Les Forces spéciales : retour sur une affaire controversée et les révélations de Mor Guèye

En juin 2022, une opération d’envergure menée par les autorités sénégalaises avait conduit à l’arrestation de douze personnes accusées de graves complots contre la sécurité nationale. Ces individus, qualifiés de proches du parti Pastef et de son leader Ousmane Sonko, avaient été inculpés sous divers chefs d’accusation, notamment complot contre l’autorité de l’État, association de malfaiteurs et possession illégale d’armes. L’affaire, surnommée « Forces spéciales », avait provoqué un tollé, alimentant des débats sur la répression politique et la liberté d’expression au Sénégal.

Deux ans plus tard, Mor Guèye, l’un des principaux accusés, sort du silence. Ancien pompier et militant actif de Pastef depuis 2019, il revient sur cet épisode qu’il qualifie de « montage de toutes pièces » orchestré pour fragiliser l’opposition politique.

Le 15 juin 2022, Mor Guèye était arrêté à Rufisque, dans l’atelier de couture de son frère, par des forces de sécurité lourdement armées. À l’époque, il était présenté comme un spécialiste des explosifs et surnommé « Commandant ». Ce surnom, selon lui, ne devait rien à une quelconque activité militaire, mais lui avait été attribué par un camarade de Pastef pour son sérieux et sa rigueur.

L’accusation affirmait que le groupe « Forces spéciales » avait pour objectif de déstabiliser le pays par des actes de guérilla urbaine, visant des installations publiques stratégiques et des intérêts français. Mais Mor Guèye réfute catégoriquement ces affirmations.

Selon Mor Guèye, le nom « Forces spéciales » était simplement celui d’un groupe WhatsApp qu’il avait créé sans arrière-pensée. « Je pouvais l’appeler ‘Les Amazones’ ou ‘Les Danseuses’. Ce groupe n’était même pas actif », assure-t-il. Il insiste également sur le fait qu’il ne connaissait pas les autres personnes arrêtées avant leur détention.

« Mon seul tort était d’appartenir au parti Pastef », déclare-t-il, dénonçant un dossier « monté de toutes pièces ».

Les conséquences de cette affaire ont été dévastatrices pour Mor Guèye. Son arrestation lui a coûté son emploi et son mariage, sa femme ayant choisi de le quitter. « Ce fut un terrible épisode de ma vie », confie-t-il.

Malgré tout, il refuse de s’étendre davantage sur le dossier, invoquant la loi d’amnistie qui l’interdit. Cette loi, adoptée récemment, a permis à plusieurs figures de l’opposition de recouvrer la liberté, mais elle continue de soulever des interrogations sur la gestion de la justice et des droits humains au Sénégal.

L’histoire des « Forces spéciales » demeure un sujet sensible, à la croisée des tensions politiques et des revendications démocratiques. Pour certains, elle symbolise une tentative d’intimidation des opposants au régime de l’époque. Pour d’autres, elle illustre la nécessité de préserver la stabilité dans un contexte de crise politique et sociale.

Mor Guèye, désormais libre mais marqué par cette épreuve, incarne à lui seul les zones d’ombre et les controverses d’un dossier qui continue de diviser l’opinion publique sénégalaise.

Pape Mamadou Seck Libéré dans l’Affaire des Forces Spéciales : Ses Premiers Mots Après sa Libération


Après la promulgation de la loi d’amnistie, toutes les personnes impliquées dans l’affaire des « Forces spéciales » du parti Pastef ont été libérées ce lundi. Parmi elles, Pape Mamadou Seck, qui a adressé un message de remerciement à ses soutiens et a dénoncé son arrestation arbitraire.


Sur sa page Facebook, Pape Mamadou Seck a exprimé sa gratitude envers tous ceux qui lui ont envoyé des messages de soutien pendant sa détention. Il a remercié chaleureusement ses amis, les membres de Pastef et la population de Darou Mousty pour leur soutien indéfectible.


Dans son message, Seck a également dénoncé son arrestation, la qualifiant de détention arbitraire par le pouvoir en place. Il a souligné le besoin de justice et de respect des droits fondamentaux dans le pays.


Enfin, Pape Mamadou Seck a appelé à rester concentré sur les enjeux de l’élection présidentielle de 2024, en utilisant le hashtag #Focus2024. Son appel à l’action et à l’engagement politique montre sa détermination à poursuivre la lutte pour la démocratie et les droits de l’homme au Sénégal.


La libération de Pape Mamadou Seck dans l’affaire des « Forces spéciales » est une victoire pour lui et ses soutiens. Ses premiers mots après sa libération reflètent sa reconnaissance envers ceux qui l’ont soutenu et son engagement continu envers la justice et la démocratie au Sénégal.

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