Ziguinchor : Les députés de la région à l’écoute des communautés concernant l’exploitation du zircon d’Abéné

L’exploitation du zircon d’Abéné, dans la région de Ziguinchor, est un sujet qui fait débat depuis plusieurs années. En 2004, l’État du Sénégal a accordé un permis de recherche à la société australo-chinoise Carnégi-Astron pour explorer les ressources minérales le long du littoral casamançais, de Niaffrang au Cap-Skirring, couvrant une superficie de 397 km² sur un tronçon de 75 km de la côte. Cette exploration a abouti à la découverte d’un gisement de zircon, un minerai dont l’exploitation a suscité des inquiétudes parmi la population locale, notamment en raison des possibles impacts environnementaux sur l’écosystème fragile de la région.

Malgré ces préoccupations, l’exploitation du zircon a démarré récemment, mais elle a également provoqué une division au sein des communautés locales. Certains habitants craignent que l’exploitation minière ne nuise à l’environnement, tandis que d’autres espèrent en tirer des bénéfices économiques. Dans ce contexte, une délégation de députés de la région, comprenant ceux de Ziguinchor et un représentant de Goudomp (région de Sédhiou), a entrepris une visite de terrain à Abéné, sur le site d’exploitation, pour évaluer la situation.

Le député Bacary Diedhiou a expliqué que la mission des parlementaires était de s’enquérir des conditions d’exploitation du zircon et de vérifier si les populations locales bénéficient réellement de ce projet. Selon lui, « nous avons la responsabilité en tant que députés, en particulier ceux originaires de la région, de nous assurer que les ressources naturelles de la zone profitent réellement aux communautés locales ».

Le député a précisé que la visite visait également à s’assurer que l’exploitation respectait les engagements pris par les autorités et l’entreprise en termes de transparence et de dialogue avec les populations. « Nous avons été informés qu’il y a eu des audiences publiques et des discussions avec les populations avant le démarrage de l’exploitation, et nous avons pu constater qu’elles étaient d’accord avec ce projet », a-t-il ajouté.

L’une des préoccupations majeures des députés est la gestion de l’environnement après l’exploitation minière. Bacary Diedhiou a insisté sur l’importance de garantir la réhabilitation des sols après l’extraction du zircon. « Nous avons demandé à l’entreprise de mettre en place des programmes pour restaurer la fertilité des sols après exploitation », a-t-il déclaré. Selon lui, l’entreprise doit utiliser des technologies appropriées et travailler avec des spécialistes pour éviter que les sols deviennent instables et puissent soutenir une agriculture durable après l’exploitation des minerais.

La réhabilitation des sols a été confirmée sur place, avec des efforts en cours pour garantir que l’exploitation ne laisse pas de terres infertiles. « Nous avons constaté que l’entreprise met en place des programmes de réhabilitation pour améliorer la qualité du sol après l’exploitation », a-t-il précisé.

Lors de leur visite, les députés ont également pris note des bénéfices apportés par l’exploitation du zircon à la communauté locale. Bacary Diedhiou a souligné plusieurs actions concrètes entreprises par l’entreprise pour améliorer les conditions de vie des populations. Avant même le début de l’exploitation, des infrastructures importantes ont été mises en place, notamment des pistes de production pour faciliter l’évacuation des produits agricoles qui pourrissaient faute d’infrastructures adéquates.

En matière de santé, l’entreprise a réhabilité des postes de santé et des cases de santé, et a fourni une ambulance médicalisée, ce qui facilite l’évacuation des malades vers les hôpitaux. Sur le plan énergétique, l’entreprise a installé 200 lampadaires dans la commune, et des travaux d’aménagement solaire ont été réalisés pour résoudre les problèmes d’approvisionnement en eau, avec un tarif abordable de 2000 FCFA par facture, accessible à toutes les bourses.

Les députés ont salué ces réalisations et ont encouragé l’entreprise à poursuivre ces efforts en faveur des populations locales. Toutefois, Bacary Diedhiou a insisté sur le fait que ces bénéfices doivent se traduire par des changements durables dans la vie des habitants. « Il est crucial que les populations sentent que leur quotidien s’est amélioré grâce à l’exploitation du zircon ici à Abéné », a-t-il déclaré.

Les députés ont également pris l’engagement de suivre de près l’évolution de l’exploitation minière et de continuer à plaider pour que les bénéfices de ce projet soient équitablement partagés entre l’entreprise et les communautés locales. Ils ont souligné que, bien que des progrès aient été réalisés, il reste essentiel de garantir que l’exploitation se fasse dans le respect de l’environnement et des besoins des populations.

La visite des députés à Abéné a permis de dresser un premier bilan de l’exploitation du zircon et de ses impacts sur les communautés locales. Bien que des efforts aient été faits pour répondre aux préoccupations environnementales et pour améliorer les infrastructures locales, les députés insistent sur la nécessité d’un suivi constant et de mesures continues pour garantir que les populations bénéficient réellement de ce projet. Les prochaines étapes devront se concentrer sur la réhabilitation complète des sols et sur la mise en place de programmes à long terme pour que les bénéfices de l’exploitation minière profitent durablement aux habitants de la région.

Sénégal-Mauritanie : Un partenariat exemplaire pour l’exploitation du gaz offshore

Le Sénégal et la Mauritanie ont franchi une étape historique avec l’ouverture officielle, ce jour, du premier puits de gaz naturel du projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA). Ce gisement transfrontalier, situé à cheval sur les deux pays, marque l’entrée de ces nations dans le cercle restreint des producteurs de gaz naturel, une avancée majeure pour leur développement économique.

Cette exploitation commune, fruit d’une coopération entre les deux gouvernements, ainsi que leurs compagnies nationales Petrosen (Sénégal) et la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH), a été saluée comme un modèle de co-construction dans un contexte mondial marqué par les tensions énergétiques. Le projet GTA, qui bénéficie également du soutien des compagnies internationales comme BP et Kosmos Energy, illustre une gestion partagée et harmonieuse des ressources naturelles.

Le premier mètre cube de gaz extrait du projet est prévu pour le 31 décembre 2025, symbolisant une avancée décisive dans le démarrage de la production commerciale. Les deux pays envisagent de transformer cette richesse en levier de croissance économique et sociale, notamment à travers la création d’emplois, la hausse des recettes publiques, et le renforcement des infrastructures énergétiques.

Dans ce contexte, le journaliste et leader politique sénégalais, Mamoudou Ibra Kane, a réagi sur son compte X (anciennement Twitter), en mettant en avant l’importance de la diplomatie de bon voisinage entre le Sénégal et la Mauritanie. Il a écrit :

« Exploitation commune du gaz. Le 1er m³ extrait le 31 décembre pour une entrée dans le club restreint des pays producteurs de gaz. Un bel exemple de #co_construction. Privilégier la diplomatie de bon voisinage, gage de stabilité dans un monde très agité. »

Son plaidoyer souligne la nécessité pour les deux pays de maintenir des relations bilatérales solides, en vue de garantir une exploitation harmonieuse des ressources et d’assurer la stabilité dans une sous-région parfois marquée par des tensions géopolitiques.

Avec des réserves estimées à 15 trillions de pieds cubes de gaz, le projet GTA constitue l’un des plus grands gisements de gaz naturel en Afrique de l’Ouest. Sa mise en exploitation représente une opportunité stratégique pour les deux nations, qui ambitionnent de devenir des acteurs majeurs sur le marché mondial du gaz.

Le gaz extrait servira non seulement à répondre aux besoins énergétiques locaux, mais également à alimenter les marchés internationaux, contribuant ainsi à la diversification des sources d’énergie à l’échelle mondiale.

L’ouverture de ce premier puits de gaz représente bien plus qu’un simple projet énergétique. Elle incarne une vision commune portée par deux nations qui ont su dépasser leurs frontières pour bâtir un avenir commun. Ce partenariat, qui met en avant la co-construction et la solidarité régionale, pourrait inspirer d’autres pays africains confrontés à des défis similaires.

Tensions foncières à Keur Mousseu : Affrontements entre employés et vigiles d’une exploitation agricole

La commune de Keur Mousseu, située dans le département de Thiès, a été le théâtre de violents affrontements fonciers entre les employés et les vigiles d’une exploitation agricole, alimentant ainsi les craintes d’un conflit latent qui éclate au grand jour.

Au cœur de cette escalade de tensions se trouve un différend foncier opposant un promoteur immobilier, à la tête de la Société Nouvelle Ville (SNV), et un agro-businessman, gestionnaire du projet agricole Qualité Végétale Sénégal (QVS). La querelle porte sur des hectares de terre, un enjeu crucial dans une région où l’agriculture est un pilier économique majeur.

Les travailleurs de QVS, ainsi que les habitants des communes voisines de Keur Mousseu et Diass, se sont mobilisés massivement ce vendredi matin, exprimant leur colère en bloquant temporairement l’autoroute à péage près de Kirène. Leur protestation vise à contester les prétentions d’extension de propriété du promoteur immobilier, qui pourraient empiéter sur les terres déjà attribuées à QVS.

Les tensions ont atteint un point critique lorsque le promoteur immobilier, en attente de l’arrivée des gendarmes de la Dscos, a dû se retirer précipitamment pour éviter une confrontation directe avec les travailleurs en colère. Des pneus ont été incendiés sur la chaussée, rappelant des scènes de conflit bien plus dramatiques.

Ce litige foncier, au-delà de ses implications immédiates, soulève des questions plus larges sur la gestion des ressources foncières au Sénégal. Les conflits de ce type sont malheureusement fréquents dans le pays, mettant en évidence les défis persistants en matière de gouvernance foncière et de régulation du secteur agricole.

Alors que les tensions demeurent vives à Keur Mousseu, il est impératif que les autorités locales et nationales interviennent de manière décisive pour prévenir toute escalade de la violence et pour trouver des solutions durables aux litiges fonciers qui menacent la stabilité et le développement économique de la région.

Exploitation du pétrole et du gaz : Birahime Seck encourage Woodside à renforcer sa communication avec la population de Fatick

Dans le cadre du programme USAID/TRACES, le Forum Civil a récemment organisé une formation pour les membres du Conseil de Jeunesse et des journalistes de la région de Fatick. L’objectif principal de cette initiative était d’informer et de sensibiliser la population sur la réglementation du secteur extractif, en mettant particulièrement l’accent sur l’exploitation du pétrole et du gaz.

Birahime Seck, Coordonnateur du Forum Civil, a souligné un problème majeur : le manque d’information de la population de Fatick concernant les activités de Woodside, l’entreprise chargée de l’exploitation pétrolière à Sangomar. Selon lui, les jeunes de la région ne sont pas suffisamment informés sur des aspects cruciaux tels que l’étude d’impact environnemental réalisée par l’entreprise et son plan d’investissement social.

Dans ce contexte, Birahime Seck a lancé un appel à Woodside, exhortant l’entreprise à intensifier ses efforts de communication et de dialogue avec la population locale. « Nous avons constaté un besoin urgent de communication entre Woodside et les jeunes de Fatick », a déclaré Birahime Seck. « Il est essentiel pour une entreprise s’implantant dans cette zone de discuter ouvertement avec les populations locales des éventuels impacts sociaux, environnementaux, économiques et financiers de ses activités. »

Cette invitation à une meilleure communication s’inscrit dans une tendance croissante vers la transparence et la participation communautaire dans les projets d’exploitation des ressources naturelles. En répondant à cet appel, Woodside pourrait renforcer sa relation avec les communautés locales et contribuer à un développement durable et équitable de la région de Fatick.

Il est essentiel que les entreprises opérant dans le secteur extractif adoptent une approche proactive en matière de communication et d’engagement communautaire. Une collaboration ouverte et transparente entre les entreprises et les populations locales est la clé pour garantir des avantages mutuels et durables pour toutes les parties concernées.

Exploitation illégale de l’or dans la Falémé : Les habitants de Djibeba s’opposent fermement aux Chinois

Dans un geste de défense de leurs ressources naturelles et de leur environnement, les habitants du village de Djibeba, dans le département de Bakel au Sénégal, ont pris une position résolue contre l’exploitation illégale de l’or par des entreprises chinoises dans le fleuve Falémé.

Le jeudi 28 mars dernier, les villageois de Djibeba ont mis fin aux opérations minières menées par ces entreprises chinoises, dénonçant ainsi une pratique qui menace leur écosystème et leurs moyens de subsistance. Pour ces communautés locales, protéger leur environnement est une priorité absolue, et l’exploitation de l’or dans le lit de la Falémé constitue une atteinte inacceptable à cet équilibre naturel.

En effet, au-delà de représenter une violation flagrante des réglementations environnementales en vigueur, cette exploitation minière non autorisée entraîne des conséquences désastreuses pour l’écosystème local. La dégradation de l’habitat aquatique et la contamination de l’eau figurent parmi les effets néfastes les plus alarmants de cette activité, mettant en péril la biodiversité de la région.

Un habitant de la région a exprimé sa préoccupation face à la détérioration rapide du site de la Falémé, soulignant que l’intervention des autorités compétentes est urgente et indispensable pour mettre un terme à cette exploitation illicite. Il appelle à des mesures immédiates telles que des campagnes de sensibilisation, le renforcement des patrouilles de surveillance, et des sanctions sévères à l’encontre des contrevenants, afin de restaurer l’ordre et de protéger les droits des communautés locales.

Face à cette menace persistante, les habitants de Djibeba demandent instamment à ce que des actions concrètes soient prises pour garantir la protection des ressources de la Falémé ainsi que le bien-être des populations autochtones. Ils appellent à une réponse rapide et efficace des autorités afin de mettre fin à cette exploitation illégale et préserver l’intégrité environnementale de la région pour les générations futures.

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