Macky Sall à la Fondation Mo Ibrahim : entre reconnaissance internationale et aigreur nationale

L’ancien président du Sénégal, Macky Sall, a récemment été nommé membre du conseil d’administration de la Fondation Mo Ibrahim, l’une des institutions les plus respectées en Afrique en matière de gouvernance. Une distinction qui, tout en saluant le parcours d’un chef d’État, a relancé un débat national marqué par une certaine amertume de ses détracteurs. Au-delà de la polémique, cette nomination soulève une question plus profonde : qu’est-ce qui dérange vraiment ?

La Fondation Mo Ibrahim, créée en 2006 par le milliardaire anglo-soudanais Mo Ibrahim, évalue la qualité de la gouvernance en Afrique et récompense les anciens chefs d’État qui ont dirigé leur pays de manière démocratique, stable et transparente. Le choix de Macky Sall, qui a dirigé le Sénégal de 2012 à 2024, est loin d’être anodin. Il reflète la stabilité institutionnelle du Sénégal sous sa gouvernance, mais aussi les nombreux projets de développement initiés à travers le Plan Sénégal Émergent (PSE).

Avec ce plan, Macky Sall a réussi à maintenir un cap économique, moderniser les infrastructures, renforcer l’accès à l’électricité dans les zones rurales, et positionner le Sénégal comme un pôle stratégique en Afrique de l’Ouest. Sur la scène diplomatique, il a joué un rôle moteur au sein de la CEDEAO, du G5 Sahel, et lors des crises régionales.

Mais au Sénégal, cette reconnaissance internationale ne passe pas partout. Sur les réseaux sociaux comme dans certains cercles intellectuels, la nomination de Macky Sall fait grincer des dents. Ses opposants dénoncent une « récompense » injustifiée, et ravivent les critiques sur la fin de son mandat, notamment le report controversé de l’élection présidentielle de 2024, qui a alimenté des soupçons sur ses intentions politiques.

Ce que certains qualifient de “tentative de troisième mandat déguisé” reste encore une blessure ouverte pour une partie de l’opinion publique. Pourtant, les faits sont là : l’élection présidentielle a été tenue, le pouvoir transmis dans le calme, et Macky Sall a quitté ses fonctions sans tentative de rétention. En dépit des polémiques, la transition a été républicaine et pacifique, un fait rare à souligner dans le contexte africain.

Ce que cette levée de boucliers révèle surtout, c’est un mal-être chronique dans le débat public sénégalais : la difficulté d’accepter que l’on puisse critiquer un homme sans nier l’ensemble de son œuvre. Les critiques les plus virulentes viennent souvent d’acteurs politiques ou d’intellectuels qui, en réalité, ne contestent pas la nomination en soi, mais ce qu’elle symbolise : la reconnaissance d’un homme qu’ils n’ont jamais accepté.

Certains d’entre eux n’ont jamais dirigé, n’ont jamais eu à prendre de décisions qui engagent l’avenir d’un peuple. Pourtant, ils se posent en arbitres de la vertu, en distributeurs de légitimité. Ils s’indignent, mais que proposent-ils ? Que construisent-ils ? Très peu, sinon une indignation stérile.

Macky Sall n’a jamais prétendu à la perfection. Il a gouverné avec ses qualités et ses limites. Mais l’histoire retiendra qu’il a été un chef d’État stable, un bâtisseur, et un acteur majeur du développement économique du Sénégal. Cette nomination à la Fondation Mo Ibrahim est la reconnaissance de cette trajectoire, sur la base de critères rigoureux et impartiaux.

En réalité, ce ne sont pas les critiques qui gênent Macky Sall. Ce qui est frappant, c’est la nature des critiques : émotionnelles, politiciennes, souvent personnelles. Ce sont les frustrations refoulées d’une génération qui, en dépit de sa verve et de ses tweets, peine à s’imposer dans le concret.

Macky Sall tourne une page, mais reste influent. Sa voix comptera dans les grandes réflexions africaines sur la gouvernance, la sécurité, l’économie verte ou la transition numérique. Et que cela plaise ou non, il continuera d’exister sur la scène continentale.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°438 – 09/04/2025

🔴 DÉGRADATION DE PRÈS DE 23,7% : LE DÉFICIT COMMERCIAL S’AGGRAVE
🔴 INTÉGRATION DU CONSEIL DE LA FONDATION MO IBRAHIM : MACKY SALL BRILLE NOLENS VOLENS

🔴 ESCROQUERIE AU VISA ET ASSOCIATION DE MALFAITEURS : LAC 2 RISQUE GROS
🔴 COUPE DU SÉNÉGAL : JARAAF DANS LE DERNIER CARRÉ

Leadership africain : l’ancien président Macky Sall rejoint le Conseil de la Fondation Mo Ibrahim

L’ancien président de la République du Sénégal, Macky Sall, vient d’intégrer le Conseil de la Fondation Mo Ibrahim. Cette fondation, mondialement reconnue pour sa contribution à la promotion du leadership et de la bonne gouvernance en Afrique, s’entoure de personnalités de haut niveau issues de différents horizons pour faire avancer sa mission.

Macky Sall, qui a dirigé le Sénégal de 2012 à 2024, poursuit ainsi son engagement au service du continent. Son parcours à la tête du pays, mais aussi au sein de grandes institutions régionales comme la CEDEAO qu’il a présidée entre 2015 et 2016, et l’Union africaine en 2022-2023, lui vaut aujourd’hui une place aux côtés de figures de premier plan dans cet organe de réflexion et d’action stratégique.

Aux côtés de Macky Sall, d’autres personnalités ont également rejoint le Conseil et le Comité du Prix Ibrahim, notamment des anciens hauts responsables européens et africains. Ce Comité est chargé de désigner les lauréats du Prix Ibrahim, une distinction qui récompense les anciens chefs d’État africains ayant exercé leur mandat de manière exemplaire, avec un souci de développement durable, de paix et de respect de la démocratie.

Dans un communiqué officiel, Mo Ibrahim, fondateur de l’organisation, s’est félicité de l’arrivée de ces nouvelles figures prestigieuses, saluant leur expertise et leur parcours. Il a insisté sur l’importance de leur contribution face aux nombreux défis auxquels le continent africain est confronté, notamment en matière de gouvernance, de stabilité politique et de développement économique.

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