Abdou Nguer face à la justice : retour de parquet et mise en instruction pour diffusion de fausses nouvelles

Le chroniqueur sénégalais Abdou Nguer a été présenté au procureur ce mercredi 16 avril après avoir été arrêté par la Section de recherches pour diffusion de fausses nouvelles. Toutefois, il a fait l’objet d’un retour de parquet. D’après les informations rapportées par Libération, il sera fixé sur son sort ce jeudi, en même temps qu’un autre mis en cause dans cette affaire, un certain A. N. Diaw.

Selon le journal, le ministère public a décidé de transmettre le dossier au juge du troisième cabinet, enclenchant ainsi une procédure d’instruction. Dans son réquisitoire introductif, le parquet a requis l’émission d’un mandat de dépôt contre Abdou Nguer.

Le motif de cette interpellation repose sur une publication diffusée sur le compte TikTok « Abdou Nguer seul », contenant la phrase : « Le peuple réclame une autopsie du défunt Badio Camara. » Une déclaration jugée sensible, surtout dans un contexte marqué par de récents décès de hautes personnalités et une certaine crispation politique.

Devant les enquêteurs, Abdou Nguer a nié toute implication dans cette publication. Il a affirmé ne pas être l’auteur du contenu incriminé et a expliqué qu’il ne s’exprime pas en français, langue dans laquelle la phrase a été rédigée. Il a aussi précisé que ses seuls comptes officiels sur TikTok sont « Abdou Nguer officiel » et « Awa Nguer ».

Par ailleurs, interrogé sur ses propos antérieurs suggérant une insécurité grandissante au Sénégal, le chroniqueur a indiqué qu’il ne faisait que commenter l’actualité, citant notamment le décès de Badio Camara, les déclarations controversées du porte-parole du gouvernement sur la mort de l’ancien ministre Moustapha Bâ, celle du directeur du budget ou encore le cambriolage du Trésor public.

Les investigations ont permis d’identifier le véritable propriétaire du compte « Abdou Nguer seul » : A. N. Diaw. Lui aussi déféré au parquet, il a reconnu être un fan d’Abdou Nguer, tout en affirmant ne pas le connaître personnellement. Il a expliqué avoir simplement partagé des vidéos du chroniqueur, et que le commentaire litigieux provenait d’un abonné dont il aurait capturé la réaction avant de la publier, sans mesurer l’impact de son geste.

Ce jeudi, les deux mis en cause devraient être fixés sur leur sort, alors que l’affaire continue de susciter un vif intérêt sur les réseaux sociaux et dans l’opinion publique.

Lac de Guiers 2 face à la justice : du sable de l’arène à la barre du tribunal

Le célèbre lutteur de Guédiawaye, Lac de Guiers 2, se retrouve mêlé à une affaire judiciaire aux contours bien plus sombres que ses combats dans l’arène. Poursuivi pour association de malfaiteurs et escroquerie au visa portant sur une somme de plus de 53 millions de FCFA, le champion a comparu ce mardi devant le tribunal correctionnel de Pikine-Guédiawaye.

Selon le journal L’Observateur, cette affaire, révélée en mai 2024, s’apparente à une escroquerie bien organisée, centrée autour d’un faux projet de voyage vers l’Europe. Dix-huit jeunes, pour la plupart issus de milieux modestes – commerçants, pêcheurs, tailleurs ou marchands – affirment avoir remis d’importantes sommes d’argent au lutteur et à son complice présumé, Abdou Salam Diagne, aujourd’hui détenu dans une autre affaire.

En échange, les plaignants espéraient obtenir des visas professionnels, motivés par la promesse d’un voyage à l’étranger lié à un supposé combat de Lac de Guiers 2 en Europe.

À la barre, le lutteur a nié toute intention frauduleuse. Il affirme avoir seulement joué un rôle d’intermédiaire, et assure avoir remis l’intégralité des fonds à son acolyte. « Je voulais juste aider », a-t-il déclaré, évoquant les préparatifs de son duel contre Siteu et un quota de cinq accompagnants qui lui aurait été accordé.

Mais pour le parquet, l’argument ne tient pas. Une vidéo présentée lors de l’audience montre le lutteur en train de rassurer les victimes et de leur faire des promesses explicites concernant les visas. Une preuve, selon le ministère public, que Lac de Guiers 2 a sciemment utilisé sa notoriété pour manipuler des jeunes en quête d’un avenir meilleur.

« Ce n’est pas une erreur, c’est une escroquerie en bande organisée », a martelé le procureur, avant de requérir un an de prison ferme à son encontre.

L’avocat des plaignants, tout en saluant le dépôt de 54 millions de FCFA consigné à la Caisse des Dépôts et Consignations par le lutteur, a insisté sur le traumatisme moral causé : « Ces jeunes ont tout perdu. Ils méritent justice. »

En face, la défense a plaidé la clémence, soulignant la bonne foi de leur client, son absence de casier judiciaire et sa volonté manifeste de réparer le tort causé.

Le verdict est attendu pour le 22 avril prochain. En attendant, Lac de Guiers 2 reste libre, mais sous le poids d’une affaire qui pourrait lourdement entacher sa réputation.

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