Crainte d’une flambée des prix avant le Carême et le Ramadan : les consommateurs en alerte

À quelques semaines du début du Carême et du Ramadan, les associations de consommateurs du Sénégal tirent la sonnette d’alarme face à une éventuelle augmentation des prix des denrées alimentaires de première nécessité. Lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi 5 février à Dakar, l’Union nationale des consommateurs du Sénégal (UNCS), le Réseau des usagers du service public (RUSP) et la Confédération des syndicats autonomes du Sénégal (CSAS) ont exprimé leurs préoccupations quant à l’impact de cette hausse sur les ménages, en particulier ceux à revenus modestes.

Traditionnellement, les périodes de jeûne, qu’il s’agisse du Carême pour les chrétiens ou du Ramadan pour les musulmans, sont marquées par une forte consommation alimentaire, ce qui entraîne une pression sur l’offre et fait grimper les prix de nombreux produits de base. Le riz, les légumes, les huiles, les viandes et autres denrées essentielles connaissent souvent une flambée tarifaire à l’approche de ces moments religieux cruciaux. Une situation qui, selon les associations de consommateurs, ne devrait pas se répéter cette année, alors que de nombreux ménages peinent déjà à boucler leurs fins de mois en raison du contexte économique difficile.

Dans leur déclaration commune, ces organisations ont interpellé les autorités sénégalaises afin qu’elles prennent des mesures concrètes pour éviter une spéculation excessive et une inflation injustifiée des prix des produits alimentaires. Elles ont insisté sur la nécessité de mettre en place un dispositif rigoureux de surveillance des prix sur les marchés, tout en renforçant les mécanismes de régulation afin d’empêcher d’éventuelles manipulations des prix par certains commerçants ou grossistes peu scrupuleux.

Les associations de consommateurs ont également plaidé pour un contrôle plus strict de la chaîne d’approvisionnement, allant des importateurs aux détaillants, afin de s’assurer que les variations de prix observées soient justifiées par des réalités économiques et non par des pratiques spéculatives. En outre, elles ont demandé aux autorités d’examiner la possibilité d’instaurer des subventions temporaires ou des exonérations fiscales sur certains produits de première nécessité afin d’alléger la pression sur les ménages durant ces périodes.

Au-delà des mesures immédiates, les organisations ont appelé à une réforme plus structurelle du marché des produits alimentaires au Sénégal. Elles estiment qu’il est urgent de favoriser une production nationale plus dynamique et mieux organisée pour réduire la dépendance aux importations et aux fluctuations des marchés internationaux. La relance du secteur agricole local, à travers des investissements ciblés et une meilleure organisation des circuits de distribution, pourrait contribuer à stabiliser les prix à moyen et long terme.

Pour l’heure, les consommateurs restent dans l’attente des mesures que prendra le gouvernement pour répondre à ces préoccupations. Une chose est certaine, toute hausse des prix, même minime, risque d’avoir un impact significatif sur les ménages, notamment les plus vulnérables. Les semaines à venir seront donc déterminantes pour savoir si les autorités prendront les mesures nécessaires pour contenir la spéculation et garantir un accès équitable aux denrées alimentaires de base durant ces périodes de forte consommation.

4o

Quitter la version mobile