La Fédération Nationale des Boulangers du Sénégal (FNBS) a tenu, ce samedi à Kaolack, son Conseil d’Administration décentralisé. Ce rendez-vous stratégique a réuni les principaux acteurs du secteur de la boulangerie, venus de toutes les régions du pays. Présidée par M. Amadou Gaye, président de la FNBS, la rencontre a permis de faire le point sur les nombreux défis auxquels le secteur est confronté.
Parmi les problématiques soulevées : la hausse du coût des matières premières, la régulation du prix du pain, la modernisation des équipements et la formation professionnelle des boulangers. Les discussions ont également porté sur la nécessité de renforcer la structuration du secteur informel et sur la création d’un fonds de soutien destiné aux boulangers en difficulté.
« C’est une tournée nationale que nous avons entamée depuis quelques jours. Aujourd’hui, nous sommes à Kaolack pour identifier les solutions face à la crise du pain », a déclaré M. Gaye. Il a souligné que l’un des principaux problèmes réside dans l’applicabilité du décret 22-77. « Nous avons constaté beaucoup d’interprétations divergentes de ce texte au niveau des autorités. Aujourd’hui, nous avons abordé cette problématique en profondeur. »
Le président de la FNBS a affirmé que les boulangers ne resteront pas les bras croisés : « Nous allons nous battre pour obtenir des solutions, y compris en explorant des alternatives comme l’énergie solaire, en raison de la hausse du coût de l’électricité. L’État considère le pain comme un produit social, mais nous avons insisté sur la nécessité d’homologuer non seulement le prix du pain, mais aussi celui de toutes les matières premières utilisées dans sa fabrication : la farine — ce qui est déjà fait —, mais aussi la levure, l’électricité, etc. »
M. Gaye a également plaidé pour la mise en place d’une tarification spéciale, ainsi qu’un système de financement adapté. « Nous avons proposé aux autorités la création d’un établissement bancaire dédié qui permettrait aux boulangers d’accéder à un financement rapide et sécurisé. »
Face à la presse, il a lancé un appel aux autorités : « Les boulangers sont fatigués. Le prix actuel du pain n’est plus tenable. Il est impératif que des mesures d’accompagnement soient mises en place pour soulager le secteur, notamment en matière de fiscalité. La pression fiscale actuelle est l’une des principales causes de fermeture de nombreuses boulangeries à travers le pays. »
Enfin, M. Gaye a insisté sur l’importance de l’assainissement du secteur : « Il est temps d’appliquer le décret prévu à cet effet. Aujourd’hui, n’importe qui peut ouvrir une boulangerie, souvent sans contrôle réel du ministère du Commerce. Notre devoir, en tant que fédération, est de protéger le consommateur en garantissant la production de pains de qualité. »