Nouakchott, 5 mars 2025 – Un point de presse organisé dans la capitale mauritanienne a mis en lumière les préoccupations croissantes liées à la fuite de gaz sur le gisement Grand Tortue Ahmeyim (GTA), situé à la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie. Bien que les autorités assurent que la fuite est désormais maîtrisée et que son impact est « minime », plusieurs acteurs environnementaux et économiques restent sceptiques quant aux conséquences réelles de l’incident.
Béchir ould Ahmed, président de la Fédération Nationale des Pêcheurs (FNP) section Sud, a exprimé ses craintes face aux dégâts potentiels de cette fuite sur les fonds marins. Selon lui, la région est déjà fortement affectée par des problèmes environnementaux et climatiques, et un incident de cette nature pourrait aggraver la situation. « Nous avons besoin de plus de transparence sur l’ampleur réelle des dégâts », a-t-il insisté, soulignant l’importance des fonds marins pour l’économie locale et la biodiversité.
L’ONG Zakia, par la voix de son Secrétaire Général Bécaye Samba Sy, a quant à elle alerté sur les conséquences dramatiques de la fuite de gaz sur l’écosystème marin. « Le méthane est un gaz à effet de serre particulièrement puissant, et sa libération dans l’atmosphère aggrave le réchauffement climatique. De plus, les fuites de gaz naturel menacent directement les espèces marines en perturbant leur habitat », a-t-il expliqué.
Au-delà de la biodiversité, c’est aussi la subsistance des communautés côtières qui est en jeu. De nombreuses familles vivant de la pêche craignent que la pollution de l’eau et la contamination des ressources marines affectent leur quotidien. La région dépend fortement de la pêche artisanale, et une détérioration de la qualité des eaux pourrait entraîner des pertes économiques considérables.
Les autorités sénégalaises et mauritaniennes ainsi que les entreprises impliquées dans l’exploitation du gisement sont appelées à prendre des mesures urgentes pour limiter les conséquences de cette fuite. Une enquête approfondie est nécessaire pour évaluer les dégâts réels et envisager des solutions pour prévenir de futurs incidents.
Si la fuite est officiellement maîtrisée, son impact à long terme reste une source d’inquiétude. Les acteurs environnementaux et les experts insistent sur la nécessité de renforcer les contrôles et les réglementations afin de protéger l’environnement et les populations locales contre les risques liés à l’exploitation des ressources naturelles.