Compétition sur l’accès aux données du secteur extractif au Sénégal : Renforcer la transparence et la participation citoyenne

Dans le cadre de la mise en œuvre du deuxième plan de travail annuel du programme TRACES, une compétition sur l’accès aux données du secteur extractif a été organisée à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Cette initiative vise à sensibiliser et impliquer les étudiants, les universitaires, les jeunes et les femmes dans les questions cruciales de gouvernance des industries extractives au Sénégal.

Le Natural Resource Governance Institute (NRGI), en consortium avec l’ONG 3D et le Forum Civil, a lancé cette compétition dans le but de renforcer les mécanismes de transparence et de redevabilité dans les secteurs minier, pétrolier et gazier. L’objectif est d’améliorer la gestion et la distribution des revenus de ces industries pour bénéficier à tous les citoyens sénégalais.

Selon Mamadou Yero Baldé, responsable du programme de l’USAID-Traces au Sénégal, cette compétition offre aux étudiants l’opportunité d’accéder à des données et à des informations fiables. « L’accès à l’information dans le secteur extractif est crucial pour que les populations, en particulier les étudiants, puissent suivre les obligations légales et contractuelles des entreprises, ainsi que pour participer à la gouvernance de ces secteurs », a-t-il déclaré.

Le Professeur Saliou Diouf, représentant le recteur de l’UGB, a souligné l’importance de poser les bonnes questions pour obtenir les bonnes réponses concernant les ressources extractives. « Les ressources extractives sont cruciales pour le devenir du Sénégal, mais nous devons nous assurer d’avoir les bonnes informations », a-t-il affirmé.

Cette compétition s’inscrit dans une démarche visant à promouvoir la transparence et la participation citoyenne dans la gouvernance des industries extractives, permettant ainsi aux étudiants et à la société civile de jouer un rôle actif dans la gestion responsable de ces ressources.

Les Observatoires Territoriaux sur le Secteur Extractif (OTSE) alertent sur les problèmes liés à l’exploitation minière au Sénégal

Les Observatoires Territoriaux sur le Secteur Extractif (OTSE) des communes de Darou Khoudoss, Mboro et Taïba Ndiaye tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences néfastes de l’exploitation minière dans la région. Dans un contexte marqué par des préoccupations croissantes concernant la gestion des ressources extractives, les OTSE mettent en lumière plusieurs problèmes rencontrés par les populations locales et appellent à des mesures urgentes pour y remédier.

Selon les observatoires, la cohabitation entre les entreprises minières et les communautés locales pose de sérieux problèmes, notamment en ce qui concerne

Les incidents liés au transport de produits dangereux ont entraîné des déversements sur les routes traversant les communes, mettant en danger la santé et la sécurité des habitants. De plus, les fuites de gaz périodiques endommagent les plantations et les arbres fruitiers, entraînant des pertes économiques pour les agriculteurs locaux.

Les entreprises ne respectent pas leurs engagements en matière d’études périodiques sur la qualité de l’eau, du sol et de l’air, tel que prévu par les conventions minières. De plus, les dispositions de la loi sur le contenu local et les obligations environnementales ne sont pas respectées, ce qui entraîne un manque d’emploi local et des dommages environnementaux non compensés.

Les entreprises bénéficient de nombreuses exonérations fiscales et ne contribuent pas de manière équitable au développement local. De plus, les fonds destinés aux collectivités territoriales ne sont pas utilisés de manière transparente et efficace, laissant les communautés locales sans ressources pour répondre à leurs besoins prioritaires.

    Face à cette situation préoccupante, les OTSE appellent les entreprises minières à respecter leurs obligations légales et contractuelles, à indemniser équitablement les communautés affectées et à s’engager davantage dans le développement local. Ils exhortent également les autorités locales à renforcer l’intercommunalité pour une meilleure prise en charge des problèmes liés au secteur extractif et à assurer la transparence et la redevabilité dans l’utilisation des fonds destinés au développement local.

    Enfin, les OTSE encouragent les communautés locales à rester vigilantes et à jouer un rôle actif dans le suivi des activités minières et de leurs impacts sur l’environnement et la santé publique.

    Renforcement de la lutte contre la corruption dans le secteur extractif au Sénégal

    Le secteur extractif représente un pilier essentiel de l’économie sénégalaise, fournissant des revenus vitaux et des ressources naturelles cruciales pour le développement du pays. Cependant, la corruption demeure un défi majeur, entrainant d’importantes pertes financières et sapant le potentiel de croissance économique.

    Dans le cadre de la lutte contre ce fléau, l’organisation NRGI, à travers son Programme Traces en collaboration avec l’ITIE (Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives) et les ministères de tutelle, organise un atelier visant à renforcer les capacités des agents de l’État en matière de lutte contre la corruption et de contrôle budgétaire dans le secteur extractif. L’objectif est d’améliorer la transparence et la reddition de comptes dans ce domaine crucial de l’économie sénégalaise.

    Selon Mamadou Seck, Manager régional de NRGI Afrique francophone, la corruption reste un problème urgent dans de nombreux pays riches en ressources. Un cas sur cinq de corruption transnationale se produit dans le secteur extractif, selon une note d’orientation de l’ITIE. Les pratiques corruptives peuvent prendre différentes formes, telles que les pots-de-vin, les détournements de fonds, le népotisme et le trafic d’influence.

    Le secteur extractif est particulièrement vulnérable à la corruption en raison de l’ampleur de ses revenus, de la diversité des acteurs impliqués et de sa complexité. Les pratiques corruptives peuvent se manifester à tous les niveaux de la chaîne de valeur, de l’octroi des licences aux dépenses socio-environnementales en passant par le commerce des matières premières et le recouvrement des recettes.

    Moustapha Fall, responsable des affaires juridiques à l’ITIE Sénégal, souligne que les pays africains perdent des sommes considérables en raison de la corruption, du blanchiment d’argent et de l’évasion fiscale. Il est crucial d’analyser la vulnérabilité à la corruption sur toute la chaîne de valeur de l’industrie extractive, notamment en ce qui concerne l’octroi des contrats et la collecte des revenus.

    Dans cette optique, NRGI a développé un outil de diagnostic de la corruption, testé avec succès dans d’autres pays, qui sera présenté lors de l’atelier aux agents de l’État sénégalais. Cet outil permet d’identifier et d’analyser les risques de corruption et d’orienter les réformes nécessaires pour renforcer la transparence et la bonne gouvernance dans le secteur extractif du Sénégal.

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