Ziguinchor : Aissatou Ndiaye, coordonnatrice nationale des agropoles, satisfaite de l’état d’avancement des travaux d’infrastructures

En tournée à Ziguinchor pour évaluer l’état d’avancement de l’Agropole-Sud dans le cadre du suivi de la mise en œuvre des Agropoles du Sénégal, Aissatou Ndiaye, la nouvelle coordonnatrice nationale du Programme National de Développement des Agropoles du Sénégal (PNDAS), a exprimé sa satisfaction quant aux progrès réalisés dans les travaux d’infrastructures. Cette évaluation s’est déroulée lors de sa visite dans la zone sud, couvrant les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda.

« À Adéane, nous avons atteint un taux d’exécution de 65 %. Toutes les infrastructures sont en phase de finalisation, y compris le château d’eau, le hangar de stockage, le centre de santé, le centre d’excellence, les parkings et les chambres froides. La voirie intérieure est bien avancée, avec une bonne prise en charge de l’assainissement. À Kolda, où les travaux ont débuté en avril, le rythme est satisfaisant. Nous sommes à 40 % de taux d’exécution physique. Le hangar de stockage, l’atelier mécanique, le bâtiment administratif et l’infirmerie de la plateforme agro-industrielle sont en cours de finalisation », a-t-elle déclaré.

Ces propos ont été tenus au terme d’une tournée dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda pour évaluer l’état d’avancement des chantiers et des programmes du projet Agropole-Sud, en compagnie du coordonnateur de l’Agropole-Sud, Ousseynou Konaté.

Aissatou Ndiaye a expliqué que le PNDAS a œuvré pour remobiliser les entreprises après la pause liée aux pluies, dans le but de finaliser rapidement toutes les infrastructures. Elle a précisé que « les agropoles constituent une priorité pour l’État du Sénégal, comme en témoigne la place qu’elles occupent dans les pôles de développement économique ».

Elle a également souligné que le projet Agropole-Sud contribue considérablement à l’amélioration des rendements des producteurs grâce à la distribution d’environ 87 tonnes de semences certifiées, 1 340 tonnes d’engrais et plus de 504 000 plants fruitiers.

Lors de sa visite à Ziguinchor, la coordonnatrice a visité des entreprises spécialisées dans la transformation des produits agricoles et des parcelles de production de mangues et d’anacardes, ainsi que des parcelles de production situées à Goudomp, dans la région de Sédhiou. À Kolda, elle s’est rendue dans les villages de Kankiling et de Manoto Sakho pour inspecter des parcelles de manguiers et de maïs.

« Cette visite a été l’occasion de rencontrer et d’échanger avec les parties prenantes du projet et, surtout, de recueillir leurs préoccupations et attentes », a-t-elle ajouté.

Elimane Dramé, directeur général d’une unité de transformation de noix de cajou, a exprimé sa gratitude envers les responsables de l’Agropole-Sud pour le soutien apporté aux producteurs de noix de cajou. Il a indiqué que son unité dispose d’une capacité de production de 2 400 tonnes de noix de cajou, mais que depuis quatre à cinq ans, elle n’a jamais dépassé 800 tonnes, soulignant ainsi les difficultés rencontrées pour approvisionner l’usine en matière première.

Kaolack : le SYNAPES-SS invite le Directeur du CROUSS- SS à faire l’état des lieux.

Jean Birane Nging, le nouveau directeur du Centre régional des œuvres universitaires et sociales du Sine-Saloum (CROUSS-SS), doit faire la lumière sur la gestion antérieure à sa nomination, ont exhorté les responsables du Syndicat national des personnels de l’enseignement supérieur du Sénégal (SYNAPES, section CROUSS-SS). Selon l’Agence de Presse sénégalaise ( APS),

‘’(…) nous l’exhortons à revenir sur la gestion antérieure du CROUSS’’, a notamment déclaré leur secrétaire général, Tidiane Cissokho dit ”Cisko”. Jean Birane Nging a été installé dans ses fonctions de nouveau directeur du CROUSS-SS le 22 juillet dernier en remplacement du Professeur Ousseynou Diop. Plus de deux mois après qu’il a pris les rênes de cette structure, le Syndicat national des personnels de l’enseignement supérieur du Sénégal dit vouloir que lumière soit faite sur la gestion antérieure à son arrivée.

‘’Nous avons besoin d’avoir des éléments d’information par rapport à cette gestion antérieure à sa nomination et de savoir sa feuille de route, afin que nous puissions nous engager, en tant qu’organisation syndicale, à militer dans ce sens pour l’émergence du CROUSS et de ses agents’’, a lancé Tidiane Cissokho. Il s’exprimait, vendredi, lors d’une rencontre avec la presse. Cette rencontre était destinée à faire le point sur la situation prévalant à l’université du Sine-Saloum El Hadji Ibrahima Niass (USSEIN), en particulier au CROUSS.

‘’Nous signalons au directeur du CROUSS que nous l’avons à l’œil, parce que toutes les pratiques qui existaient ici, avec l’avènement du SYNAPES-CROUSS, doivent être de mauvais souvenirs’’, a averti M. Cissokho.  » Notre syndicat, comme toute organisation syndicale digne de ce nom, a pour mission d’évoluer sur deux piliers : le maintien, la préservation des emplois, parce que c’est très sacré, et la défense des intérêts moraux et matériels des personnels’’, a-t-il rappelé.

Durant son face-à-face avec les journalistes, M. Cissokho est revenu sur la genèse de cette organisation syndicale portée sur les fonts baptismaux le 26 avril 2024. Les responsables du SYNAPES promettent de se ‘’battre corps et âme’’, pour que les agents du CROUSS puissent ‘’regagner leur dignité et retrouver de la considération’’ vis-à-vis de leur direction afin que cessent les difficultés dans lesquelles étaient les agents.

‘’Les agents du CROUSS ont longtemps eu des difficultés liées notamment à leurs allocations familiales qui n’ont pas été versées pour certains travailleurs, entre autres problèmes auxquelles [ils] ont toujours été confrontés’’, a déploré le syndicaliste. Il s’engage à ‘’défendre dignement et fidèlement’’ les agents du CROUSS-SS. En plus des allocations familiales, il cite également les indemnités et autres primes dont ne bénéficient pas tous les agents.

Tensions Régionales : Israël en État d’Alerte suite aux Menaces de l’Iran

Israël est actuellement en alerte maximale face à une escalade des tensions régionales après une série d’événements menaçants. La situation s’est intensifiée avec de nouvelles attaques aériennes sur Gaza et des échanges de tirs avec le Hezbollah libanais, alimentant les craintes d’un conflit régional majeur.

La crise a été déclenchée par une frappe meurtrière contre le consulat iranien à Damas le 1er avril. Cette attaque, qui a coûté la vie à deux généraux des Gardiens de la Révolution iraniens, a provoqué des menaces de représailles de la part de l’Iran. Téhéran, qui est un allié du Hamas, a accusé Israël d’être derrière cette frappe, bien qu’Israël n’ait ni confirmé ni nié son implication.

Face aux menaces iraniennes, Israël s’est dit prêt à riposter à toute attaque. « L’Iran subira les conséquences de son choix d’aggraver davantage la situation », a averti le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari. Les États-Unis, allié historique d’Israël, ont annoncé le déploiement de « moyens supplémentaires » au Moyen-Orient pour soutenir les efforts de dissuasion et protéger leurs forces dans la région.

Samedi, dans les eaux du Golfe près du détroit d’Ormuz, les Gardiens de la Révolution iraniens ont saisi un porte-conteneurs accusé d’être « lié » à Israël. Parallèlement, l’armée israélienne a poursuivi ses frappes sur Gaza, ciblant le camp de réfugiés de Nousseirat. Les dernières 24 heures ont vu la mort de 52 Palestiniens, selon le ministère de la Santé du Hamas.

La situation a également eu des répercussions internationales. Les Pays-Bas ont fermé leur ambassade en Iran et leur consulat à Erbil, en Irak. La France, l’Allemagne et les États-Unis ont déconseillé à leurs ressortissants de se rendre en Iran. De plus, la compagnie aérienne allemande Lufthansa et sa filiale autrichienne Austrian Airlines ont suspendu leurs vols vers Téhéran.

En Cisjordanie, la découverte du corps d’un jeune berger israélien porté disparu a provoqué des violences de l’armée et des colons contre les Palestiniens. Par ailleurs, le Hezbollah libanais a revendiqué des attaques aux drones et aux roquettes contre des positions militaires israéliennes à la frontière nord d’Israël, entraînant une riposte de l’artillerie israélienne dans le sud du Liban.

La région du Moyen-Orient est à nouveau le théâtre de tensions extrêmes, avec le risque d’une escalade majeure du conflit. Alors que les médiateurs internationaux tentent de trouver une solution, la situation reste volatile et imprévisible, avec des conséquences potentiellement dévastatrices pour la stabilité de la région.

Recours de l’Etat, délai, parrainages…: Et maintenant, qu’en est-il des chances de Sonko d’être candidat ?

La justice sénégalaise a décidé, ce jeudi, de la réintégration d’Ousmane Sonko sur les listes électorales, ouvrant ainsi la voie à sa candidature pour la présidentielle de février. Malgré l’étroitesse des délais, le recours de l’Etat et le problème d’interprétation des effets immédiats de cette requête devant la Cour suprême, du point de vue juridique, les chances de ce candidat, emprisonné depuis juillet, semblent rester intactes.

Suite et peut-être pas fin du long feuilleton judiciaire concernant la radiation d’Ousmane Sonko des listes électorales qui l’oppose à l’Etat du Sénégal. En effet, aussitôt après le prononcé du verdict du Tribunal d’instance hors classe de Dakar, ce jeudi 14 décembre, annulant la radiation de M.Sonko des listes électorales, les avocats de l’Etat du Sénégal ont annoncé, via Me El Hadj Diouf, un pourvoi en cassation. Ce, à moins de 15 jours avant la clôture des dépôts des dossiers de candidature en perspective de l’élection présidentielle du 25 février 2024. Les prétendants à ce scrutin ont jusqu’au 26 décembre pour déposer leur dossier devant la Cour constitutionnelle, chargée ensuite de vérifier et valider les candidatures. 
« Le recours n’est pas suspensif», précise Me Ciré Clédor Ly, avocat de M. Sonko, à sa sortie de la salle d’audience.
Il précise : “Le code électoral est très clair. : « Lorsque le juge rend sa décision, cette décision doit être immédiatement exécutée»”. Une manière de couper court aux arguments de ceux qui avancent l’hypothèse selon laquelle le maire de Ziguinchor ne peut être réintégrée qu’à la prochaine révision des listes électorales.
« Ceux qui jubilent aujourd’hui n’ont rien compris. La victoire éphémère de Ziguinchor va se reproduire. Parce qu’ils ont oublié que la Cour Suprême ne peut se contredire. Nous avons assisté à la décision d’un juge inférieur qui défie un juge supérieur », a, de son côté, annoncé Me Diouf, membre du pool d’avocats commis par l’Agent judiciaire de l’Etat (AJE).
Là aussi, un juriste contacté par Seneweb contredit l’avocat « Il ne s’agit pas ici d’une décision de défiance, mais d’un jugement des faits. Les juges des juridictions de première instance se penchent sur les faits et ceux de la Cour suprême jugent le droit, autrement dit, ils regardent si le droit a été bien dit », a tenu à préciser notre interlocuteur. D’après lui, «c’est pour cette raison que la Cour a, le 17 novembre dernier, cassé et annulé la décision du tribunal de Ziguinchor du 12 octobre avant de renvoyer l’affaire au tribunal hors classe de Dakar pour qu’elle soit rejugée, parce qu’elle considérait que M. Sonko devait être jugé à Dakar et non à Ziguinchor ».
Contourner la DGE et la CDC
Mais, l’autre obstacle qui risque de se dresser devant le maire de Ziguinchor, c’est l’interprétation des textes de la part de l’administration électorale. En effet, même si la loi organique n°2017-09 portant Cour suprême a, dans ses articles 36 et 74-2, énuméré clairement les recours qui sont suspensifs, n’ayant pas fait mention de la matière électorale, sur cette même affaire, la Direction générale des élections (DGE) avait brandi le « caractère suspensif » du recours devant la juridiction suprême contre la décision en première instance suite au jugement de Sébassy Faye de Ziguinchor favorable à Ousmane Sonko. Cela pour ne pas remettre les fiches de parrainages à ce dernier, malgré les injonctions de la Commission électorale nationale autonome (Cena) qui lui avait demandé de passer à l’acte. La suite, on la connaît. Tous les membres de cet organe, arbitre du jeu électoral, ont finalement été remplacés par le président Macky Sall.
Et en cas d’officialisation du recours annoncé par Me Diouf, il serait presque impossible qu’une audience puisse avoir lieu avant la date limite des dépôts de dossiers candidature.
C’est sans doute pour cette raison qu’Ousseynou Ly, membre du cabinet d’Ousmane Sonko, a accusé le Direction générale des élections (DGE) d’« aider l’Etat-APR dans sa stratégie de dilatoire qui consiste à vouloir gagner du temps afin que le président Sonko n’obtienne pas ses fiches de parrainage et soit forclos ». 
Toutefois, pour cet obstacle, l’expert électoral Ndiaga Sylla a dévoilé une voie de contournement. « Si la DGE (Direction générale des élections) et la CDC (Caisse des dépôts et des Consignations) persistent dans leur refus illégal, il faudra déposer la candidature en présentant une liste de parrainage sur la base du modèle de fiche officiel (sans numéro) et la quittance délivrée par la CDC ».  M. Sylla a également évoqué l’article 47 qui rend la décision du juge exécutoire. « Le délai de pourvoi en cassation ne sera pas épuisé d’ici la fin du dépôt des candidatures et l’article L.47 rend la décision du juge du tribunal de Dakar exécutoire », est-il convaincu, non sans rappeler qu’«il reviendra au Conseil constitutionnel d’apprécier dans le sens de la protection du fondamental de vote et la liberté de candidature». 
L’expert électoral soutient, enfin, que «la jurisprudence découlant de l’Avis du Conseil constitutionnel sur les erreurs de l’administration à propos de l’indisponibilité des cartes d’électeurs à la veille des élections législatives de 2017 et qui sont non imputables aux citoyens tout comme celle validant la liste de Yewwi Askan Wi de Dakar lors des dernières élections législatives de 2022 constituent des décisions pertinentes».

«Jusqu’au 26 décembre, le candidat a la possibilité de collecter des parrainages »

Sur le parrainage bouclé le 26 novembre dernier, l’expert électoral Mamadou Seck pense qu’Ousmane Sonko, réintégré, peut se rattraper. A l’en croire, le leader de l’ex-parti Pastef pourra bel et bien collecter des parrainages, en cas de réintégration sur les listes électorales. D’emblée, il précise que « la période de collecte de parrainages a démarré le 27 septembre pour deux mois. Donc, techniquement, jusqu’au 26 novembre, on a la possibilité de recueillir et de collecter des parrainages sur le terrain. Juste qu’on a séquencé à partir du 11 décembre jusqu’au 26 décembre la phase de réception des dossiers de candidature ». De son avis, cela veut dire qu’un candidat peut même, entre le 11 et le 26, aller collecter des parrainages et revenir constituer son dossier de candidature et le déposer.
« Maintenant, selon l’ordre de passage, c’est à partir de ce moment-là qu’on va faire le contrôle, mais jusqu’au 26, vous pouvez venir déposer votre dossier de candidature avec la clé et tout pour permettre à la commission de contrôle logée au niveau du Conseil constitutionnel de faire le contrôle ».
Par conséquent, expliquait Mamadou Seck sur Seneweb, « s’il arrivait une décision de la justice en faveur d’Ousmane Sonko, il peut se mettre au pas de charge, aller collecter ses parrains et constituer son dossier à déposer du 11 au 26 ». Ce qui est le cas aujourd’hui. Et le l’opposant politique peut bien bénéficier du parrainage des élus.

Amadou Bâ réaffirme la continuité de l’État malgré le contexte préélectoral

En mission à Paris pour le 5e séminaire intergouvernemental Franco-sénégalais, le Premier ministre Amadou Bâ a répondu à ses détracteurs, notamment ceux de l’opposition, qui remettent en question sa présence en France à quelques semaines des élections présidentielles.

Amadou Bâ a souligné que le contexte préélectoral ne devrait pas entraver la continuité de l’État. Dans une déclaration faite depuis la France, il a affirmé : « Le contexte préélectoral, électoral ou le contexte d’une élection ne doivent pas être des obstacles quant à la continuité de l’État. Nous travaillons pour les Sénégalais et donc, un projet qu’on a démarré, il faudra en assurer le suivi pour l’intérêt du Sénégal. »

Le Premier ministre a également exprimé sa satisfaction quant à la réunion interministérielle avec son homologue française, Elisabeth Borne. Il a souligné l’importance de la coopération franco-sénégalaise, notamment dans les domaines des infrastructures, de l’agriculture, et la préparation des jeux olympiques de la jeunesse.

Cette déclaration intervient alors que le Premier ministre et d’autres membres du gouvernement séjournent en France depuis le 7 décembre 2023 dans le cadre de la coopération entre les deux pays.

Abdou Karim Fofana : « Depuis 2022, l’Etat a mis 1600 milliards pour stabiliser les prix »

Le ministre du Commerce, de la Consommation et des PME était, ce dimanche, l’invité de l’émission « Toute la vérité » sur SEN TV. Face à Fabrice Nguéma, Abdou Karim Fofana est revenu sur de nombreux sujets relatifs à l’actualité de son ministère ou à celle de son camp politique. Morceaux choisis.

Disponibilité des produits et maitrise des prix

« Nous n’avons jamais eu un problème de disponibilité des produits contrairement à d’autres pays. Il y avait un problème d’accessibilité des produits pour les populations. Je donne un exemple : le riz brisé indien consommé par 80% des Sénégalais coûte dans les pays voisins entre 400 et 450 francs CFA le kg. Chez nous, à l’heure où je vous parle, nous sommes à 325 francs CFA le kg. Le principe, depuis les années 1990, est la liberté des prix. Au Sénégal, la loi de 2021 sur la protection du consommateur et les prix nous a permis d’avoir un panier de produits dont les prix sont sous administration. On a ainsi des produits qui sont sous le régime de l’homologation des prix : la farine, l’huile de palme raffiné en bidons de 20 litres, le sucre en poudre cristallisé en sac de 50 kg, le riz brisé ordinaire d’origine asiatique et le fer à béton. Sur tous ces produits nous avons noté une stabilité sauf sur le sucre. Toutefois le sucre n’a augmenté que de 13% alors que depuis le début de l’année sur le marché mondial il a augmenté de plus de 50%. Entre 2012 et 2020 le prix n’a jamais augmenté. Et le prix auquel il est vendu aujourd’hui à savoir 650 francs est le prix de 2012. Sur l’huile de palme on a observé une baisse, le prix est passé de 1200 francs CFA à 1000 francs CFA. On note pour certains produits qui sont sous le régime de la liberté des prix des différences dans les prix pratiqués d’un commerçant à l’autre. C’est pourquoi nous sommes en train d’étudier la possibilité de plafonner ces prix. Pour cela, il faut prendre un décret afin de les rapatrier dans le régime de l’administration des prix. »

Effets positifs des subventions

« Entre 2022 et aujourd’hui, l’Etat du Sénégal a mis plus de 1600 milliards pour stabiliser les prix. Il y a eu une période où lorsque vous achetiez un litre de gasoil l’Etat subventionnait à hauteur de 500 francs CFA pour que ça puisse être vendu à 657 francs CFA au consommateur. Dans certains pays mieux nantis que le Sénégal quand le prix du carburant augmente, l’Etat ne subventionne pas. Le Sénégal est allé jusqu’à mettre 6% du PIB dans les subventions. Autre exemple, durant toute l’année 2022, pour chaque baguette de pain acheté à 175 francs CFA, l’Etat a mis 150 francs CFA de subvention. Il en est de même pour la bonbonne de gaz qui devait revenir à 4000 francs CFA mais qui est vendu à 2800 francs CFA grâce à la subvention de 1115 francs CFA. Quel est l’Etat qui fait ça dans le monde ? L’Etat du Sénégal est celui qui subventionne le plus sa population. »

Accord avec les boulangers

« Les boulangers sont nos partenaires. Je les ai reçus, nous avons discuté. Ils ont quelquefois des revendications légitimes parce qu’il y a eu une augmentation de l’électricité avec une partie de la subvention retirée depuis janvier. Nous avons fait des études avec eux qui ont permis de voir qu’il y a un impact sur le coût de production du pain mais que l’impact n’était pas si important et que nous pouvons le juguler en réorganisant le circuit de distribution du pain. En effet, entre le boulanger et le consommateur final, il y a trop d’intermédiaires. Il y a quelquefois le boutiquier, il y a aussi le distributeur du pain qui souvent est mis en cause parce qu’il prend une commission très importante. Donc au lieu d’augmenter le prix du pain, il faut rationnaliser ce circuit de commission qui n’a pas lieu d’être. C’est la raison pour laquelle vous avez entendu les boutiquiers dire qu’on leur a interdit de vendre le pain. Non, la règlementation dit que pour vendre du pain, il faut avoir un espace dédié avec des normes sanitaires et sécuritaires. Nous n’avons pas seulement la responsabilité de stabiliser les prix, nous avons aussi celle de sécuriser le consommateur. »

Diminution du train de vie de l’Etat

« Le train de vie de l’Etat était à 12% du budget de fonctionnement de 2000 à 2012. Il est aujourd’hui à 8%. Par exemple, avant un ministre avait une ligne téléphonique de 500.000 francs CFA par mois. Le Président Macky Sall a mis fin à ça. Maintenant les ministres ont une dotation dans leur salaire pour le crédit téléphonique. Avant on dépensait 30 milliards entre l’acquisition de véhicules et l’entretien des véhicules. Aujourd’hui, les acquisitions de véhicules sont réservées à des services essentielles comme les services du contrôle économique, l’armée, la police, les services de l’agriculture. Hormis la fonction ministérielle et certaines personnalités énumérées par décret, tout le monde a une indemnité qui fait passer les dépenses concernant les véhicules de 30 milliards par an à 5 milliards annuels. »

Avancées sur la régulation des loyers

« Le problème se situe d’abord dans la disponibilité du logement. Il n’y a pas assez de logements disponibles dans les zones urbaines. C’est un problème structurel. Quand on est dans une situation où la demande en logements est supérieure à l’offre, il y a une crise, les prix augmentent. Pour les logements sociaux, il y a d’abord un problème structurel de disponibilité foncière. Maintenant le problème conjoncturel est la hausse abusive des loyers. Et il y a souvent une incompréhension entre bailleurs et locataires. En créant la CONAREL nous avons mis en place une structure de conciliation. Cela a permis de régler plus de 2000 cas depuis sa création. (…) En 2014 une étude de l’ANSD a montré que grâce à la loi sur le loyer, les loyers ont baissé. Et aujourd’hui, depuis le mois de mars, les études ont montré que les loyers sont en baisse. Maintenant il y a des contentieux, on y travaille. Ma préoccupation, c’est la confiance que les bailleurs et les locataires doivent avoir dans l’administration et qu’ils aient les réflexes d’aller vers les structures dédiées pour exposer les problèmes et que ce soit réglé de façon pacifique et efficace. »

L’enjeu Dakar pour la victoire à la présidentielle

« Il n’y a pas de guerre de leadership à Dakar. Il y a eu des échauffourées malheureuses au siège de l’APR. Des responsables de Dakar se sont mis ensemble pour collecter des parrainages. Dakar est une locomotive pour la présidentielle. Si vous améliorez votre résultat de 10 ou 15 points à Dakar vous impactez positivement le résultat national. C’est un devoir de s’investir. Ils l’ont fait et sont allés au siège pour remettre leurs parrainages. Là entre responsables, il y a eu des problèmes pour des sièges ou ce genre de choses. En réalité c’est ça mais il n’y a pas une guerre de leadership. (…) A Dakar il y a un travail à faire. La priorité c’est de mobiliser les électeurs de Benno Bokk Yakaar. On a un bon candidat, un bon programme, un bon bilan du Président de la République, ce qu’il nous faut c’est faire en sorte que nous soyons ensemble et que chacun travaille selon ses capacités. L’enjeu c’est que notre candidat gagne au premier tour et que Dakar participe massivement à cette victoire (…) Quatre millions de parrains c’est sérieux, c’est de l’ardeur militante. Le parrainage est un moment de mobilisation. Les états-majors politiques qui en ont les moyens ont le droit de mobiliser leurs militants. Cela nous permet d’aller vers les populations et d’évaluer nos forces. »

Etat de la démocratie sénégalaise

« Nous sommes dans un pays où aux dernières locales l’opposition a remporté de grandes villes. Un pays où aux législatives notre coalition et celles des oppositions réunies étaient au coude à coude en nombre de sièges. Un pays où il y a 40 radios, une vingtaine de télés, une centaine de sites d’informations. Dans un tel pays on veut parler de confiscation des libertés. (…) Le Sénégal est une démocratie, les voies et moyens pour arriver au pouvoir sont connus de tous. Me Abdoulaye Wade et le Président Macky Sall les ont empruntés. On a des lois et règlements qui s’appliquent à tous. Souvent il y a des décisions de justice défavorables à l’Etat du Sénégal. Quand nous ne sommes pas satisfaits nous épuisons les voies de recours sans appeler à casser ni attenter à quoi que ce soit. C’est ça la démocratie, c’est ça être républicain. Malheureusement cette attitude manque à certains hommes politiques. »

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