Ziguinchor : Vision Citoyenne dénonce le favoritisme à la Sonacos et les manquements du maire Djibril Sonko

Lors d’une conférence de presse tenue ce lundi 20 janvier 2025, l’organisation de la société civile Vision Citoyenne, représentée par son coordonnateur Madia Diop Sané, a vivement critiqué les pratiques de recrutement à l’usine Sonacos de Ziguinchor ainsi que la gestion municipale du maire Djibril Sonko.

L’usine Sonacos, principal employeur industriel de la région, est accusée de favoriser des recrutements basés sur des critères familiaux et relationnels, au détriment des compétences et de l’équité. Selon Madia Diop Sané, de nombreux citoyens se plaignent de cette situation. Il a affirmé que des habitants ont dénoncé ces pratiques, certains parlant même de favoritisme familial, ce qui porte atteinte à la transparence et à l’équité. Vision Citoyenne a appelé les autorités à mener des investigations et à veiller à ce que l’emploi des jeunes locaux soit priorisé, afin de lutter contre la précarité qui pousse de nombreux jeunes à exercer des métiers peu qualifiés, comme le transport en moto-taxi Jakarta.

L’organisation a également mis en lumière les mauvaises conditions de travail au sein de l’usine. Plusieurs machines sont en panne, et des équipements récemment acquis s’avèrent inutilisables. De plus, les travailleurs opèrent dans des conditions dangereuses, sans masques, chaussures de sécurité ou tenues adaptées. Vision Citoyenne a demandé à la direction de moderniser les équipements et de respecter les normes de sécurité. Elle a également plaidé pour l’installation d’une unité de raffinerie à Ziguinchor, ce qui pourrait stimuler l’économie locale et créer davantage d’emplois.

Concernant la gestion municipale, Madia Diop Sané a critiqué sévèrement le maire Djibril Sonko, affirmant que les Ziguinchorois se sentent abandonnés. Il a déploré que les projets annoncés par son prédécesseur, Ousmane Sonko, soient au point mort ou inexistants, laissant la ville dans un état d’abandon. La commune est souvent plongée dans l’obscurité, et les infrastructures promises ne voient toujours pas le jour.

Madia Diop Sané a également dénoncé un manque de communication de la part du maire et des choix qui vont à l’encontre des attentes de la population, notamment en matière de recrutement. Il a pointé du doigt la décision de privilégier des retraités au lieu de donner une chance aux jeunes chômeurs.

Face à cette situation, Vision Citoyenne envisage de lancer une pétition pour exprimer l’indignation des habitants si aucune mesure concrète n’est prise. L’organisation appelle à des actions immédiates pour moderniser la Sonacos, renforcer l’emploi local et améliorer la gestion municipale afin de répondre aux besoins des Ziguinchorois.

Alexis SAGNA

Incident à Ourossogui : Tensions lors du passage de la caravane de Sonko, la coalition « Sénégaal Kessé » dénonce un favoritisme de la Gendarmerie

Lors du passage de la caravane électorale de la coalition « Sénégaal Kessé » à Ourossogui, la tension est montée d’un cran lorsque la tête de liste, Thierno Alassane Sall (TAS), a été contrainte de céder le passage au convoi du candidat Ousmane Sonko. Cet incident, survenu au milieu des artères animées de la ville, a été perçu comme une démonstration d’autorité et de favoritisme envers le leader du parti Pastef.

D’après Thierno Alassane Sall, l’événement a débuté lorsque la Gendarmerie a ordonné un arrêt forcé de la caravane « Sénégaal Kessé » afin de permettre le passage du cortège de Sonko. Le ton est monté lorsqu’un gendarme a adressé des ordres jugés agressifs au chauffeur de la voiture de tête de la coalition, suscitant un refus d’obtempérer de la part de l’équipe de TAS. « Naturellement, refus d’obtempérer devant un ordre illégal et révoltant », a affirmé le chef de file, qui n’a pas caché son indignation devant ce qu’il considère être un abus de pouvoir.

Le convoi de Sonko, qualifié par TAS de « cour royale », a été escorté par des véhicules imposants, y compris une Hummer blanche et des ambulances, dont l’une portait le sceau du ministère de la Santé, ainsi que des 4×4 de luxe et des bus de location. La présence de forces spéciales telles que la Brigade d’Intervention Polyvalente (BIP) et le Groupement d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN), ainsi que des véhicules sans plaque minéralogique, a renforcé le sentiment d’indignation chez les membres de la coalition « Sénégaal Kessé ».

Pour TAS, cet incident illustre une contradiction flagrante dans la posture de Sonko, qui, par le passé, avait dénoncé ce qu’il appelait la « gendarmerie de Macky Sall ». « Aujourd’hui, rien n’a changé, si ce n’est le parrain du système », a déclaré l’ancien ministre, visiblement en colère. Il a souligné que, contrairement aux candidats qui financent leur propre sécurité, Sonko semble bénéficier de l’appui logistique de l’État, ce qui pour lui constitue un détournement des ressources publiques et une atteinte à l’équité de la campagne électorale.

« Pendant que 41 listes, dont la nôtre, financent leur propre sécurité, la Gendarmerie devrait protéger chaque Sénégalais sans passe-droit. L’institution existe pour veiller à la sécurité des citoyens, non pour dérouler le tapis rouge à un candidat abusant des moyens de l’État », a martelé TAS.

Cet épisode alimente les critiques de partialité et de politisation des forces de sécurité, dans un contexte où la tension électorale ne cesse de croître à l’approche des prochaines échéances. L’incident de Ourossogui pourrait ainsi marquer un tournant dans la campagne, remettant en question la neutralité des institutions de l’État et suscitant un débat plus large sur l’équité des processus démocratiques au Sénégal.

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