Suspension de l’internet : Les syndicats et les opérateurs télécoms critiquent l’État

Les syndicats des opérateurs de télécommunications Sonatel, Free et Expresso ont exprimé leur mécontentement face aux récentes coupures d’internet sur les données mobiles décidées par l’État. Lors d’une conférence de presse mercredi, ils ont dénoncé les préjudices subis et ont appelé le gouvernement à rétablir la connexion et à cesser ces interruptions intempestives.

« Nous appelons l’État à rétablir la connexion via les données mobiles, et à mettre fin aux coupures intempestives de ce service », ont souligné les syndicats des opérateurs télécoms Sonatel, Free et Expresso.

Ces coupures d’internet, survenues notamment les 01 juin et 31 juillet 2023, ainsi que le 05 février 2024, ont été déclenchées en réaction à des événements politico-judiciaires, notamment le report de l’élection présidentielle prévue pour le 25 février 2024. Les syndicalistes ont exposé les conséquences désastreuses de ces interruptions sur l’économie et sur la population, décidant ainsi de lancer des actions de protestation pacifiques, telles que le port de brassards et des journées de débrayage.

Ils ont également dénoncé les coupures d’internet comme une violation des droits de l’homme, de la liberté d’expression, du droit à l’information et des droits économiques. De plus, ils ont vivement critiqué le ministre de la Communication, l’accusant de ne pas prendre au sérieux les conséquences de ces interruptions et de considérer l’internet comme un simple divertissement.

« Jamais les TIC n’ont été l’arme de privation de ce qu’elles sont censées faciliter : la liberté d’expression. Le fallacieux prétexte de diffusion de messages haineux et subversifs constitue le seul argument d’un régime aux abois, tristement entré dans l’histoire des pourfendeurs jamais égalée des libertés et de la démocratie », ont-ils ajouté.

Cette déclaration des syndicats et des opérateurs télécoms met en lumière les préoccupations croissantes concernant les restrictions de l’accès à internet et souligne l’importance de protéger les droits fondamentaux des citoyens, y compris la liberté d’expression et l’accès à l’information, dans un contexte politique tendu.

Présidentielle 2024 : l’Agent judiciaire de l’État joue avec les nerfs de Sonko

Le tribunal d’instance de Dakar a ordonné, jeudi 14 décembre, la réintégration de Ousmane Sonko sur les listes électorales. Dès le lendemain, vendredi 15, la décision du juge Ousmane Racine Thione a été notifiée aux parties.

Le président de Pastef pouvait ainsi espérer pouvoir commencer à accomplir dans les délais les dernières formalités relatives à sa candidature pour la présidentielle de février prochain. Mais l’Agent judiciaire de l’État (AJE) semble décidé à jouer avec ses nerfs. Les Échos informent, en effet, que jusqu’à ce lundi 18 décembre, Yoro Moussa Diallo n’avait pas introduit le pourvoi en cassation annoncé par les avocats de l’État pour anéantir la décision du tribunal de Dakar.

Certes, l’AJE dispose de dix jours pour déposer son recours. Mais il ne semble pas pressé de le faire. Contrairement à sa précédente requête devant la Haute juridiction pour contrer la décision du magistrat Sabassy Faye. «C’est avec promptitude qu’il avait agi pour ce qui est de l’ordonnance du juge du tribunal de Ziguinchor», qui avait ordonné la réintégration de Sonko sur les listes électorales, rappelle le journal.

«Probablement, conjecture Les Échos, Yoro Moussa Diallo ne va pas se presser et va attendre le dernier jour pour le faire. Mais cela n’arrange pas du tout Ousmane Sonko. (…) L’Agent judiciaire a jusqu’au 26 décembre pour déposer son recours. (Alors) que le Conseil constitutionnel clôture le 26 décembre le dépôt des pièces pour les candidats.»

Pour protéger notre pays des horreurs de la guerre des religions : l’État doit purger le Sénégal du poison de l’intolérance. ( Par Moustapha Diakhaté )

Il faut éviter à notre pays les horreurs de la guerre des religions par la réaffirmation du caractère constitutionnel du respect de la liberté de culte.
Depuis son accession à l’indépendance, la République du Sénégal s’est portée garante, pour tous les citoyens, du respect de la liberté de conscience. C’est ainsi qu’elle prohibe toute atteinte aux libertés cultuelles.

Au Sénégal toute entrave à l’exercice d’une liberté religieuse est punie par la loi. C’est sur cette base que la justice laïque vient de condamner Monsieur Oumar Sall d’une peine de six mois avec sursis, à la suite de ses propos sur les pratiques cultuelles propres à la Tidiania.

La condamnation de Monsieur Sall par la justice est exemplaire en ce sens qu’elle participe de la protection de la liberté de culte et du vivre-ensemble sénégalais.
Les identités liées à la religion doivent être respectées par toutes et tous sur l’ensemble du territoire national pour éviter de nourrir, par la religion, la haine et la discrimination envers un groupe social.

Toutefois, et il faut le souligner avec force, le combat ne saurait être uniquement judiciaire ni l’apanage d’une confrérie. Il relève de la survie du modèle social sénégalais de tolérance religieuse.

Par conséquent, Monsieur le Président de la République et son ministre de l’Intérieur doivent prendre leurs responsabilités afin de combattre, avec la plus grande fermeté, les propos provocateurs d’individus comme Monsieur Oumar Sall.

La République doit imposer le respect de la liberté de croire ou de ne pas croire des Sénégalais. Ainsi, le discours injurieux et diffamatoire anti-soufisme, anti-confrérique ne doit être toléré sous aucune forme. La liberté de culte est un principe imprescriptible de notre Charte fondamentale.

La religion ne saurait être un champ d’affrontement identitaire. La République doit combattre le discours religieux haineux qui fragmente la communauté nationale, détruit le vivre ensemble et sape les fondements de l’unité nationale.

Pour la sécurité nationale, la cohésion nationale et la préservation de notre vivre ensemble, Monsieur Oumar Sall doit être interdit de prêches et d’enseignements religieux dans les mosquées, les daaras et les médias.

La bokoharamisation de son discours et son funeste projet de « délaïcisation » de l’État et de « déconfrérisation » de l’Islam sénégalais représentent un danger pour notre pays déjà en proie à de graves menaces intérieure et extérieure.

Face à ces périls, il ne doit y avoir le moindre laxisme ni la moindre complaisance de l’État, des partis politiques et de la société civile.

Sans trahir les valeurs et principes républicains de la neutralité confessionnelle de la République et de sa non immixtion dans les convictions religieuses des Sénégalais, l’État doit élaborer un cadre législatif suffisamment répressif pour combattre toutes les intolérances religieuses et confrériques qui sont au cœur du projet de la frange islamiste extrémiste du Sénégal.

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