Le ministre des Finances et du Budget, Mouhamadou Moustapha Ba, a présidé le 16 janvier un atelier crucial marquant le lancement de la gestion budgétaire de l’année 2024. L’occasion a également été propice pour dresser un bilan de la gestion financière de l’année 2023. Les résultats révèlent une année marquée par des défis majeurs, à la fois d’ordre international et interne.
La gestion budgétaire de l’année 2023 s’est déroulée dans un contexte international complexe, caractérisé par les tensions géopolitiques persistantes liées à la guerre russo-ukrainienne et la crise israélo-palestinienne. Ces événements ont impacté les échanges commerciaux internationaux, entraînant un ralentissement, bien que modéré par rapport à l’année précédente. La contraction des échanges, associée à des conditions financières strictes, a influencé la croissance mondiale et régionale.
Sur le plan interne, des facteurs tels que le report de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières ainsi que des tensions socio-politiques ont contribué à la révision à la baisse de la croissance de 2023, établie à 4,1% par rapport aux 10,1% initialement prévus. Malgré ces défis, des ajustements ont permis de réduire le déficit budgétaire à 917,5 milliards FCFA, contre les 1045 milliards prévus, démontrant l’engagement envers la consolidation budgétaire avec l’objectif de ramener le déficit à 3% du PIB d’ici 2025.
Dans ce contexte difficile, l’économie sénégalaise montre des signes de reprise après trois années de résilience remarquable. Avec un taux d’exécution des dépenses budgétaires de 94%, soutenu par une mobilisation efficace des ressources internes et externes, les projets du Plan d’Actions prioritaires II ajusté et accéléré (PAP2A) ont atteint des niveaux de réalisation significatifs.
Le lancement de la gestion budgétaire de l’année 2024 s’inscrit dans un contexte particulier avec un budget record de 7003,6 milliards FCFA. Ce budget prévoit les premières retombées des activités gazières et pétrolières, contribuant à une projection optimiste du taux de croissance du PIB réel à 9,2%. La rencontre avec les acteurs de l’exécution des dépenses permettra d’échanger sur les défis actuels et de partager les orientations pour l’efficacité et l’efficience des dépenses publiques, notamment à travers des réformes telles que le contrôle de gestion et le contrôle interne budgétaire.
En dépit des incertitudes persistantes à l’échelle mondiale, le Sénégal se positionne pour relever les défis économiques avec détermination, mettant en avant la responsabilité républicaine et démocratique du pays. Cet atelier de lancement constitue un moment clé pour harmoniser les efforts et garantir une gestion budgétaire efficiente et transparente en cette nouvelle année.