Seydi Gassama : « Le fils de Macky Sall n’a rien à craindre s’il est convoqué par la justice »

Dans le cadre du débat sur la reddition des comptes et la transparence dans la gestion des affaires publiques, Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, a pris position sur le cas du fils de l’ancien président Macky Sall, cité dans plusieurs affaires touchant la gestion des ressources publiques. Lors de son passage dans l’émission Jury du Dimanche (JDD) sur RFM ce 4 mai, le défenseur des droits humains a affirmé que le fils du président Sall doit pouvoir répondre à toute convocation de la justice, sans crainte ni traitement de faveur.

Seydi Gassama a expliqué que, lorsque des membres de la famille d’un chef d’État sont directement impliqués dans des affaires de gestion publique, il est normal qu’ils soient appelés à rendre des comptes. Selon lui, la proximité du fils de l’ex-président Sall avec certaines affaires liées à la gestion des deniers publics justifie une convocation par la justice. « Il doit pouvoir répondre sans crainte ni faveur », a-t-il insisté, soulignant que, dans une démocratie saine, aucun citoyen, même ceux ayant des liens familiaux avec des dirigeants, ne doit être exempté de la loi.

Il a également rappelé le cas de Karim Wade, le fils de l’ex-président Abdoulaye Wade, qui a été inculpé après la fin du mandat de son père pour des accusations de mauvaise gestion et de corruption. « Ce type de situation n’est pas un cas isolé. Si un membre de la famille d’un président est impliqué dans des affaires publiques, la justice doit être impartiale et équitable », a ajouté Seydi Gassama.

Dans son analyse, Seydi Gassama a pris l’exemple de l’ancien président Léopold Sédar Senghor pour illustrer l’importance de maintenir une séparation nette entre la famille et l’État. Selon lui, Senghor avait pris soin de maintenir une certaine distance entre sa famille et les affaires publiques, et son fils Philippe avait même choisi de poursuivre ses études à l’université de Dakar, plutôt que de partir en France, ce qui témoignait d’une volonté de préserver l’intégrité de la gestion publique. « Senghor a montré qu’il était possible de respecter la séparation entre famille et affaires de l’État, et c’est une leçon importante à retenir », a-t-il souligné.

Seydi Gassama a également insisté sur le besoin d’une justice équitable, indépendante et transparente. Selon lui, l’objectif n’est pas d’exclure les membres d’une lignée présidentielle de la sphère publique, mais de garantir que leur position ne les exonère pas des responsabilités et des lois en vigueur. « Le fils de Macky Sall n’a rien à craindre s’il est convoqué par la justice. Ce qui importe, c’est que ses droits soient respectés et qu’il puisse répondre aux accusations sans ingérence politique », a-t-il conclu.

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