Tentative de déstabilisation au Burkina Faso : Paul-Henri Damiba sous le coup d’une demande d’extradition

Le Burkina Faso est à nouveau secoué par des révélations préoccupantes concernant l’ancien leader de la junte, Paul-Henri Sandaogo Damiba, actuellement en exil à Lomé, au Togo. Le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, a affirmé le 5 octobre 2024, lors d’une intervention radiophonique, que Damiba serait impliqué dans un vaste complot visant à déstabiliser le régime en place à Ouagadougou. À cet effet, des négociations ont été entamées avec les autorités togolaises pour obtenir son extradition.

Paul-Henri Damiba, ancien lieutenant-colonel de l’armée burkinabè, avait pris le pouvoir en janvier 2022 à la suite d’un coup d’État contre le président démocratiquement élu Roch Marc Christian Kaboré. Sa promesse d’apporter une réponse efficace à la menace terroriste au Burkina Faso, gangrené par l’insécurité depuis plusieurs années, n’avait pas suffi à calmer le mécontentement grandissant. Quelques mois plus tard, en septembre 2022, il était à son tour renversé par le capitaine Ibrahim Traoré, qui le relégua à un exil au Togo.

Bien qu’éloigné de la scène politique nationale depuis, Paul-Henri Damiba continue d’alimenter les discussions. En effet, selon les accusations récentes du gouvernement burkinabè, l’ex-dirigeant aurait renoué avec des ambitions déstabilisatrices. Son implication présumée dans une attaque terroriste survenue à Barsalogho en août 2024 renforce ces soupçons.

Selon Ibrahim Traoré, les autorités burkinabè disposent de preuves incriminant Damiba dans des actions visant à saper la stabilité du pays. Ce dernier aurait collaboré avec des groupes armés terroristes dans le cadre d’un projet de déstabilisation qui viserait des cibles stratégiques au Burkina Faso. L’attaque de Barsalogho, un village au nord du pays, aurait fait partie de ce plan, impliquant des alliances dangereuses entre Damiba et des factions jihadistes actives dans la région.

Le président de la Transition a également révélé que le gouvernement n’avait initialement pas envisagé d’adopter une approche hostile à l’encontre de Damiba après sa chute en 2022. Cependant, ces récentes découvertes ont forcé Ouagadougou à reconsidérer sa position et à engager des discussions avec Lomé en vue de l’extrader pour qu’il réponde des accusations portées contre lui.

Selon les déclarations de Traoré, les autorités togolaises, jusqu’alors bienveillantes envers Damiba, auraient elles-mêmes été prises de court par ces révélations. Le Togo, jusqu’à présent, n’avait exprimé aucun signe d’inquiétude par rapport aux activités de l’exilé sur son territoire. Toutefois, la gravité des accusations pourrait changer la donne, ouvrant la voie à une coopération entre Lomé et Ouagadougou.

Les négociations entre les deux États sont désormais en cours. Le gouvernement burkinabè espère obtenir l’extradition de Paul-Henri Damiba pour qu’il soit jugé sur le sol burkinabè. Si cette démarche aboutit, elle marquerait une étape décisive dans la gestion des tensions internes et permettrait au régime en place de réaffirmer son contrôle sur les tentatives de déstabilisation.

Dans ce climat d’incertitude, la situation sécuritaire reste fragile au Burkina Faso, en proie à de multiples menaces. L’implication présumée d’un ancien chef d’État dans des actions terroristes met en lumière la complexité des dynamiques politiques et militaires qui se jouent dans la région du Sahel. Le dénouement des négociations entre Ouagadougou et Lomé sera déterminant pour la suite des événements.

Le peuple burkinabè, épuisé par des années de conflits armés, attend avec impatience que la lumière soit faite sur ces accusations graves et que la stabilité puisse enfin être restaurée dans le pays.

Collectif des victimes réclame l’extradition de l’ancien président Macky Sall

Le jeudi 6 juin 2024, le Collectif des victimes du régime de l’ancien président du Sénégal, Macky Sall, a tenu une conférence de presse pour exiger l’émission d’un mandat d’arrêt international à l’encontre de l’ancien chef de l’État. Ce collectif, composé de familles de victimes et de membres de la société civile, accuse Macky Sall d’avoir orchestré des vagues de répression brutales, caractérisées par des arrestations massives, des disparitions et des morts violentes.

Boubacar Sèye, président du collectif, a dénoncé l’utilisation de milices armées, soutenues par des éléments des forces de l’ordre, pour réprimer les manifestations, une pratique qualifiée d’inédite dans l’histoire du Sénégal. Selon eux, le bilan humain des dernières années du mandat de Macky Sall est désastreux, avec environ soixante décès et la disparition inexpliquée de deux militaires.

Les membres du collectif appellent à ce que Macky Sall soit tenu responsable de ses actes, tant sur le plan des crimes économiques que des violations des droits de l’homme. Ils affirment que l’impunité ne peut plus être tolérée et insistent sur le fait que la vie de chaque individu doit être respectée.

Malgré une loi d’amnistie promulguée par Macky Sall avant son départ, le collectif exige que l’ancien président réponde de ses actes devant une justice équitable, afin de servir d’exemple pour les générations futures.

Le Collectif des victimes du régime de Macky Sall espère mobiliser les Sénégalais autour de cette cause pour obtenir justice. À cet égard, il demande au roi Mohammed VI du Maroc d’extrader l’ancien président de l’Alliance pour la République (APR) et invite le président français Emmanuel Macron à ne pas intervenir dans cette affaire qui relève, selon eux, d’un combat interne au Sénégal.

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