Nécrologie : Mamadou Moustapha Bâ, ancien ministre des Finances, n’est plus

Le Sénégal perd une de ses figures les plus respectées du monde financier. Mamadou Moustapha Bâ, ancien ministre des Finances et du Budget, est décédé des suites d’une courte maladie. Sa disparition marque un moment de deuil pour le secteur des finances publiques, qu’il a contribué à structurer et moderniser au cours de sa longue carrière.

Moustapha Bâ a intégré la direction générale des finances en 1992, où il a rapidement gravi les échelons grâce à son sérieux et à son expertise. Sa nomination au poste de ministre des Finances et du Budget, le 17 septembre 2022 dans le gouvernement de l’ancien Premier ministre Amadou Bâ, avait salué son engagement sans faille pour la transparence et la rigueur budgétaire. Il a occupé cette fonction jusqu’à la fin du régime de Macky Sall en avril dernier, avec l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye et d’Ousmane Sonko.

Homme de discrétion et de principes, Mamadou Moustapha Bâ était profondément attaché aux valeurs de service public et de probité. Son passage au ministère a laissé une empreinte durable dans le domaine des finances publiques sénégalaises. Le Groupe Ledakarois présente ses sincères condoléances à sa famille et à tous ceux qui ont travaillé à ses côtés.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°313 – du 04/11/2024

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Sanction des agences de notation financière : Après Moody’s, S&P Global Ratings dégrade le Sénégal

Le Sénégal fait face à une nouvelle alerte économique avec la décision de S&P Global Ratings de réviser à la baisse ses perspectives sur la dette souveraine du pays, les faisant passer de « stables » à « négatives ». Dans une note publiée vendredi 18 octobre, l’agence de notation financière a maintenu la notation à long et à court terme du Sénégal à « B+/B », tout en mettant en garde sur les risques budgétaires et économiques qui pèsent sur le pays.

Cette révision survient après une première alerte émise par l’agence Moody’s, et laisse présager une réaction similaire de Fitch Ratings dans les jours à venir. Ces décisions des principales agences de notation ont un impact direct sur les conditions d’emprunt du Sénégal. Elles entraîneront probablement une augmentation de la prime de risque imposée au Trésor sénégalais, rendant les emprunts du pays plus coûteux sur le marché international.
Les analystes de S&P Global Ratings justifient leur décision en évoquant le dérapage budgétaire attendu cette année et des révisions potentielles des indicateurs de déficit et de dette pour la période 2019-2023. Ce dérapage, qui met en cause la crédibilité institutionnelle du Sénégal, serait lié en partie aux résultats de l’audit des finances publiques récemment publié par le nouveau pouvoir à Dakar. Bien que ces résultats attendent encore une confirmation officielle de la Cour des comptes, ils révèlent une dégradation préoccupante de la situation financière du pays.
Avant même ces résultats, la situation budgétaire du Sénégal s’était déjà considérablement détériorée, souligne S&P Global Ratings. En effet, l’agence prévoit que le déficit budgétaire atteindra 7,5 % du PIB en 2024, soit 2,7 points de plus que les prévisions antérieures. Parallèlement, un ralentissement de l’activité économique générale a poussé l’agence à réviser à la baisse ses prévisions de croissance du PIB réel, les faisant passer de 8 % à 6 % pour l’année 2024. De plus, S&P projette un déficit budgétaire moyen de 5,5 % du PIB entre 2024 et 2026, contre 3,9 % initialement prévu.
Cette dégradation de la notation financière du Sénégal par deux agences internationales soulève des inquiétudes majeures quant à la gestion des finances publiques et la capacité du pays à maintenir sa stabilité économique. Une note souveraine plus basse pourrait dissuader certains investisseurs internationaux, augmenter les coûts des emprunts, et compliquer le financement des grands projets d’infrastructures nécessaires à la croissance du pays.
La situation est d’autant plus sensible que le Sénégal cherche à diversifier ses sources de financement, en misant notamment sur l’exploitation prochaine des ressources pétrolières et gazières. Une mauvaise gestion de la dette et du budget pourrait affecter la capacité du pays à tirer pleinement profit de ces ressources et à financer ses ambitions de développement.
La prochaine évaluation de la notation souveraine du Sénégal par S&P Global Ratings est prévue pour le 29 novembre 2024. Si les tendances budgétaires et économiques actuelles ne s’améliorent pas, l’agence pourrait décider de dégrader encore la note du pays, accentuant ainsi les défis économiques du Sénégal dans un contexte mondial incertain.
Cette situation interpelle les autorités sénégalaises sur la nécessité de réformes budgétaires et de mesures de redressement pour éviter une dégradation supplémentaire et préserver la confiance des marchés internationaux.

BILAN DES RECETTES CHAOTIQUE AU DEUXIÈME TRIMESTRE 2024 : Le Sénégal face à la crise budgétaire

Le Sénégal traverse une période de turbulence économique dont il sera difficile de se remettre. Le bilan des recettes pour le deuxième trimestre de 2024 révèle une situation alarmante et un échec total à tous les niveaux.

Le Sénégal est dans un maelström duquel il lui sera difficile de sortir. Le bilan des recettes du deuxième trimestre est chaotique. C’est un fiasco à tous les niveaux. Aucune rubrique des recettes n’est en progression. En effet, aucune rubrique des recettes n’affiche de progression. Les chiffres obtenus au deuxième trimestre de l’année 2024, sont largement inférieurs à ceux enregistrés à la même période l’année précédente.
Les recettes globales, qui s’élevaient à 1 866 963 188 451 F CFA au deuxième trimestre de 2023, ont chuté à 1 092 362 767 358 F CFA en 2024. Cela représente une baisse drastique de 41 %, un signe inquiétant des difficultés financières croissantes du pays.
Cette dégringolade des recettes est observée dans tous les sous-secteurs, comme l’indique le « Rapport trimestriel d’exécution budgétaire ». La rubrique des « Recettes fiscales », par exemple, est passée de 1 668 319 725 958 F CFA à 1 053 874 990 167 F CFA, soit une diminution de 37 %. Les « Impôts sur le revenu, les bénéfices et gains en capital » ont également connu une chute significative, passant de 658 774 486 678 F CFA à 475 648 490 983 F CFA, représentant une baisse de 28 %.
Les autres catégories fiscales montrent des reculs tout aussi préoccupants. Les « Impôts sur les salaires et la main-d’œuvre » ont enregistré une régression de 46 %, passant de 21 224 385 453 F CFA à 11 369 378 680 FCFA. Les « Impôts sur le patrimoine » ont également diminué, passant de 41 942 595 977 F CFA à 32 289 235 733 FCFA, soit une baisse de 23 %.
Quant aux « Impôts sur les biens et services », estimés à 718 154 985 447 F CFA, ils se sont effondrés à 409 855 379 109 F CFA ; ce qui représente une réduction de 43 %. De plus, les « Impôts sur le commerce extérieur et les transactions » ont chuté de 45 %, passant de 206 451 760 626 F CFA à 112 962 550 335 FCFA. Les « Droits de douane et autres droits à l’importation », qui étaient également chiffrés à 206 451 760 626 F CFA, ont connu le même sort, atteignant 112 962 550 335 F CFA.
Les « Autres recettes fiscales » ne sont pas en reste, passant de 21 771 511 777 F CFA à 11 749 955 327 F CFA, soit un recul de 46 %. En ce qui concerne les « Dons », dont le montant était de 111 952 888 132 F CFA, une chute vertigineuse a été constatée, avec une baisse de 88 % pour atteindre seulement 13 350 633 332 F CFA.
Enfin, les « Autres recettes », qui s’élevaient à 86 690 574 362 F CFA l’année précédente, sont tombées cette année à 25 137 143 859 FCFA, marquant une baisse de 71 %. Les « Recettes diverses non identifiées » ont également été affectées, passant de 11 563 776 770 F CFA à 2 730 942 370 FCFA, soit un recul de 76 %.
Ces chiffres inquiétants mettent le Sénégal dans une situation difficile, exacerbée par, dernièrement, la méfiance des bailleurs étrangers démoralisés par le discours du Premier ministre sur de supposées falsifications des données par l’ancien régime.
Aujourd’hui, les enjeux sont énormes. Des lendemains sombres s’annoncent si des mesures drastiques ne sont pas mises en place rapidement.


La Dakaroise

Dégradation de la note financière du Sénégal : la réaction du ministère des Finances

Le Sénégal a récemment subi une révision à la baisse de sa note de crédit, la faisant passer de Ba3 avec une perspective stable à B1, tout en étant placée sous surveillance. Cette décision, annoncée par l’agence de notation Moody’s, fait suite à une augmentation alarmante du déficit budgétaire et du niveau d’endettement entre 2019 et 2023, selon les conclusions préliminaires d’un audit des finances publiques. Les résultats de cet audit ont été révélés par le gouvernement lors d’une conférence le 26 septembre 2024.

Commandé par les plus hautes autorités et supervisé par le Ministère des Finances et du Budget, cet audit s’inscrit dans le cadre des exigences de la loi 2012-22 du 27 décembre 2012, qui instaure un Code de transparence pour la gestion des finances publiques. À la suite de cette dégradation de la note, le Ministère des Finances a tenu à réagir en réaffirmant la détermination du gouvernement à mettre en œuvre « des réformes ambitieuses » visant à réduire significativement le déficit dès 2025.

Ces réformes comprennent une réduction progressive du taux d’endettement et la mise en place de réformes structurelles destinées à renforcer l’intégrité du cadre de gestion des finances publiques. Le ministère a souligné la nécessité de s’aligner sur « des standards internationaux élevés », tout en poursuivant la coopération avec des partenaires essentiels, tels que la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI), la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque ouest-africaine de développement (BOAD).

Pour garantir l’efficacité de ces réformes, plusieurs mesures sont envisagées, telles que l’adoption de systèmes financiers intégrés et informatisés, le renforcement des mécanismes de contrôle, ainsi que l’amélioration de la coordination institutionnelle. L’objectif est d’assurer une gestion optimisée de la dette, tout en renforçant la gouvernance financière et en garantissant une transparence accrue dans les processus budgétaires, conformément aux normes communautaires de l’UEMOA et de la CEDEAO.

Le gouvernement a également exprimé son ouverture au dialogue avec ses partenaires tout au long de ce processus de réforme, afin de garantir « un avenir économique stable et prospère » pour le pays. Des mises à jour régulières seront communiquées au public à travers des communiqués de presse et des conférences, permettant ainsi aux citoyens de suivre l’évolution des réformes et des mesures correctives mises en place pour redresser la situation économique du Sénégal.

En somme, cette dégradation de la note financière du Sénégal représente un appel à l’action pour le gouvernement, qui doit maintenant se mobiliser pour restaurer la confiance des investisseurs et assurer une gestion saine des finances publiques, essentielle au développement économique du pays.

Notation financière : Moody’s abaisse la note du Sénégal à B1

L’agence de notation financière Moody’s a annoncé, ce vendredi, une révision à la baisse de la note à long terme du Sénégal, la faisant passer de Ba3 à B1. Cette décision résulte d’une évaluation qui met en lumière une position fiscale et d’endettement moins favorable que prévue pour le pays.

Cette révision de la note survient alors que le Sénégal est actuellement en pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) pour des mesures correctives nécessaires. En effet, un audit commandé par le nouveau président, Bassirou Diomaye Faye, a révélé que le déficit budgétaire de 2023 dépasse les 10%, un chiffre significativement plus élevé que le 5% rapporté par l’administration précédente. Ce constat soulève des inquiétudes quant à la viabilité économique du pays et à sa capacité à gérer son endettement.

À la suite de cet audit, le gouvernement de Faye a pris la décision de ne pas demander le décaissement prévu du FMI en juillet, après l’examen du fonds en juin. Cette stratégie vise à mettre en place un cadre plus solide pour les finances publiques avant de solliciter des fonds extérieurs.

Dans son rapport, Moody’s souligne que, bien que le Sénégal s’attende à une forte amélioration de la croissance économique en 2025, le processus d’assainissement budgétaire sera long et complexe. L’agence a également indiqué que les notes à long terme du pays sont désormais « sous surveillance », ce qui laisse entendre qu’une nouvelle révision à la baisse pourrait être envisagée si la situation ne s’améliore pas.

L’abaissement de la note de crédit a des implications significatives pour le Sénégal, notamment en matière d’accès aux financements internationaux. Une note plus basse peut augmenter le coût des emprunts pour le gouvernement et, par conséquent, limiter les investissements publics nécessaires pour relancer l’économie.

L’annonce de Moody’s est donc un signal d’alarme pour les autorités sénégalaises, leur indiquant qu’il est crucial d’agir rapidement pour stabiliser les finances publiques et regagner la confiance des investisseurs.

En réponse à cette situation, le gouvernement doit désormais élaborer des politiques claires et efficaces pour redresser la barre. Cela pourrait inclure des réformes fiscales, une gestion plus rigoureuse des dépenses publiques et des mesures pour stimuler la croissance économique. La priorité devra être de réduire le déficit budgétaire et d’améliorer la transparence financière pour éviter une nouvelle dégradation de la note par les agences de notation.

En somme, cette révision de la note par Moody’s est une invitation pressante pour le Sénégal à réévaluer ses priorités économiques et à s’engager sur la voie de la durabilité financière pour assurer un avenir prospère à ses citoyens.

Le Sénégal face aux défis de la gouvernance financière : les engagements du ministre des Finances

Dans un contexte marqué par des interrogations croissantes sur la gestion des finances publiques, le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, s’est exprimé lors de la revue annuelle des projets financés par la Banque mondiale au Sénégal. Cette intervention fait suite à la récente communication du gouvernement sur l’état des finances publiques, et vise à clarifier la position de l’exécutif concernant les défis actuels et les perspectives pour l’avenir.

Cheikh Diba a salué l’engagement du gouvernement pour une gestion rigoureuse, transparente et efficiente des finances publiques. Cependant, il n’a pas hésité à reconnaître certaines « insuffisances notoires » dans la gouvernance budgétaire et financière. Selon le ministre, ces failles doivent être corrigées par des « mesures vigoureuses », avec pour objectif d’optimiser l’utilisation des fonds publics.

La situation est d’autant plus préoccupante que les marchés financiers, notamment ceux des euro-obligations, ont réagi négativement à la récente sortie du gouvernement. Cette situation délicate nécessite des efforts soutenus pour rassurer les partenaires financiers du Sénégal. « Une communication transparente et responsable sera engagée pour préserver la confiance des partenaires et des marchés financiers », a affirmé le ministre, témoignant ainsi de la volonté du gouvernement de restaurer la crédibilité du pays sur la scène internationale.

Le ministre a également évoqué les attentes concernant les observations à venir de la Cour des Comptes. Il a réitéré l’engagement du gouvernement à renforcer la gouvernance financière du pays, en particulier en matière de gestion de la dette, du budget et de la trésorerie de l’État. « Le gouvernement réaffirme, sans équivoque, sa volonté d’améliorer la gouvernance financière et de renforcer l’intégrité du cadre de gestion », a-t-il déclaré, insistant sur la mise en œuvre d’actions concrètes pour éviter que de telles insuffisances ne se reproduisent à l’avenir.

En somme, alors que le Sénégal traverse une période de turbulences financières, le gouvernement, sous l’égide du ministère des Finances, se veut rassurant quant à sa capacité à redresser la barre. Il mise sur des réformes structurelles et une communication ouverte pour restaurer la confiance des investisseurs et des partenaires internationaux, tout en s’engageant à une gestion plus transparente et efficiente des ressources publiques.

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