Le commissariat central de Guédiawaye a récemment démêlé un réseau clandestin suite à l’arrestation d’un individu se faisant passer pour un dentiste. Une révélation qui a suscité l’inquiétude de l’Ordre national des chirurgiens-dentistes du Sénégal, mettant en lumière des pratiques illégales dans le domaine de la santé dentaire.
Selon les informations relayées par Seneweb, le « faux dentiste » utilisait le cachet de son défunt père pour exercer ses consultations, et les autorités ont promptement démantelé son cabinet paramédical clandestin. Cependant, une révélation supplémentaire de l’Ordre des chirurgiens-dentistes souligne que même le père, dont le cachet était utilisé frauduleusement, n’était pas un chirurgien-dentiste légalement qualifié.
La présidente de l’Ordre, Dr Myriam Thérèse Arlette Dia Ntab, a clarifié que le père ne répondait pas aux critères pour exercer en tant que chirurgien-dentiste, évoquant plutôt l’existence d’un cabinet paramédical. Elle a souligné que de tels établissements sont généralement privés et dirigés par des infirmiers, avec des limites clairement définies par un arrêté ministériel.
La santé dentaire, selon l’Ordre des chirurgiens-dentistes, est une composante distincte de notre système de santé, nécessitant des praticiens qualifiés et agréés. Les cabinets dentaires privés doivent être dirigés par des chirurgiens-dentistes, et bien que des techniciens supérieurs en odontologie puissent assister ces professionnels dans les structures de santé publique, ils ne sont pas autorisés à ouvrir des cabinets privés.
Le secrétaire général de l’Ordre, le Dr Ibrahima Guèye, a souligné le défi que représente le déficit de spécialistes, incitant parfois des individus à ouvrir des cabinets dentaires sans les qualifications nécessaires. Il a appelé à une coordination accrue entre le ministère et l’Ordre pour réguler ce problème, soulignant que la loi est claire : seul un diplômé peut exercer la profession.
Enfin, la trésorière adjointe de l’Ordre, le Dr Awa Diouf, a souligné la demande croissante de soins dentaires et la nécessité d’une compréhension claire des rôles des techniciens supérieurs. Ces derniers, bien que nécessaires dans le système de santé publique, ne peuvent ouvrir de cabinets privés et sont limités dans les soins qu’ils peuvent fournir.
Cette affaire met en lumière les lacunes dans le secteur dentaire et souligne l’importance de réglementations strictes pour garantir la sécurité des patients et la légalité des praticiens. L’Ordre des chirurgiens-dentistes appelle à une vigilance accrue et à une collaboration étroite entre les autorités et la profession pour garantir la qualité des soins dentaires au Sénégal.