de mes parents a été crucial. Mon père était initialement réticent, mais il a fini par soutenir ma décision lorsque j’ai montré ma détermination et ma passion pour le football.

Vous avez quitté le Sénégal pour rejoindre Càdiz FC en Espagne. Comment cette opportunité s’est-elle présentée ?

Après avoir été repéré lors de compétitions internationales des jeunes, j’ai été invité à faire un essai en Europe. Initialement, j’étais censé aller en Belgique, mais Càdiz m’a offert une opportunité que je ne pouvais pas refuser. J’ai donc saisi cette chance et je suis reconnaissant pour tout ce que j’ai appris et vécu depuis.

Parlez-nous de votre adaptation en Espagne. Quels ont été les défis auxquels vous avez été confronté ?

L’adaptation a été difficile au début, surtout à cause de la langue et de la culture différentes. Heureusement, mes coéquipiers et le staff de Cadiz m’ont beaucoup soutenu. Sur le terrain, le football est un langage universel, ce qui m’a beaucoup aidé.

Vous avez gravi les échelons à Càdiz, passant de l’équipe réserve à l’équipe première et montant de la Liga 2 à la Liga 1. Comment avez-vous vécu cette progression ?

C’était un rêve devenu réalité. Commencer en équipe réserve et ensuite être appelé pour rejoindre l’équipe première pendant une pré-saison décisive a été un moment crucial pour ma carrière. Jouer en Liga 1 était un grand défi mais aussi une immense fierté.

En parlant de votre avenir, êtes-vous en pourparlers pour prolonger votre contrat avec Cadiz ?

Oui, mon agent et moi sommes en discussions avec Cadiz pour prolonger mon contrat. Je suis heureux à Cadiz, mais je reste ouvert à d’autres opportunités si elles se présentent.

Vous avez également représenté le Sénégal au niveau des moins de 20 ans, étant même capitaine de l’équipe. Quels souvenirs gardez-vous de cette expérience ?

C’était un honneur immense de représenter mon pays et de porter le brassard de capitaine. Nous avons vécu des moments inoubliables ensemble, notamment lors des compétitions internationales. Ces expériences m’ont beaucoup appris et m’ont aidé à grandir en tant que joueur et en tant qu’homme.

Quels sont vos objectifs à court et à long terme dans votre carrière ?

À court terme, mon objectif principal est de trouver un club où je pourrai jouer régulièrement et continuer à progresser. À long terme, bien sûr, j’aimerais continuer à jouer au plus haut niveau possible et peut-être un jour représenter l’équipe nationale sénégalaise en équipe A.

Quel conseil donneriez-vous aux jeunes joueurs qui aspirent à une carrière professionnelle dans le football ?

Je leur dirais de croire en eux-mêmes, de travailler dur et de ne jamais abandonner, même face aux obstacles. Il est important de bien gérer l’équilibre entre le sport et les études, car une éducation solide est également précieuse.

Ndèye CAMARA

ENTRETIEN – Moussa Wagué : « C’est dans mes projets de revenir en sélection »

Moussa Wagué, a commencé sa carrière depuis tout petit à Bignona dans une école de foot. Il a  rejoint l’école de football de ASPIRE à Mbour à l’âge de 14ans où il a passé cinq ans et demi avant d’aller en Belgique pour la saison 2016 / 2017 où il a commencé sa carrière professionnelle. Rejoignant la sélection nationale en équipe A, il aparticipé à la Coupe du monde 2018 avant de s’envoler pour le FC Barcelone pour atterrir maintenant en Chypre. Dans cet entretien accordé au Dakarois Quotidien, Moussa Wagué explique qu’il désire fort revenir en sélection.

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Comment avez-vous intégré ASPIRE qui était l’un des meilleurs centre de formation ?

ASPIRE faisait des détections dans tout les localités au Sénégal et en Afrique. À l’époque j’étais à Bignona et je me suis présenté ; j’ai la chance d’être pris. On était trois personnes à représenter Bignona et puis j’ai eu la chance d’être conservé.

Qu’est-ce qui vous a motivé à devenir footballeur ?

C’est une passion depuis tout petit. On rêvait d’être un footballeur professionnel quand on voyait les autres jouer à la télé. Donc c’est tout naturel pour moi et pour les autres aussi. Et chaque gamin qui joue au foot rêve d’être professionnel un jour alors je pense que c’est naturel pour moi.

Comment avez-vous réussi à convaincre votre famille ?

Oui c’était un peu compliqué. Comme vous le savez les parents étaient très stricts pour les études. Mais comme Aspire c’était études et sport c’était beaucoup plus facile et on les a convaincus qu’on allait continuer les études.

Partagez-nous votre ressenti lors de votre premier contrat pro

C’était incroyable parce que c’était l’effort de beaucoup d’années de travail. Précisément, cinq ans et demi en formation dans les centres. Et cela signifie que tout tes efforts ont payé, tu es presque arrivé au bout de l’effort. C’était un honneur et une fierté pour moi et ma famille avec tous les sacrifices qu’on a fait donc c’était vraiment exceptionnel pour moi et mon entourage.

En Chypre depuis une année (2023 / 2024) et vous faites partie de l’équipe type. Quel bilan tirez vous de votre première saison à Anorthosis?

C’est un bilan positif pour moi. Après ma blessure c’était difficile pour moi. Quand suis je suis allé à Chypre je me suis fixé un objectif : faire une bonne saison pour retourner au devant de la scène. Donc j’ai beaucoup travaillé pour revenir et c’était un grand plaisir quand j’ai reçu le trophée donc je pense que je vais continuer encore à travailler plus dur pour retrouver mon niveau.

Absent pendant deux ans à cause de votre blessure. Est-ce que cela a joué sur votre choix de rejoindre le championnat chypriote ?

Oui c’était difficile, rester deux ans en dehors des terrains. Et il me fallait un bon temps de jeu pour retrouver le haut niveau. Alors il fallait que je rejoigne un championnat comme Chypre pour jouer plus de matches et retrouver ma forme. Je suis content pour ça ; je vais continuer à travailler. Je pense que c’est tout à fait normal. Après deux ans de blessure les équipes ont un peu de réticence pour te recruter. Donc j’ai choisi Chypre pour montrer que je suis là et que je suis toujours compétitif et que je suis prêt pour pouvoir rebondir dans les grands championnats.

Aspire à KAS Eupeun en Belgique, puis Barcelone et Nice, Paok en Grèce, ensuite Anorthosis en Chypre ? Comment s’est passé votre intégration? Surtout en Grèce et Chypre ? 

Quand je suis parti en  Belgique c’était pas facile même si ce n’était pas ma première fois en Europe. Mais c’était la première fois que je m’installe en Europe pour de bon et commencer ma vie professionnelle. Heureusement pour moi j’ai retrouvé des frères là-bas, des coéquipiers et ça a facilité un peu mon adaptation. Concernant la Grèce aussi, ce n’était pas facile. Nouvelle langue, nouveau environnement, ce n’était pas du tout facile. Mais bon, comme on parlait en anglais dans l’équipe, c’était un peu facile. Vu que je parlais déjà anglais, ce n’était pas terrible pour moi. Mais on n’ a pas le choix, on peut changer de destination à tout moment. On est des professionnel et on doit s’adapter le plus vite pour pouvoir progresser. Donc je pense que c’est dans notre mentalité et on se prépare pour ça.

Revenons sur votre passage au Fc Barcelone. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

Comme je l’avais dit, c’était surprenant pour beaucoup de Sénégalais, notamment mes supporters. Mais Barça quand ils sont venus ils ont présenté un projet pour moi, avec mon équipe aussi et je crois que c’était la meilleure option pour moi. Aussi dans le contrat je devais d’abord commencer avec l’équipe B mais je pouvais jouer en même temps avec l’équipe A. Je devais faire un an avec l’équipe A et c’est ce qui s’est passé. Je ne l’ai pas regretté. J’étais dans la bonne voie, mais avec la blessure tout a été ralenti. Ça fait partie du foot et c’est comme ça mais on va continuer à bosser dur. Il n’y a pas de regret parce que j’ai fait le choix moi-même et je l’assume. Et je pense que j’ai beaucoup travaillé pour avoir cette opportunité donc je n’ai pas de regrets.

Ça fait quoi de jouer avec les meilleurs tels Messi, Suarez et d’autres joueurs de grande renommée ?

C’est toujours un plaisir de jouer avec Messi, Suarez et les autres. Messi même avant de jouer avec lui on le voyait jouer à la télé et on l’admirait. Alors c’était un plaisir de partager avec lui le même vestiaire. Et on a appris beaucoup de choses avec lui. Tout le monde sait que c’est le meilleur joueur au monde donc c’était vraiment des moments exceptionnels pour moi et j’ai beaucoup appris durant cette période.

Alors Moussa, vous avez été absent des terrains presque deux ans. Comment avez vous vécu ce moment de votre vie ?

C’était très difficile pour moi. C’est ton travail et on t’informe que tu resteras deux ans sans jouer ce n’est pas du tout facile. Heureusement que j’avais ma famille derrière. Ils m’ont facilité la tâche. Avec leur soutient, je tenais le coup. Ils m’ont beaucoup aidé mentalement et physiquement. Mais je remercie le bon Dieu aujourd’hui j’en suis là et je continue ma passion

Quel championnat vous a le plus impressionné ?

C’est un peu difficile mais bon la Belgique c’est la où tout à commencé. J’’ai débuté là-bas, j’ai joué beaucoup de matches et je pense que c’est l’endroit qui m’a propulsé parce que c’est là-bas que j’ai commencé ma carrière et ma progression. Quand j’étais au Barcelone aussi j’étais bien. C’est un pays que j’aime bien et j’aime aussi le football espagnol. Le temps que j’ai passé avec l’équipe B, ça m’a beaucoup plu. Et je crois que c’est le championnat qui me convient le plus et que je regarde depuis même avant d’être professionnel.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans votre carrière ?

C’est en équipe nationale, le but que j’ai marqué lors du Mondial 2018. C’était un moment fort pour moi, ma famille et mes amis. Tout le monde se rappelle de ça jusqu’à présent. Marquer un but pour ton équipe, pour le maillot national  c’était un moment inoubliable. Je ne pourrai l’oublier, ni moi, ni ma famille, ni mes amis.

Vous avez participé aux J.O. 2015 et avez été demi-finaliste à la Coupe du monde avec les U20. Comment avez vous vécu votre première convocation en équipe nationale A?

C’était exceptionnel parce que c’était la première fois que le Sénégal joue une demi-finale de Coupe du monde même si c’est la petite catégorie. Alors être les premiers Sénégalais à jouer une demi-finale de Coupe du monde c’était incroyable. Et j’ai continué ma progression jusqu’à rejoindre ma première convocation avec l’équipe première. C’était vraiment top parce que chaque joueur qui joue la petite catégorie rêve de jouer avec l’équipe A ; cétait notre objectif. C’était très sympa. Toute ma famille et mes amis étaient très contents. Ce sont des choses qui ne s’oublient pas et ce sont des moments très important pour nous. Aliou Cissé m’avait appelé d’abord pour me féliciter avant de me dire que je suis convoqué. Mais avant, mes agents et mes amis m’en avaient informé. C’était incroyable. Déjà on avait tous le numéro du sélectionneur et quand tu voyais son appel tu comprends ce qui t’attendais. Je ne trouvais même pas les mots et j’ai tout de suite appelé ma famille pour leur dire la bonne nouvelle. C’est des moments forts parce que tout joueur qui joue dans les championnats rêvait de porter le blouson de l’équipe. On est comme des ambassadeurs. Représenter le pays c’est quelque chose de grand. Porter le maillot du Sénégal devant ta famille, tes amis et des millions de Sénégalais c’est quelque chose de grand pour moi. Et quand on représente le pays on donne tout pour rendre fier la famille et tous les supporters.

Comment avez-vous vécu la défaite lors de la finale de la Coupe d’Afrique 2019 ?

On a tous cru en la victoire, remporter notre premier trophée continental. Mais Dieu l’a voulu ainsi. Mais ça a ouvert une grande porte à la CAN 2021. Il y avait des regrets mais aussi de l’envie qui nous a accompagné jusqu’à la finale qu’on a remporté en 2021. On a bien travaillé, on a tout donné mais ça n’a pas aboutit. Le sélectionneur n’a pas baissé les bras et les joueurs non plus. On a appris qu’il ne faut jamais lâcher dans la vie et qu’il faut toujours continuer à travailler et ce qui va arriver arrivera. Et voilà le résultat : on a eu notre premier trophée.

Parlez-nous de votre concurrence avec Lamine Gassama ?

Le football professionnel c’est toujours comme ça. Jusqu’à la retraite c’est la concurrence. Je ne dirai pas que c’était une concurrence avec Lamine Gassama parce que c’était un grand-frère et on avait tous envie de jouer. A mon arrivée dans la Tanière, j’avais très envie de jouer et j’ai travaillé trop dur pour ça. Et puis, tous les Sénégalais ont leur choix ; chacun son joueur, chacun choisis qui il préfère voir jouer. Nous on était conscient de cela et on savait aussi qu’il fallait beaucoup travailler pour gagner sa place et on a tous les deux bien travailler. Et moi j’ai fait de mon mieux pour pouvoir être titulaire dans cette équipe.

Vous avez perdu la finale 2019 et le Sénégal a remporté son premier sacre en 2022 sans Moussa Wagué, vos impressions

Je voulais être avec l’équipe puisque j’ai joué les qualifications et je me suis blessé juste après. Mais je me considérais comme si j’étais dans l’équipe. J’étais content quand ils ont remporté le trophée. C’est toujours difficile de voir ses coéquipiers jouer sans toi mais c’est la loi du foot. Ça peut arriver à tout le monde. Je suis très content pour l’équipe ; j’avais beaucoup jubiler ce jour-là.

Champion d’Afrique 2022, éliminé en huitièmes lors de la dernière CAN, qu’est-ce qui était à l’origine selon vous ?

En tant que professionnel je ne parlerai pas des détails mais il se trouve que c’est le foot. On avait fait de très bon matches de poule. Ce n’était pas prévu que le Sénégal serait éliminé par la Côte d’Ivoire mais comme je dis c’est le foot. Ils ont tout fait pour se qualifier. Et il y a avait aussi beaucoup d’erreurs d’arbitrage qui n’était pas en notre faveur. Mais, nous travaillerons beaucoup plus dur pour revenir en force à la prochaine CAN au Maroc.

Est-ce dans vos projets de revenir en sélection ?

C’est toujours un objectif de revenir avec l’équipe nationale. Je suis entrain de beaucoup travailler pour y retourne. Donc, je pense que ce n’est même pas la peine de le dire. Tout le monde veut représenter l’équipe nationale. Avec ma blessure, c’était un peu compliqué de revenir mais j’y travaille et ça me fera plaisir pour redorer le blason.

Que pensez-vous de l’intégration des jeunes joueurs dans la Tanière?

C’est quelque chose de très bien parce que ces jeunes seront l’avenir. Il y a toujours les anciens qui accueillent les jeunes et leurs montrent la voie. Il assureront la relève d’ici quelques années et ils sont entrain de bien travailler.

Votre relation avec Aliou Cissé ? Êtes-vous toujours en contact ? Parlez-vous ensemble de la sélection ?

Oui on est toujours en contact. On a une très bonne relation parce que j’étais avec lui depuis les olympiques avec les U23. Cependant, on ne parle pas de la sélection. Il a eu un équipe à gérer et moi je continue à travailler dur de mon côté pour revenir aussi vite que possible car l’envie est toujours là.

Ndeye O. Camara

Entretien avec Ndèye Astou Ndiaye : Regards sur les débuts du nouveau président et les défis à venir

Ndèye Astou Ndiaye, Maîtresse de conférences à l’UCAD et docteure en Science politique, partage son analyse des premiers pas du nouveau Président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, ainsi que des enjeux auxquels son gouvernement sera confronté. Dans une interview accordée à Seneweb, elle évoque également la représentativité des femmes dans le nouveau gouvernement.

Des Débuts Prometteurs

Selon Ndèye Astou Ndiaye, il est encore trop tôt pour évaluer pleinement le nouveau régime politique. Cependant, elle reconnaît des signes de rupture, notamment dans le discours du président, qui prône un changement systémique et une reddition des comptes. Elle souligne également la volonté affichée de faire la lumière sur des affaires sensibles, ce qui témoigne d’une certaine détermination à instaurer la justice et la transparence.

Concernant la nomination de Ousmane Sonko comme Premier ministre, Ndèye Astou Ndiaye estime que ce choix marque une différence par rapport aux duos politiques du passé, tels que Senghor et Dia. Elle souligne que Sonko et Faye partagent une vision commune de changement et une amitié de longue date, ce qui pourrait renforcer leur collaboration.

Un Gouvernement en Phase avec les Aspirations du Peuple ?

Interrogée sur la composition du nouveau gouvernement, Ndèye Astou Ndiaye reconnaît que le nombre de ministres (25) est suffisant mais déplore le faible nombre de femmes nommées. Elle estime que la représentativité des femmes aurait pu être mieux prise en compte pour refléter les aspirations exprimées par le peuple lors des élections.

Défis à Venir et Perspectives

Parmi les défis à relever, Ndèye Astou Ndiaye mentionne notamment la mise en œuvre du projet de changement promis par la coalition au pouvoir, ainsi que la nécessité de réformer l’éducation et de promouvoir le civisme. Elle estime également qu’une dissolution de l’Assemblée nationale en septembre 2024 pourrait être envisagée pour permettre à l’électorat de juger des résultats du nouveau gouvernement.

Réflexions sur le Ministère de la Femme

En ce qui concerne le ministère de la Femme, Ndèye Astou Ndiaye exprime des réserves quant à sa pertinence, soulignant que ce ministère ne valorise pas les femmes et peut être perçu comme politisé. Elle propose plutôt de privilégier la recherche et les échanges autour des droits des femmes, ainsi que la révision du code de la famille.

En conclusion, Ndèye Astou Ndiaye appelle à la vigilance et à la participation citoyenne pour garantir que les promesses de changement soient effectivement mises en œuvre et que les aspirations du peuple sénégalais soient pleinement prises en compte par le nouveau gouvernement.

Entretien avec Elgas : Réflexions sur le Pouvoir et le Système

Dans cet entretien avec le journaliste écrivain Elgas, nous avons parlé de Senghor, du nouveau Président élu Bassirou Diomaye et d”indépendance.

La victoire de Bassirou Diomaye Faye à l’élection présidentielle a été présentée au Sénégal aussi bien qu’ailleurs comme une rupture avec l’ère inaugurée par Léopold Sédar Senghor. Partagez-vous ce point de vue ?

Elgas : Cela me semble être une lecture paresseuse, facile et rapide. Elle est du reste un récit que font pro domo les dégagistes, en oubliant une donnée majeure : les ruptures sont incarnées par des pratiques sur le long-terme ; les annonces sont souvent des prophéties trahies et c’est bien là quelque chose de factuel. Un Etat, c’est d’abord une continuité institutionnelle. Toute alternance est porteuse de rupture, de nouveauté, de nouveaux horizons, certes l’illusion d’une pureté nouvelle est contraire à ce qui fait la force des administrations, leur capacité à survivre à toutes tempêtes. Attribuer un quelconque magistère presqu’éternel à Senghor, comme substance d’un système inchangé, c’est accréditer l’idée que tout était plus ou moins condamné d’avance et les dés pipés. Une nation, un pays, un Etat évoluent, souvent dans une lenteur institutionnelle imperceptible. Les marqueurs de l’ère Senghor, si jamais on devait arriver à les nommer – bicéphalisme avec Dia, centralité étatique, socialisme – ne sont pas restés structurants pendant les magistères suivants. Et si on reste dans une telle optique, c’est déresponsabiliser les gouvernants. Ce qu’on appelle système est souvent un fantasme collectif que la conquête du pouvoir cible et que son exercice réhabilite immanquablement d’où d’ailleurs le sentiment de statu quo. Bassirou Diomaye Faye a été bien élu, comme le furent avant lui Wade et Sall. Il lui reste de poser les actes d’une rupture avec les pratiques malfaisantes. Ce sont elles plus que le système, le nid des problèmes qui s’endurcissent avec le temps. Cela me paraît résolument plus pertinent que de pourchasser l’héritage de Senghor, c’est s’acharner sur l’ombre et pas la proie, préférer le confort des symboles à l’inconfort des faits.

“L’indépendance est un horizon, sans illusion d’enfermement. On ne l’acquiert pas par un vote seul, fût-il démocratique mais par une ingénierie politique”

Certains de ses partisans en commentant son élection ont déclaré : le Sénégal prend enfin son indépendance. Y a-t-il une part de réalité ?

C’est encore là la manifestation des euphories compréhensibles mais ivres et illusionnées. C’est presque nihiliste de supposer que les tous les hommes des régimes successifs, les intellectuels, les universitaires, les religieux, les artistes, les citoyens, n’ont jamais rien fait et se complaisaient dans une position d’allégeance. L’indépendance ne se proclame pas, elle se vit. Dans l’état actuel de notre économie, des flux de capitaux qui soutiennent encore l’édifice économique, d’un informel émietté qui ne donne pas de ressources majeures à l’Etat, les ambitions de souveraineté doivent répondre à un travail méthodique de longue haleine et à une habileté pour créer les conditions locales de la prospérité. Étant entendu qu’aucune autarcie, aucun isolement, aucune rupture avec le monde, et le flux des échanges, n’a jamais créé nulle part au monde, les conditions d’un essor. L’histoire regorge d’exemples de ce genre, les cités-Etats médiévales les plus développées étaient celles ouvertes au commerce du monde. Tout enclavement réduit la portée des échanges. La notion d’indépendance devrait du reste être étudiée dans sa symbolique au Sénégal, avec la notion de « surga », qui montre la prévalence d’une dépendance interne qui, inéluctablement, influe dans les consciences. L’indépendance est un horizon, sans illusion d’enfermement. On ne l’acquiert pas par un vote seul, fût-il démocratique mais par une ingénierie politique.

Le nouveau président s’est présenté dans Le Monde comme un “panafricaniste africain de gauche”. Ce qui fait un peu penser à Cheikh Anta Diop. Parmi les soutiens de M. Faye figure Dialo Diop, membre fondateur du Rassemblement National Démocratique (RND), le dernier parti politique créé par Cheikh Anta Diop. L’élection de ce nouveau président est-elle une forme de revanche de Cheikh Anta Diop sur Senghor?

Il y a bien longtemps que Cheikh Anta Diop a pris sa revanche sur Senghor. Il bénéficie d’une aura bien plus grande et il est plus cité. Mais attention également à ne pas épouser des récits tout faits. Wade comme Macky Sall ont revendiqué un ancrage panafricain, et Senghor davantage avec le FESMAN, les NEAS et il a fait de la capitale Dakar, le refuge et le havre d’un dialogue avec les Haïtiens entre autres. Il ne faut pas toujours dans une dynamique conflictuelle de segmentation du panafricanisme. Senghor est déjà condamné par le tribunal de l’histoire, mais ensevelir tout son héritage serait contre productif et bien injuste. La notion de panafricanisme de gauche est une habile trouvaille, c’est un pléonasme, parce que le panafricanisme est du côté de la justice, de la solidarité et de l’égalité. Mais très souvent, au pouvoir, il a trahi, l’exemple de Sékou Touré étant le plus emblématique des glissements où le pouvoir devient autoritaire, répressif, fermé à l’ouverture et ne gardant plus du panafricanisme comme identité vidée. La vigilance doit être de mise pour que les mots comme l’histoire ne soient pas tronqués.

“Senghor ne doit pas être l’obsession du nouveau régime, ce serait une terrible erreur. Il a reçu un plébiscite, avec une plateforme formidable pour construire, il serait mal inspiré de s’assombrir avec l’énergie sombre de la rancœur. La terre espérée de l’homme c’est l’avenir, pas farfouiller dans les tombes.”

Y a-t-il nécessité selon vous de réhabiliter Senghor et sa pensée ?

Il n’y a jamais besoin de réhabiliter un penseur. Très souvent le temps lui donne raison. J’ai écrit un long portrait de Senghor dans SenePlus qui dit ce que je pense de lui, sans admiration ni haine. Il faut toujours lire, critiquer pour éviter l’idolâtrie : carence pathologique de la pensée.

Senghor est présenté ou caricaturé comme le symbole de la soumission à la France ou jugé trop universel. La nouvelle ère qui s’ouvre sera-t-elle synonyme de repli identitaire comme certains le craignent ou plutôt de rééquilibrage ?

Je n’ai aucun catastrophisme avec le régime qui arrive. Je lui souhaite de réussir, tout en étant conscient que cela sera dur au vu des attentes. Je ne crains ni repli, ni racornissement de notre identité. Il serait bien vain de nier que Senghor avait des relations énamourées avec la France et que cela a influé dans sa gouvernance. Tout comme il faut se garder de condamnation définitive, il faut se garder de promettre l’échec au nouveau régime. Senghor ne doit pas être l’obsession du nouveau régime, ce serait une terrible erreur. Il a reçu un plébiscite, avec une plateforme formidable pour construire, il serait mal inspiré de s’assombrir avec l’énergie sombre de la rancœur. La terre espérée de l’homme c’est l’avenir, pas farfouiller dans les tombes.

Enfin, votre dernier essai s’intitulait « Les Bons Ressentiments ». Ces bons ressentiments ont-ils été palpables dans la séquence politique que nous venons de vivre ?

Je ne parlerai pas de bons ressentiments. Tout est prématuré pour l’instant pour statuer. Je parlerai de révolutions conservatrices. C’est ce qui a cours partout sur le globe. La défiance contre des élites, et le retour souhaité à des valeurs anciennes. C’est un bouleversement tant le conservatisme a toujours été populaire avec un État qui osait l’impopularité d’aller à rebours. Ce qui change c’est que le conservatisme est porté par l’Etat qui devient une caisse de résonance et pas de régulation de la foule. Beaucoup s’en réjouissent. J’ai plein de doute, pour dire le moins.

Entretien réalisé par Adama NDIAYE – Photo : Sophie Perrin Camurasi

Entretien téléphonique entre Antony Blinken et Bassirou Diomaye Faye : Renforcement des relations entre les États-Unis et le Sénégal

À la veille de l’investiture de Bassirou Diomaye Faye en tant que nouveau président du Sénégal, un entretien téléphonique significatif a eu lieu entre le secrétaire d’État américain, Antony J. Blinken, et le président élu. Cette conversation revêt une importance particulière, mettant en lumière les relations entre les États-Unis et le Sénégal, ainsi que les engagements mutuels en matière de coopération et de partenariat.

Selon un communiqué officiel du Département d’État américain, Antony Blinken a adressé ses chaleureuses félicitations à Bassirou Diomaye Faye pour sa victoire électorale, soulignant la réussite d’un processus électoral pacifique et inclusif au Sénégal. Cette reconnaissance de la part des États-Unis témoigne de l’importance accordée à la démocratie et à la stabilité politique dans la région ouest-africaine.

L’entretien a également été l’occasion pour le secrétaire Blinken de réaffirmer l’engagement des États-Unis à renforcer les liens de partenariat avec le Sénégal. Cette déclaration souligne la volonté commune des deux pays de collaborer étroitement dans divers domaines, tels que la sécurité régionale, le développement économique, la santé publique et les échanges culturels.

La conversation téléphonique entre Antony Blinken et Bassirou Diomaye Faye revêt une importance stratégique à plusieurs égards. D’une part, elle marque le début d’une nouvelle ère de coopération entre les États-Unis et le Sénégal sous la direction du nouveau président. D’autre part, elle souligne l’engagement continu des États-Unis envers la région ouest-africaine et leur volonté de soutenir les initiatives visant à promouvoir la paix, la prospérité et le développement durable.

Dans un contexte mondial marqué par des défis complexes tels que la pandémie de COVID-19, les menaces sécuritaires et les enjeux économiques, la relation entre les États-Unis et le Sénégal revêt une importance capitale. L’entretien téléphonique entre Antony Blinken et Bassirou Diomaye Faye constitue donc un signal positif de l’engagement des deux pays à travailler ensemble pour relever ces défis et à promouvoir la paix et la prospérité dans la région.

En conclusion, cet échange témoigne de l’importance des relations bilatérales entre les États-Unis et le Sénégal, ainsi que de leur volonté commune de renforcer leur partenariat dans les années à venir.

Réhabilitation de la Gare Routière de Rufisque : Entretien avec Eumeudy Sy, Pdt Gare routière de Rufisque

Dans un entretien exclusif, Eumeudy Sy, président de la gare routière de Rufisque, partage ses réflexions sur les défis initiaux et les progrès réalisés dans la gestion de cette infrastructure cruciale.

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Report de la présidentielle 2024 : L’inspecteur Cheikh Ndiaye réagit et soutient la décision du président Macky Sall

Depuis l’annonce du report des élections présidentielles du 25 février 2024 par le président de la République Macky Sall le 3 février dernier, les réactions fusent de toutes parts au Sénégal. Au milieu de ce débat houleux, l’inspecteur de l’enseignement, Cheikh Ndiaye, également responsable politique Apr à Grand Yoff, a pris la parole pour exprimer son soutien à la décision présidentielle et dénoncer les réactions jugées excessives de certains acteurs politiques et de la société civile.

Une décision nécessaire pour garantir un processus électoral crédible

Selon Cheikh Ndiaye, le report des élections présidentielles est une décision nécessaire pour garantir un processus électoral crédible, transparent et inclusif. Il affirme que le président Macky Sall a agi dans l’intérêt supérieur du pays en prenant cette décision, et il appelle tous les acteurs politiques à soutenir cette démarche pour le bien de la nation.

« L’organisation d’élections transparentes et équitables est essentielle pour la démocratie sénégalaise », déclare Ndiaye. « Le report de la présidentielle permettra de résoudre les problèmes et les tensions actuelles afin d’assurer un scrutin libre et juste. »

Critiques envers les réactions de certains acteurs politiques

L’inspecteur Ndiaye a également critiqué certaines réactions de membres de son propre parti, l’Apr, ainsi que de l’opposition. Il a notamment mentionné le cas d’Abdou Latif Coulibaly, ex-Secrétaire Général du gouvernement, qui a démissionné de son poste après 12 ans de compagnonnage avec le président Sall. Selon Ndiaye, les déclarations de Coulibaly sur sa « liberté retrouvée » sont déconcertantes et dénotent d’un manque de reconnaissance envers le président et ses réalisations.

« La loyauté envers nos dirigeants est essentielle pour assurer la stabilité politique et sociale du pays », affirme Ndiaye. « Les critiques injustifiées de certains membres de notre parti ne font que semer la division et l’instabilité. »

Dénonciation des contradictions et des revirements politiques

Par ailleurs, l’inspecteur de l’enseignement a critiqué le comportement de certains candidats recalés par le Conseil Constitutionnel, qui ont demandé à être rétablis dans leurs droits après avoir été exclus du processus électoral. Il dénonce également les déclarations contradictoires de certains politiciens et membres de la société civile, qui semblent changer d’avis selon leurs intérêts politiques du moment.

« Nous avons besoin de leaders politiques forts et cohérents, capables de défendre les intérêts du peuple sénégalais », déclare Ndiaye. « Les revirements politiques et les calculs opportunistes ne font que saper la confiance du public dans notre système politique. »

Appel à la sagesse et à la responsabilité

Concernant les accusations de corruption visant certains membres du Conseil Constitutionnel, Ndiaye estime que ces allégations justifient le report des élections présidentielles afin de permettre la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour faire toute la lumière sur cette affaire.

Cheikh Ndiaye appelle à la sagesse et à la responsabilité de tous les acteurs politiques et de la société civile. Il soutient la décision du président Macky Sall et encourage un dialogue constructif pour résoudre les problèmes et assurer la tenue d’élections transparentes et équitables le 15 décembre 2024. Pour Ndiaye, l’intérêt du Sénégal doit primer sur toute considération partisane, et il exhorte chacun à agir dans l’intérêt de la nation plutôt que pour des intérêts personnels ou politiques.

Victorine Ndeye : « Des opposants avaient prôné le report»

Pendant que beaucoup de responsables de la mouvance présidentielle se terrent dans leurs bureaux climatisés, laissant seul le Président Macky Sall subir des attaques venues de l’opposition et de la communauté internationale, Victorine Ndèye a pris son courage à deux mains pour défendre le chef de l’État, suite au report de la présidentielle. Maire de Niaguis, la ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire crie haut et fort que le locataire du Palais a pris sa décision pour l’intérêt du Sénégal et que certains responsables de l’opposition voulaient que les joutes électorales soient reportées. 

Que pensez-vous du report de la présidentielle ?

Il convient d’abord de contextualiser le décalage intervenu, qui est une initiative du groupe parlementaire Wallu. Suite à une saisine du Chef de l’État concernant un projet de loi visant à reporter la date de l’élection présidentielle, le Président Macky Sall a abrogé le décret convoquant le corps électoral le dimanche 25 février 2024. Le lundi, la loi fixant la date de l’élection au 15 décembre 2024 a été adoptée par la majorité, ce que je qualifierais de glissement du calendrier électoral plutôt que de report. Nous devons reconnaître la responsabilité du Président Macky Sall envers la République, les pouvoirs consacrés et le respect des règles démocratiques. Malgré les précédentes propositions de report émanant d’acteurs politiques, il n’a jamais pris la décision de reporter l’élection présidentielle. Dans ce cas, il s’agit d’une initiative du groupe parlementaire Wallu, adoptée à la majorité des députés. Aussi il faut avoir le courage de le dire, nous avons été confrontés à la découverte de la bi-nationalité d’une candidature qui fait l’objet d’une procédure judiciaire et des soupçons sont portés sur d’autres candidats retenus, dans ce contexte nous avions tous les ingrédients pour discréditer le processus électoral et aller vers une élection très contestable et qui sera contestée.

Que dites-vous à l’opposition en ce qui concerne l’appel au dialogue du président Macky Sall ? 

L’opposition dispose d’un cadre d’expression, tel que souhaité par le Chef de l’État, Son Excellence Macky Sall. Je les encourage à participer au dialogue afin d’éviter tout retour à un cycle de violence. Notre pays a une tradition de dialogue qui en fait une vitrine démocratique, et aucun d’entre nous ne doit sacrifier ces acquis pour des intérêts personnels. L’essentiel est la mobilisation de toute la classe politique pour garantir une élection libre et transparente, afin d’éviter toute contestation pré ou post-électorale, une issue qui semblait se dessiner si l’élection avait lieu le 25 février 2024, avec toute la suspicion qui a entouré l’exclusion d’un candidat et le filtre à travers le parrainage. Il est bon de préciser que dans cette opposition, nous comptons certains qui avaient prôné le report et même un candidat retenu l’avait clairement défendu. Mais vous savez, l’opposition nous a habitués à la girouette.

Y a-t-il actuellement fissure du bloc de BBY ? 

En tant que membre du gouvernement qui compte les différentes composantes de notre coalition, je peux affirmer qu’il n’y a pas de fissure au sein de la majorité présidentielle, comme en témoigne la présence de tous les ministres au conseil de ce mercredi. Le Benno Bokk Yakaar est solidaire de son chef et se prépare à la victoire de son candidat.

Quelle est votre réaction à propos des déclarations de Zahra Iyane Thiam et aux démissions d’Abdou Latif Coulibaly et d’Eva Marie Coll Seck ? 

Ils ont exprimé leurs opinions et en ont assumé les conséquences. Cependant, je pense qu’ils auraient pu exprimer leurs préoccupations en interne sans rompre la loyauté qui devrait nous caractériser dans notre engagement envers le Chef de l’État, Son Excellence Macky Sall. Le Président Macky Sall est un homme ouvert et attentif, dès lors je ne peux comprendre certains comportements que rien ne peut justifier.

Votre candidat Amadou Ba peut-il gagner la prochaine élection présidentielle ?

Nous sommes confiants quant aux chances du premier ministre Amadou Ba de remporter l’élection présidentielle dès le premier tour. Il bénéficie d’un bilan solide, celui de Son Excellence le Président Macky Sall, d’une vision claire, et du soutien d’une véritable machine électorale, la coalition Benno Bokk Yakaar. 

Cela fait deux ans que vous êtes à la tête de la commune de Niaguis, pouvez-vous nous parler de votre bilan ? 

Nous honorons notre contrat de mandature avec les populations en réalisant un projet à échéance soumis à leur appréciation le 23 janvier 2022. Deux ans plus tard, nous avons coché toutes les cases pour 2022 et 2023. Mieux, nous avons doublé notre budget qui a atteint le milliard en 2024, lancé des projets structurants, mis en place une administration municipale efficace, et alloué 54% de nos ressources au capital humain par des investissements dans l’éducation, la santé, et l’assistance aux personnes vulnérables. Par ailleurs, nous avons pu nous départir des problèmes liés au foncier bien que quelques individus mal intentionnés alimentent encore des débats sur le foncier dans la presse, nous traitons ces problèmes de manière inclusive, en dialoguant avec les populations et les autorités administratives. Je suis convaincue que le dialogue, dans toutes les situations, est la clé pour prévenir les crises, comme vous pouvez le constater.

On voit des appels à manifester, malgré l’appel au dialogue du président. Que dites-vous par rapport à ça ? 

Je l’ai dit tantôt, c’est de la responsabilité des auteurs des appels à manifester de choisir la voie dans laquelle ils comptent adresser ce qu’ils considèrent comme des points de divergences. Nous avons connu un cycle de violence suite à des appels à manifester avec un bus brûlé qui a coûté la vie à de pauvres innocents, des fabriques de cocktail molotov découverts, des biens privés et publics saccagés, des personnes arrêtés et des morts. Je ne pense pas que c’est vers cela que nous voulons conduire les gens. Alors il faut plus de responsabilités dans nos propos et savoir que devant toute tentative de déstabilisation de notre pays, l’État fera face et prendra ses responsabilités pour assurer la protection des biens et des personnes.

Seneweb

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